lundi 11 mai 2009

Sur la santé... à propos de la loi Bachelot

Brèves de Mediscoop, par le Dr Marie-Elisabeth Sanselme-Cardenas
La presse médicale au scanner

La loi Bachelot fait parler d’elle plus que Madame la ministre ne s’y attendait. Bien sûr c’est pour la défense d’intérêts très différents que l’union contre cette loi s’est faite jusque dans la rue. Mais si les États Généraux de la Santé en 2008 n’ont mobilisé de manière visible ni les professionnels ni les usagers et bien il était temps que quelque événement parvienne à le faire et c’est le mérite de l’annonce de cette loi.

Il existe dans ce pays depuis une décennie et plus un processus de démolition de l’édifice de Santé que les générations précédentes avaient construit avec force travail à partir de l’observation de l’exclusion des soins pour les plus démunis qui était encore de mise à leur époque. Personne ne veut en prendre conscience car les intérêts des différentes parties, divergent. Même les malades ont peur qu’en s’insurgeant contre les injustices sociales en matière d’accès aux soins et de remboursement, ils ne fassent qu’aggraver leurs difficultés, heureusement que les associations qui les représentent font ce qu’elles peuvent.

Lorsqu’on a imposé la déclaration d’un médecin traitant ce qui en soi n’est pas un problème, sinon que c’est un fichage de plus, peu se sont posé la question de savoir si le libre choix du médecin, fondement de la relation de confiance, serait garanti ou si peu à peu cela glisserait comme dans d’autres pays vers un médecin imposé : celui de la rue où on habite, du quartier, du village. La préoccupation allait vers l’euro qui serait prélevé à chaque acte plutôt qu’à la vision d’ensemble et à long terme du projet.

Actuellement, la loi sur les hôpitaux cristallise enfin la crainte de voir le système de Santé se désagréger. Elle fait réfléchir et remettre en question les projets du gouvernement dans ce domaine.

Cette loi interroge sur le problème des déserts médicaux qui n’est pas réglé par le texte car le manque de médecins est réel « en moyenne », pas seulement géographiquement et comme le disent les brèves qui suivent, pour de nombreuses années encore, attendu que les études médicales durent de 10 à 15 ans. Le numerus clausus institué il y a 30 ans mais qui a été resserré dans les années 80 et 90 avant d’être légèrement assoupli dans les années 2000 en est la principale cause. Ceci alors qu’en l’instituant on connaissait déjà la pénurie que cela provoquerait et les années où elle commencerait à se faire sentir ainsi que les spécialités qui seraient les plus touchées. Mais l’administration osait dire « moins il y aura d’offre moins il y aura de demande » !! Certains médecins qui n’avaient pas idée de ce que cela donnerait se disaient qu’il valait mieux ne pas partager le gâteau en de trop nombreux morceaux ! Les patients quant à eux se plaignaient que les cotisations étaient lourdes et « qu’il y en a » toujours qui abusent ! Le résultat est là.

Cette loi suit la fermeture systématique et implacable depuis plusieurs années des petits hôpitaux et petites maternités sous prétexte de plateaux techniques insuffisants sauf qu’ils ne sont remplacés par rien ou par des maisons d’accouchement et des maisons médicales en projet et que dans certaines régions qui sont coupées des grands accès par la neige plusieurs mois par an, ces hôpitaux et ces maternités remplissaient fort bien leur rôle. Quand on interroge les pompiers un peu systématiquement de nos jours, il y en a bien peu qui n’ont eu à faire au moins un accouchement dans leur camion !

La logique du gouvernement est difficile à suivre qui veut supprimer les déserts médicaux mais qui ferme école, crèche, gare, bureau de poste, maternité, hôpital et qui exige par contre que les jeunes médecins aillent s’installer dans ces déserts qu’il a créés. Ces jeunes médecins ont plus que les autres besoin d’être à une relative proximité des seniors et d’une possibilité de prise en charge des patients, dans des lieux où leur conjoint et leurs enfants puissent sans parler de s’épanouir, du moins travailler et être scolarisés, ce d’autant que cette génération n’a plus l’intention de se sacrifier complètement comme la génération précédente ou de sacrifier la vie de sa famille et exige des conditions de travail normales.

Ainsi les médecins des hôpitaux s’opposent à la loi tout comme les médecins libéraux. Mais, les premiers sentent que la loi installe à l’hôpital un sur-pouvoir, celui de l’administration et de la maîtrise comptable. Les seconds pensent que la loi va entraîner des contraintes d’installation voire des contraintes de garde pour les plus âgés tout cela pour faire face à une situation créée de toute pièce par le numerus clausus jamais remis en cause peut-être pas même par eux !

Il paraît très grave que les décisions d’investissements et d’orientations d’un service puisse être prises en dernier recours par un administratif gestionnaire car c’est considérer l’hôpital comme n’importe quelle entreprise et oublier que c’est UN SERVICE PUBLIC de première importance que la République met à la disposition des citoyens et que la santé n’est pas une marchandise comme les autres. Il est vrai que la fonction de l’hôpital comme service public ne le met pas en valeur à l’heure où les fonctionnaires sont présentés comme des prédateurs plutôt que comme des piliers du système politique. Que restera-t-il de la République quand on aura fait passer du public au privé l’enseignement, la santé et la justice ? Par ailleurs ce sont des domaines politiques qui doivent être traités à l’échelle nationale et non régionale au risque d’une inéquité de traitement des français.

Les décisions médicales y compris pour l’achat du matériel doivent être prises par des médecins, ils savent par exemple avec quel appareil d’échographie ils se sentiront le plus à l’aise et le plus performants pour faire leur travail ; aux gestionnaires de commander les appareils au meilleur prix en entreprenant les négociations nécessaires. Certaines orientations d’un service ne peuvent être prises que par des médecins qui savent ce que cela implique pour les patients atteints de maladies graves, et qui se laisseront conduire par leur humanisme plutôt que par l’efficacité de la comptabilité. Certains choix cruciaux seront à faire dans les années à venir, pourvu que ce soient les médecins et non les gestionnaires qui les fassent ! Déjà le passage des services, de taille humaine, aux pôles beaucoup plus grands, est une perte de repères. S’il faut à un certain niveau raisonner avec une vue d’ensemble et sur du long terme, il faut en convenir, au quotidien la taille du service où chacun se connaît ne doit pas être dépassée.

Il faut repenser la médecine dans ce qu’elle est : curative, préventive, prédictive et chacune nécessite déjà des conditions spécifiques, repenser les spécialités et le lien qu’elles ont entre elles avec le travail inter et pluri disciplinaire de plus en plus indispensable. Le point qui a sans doute été amélioré ces dernières années est la remise du médecin généraliste au centre du système comme celui qui accompagne le patient dans son parcours de vie et l’aide à s’orienter dans les spécialités et les démarches médicales. En somme, le médecin de famille qui serait de retour. Encore faut-il que celui-ci joue le jeu et ne se croit pas capable de tenir tous les rôles à la fois : convenons que la plupart du temps le médecin traitant connaît ses limites et confie son patient à qui de droit quand c’est utile. Le problème reste de la tâche administrative trop lourde qui lui incombe et qui dépasse le cadre d’un suivi médical pour être un lieu où on répertorie voire où on fiche le malade au risque de rendre impossible cette relation unique et intime entre le médecin et le patient par la nécessité d’un interrogatoire qui n’est plus réellement médical et la tenue d’un dossier lui aussi plus administratif et social que médical. Tout cela n’entraîne pas la reconnaissance à laquelle le médecin comme tout un chacun aspire.

À l’heure où les médecins s’entourent de comités d’éthique parce que les problèmes que pose la médecine moderne s’étendent à des questions humaines essentielles et qu’ils veulent être le mieux éclairés possible, l’administration, elle, s’entoure de gestionnaires comptables pour faire de l’hôpital une entreprise, qui plus est, rentable ! L’intérêt du malade est placé loin derrière l’intérêt du compte de l’hôpital.

La logique privée de la loi Bachelot fragilise le service public déjà mis à mal depuis des années. L’hôpital se doit d’accueillir tous les malades y compris et surtout ceux dont la maladie grave coûte cher. La loi ne doit pas mettre l’hôpital en situation de risquer de choisir les malades qui ne le mettront pas dans le rouge ! Bien sûr la mutualisation des risques, pour que les institutions politiques et sociales compensent les injustices de la nature et les injustices sociales, exige que la gestion du système de santé soit faite dans la plus grande rigueur et compétence. La gestion est une profession qui a toute sa valeur et sa place mais dans le sujet que nous traitons elle doit être au service de la République et de ses malades pas des actionnaires. Les médecins doivent être conseillés et guidés par les gestionnaires, pas dirigés par eux. Les nominations doivent être laissées aux médecins et décidées sur la base de compétences médicales. L’argent et en particulier celui qui vient des impôts doit être utilisé de la manière la plus honnête et efficace, ça c’est le côté noble de la gestion, faire au mieux dans la juste mesure et l’efficacité. Cela rappelle aussi la notion de frugalité que chaque citoyen attaché à la République doit avoir à l’esprit pour que tous puissent bénéficier de ce dont ils ont besoin. Mais le budget de la santé ne pourra logiquement qu’augmenter attendu que la population vieillit, la médecine fait des progrès, l’espérance de vie s’allonge et que chacun accorde à la santé la plus grande importance.

La libéralisation des soins risque de mettre en danger la santé des français les plus modestes et ce sont des moyens supplémentaires pour l’hôpital dans ses fonctions spécifiques qu’il faut envisager. Cette gestion comptable semble de plus aller dans le sens d’accroître la différence des dotations entre les très grandes structures déjà favorisées et les petites qui ont du mal à parvenir à l’équilibre voire n’y parviennent pas. De même les spécialités chirurgicales ne sont pas assez valorisées et les étudiants en médecine risquent de les écarter de leur choix. Le service des urgences est saturé dans beaucoup d’hôpitaux et on a vu dans l’actualité que des accidents arrivent de plus en plus fréquemment par la surcharge de travail du personnel qui ne peut plus faire face. La médecine du travail est sinistrée et ne peut plus répondre à la demande croissante qui tient en partie aux conditions de stress des employés depuis quelques années.

Une médecine à deux vitesses commença de s’installer déjà quand on créa les secteurs 1 et 2 et les dépassements d’honoraires, catégories qu’il faudrait voir disparaître en revalorisant les actes médicaux en fonction de leur difficulté, de leur pénibilité, et de leurs risques et en tenant compte de l’amortissement du matériel performant qu’ils exigent, comme nous avons déjà eu l’occasion de le dire sur ce site. Une médecine à plusieurs vitesses telle qu’elle est insensiblement en train de s’installer en France est un échec de la fonction de la République qui sans égalitarisme borné doit cependant permettre à chacun de vivre dans des conditions correctes parmi lesquelles la santé a sans doute la première place. C’est un échec aussi quand certaines régions sont exclues des soins et que les campagnes et les zones urbaines sensibles sont abandonnées. Il y a de nos jours des oubliés du système de soins en France.

La permanence des soins est un point d’éthique mais il ne peut être exigé que si le nombre de gardes reste raisonnable et que le repos compensateur indispensable à chaque être humain est envisagé or le manque de médecins dans certaines spécialités devient criant.

Les prétendues réformes ne produiront d’éventuels effets que dans un temps trop lointain. De plus, les jeunes générations ne doivent pas payer seules la facture d’une inconscience dans les prévisions des besoins médicaux ou pire dans le refus de les considérer. L’aide intergénérationnelle est une autre approche humaniste de la médecine et du lien social. Les médecins installés doivent participer à l’organisation actuelle de la pénurie mais sur la base du volontariat et de la possibilité de chacun car l’âge moyen des médecins est élevé et les problèmes de santé ne les épargnent pas au plan personnel. Il n’est pas choquant que l’installation dans des régions surdotées soit soumise à une réflexion approfondie pour éviter la régulation imposée et que les praticiens de ces régions prêtent renfort sur la base du volontariat à des zones sans médecins mais cela doit être très ponctuel et à court terme. Il est honteux que certains médecins deviennent de véritables mercenaires devant la nécessité pour des petits hôpitaux de faire appel à eux pour la permanence des soins mais cela ne justifie pas la coercition pour l’ensemble des médecins et ne permet pas le travail dans de bonnes conditions. Les malades, quel que soit le lieu où ils habitent, méritent des médecins qui ont le désir de les aider et qui ont été formés à ce type de médecine. On peut, par contre, exiger que dès à présent le nombre des étudiants en médecine qui passent en deuxième année soit très augmenté sinon c’est vouloir que le problème s’éternise. Il est dommage qu’on ne pense à aider les étudiants par des bourses que lorsqu’on a quelque chose à exiger d’eux en échange mais ce peut être une façon de favoriser des installations dans des zones désertiques ou dans des zones difficiles socialement. Encore faut-il permettre aux médecins qui s’y installent, comme nous le disions, de vivre et d’exercer normalement car les agressions contre les généralistes, principalement, ne cessent de croître. Les maisons de santé peuvent être une solution complémentaire à toutes les autres mesures organisationnelles mais les subventions pour les réaliser doivent être attribuées de toute urgence.

Il est aussi choquant que des établissements prestigieux qui s’occupent d’oncologie trient certains de leurs patients étrangers sur le critère de leur possibilité d’améliorer leur situation financière ! « Ici on accueille les « cancéreux » étrangers qui peuvent payer le prix fort » !

Le conventionnement des médecins selon la qualité des soins est inadmissible car c’est supposer des personnes autres que leurs pairs capables de juger leurs compétences et leur travail. Une profession libérale reçoit son jugement du bouche à oreille qui fait la réputation du praticien et que celui-ci assume. Il engage sa responsabilité dans son exercice. Le conventionnement refusé par l’administration ne peut venir que d’actes qui contreviennent à la convention signée.

Enfin l'Hôpital et le libéral doivent travailler dans la concertation, le libéral faisant appel à l'hôpital quand un cas rare ou plus sérieux interroge le praticien, le plateau technique et le plateau de recherche étant ainsi mis à la disposition de chacun quand il en a besoin. Pour nous l'Hôpital doit rester le « haut lieu » des soins et de l'enseignement de la médecine et des professions paramédicales qu'il est devenu ces dernières décennies après les siècles de déconsidération qu'il a connus quand il était "l'hôpital de la soupe populaire" bien que ce rôle ait eu lieu d'être en son temps.

Ces réflexions sont un point de départ à une réflexion générale nécessaire de tous les français car tous sont consommateurs de médecine. La génération actuelle est de plus responsable de ce que seront l’hôpital, la médecine et la santé pour les générations suivantes vu le temps nécessaire à la mise en application des décisions et à l’apparition de leurs effets. Cela mérite que chacun se sente concerné.

BRÈVES sur l’HÔPITAL et la SANTÉ

« Les professionnels de la santé battent le rappel »
L’Humanité, Le Figaro économie, Le Parisien

L’Humanité rappelle qu’« aujourd’hui ont lieu, dans toute la France, des rassemblements contre la politique hospitalière du gouvernement, à l’appel de 9 syndicats de salariés des hôpitaux, mais aussi de comités d’usagers ».
Le journal observe que ceux-ci « accusent [le projet de loi Bachelot] de «fragiliser le service public de santé au profit d’une logique privée» ».
Le Figaro économie aborde également, en bref, ces « grèves et manifestations dans les hôpitaux ».
Le quotidien relève que ces professionnels « réclament aussi davantage de moyens ».
Le journal note que « selon la directrice de l’hospitalisation au ministère de la Santé, «en 2007, 55% des établissements étaient en excédent et 45% en déficit. Surtout, 7% des établissements concentraient 80% des déficits» ».
Le Figaro économie souligne que « d’après Annie Podeur, «une part» des difficultés s’explique par «l’inadaptation des tarifs» versés aux hôpitaux pour chaque cas. Ce défaut devrait être en partie corrigé en 2009 ».
« Mais il y a aussi «une raison profonde : le problème d’organisation interne à l’établissement et d’organisation territoriale» », poursuit le journal.

« La liberté d’installation des médecins mobilise les députés »
Le Figaro économie, La Croix, Le Monde, L’Humanité, Les Echos

Le Figaro économie indique qu’« un des amendements les plus cruciaux à la loi Bachelot a été voté, mardi soir, […] sur les déserts médicaux ».
Le journal explique que le texte « prévoit que les médecins des zones surdenses aillent régulièrement en renfort de leurs confrères des zones manquant de praticiens. Les récalcitrants seront passibles d'une «amende» égale au plafond mensuel de la Sécu (2 859 €) ».
Le quotidien précise que « la mesure entrera en vigueur si les dispositifs incitatifs prévus par la loi restent inefficaces 3 ans après leur mise en place ».
Le Figaro économie observe que les députés « partisans de mesures plus sévères, pour mieux répartir les médecins, ont retiré leurs amendements ».
Le journal ajoute que Roselyne Bachelot « a dit qu'elle n'accepterait que des mesures «intergénérationnelles» - concernant aussi les médecins installés -, estimant que des dispositifs frappant seulement les futurs médecins seraient à la fois injustes et inefficaces ».
Le Figaro économie relève qu’« au nom du PS, le député Christian Paul a regretté la création d'«intermittents de la médecine, alors qu'il faut des médecins à temps plein» dans les campagnes, et le délai de plusieurs années avant la mise en œuvre du dispositif ».
La Croix constate également que « la liberté d’installation des médecins mobilise les députés ».
Le quotidien remarque notamment que « le projet de loi prévoit l’instauration d’un numerus clausus régionalisé ».
La Croix explique que « l’idée est d’adapter la formation des médecins aux besoins locaux, en créant des postes d’internes en médecine générale ou en psychiatrie à Rouen ou à Amiens, qui en manquent, plutôt que des postes de radiologues ou de dermatologues à Nice et à Paris, villes déjà bien pourvues dans ce domaine ».
Le journal note ainsi que « la ministre de la Santé fait le pari qu’une fois formés, les jeunes médecins n’iront pas exercer ailleurs ».
Le Monde se penche aussi sur ces débats, observant que « le gouvernement veut éviter d’ouvrir un nouveau front avec les professions libérales ».
Les Echos indique de son côté que « les députés ont adopté une mesure qui prévoit des subventions pour les maisons de santé », à hauteur « d'au moins 20 millions d'euros », selon Roselyne Bachelot.
La ministre a déclaré que
« d'ici à une dizaine d'années, 30 % des professionnels de santé devraient être regroupés dans ce type de structures ».
Le journal relève cependant que « le député Jean-Marie Le Guen a souligné que la somme de 20 millions d'euros ne représentait pas plus d'un millième des dépenses de médecine ambulatoire ».

« Déserts médicaux : MG France propose des mesures immédiates »
Les Echos, La Tribune, Le Figaro économie

Les Echos note en effet que le syndicat « a fait des propositions hier pour répondre au problème de la pénurie de praticiens dans les campagnes et les banlieues défavorisées ».
Le journal indique que MG France « propose d'identifier avec les élus de chaque département les zones manquant de médecins afin d'y mettre rapidement sur pied des consultations assurées par des médecins ne résidant pas sur place ».
Le quotidien précise qu’« en attendant notamment la mise en place des Agences régionales de santé, […] MG suggère de prendre des mesures «dans les 2 mois» ».
Les Echos relève que le syndicat propose également « la mise en place de «consultations avancées dans les zones identifiées dans des locaux, avec du personnel et du matériel mis à disposition, rémunérées par des vacations forfaitaires» ».
La Tribune se penche aussi sur la « mobilisation pour éviter les déserts médicaux ».
Le journal revient sur le projet de loi Bachelot, qui « envisage des mesures contraignantes », observant entre autres que « si au terme d’une période de 3 à 5 ans aucun progrès n’était constaté, […] toute nouvelle installation d’un médecin dans une zone surdotée serait soumise à l’autorisation du directeur de l’ARS ».
Le quotidien note que « MG France a réaffirmé que les mesures coercitives étaient «inopérantes» ».
Le Figaro économie relaie pour sa part les propos de Roselyne Bachelot, qui a notamment déclaré hier, lors du « Talk Orange-Le Figaro » : « Nous gérons des fonds qui sortent des poches des Français, il faut donc que chaque sou dépensé soit justifié. Et comme mieux gérer sert aussi à mieux soigner, cette loi […] va faire avancer les choses

« Etat stationnaire sur les déserts médicaux »
Libération, Le Figaro économie, Les Echos

Libération aborde à son tour l’examen du projet de loi Bachelot à l’Assemblée nationale.
Le journal retient que
« finalement, Roselyne Bachelot a choisi… le statu quo. Pour tenter de répondre aux défis que posent les déserts médicaux, on ne touchera pas à la sacro-sainte liberté d’installation des médecins ».
« D’éventuelles mesures contraignantes ? Dans 3 ans, peut-être », remarque le quotidien.
Libération cite ainsi la ministre de la Santé, qui a déclaré hier
« devant des députés bien sceptiques » être « opposée à toutes mesures coercitives non structurantes ».
Roselyne Bachelot d’ajouter : « Il est inexact de dire que l’on ne fait rien. Nous partageons tous le même diagnostic. Mais on ne peut construire une politique sans l’accord des premiers concernés ».
Libération explique notamment que le numerus clausus « va être régionalisé, «pour permettre de mieux doter les régions en manque» ».
Le journal aborde en outre le « guichet unique : tout étudiant en médecine pourra s’adresser à un seul interlocuteur pour connaître les différentes mesures incitatives mises en place dans sa région ».
Le quotidien remarque que les bourses d’études « pourront aller jusqu’à 1 200 euros par mois pendant toutes les études, à charge ensuite pour le titulaire d’exercer dans des zones sous-dotées ».
Le Figaro économie retient également que « les bourses d’études [seront] généralisées pour les futurs médecins ruraux ».
Le journal note qu’« il s’agit de généraliser et d’amplifier un dispositif déjà mis en place par plusieurs conseils généraux ou régionaux ruraux ».
Les Echos relève à son tour que « les médecins qui refusent de prêter main-forte à leurs collègues dans les zones de pénurie devront payer une taxe de 2.800 euros par an, mais pas avant 2012 ».
« Les syndicats de médecins sont furieux », relève le journal.
Le quotidien livre notamment la réaction de Vincent Rébeillé-Borgella, vice-président de MG France, qui déclare :
« C'est une mesure qui donne bonne conscience aux députés, mais qui pénalise les médecins déjà installés et ne résoudra pas le problème de la démographie médicale ».

« Déserts médicaux : des prévisions alarmantes »
Les Echos, Le Figaro

Les Echos consacre un article aux « prévisions alarmantes, dévoilées par la Drees, [qui] vont nourrir le débat sur les déserts médicaux à l'Assemblée nationale ».
Le journal relève en effet que selon cette étude, « le nombre de médecins en exercice va chuter de manière continue jusqu'en 2019. On en compterait, dans 10 ans, 188.000, soit 10 % de moins qu'en 2006 ».
Le quotidien ajoute que cette baisse est « «inéluctable», car elle est le résultat de la baisse du numerus clausus, dans les années 1980 et 1990. La remontée du numerus clausus depuis le début des années 2000 «ne portera ses fruits qu'à l'horizon de 10 ou 15 ans», étant donné la longueur des études ».
Les Echos observe que « le nombre de praticiens n'augmenterait donc qu'à partir de 2020. En 2030, on retrouverait à peu de chose près le niveau actuel ».
Le journal remarque cependant que « comme, dans le même temps, la population française aura grossi de 10 %, la densité médicale reculerait nettement, passant de 327 professionnels pour 100.000 habitants actuellement à 292 en 2030 ».
Le quotidien souligne qu’« il y a plus inquiétant : l'aggravation des déserts médicaux dans les campagnes et les banlieues défavorisées ».
Les Echos cite cette étude, qui indique qu’« à l'horizon 2030, le nombre de médecins exerçant en zone rurale diminuerait de 25,1 % ».
Le journal précise que cette diminution « s'observerait même dans la plupart des villes, celles qui n'ont pas de centre hospitalier universitaire (- 6,2 %). Seuls les grands centres urbains avec CHU verraient le nombre de médecins progresser (+ 5,5 %) au cours des 20 prochaines années ».
Le Figaro remarque également que selon cette enquête, « la France comptera 206.000 médecins dans 20 ans, soit 2 000 de moins qu’au début de 2007 ».
Le quotidien rappelle que leur nombre s’élevait à 140.000 au « début des années 1980 ».
Le journal précise que d’ici à 20 ans, « le nombre de médecins du travail chutera de 62 %, celui des ophtalmologues de 35 %, des rhumatologues de 30 %, des gastro-entérologues de 13% ».
« A l’inverse, neurologues (+ 40 %), chirurgiens (+ 40 %), pédiatres (+ 20 %) et gynécologues (+ 13 %) seront les grands gagnants de la nouvelle donne médicale », poursuit Le Figaro.

L’hôpital, un « thème sensible » en politique
Le Figaro

Le Figaro constate en effet sous sa rubrique « politique » que « la réforme du système hospitalier promet d’être le gros dossier de la majorité à la reprise des travaux parlementaires, le 2 mars », vacances parlementaires obligent.
Le journal observe que le projet de loi hôpital, patients, santé et territoires
« réveille chez nombre de députés le médecin qui est en eux », puis note que viennent se joindre aux débats « élus de régions viticoles et défenseurs de l’industrie agroalimentaire ».
« Résultat, quelque 2 000 amendements ont été déposés », remarque le quotidien.
Le Figaro revient sur différentes «
passes d’armes », et note que le « plus fort de la bataille est attendu avec l’examen des articles et amendements concernant la prévention ».
Le quotidien revient par ailleurs sur les propos de Roselyne Bachelot, hier lors du « Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI ».
La ministre de la Santé a ainsi déclaré que « l'hôpital n'est pas une entreprise, c'est un service public de santé, c'est la vision que je veux défendre ».
Le Figaro relève que « face aux inquiétudes des médecins, la ministre a martelé que son texte «donne un véritable pouvoir au médecin» et ajouté que le directoire des hôpitaux prévu dans ce projet «est à dominante médicale» ».
« Plus largement, elle a écarté toute fermeture d'hôpital : «Il n'y a pas de carte hospitalière, nous ne fermons aucun hôpital» », poursuit le journal.
Le quotidien ajoute que
« concernant les déserts médicaux, elle a réaffirmé sa préférence pour la liberté d'installation des médecins ».

« Les Français restent très attachés à l’hôpital public »
Le Parisien

C’est ce que constate Le Parisien sur une double page.
Le journal indique que selon un sondage TNS Sofres, les Français
« montrent qu’ils sont très attachés à ce qu’ils considèrent comme un patrimoine : 86 % d’entre eux jugent que les CHU et autres établissements de l’Assistance publique remplissent bien leurs missions et 93 % estiment que le personnel y est compétent ».
« Quant à leur hôpital de proximité, presque sacré, il n’est pas question d’y toucher », ajoute le quotidien.
Le Parisien relève en effet que
« 76 % sont défavorables » à la « fermeture de petits hôpitaux au profit de grands centres plus éloignés mais mieux équipés », « une des grandes mesures » du projet de loi Hôpital, patients, santé et territoires.
Le journal précise que
« très lucides, les Français disent toutefois bien connaître le manque criant de moyens humains et financiers (89 %). Et leurs craintes sont nombreuses : 69 % des sondés pensent que demander aux hôpitaux d’être rentables financièrement risque de nuire à la qualité des soins… ».
Le quotidien résume ainsi sur sa Une : « L’hôpital dont rêvent les Français » aurait « davantage de moyens financiers et humains », avec « des établissements et des soins plus près de chez eux ».
Le Parisien en profite pour décrire la « folle journée » d’une infirmière à l’hôpital Bichat à Paris, puis livre les propos du Pr André Grimaldi, « grand patron à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, chef du service de diabétologie, [qui] demande, au nom de la sauvegarde de l’hôpital public, le retrait de la partie hôpital du projet de loi Bachelot qu’il n’hésite pas à qualifier de «très mauvaise» ».
Le praticien déclare ainsi que l’hôpital public « reste toujours en pointe du progrès, mais en même temps, on y vit dans une tension permanente avec le sentiment que cela va s’aggraver. […] On est toujours au bord de la catastrophe ».
Le Pr Grimaldi craint qu’on « veuille faire de l’hôpital public quelque chose de rentable à tout prix ».

« L’hôpital échauffé par la loi Bachelot »
La Tribune, L’Humanité

La Tribune observe que « le mécontentement grandit à l’hôpital. Tous les syndicats ont déposé un préavis de grève [aujourd’hui] dans la fonction publique hospitalière, mais également dans le privé ».
Le quotidien cite ainsi Nadine Prigent, secrétaire générale de la Fédération CGT Santé et Action sociale, qui déclare que « la forte dégradation des conditions de travail des personnels hospitaliers, liée à la renégociation des protocoles sur le temps de travail, ou à l’appel à des départs volontaires à la retraite, se cumule avec le projet de loi Bachelot qui n’apporte pas de solutions à la situation actuelle. On nous propose toujours la même logique d’économies ».
L’Humanité retient de son côté que « les députés de droite ont adopté, hier, le projet de loi sur la santé, en dépit de l’opposition quasi unanime des professionnels et des usagers et de réticences dans la majorité ».
Le journal aborde en outre des mouvements de grève dans plusieurs établissements, notamment au CHU de Caen, où « faute de trouver des infirmières en nombre suffisant, la direction a imposé un tirage au sort. A gagner : un mois de service de nuit ! Et une révolte assurée des personnels ».

« Loi Bachelot : des amendements pour un meilleur accès à l'IVG »
Le Figaro

Le Figaro revient sur l’examen du projet de loi Hôpital, patients, santé, territoires à l’Assemblée nationale, notant que la députée Bérengère Poletti « vient de déposer un ensemble d'amendements » pour assurer « une meilleure information sur la contraception et une meilleure formation des médecins ».
Le quotidien remarque ainsi que selon la députée, « l'accès à l'IVG serait menacé. […] Les restructurations hospitalières, qui se traduisent par la fermeture de cliniques qui effectuaient des avortements, l'effectif décroissant des gynécologues qui réalisent l'avortement et le désengagement des établissements de santé privés au sujet de cette pratique expliqueraient le phénomène ».
Le Figaro ajoute qu’« il y aurait dans certaines régions de tels «embouteillages» que le délai légal d'intervention de 12 semaines serait souvent dépassé, laissant un nombre non négligeable de femmes dans une situation délicate ».
Le journal constate que « malgré la consommation de contraception la plus importante d'Europe, la France compte plus de 200 000 avortements par an, soit le double de l'Allemagne. Et il augmente ces dernières années chez les adolescentes ».
Le quotidien indique que « pour le Dr Marc-Alain Rozan, président du Syndicat des gynécologues obstétriciens de France, c'est le manque d'information qui est la principale cause de cet échec ».
Le Figaro explique que « prévoyant notamment que le deuxième cycle des études médicales comprenne un enseignement portant spécifiquement sur la contraception et l'interruption volontaire de grossesse, mais aussi que les moyens d'accès à l'IVG soient fixés «de façon obligatoire et coordonnée par le schéma régional d'organisation des soins», les amendements seront étudiés en séance publique la semaine prochaine ».
Le journal relève sur la même page que « les gynécologues-obstétriciens constatent une augmentation du nombre d’avortements de «confort» ».
Le quotidien cite le Dr Grégoire Moutel, responsable du laboratoire d’éthique médicale de l’université Paris-Descartes, qui note que « beaucoup de professionnels qui ne sont pas du tout des militants pro vie changent aujourd’hui de regard après avoir trop vu de glissements ».
Le Figaro souligne notamment « le nombre de «récidives» : alors qu’une femme sur dix avait subi 2 ou 3 avortements il y a 10 ans, elles sont aujourd’hui deux sur dix », selon une étude du praticien.

« Les parlementaires donnent naissance aux agences régionales de santé »
Les Echos

Les Echos note que « les députés devaient entériner hier soir la création des agences régionales de santé que le gouvernement présente comme la «clef de voûte» de la loi Bachelot réformant le système de soins ».
« Pourtant, de nombreux acteurs restent sceptiques », remarque le journal.
Le quotidien rappelle que
« les ARS réuniront «les forces de l'Etat et de l'assurance-maladie» au niveau de la région, afin de «mieux adapter les politiques de santé aux besoins et aux spécificités de chaque territoire». […] L'objectif est de mettre fin aux «cloisonnements sectoriels» entre les soins dispensés en ville, les hôpitaux et les maisons de retraite ».
Les Echos cite cependant Philippe Duprat, président de la société de conseil en management Metis Partners, qui déclare que « les ARS sont une vraie bonne idée, mais leur mise en place sera un véritable défi. Il faudra rapprocher la culture de l'Etat et celle de l'assurance-maladie dans des champs d'application qui n'ont jamais été juxtaposés jusqu'à présent ».
Le journal souligne de plus que « les médecins-conseils de l'assurance-maladie sont très sceptiques ».
Jean-François Gomez, secrétaire national du Syndicat général des praticiens-conseils, observe : « On nous parle de la fin du bicéphalisme, mais, en réalité, nous fonctionnerons avec deux donneurs d'ordre, l'ARS et la direction de l'assurance-maladie, au lieu d'un aujourd'hui ».
Le responsable estime en outre que la régionalisation de la gestion des dépenses « est un non-sens économique et une source d'inéquité de traitement des assurés, des établissements et des professionnels ».

« Pourquoi la loi Bachelot fâche »
Le Parisien, L’Humanité

C’est ce que titre Le Parisien, qui rappelle que cette semaine à l’Assemblée nationale, « les députés s’attaquent aux chapitres les plus polémiques de la loi Hôpital, patients santé et territoires ».
Le journal prédit des « séances houleuses » et des « polémiques autour de l’accès aux soins et de la lutte contre l’alcoolisme ».
Le Parisien remarque notamment que « certains députés […] ne sont pas satisfaits par la façon dont la future loi propose d’assurer la «permanence des soins» ».
Le quotidien rappelle que « celle-ci propose la prise en charge du problème par des autorités administratives régionales, des amendes de 7 500 € à l’encontre des médecins qui refusent d’assurer des tours de garde […] ».
« Il reste que de multiples amendements ont été déposés pour durcir le ton. […] Un «casus belli» pour les généralistes », note le journal, qui estime que des « passes d’armes [sont] à prévoir entre élus locaux et députés médecins libéraux ».
Le Parisien publie un entretien avec Jean-Marie Rolland, rapporteur de la loi.
Ce médecin généraliste de formation déclare que
« dans les pays européens où elles ont été appliquées, les mesures coercitives ne fonctionnent pas bien ».
Jean-Marie Rolland indique que « pour améliorer la répartition des généralistes, nous allons favoriser la médecine générale au sein de la formation. Les étudiants qui s’engageront à rester sur un territoire pourront recevoir une bourse de 5 ou 10 ans. Nous voulons aussi améliorer les conditions d’exercice de la médecine générale, notamment en favorisant les évolutions de carrière ».
Un autre médecin député, Jean-Marie Le Guen, estime quant à lui que « cette loi va faire des dégâts en donnant tous les pouvoirs aux directeurs d’hôpitaux, avec un objectif : la maîtrise comptable ».
Le député indique qu’il a « déposé un amendement d’alerte qui vise à durcir les conditions d’installation des médecins dans les zones où ils sont surreprésentés. […] Car, renvoyer la question […] aux agences régionales de santé, sans pour autant leur donner les outils pour agir, n’est pas la solution ».
De son côté, L’Humanité titre sur sa Une : « Une France sans toubibs ? ».
Le journal remarque que « les médecins généralistes dénoncent des mesures coercitives et à courte vue », et note sur une double page qu’en maniant « la carotte et le bâton », le projet de loi Bachelot « soulève la fronde des soignants ».

« Ripostes tous azimuts contre la loi Bachelot »
L’Humanité, La Croix

C’est ce que titre L’Humanité, qui note dans un article que « le projet de loi est aujourd’hui contesté de toutes parts ».
Le quotidien indique qu’« une dizaine de syndicats appellent à une journée d’action le 5 mars prochain ».
« Absence de moyens supplémentaires pour l’hôpital, dégradation des conditions de travail, pénurie de personnel, désertification médicale… Tous ont dénoncé les conséquences de la libéralisation du système de santé », remarque le journal.
L’Humanité observe qu’«
alerter les usagers, c’est aussi l’angle d’attaque choisi par les médecins libéraux qui ont, à leur tour, sorti la grosse artillerie face à la loi Bachelot ».
Le quotidien indique en effet que « depuis hier, le Centre national des professions libérales de santé a lancé une campagne de communication contre le projet de loi à destination du grand public ».
Le journal cite le CNPS, qui explique que l’objectif est d’« inciter les Français à réagir et à saisir leurs élus (…) pendant l’examen du projet de loi pour qu’ils pèsent bien les conséquences directes de cette réforme ».
L’Humanité note que ces professionnels « accusent le gouvernement de «mettre en danger la santé des Français» ».
La Croix relaie également cet « appel à la grève contre la réforme de la santé », relevant que ces syndicats « s’opposent à la plus grande implication des cliniques dans des missions de service public hospitalier et regrettent l’absence de moyens supplémentaires pour l’hôpital ».

« Hôpital : les nouveaux tarifs favorisent les gros établissements »
Les Echos

Les Echos constate qu’« alors que les nouveaux tarifs des actes facturés par les hôpitaux et les cliniques à la Sécurité sociale doivent entrer en vigueur ce dimanche, les établissements n'avaient pas encore reçu, hier, la grille de tarifs à appliquer ».
« Seule la nouvelle classification des actes a été publiée au Journal officiel hier », remarque le journal.
Le quotidien note que
« l'enjeu est particulièrement lourd cette année, car la grille a été revue de fond en comble. On passe de moins de 800 tarifs à plus de 2.200 ».
Les Echos relève toutefois que « bien que tous les tarifs ne soient pas encore disponibles, des simulations permettent de connaître les gagnants et les perdants de la nouvelle classification ».
La Fédération hospitalière de France remarque ainsi que « la prise en compte de la gravité de la situation du patient sera favorable à l'hôpital public, notamment aux très gros établissements et aux CHU, et singulièrement l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris ».
Le journal souligne en outre que « les nouveaux tarifs vont revaloriser les actes de médecine - par opposition à la chirurgie et à l'obstétrique ».
« Or le public réalise, en proportion, plus d'actes de médecine que les cliniques », note Philippe Burnel, délégué général de la Fédération de l'hospitalisation privée.
Les Echos relève enfin que
« bien disposés à l'égard de cette classification plus précise, le public comme le privé sont en revanche franchement mécontents de la hausse globale des tarifs prévue pour cette année : + 0,47 % pour les cliniques, + 0,45 % pour les hôpitaux ».
La FHF estime que « cette progression très inférieure à l'inflation ne peut qu'aggraver les déficits ».

« Sécurité sociale : le déficit frôlera 15 milliards d'euros cette année »
Les Echos

Les Echos indique en bref que « le ministre du Budget a reconnu, hier, que le déficit de la Sécurité sociale serait nettement plus élevé que prévu en raison de «la dégradation de la conjoncture» ».
Le journal cite ainsi Eric Woerth, qui a déclaré sur Capital.fr que ce déficit « frôlera les 15 milliards d'euros en 2009 ».
Le quotidien rappelle que « les dernières prévisions pour le régime général tablaient, il y a moins d'un mois, sur 12,6 milliards », et note qu’« il s'agit, dans les deux cas, d'un record ».

« Le livre noir des hôpitaux »
Le Point, numéro 1906

C’est ce que titre Le Point sur sa Une.
Le magazine consacre un dossier aux
« révélations » d’un livre homonyme qui « dévoile les coulisses de l’hôpital et déclenche le scandale ».
L’hebdomadaire indique que les auteurs, trois journalistes au Point, « n’ont pas hésité à forcer les portes qui se refermaient devant eux : plus de 135 recours à la Cada (Commission d’accès aux documents administratifs) ont été formés pour obtenir des informations souvent embarrassantes pour les établissements ».
Le Point remarque qu’« une fois ces portes poussées, la visite tient du musée des horreurs. On y côtoie des médecins mercenaires, […] des chirurgiens alcooliques, dépressifs ou drogués, des infirmières démoralisées et des gestionnaires qui se prennent parfois pour des traders ».
« L’hôpital a de quoi faire peur. Moins qu’ailleurs, répliquent toutefois les défenseurs du «meilleur système de santé au monde» », continue le magazine, qui rappelle en outre que « tout cela n’est pas gratuit. La facture est même monstrueuse ».
L’hebdomadaire publie des extraits du livre, se penchant sur des « bavures à l’hôpital », sur « ces grands malades qui nous soignent », et sur « le drame des petits hôpitaux ».
Le Point livre par ailleurs les propos du Pr Henri Giudicelli, chargé de mission au ministère de la Santé, qui note qu’« il y a une dégradation du système. Surtout en chirurgie. […] Ce qui me rend fou de rage, c’est que, pour être bien soigné aujourd’hui, il faut être initié, savoir où aller. […] L’accès aux soins de qualité partout et pour tous n’est plus garanti ».Le Livre noir des hôpitaux », Philippe Houdart, François Malye, Jérôme Vincent, éd. Calmann-Lévy).

« Hospitalisée à Nice, elle dort par terre pendant un mois »
Le Figaro

Le Figaro relève qu’une anorexique de 14 ans, hospitalisée au service de psychiatrie infanto-juvénile de la Fondation Lenval, à Nice (Alpes-Maritimes), « a dû, faute de place, dormir sur un matelas posé au sol » pendant un mois.
Le journal note que
« la Fondation Lenval a déclaré qu’elle préférait offrir des conditions hôtelières dégradées plutôt que de refuser les soins ».
Son président, Bernard Lecat, a par ailleurs déclaré : « Ce n’est pas une situation normale mais elle n’est pas exceptionnelle ».
De son côté, la mère de l’adolescente, mise au courant une semaine après le début de l’hospitalisation, remarque que pour cette dernière, « c’était difficile à vivre. Elle était déjà mal dans sa peau et elle avait l’impression d’être rejetée, traitée comme un chien. Nous aurions préféré que l’hôpital nous tienne au courant plutôt que nous mettre devant le fait accompli ».
Le Figaro observe que le département des Alpes-Maritimes « ne serait pas le plus dépourvu » en lits en psychiatrie juvénile, et note que « les besoins de prise en charge d’adolescents en situation de crise seraient en hausse constante ».

Un scandale dans un hôpital « ébranle le système de santé britannique »
La Croix

La Croix consacre un article au « scandale de l’hôpital de Stafford » en Grande-Bretagne, après la publication d’un rapport « accablant » de la Commission des soins médicaux, « faisant état de conditions de soins déplorables ».
Le journal note ainsi : « Le rapport affirme qu’il y a eu en moyenne 400 à 1 200 décès de plus dans cet hôpital que dans les autres du pays, entre 2005 et 2008. La fille d’une ancienne patiente évoque même des conditions dignes d’un «hôpital de campagne du tiers-monde» ».
La Croix indique notamment qu’« à leur arrivée, certains patients étaient laissés sans soins des heures durant, dans des lits souillés, voire dans d’atroces souffrances. On les cachait même pour que personne ne se rende compte qu’ils attendaient trop longtemps ».
Le journal relève de plus que « durant les soins, des moniteurs cardiaques étaient éteints car les infirmières ne savaient pas les utiliser. […] Les retards dans les opérations étaient monnaie courante ».
Le quotidien s’interroge : « Comment de tels dysfonctionnements ont-ils pu se produire dans un hôpital public ? Pression financière et bureaucratie défaillante semblent en être les causes principales », remarque La Croix.
L
e journal explique que l’établissement
« devait réaliser 10,6 millions d’euros d’économies dans son budget annuel pour acquérir le statut de fondation. Il semble que les dirigeants aient été plus concernés par la réalisation de cet objectif […] que par les soins aux patients ».
La Croix observe qu’« au-delà de cet établissement, c’est tout le système de santé public qui est ébranlé. À commencer par l’institution qui octroie le statut de fondation aux hôpitaux et qui prétend ne pas avoir été informée des plaintes déposées contre celui de Stafford ».
« Les systèmes de contrôle sanitaire sont également visés, bien qu’ils aient été les seuls à alerter le public de ces dysfonctionnements », ajoute le quotidien.

« Hôpital : fronde inédite des grands médecins »
Libération, L’Humanité

Eric Favereau rappelle dans Libération que « c’est aujourd’hui que devrait être votée par les députés la loi Hôpital, patients, santé et territoires ».
Le journaliste note que « la longueur des débats ayant assoupi la plupart des observateurs, on pensait que pour la ministre de la Santé le plus dur était fait ».
« Or voilà qu’hier les présidents des commissions médicales d’établissements des CHU ont sonné le tocsin », indique Eric Favereau.
Le journaliste remarque en effet que
« la loi priverait des présidents des CME de leur cogérance. Ils menacent de démissionner ».
Eric Favereau indique que « jusqu’à présent, il y avait une sorte de partage des rôles entre le directeur [de l’établissement] et le président de la CME ».
Le Pr Pierre Coriat, président de la CME des hôpitaux de Paris, déclare qu’« avec ce texte de loi, […] c’en est fini de cet équilibre. Tous les amendements proposés pour médicaliser un peu les prises de décisions à l’hôpital ont été refusés. Le résultat fait froid dans le dos. Nous allons vers un système déficient, inopérant, et à terme dangereux ».
Eric Favereau note que « la poussée de fièvre des présidents de CME est d’autant plus troublante qu’ils avaient, ces derniers temps, appuyé le ministère dans ses précédentes réformes ».
Le journaliste s’interroge : « Simple coup de colère ? Ou risque d’embrasement généralisé à l’hôpital public ? […] Tout est possible tant l’ambiance à l’hôpital public est incertaine ».
L’Humanité observe de son côté qu’« après les personnels hospitaliers, c’est au tour des médecins de l’AP-HP de se prononcer contre la mise sous tutelle de la future Agence régionale de santé sur l’AP-HP et de demander le retrait de cet amendement ».

« La France améliore sa maîtrise de la croissance des dépenses de santé »
La Tribune

La Tribune note en effet que « l’Objectif de dépenses d’assurance-maladie (Ondam), créé en 1997, fait l’objet d’un bilan relativement positif », établi par la Commission des comptes de la Sécurité sociale.
Le journal revient sur cet outil,
« véritablement efficace qu’après la loi de 2004 sur l’assurance-maladie », et retient que « désormais, si les dépenses de l’assurance-maladie dépassent l’Ondam de 0,75 %, une procédure d’alerte est déclenchée ».
Le quotidien relève en outre que « l’évolution des dépenses a été inférieure au PIB en valeur en 2005, 2006 et 2007 », mais ajoute que « le brusque ralentissement de la croissance va à nouveau inverser la tendance en 2008 ».
La Tribune souligne que « sur le plan international, la France s’en sort plutôt bien. Entre 1996 et 2006, les dépenses de santé ont augmenté 1,4 fois plus vite que le PIB. Ce qui place le pays dans le peloton de tête des pays de l’OCDE ».
Le journal remarque toutefois que « la Commission des comptes évoque des «marges importantes dans le système français» », telles que « le niveau des dépenses de médicaments record après l’Amérique du Nord », puis rappelle que « malgré la volonté de l’assurance-maladie de réaliser des économies, l’Ondam a toujours été dépassé ».
« Les dépassements ont été essentiellement imputables aux soins de ville jusqu’en 2001 et depuis 2006, et aux hôpitaux et cliniques entre 2003 et 2005 », conclut le quotidien.

« La charte anti-obésité à la télévision fait débat »
La Croix, Le Parisien, Le Figaro

C’est ce que note La Croix, qui observe que le député Yves Bur « ne décolère pas après la signature, hier, d’une charte entre les ministères de la Santé et de la Culture et les professionnels de la publicité et de l’audiovisuel ».
Le journal indique en effet qu’« au nom de la lutte contre l’obésité, les annonceurs et les chaînes de télévision s’engagent à promouvoir des programmes sur une «alimentation et une activité physique favorables à la santé» auprès des jeunes ».
« Les chaînes devront accorder aussi des tarifs publicitaires préférentiels pour les campagnes sanitaires ou celles visant à développer la consommation de fruits et de légumes »
, remarque le quotidien.
La Croix ajoute que « pour Roselyne Bachelot, cette charte va permettre de «responsabiliser la publicité à l’attention des plus jeunes et développer la visibilité des messages» nutritionnels ».
Le journal note cependant que « cette charte est considérée comme insuffisante par un certain nombre de médecins, d’associations de consommateurs et de députés ».
« Plutôt que des mesures «incitatives et pédagogiques», ils prônent une interdiction pure et simple de la publicité pour les produits gras et sucrés dans les programmes pour les enfants et les adolescents »,
relève La Croix.
Le Figaro observe également qu’« une charte vient d’être signée par les industriels de l’agroalimentaire et les producteurs et chaînes de télévision pour faire la promotion d’un mode de vie sain lors des émissions enfantines ».
Le journal remarque que « cette charte devait être signée il y a plusieurs mois déjà. Mais les différents partenaires traînaient un peu des pieds ».
Le Parisien note aussi que « la télé s’attaque à l’obésité ».
Le quotidien s’interroge : « Les programmes incitant les enfants à bien manger sont-ils suffisants pour lutter contre l’obésité ? Pour le gouvernement et les chaînes, oui. Pour les associations, les télés ne vont pas assez loin ».

« Les Français contre la pub pour l’alcool sur Internet »
Le Figaro

Le Figaro indique en effet que « 78 % des Français sont opposés à une autorisation de la publicité pour l’alcool sur Internet, selon un sondage Ifop rendu public hier, au moment où l’Assemblée nationale s’apprête à examiner plusieurs amendements visant à moderniser la loi Evin sur ce point ».
Le journal ajoute que « dans leur ensemble, les Français se déclarent favorables aux mesures contenues dans le projet de loi : 85 % approuvent l’interdiction de vente d’alcool aux mineurs, 76 % sont favorables à l’interdiction des «open bars» et 79 % à l’interdiction de vente d’alcool dans les stations service ».
Le quotidien cite le Dr Alain Rigaud, président de l’Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie, « commanditaire du sondage », qui précise : « Nous ne sommes pas opposés à la publicité sur Internet, à condition qu’elle soit limitée aux sites des producteurs et des distributeurs ».

« La pénurie de médecins au centre des négociations sur la médecine du travail »
Les Echos

C’est ce que constate Les Echos.
Le journal note ainsi que « les partenaires sociaux ont examiné, hier, une proposition de texte du Medef qui souligne «une situation préoccupante : les trois quarts des médecins du travail sont âgés de plus de 50 ans et 1.700 départs à la retraite sont prévus dans les années à venir» ».
Le quotidien indique que « pour y remédier, l'organisation patronale fait plusieurs propositions. D'abord, permettre aux services de santé au travail de confier les visites d'embauche à des médecins de ville lorsqu'ils ne «sont pas en mesure de satisfaire le volume de la demande des entreprises» ».
« Autre mesure envisagée : que la visite périodique soit «fixée réglementairement tous les 4 ans» pour les salariés qui ne sont pas exposés à des risques spécifiques, au lieu de 2 ans actuellement »,
poursuit Les Echos.
Le journal livre la réaction des syndicats, citant notamment Pascale Coton, de la CFTC, qui déclare qu’« il n'est pas question de déléguer des missions aux médecins de ville. Seuls les médecins du travail ont suivi la formation spécifique nécessaire ».
De son côté, Daniel Prada, de la CGT, observe : « Cette proposition ne résoudra pas le problème de la pénurie, qui touche aussi la médecine de ville, et généralement dans les mêmes régions. Le risque, c'est qu'on tire la médecine du travail vers le bas en l'adaptant au manque de moyens ».

« Les médecins de l’Assemblée bataillent sur l’hôpital »
Libération, Le Canard enchaîné

Eric Favereau observe dans Libération que « les députés ont presque achevé, hier soir, le débat sur le volet hôpital du projet de loi Hôpital, patients, santé et territoires ».
Le journaliste rend compte des débats, et constate que « la petite cinquantaine de députés qui suivent avec assiduité les débats ont une particularité : ils sont presque tous médecins ».
Eric Favereau cite notamment Roselyne Bachelot, qui a déclaré : « C’est aujourd’hui que le pouvoir médical est émietté, insuffisamment consacré, désacralisé. L’organisation que nous préconisons nous donne les moyens, les structures pour mettre en œuvre un vrai projet médical ».
Le journaliste conclut toutefois que « ces députés de droite comme de gauche paraissent en douter. Il est vrai que le gouvernement repousse la quasi-totalité des amendements qui cherchent simplement à rendre plus effective la place des médecins dans l’organigramme ».
Le Canard enchaîné se penche de son côté sur la « cascade d’amendements, les pressions des lobbies viticoles et alimentaires », et livre les propos de députés qui « racontent les coulisses de cette petite guerre ».

Les généralistes, « principales victimes des actes de violence contre les médecins »
Le Monde

Le Monde remarque que « les médecins sont aussi victimes de petites agressions au quotidien, qui reflètent une banalisation de la violence contre la communauté médicale ».
Le quotidien indique ainsi qu’« en 2008, 535 incidents de ce type ont été recensés par l'Observatoire de la sécurité des médecins, créé en 2004 par le Conseil national de l'Ordre des médecins ».
Le journal note que « c'est moins que le pic atteint en 2007 : 837 incidents déclarés », mais cite le Dr Jean-François Guyonnard, coordonnateur de l'Observatoire, qui déclare que « ces incidents à répétition nous préoccupent beaucoup. Ils créent un climat de suspicion et d'insécurité permanent pour nos confrères, qui nuit à la qualité des soins, alors que notre métier est basé sur une relation de confiance avec les patients ».
Le Monde précise que « dans près de la moitié des cas (46%), il s'agit d'agressions verbales. Viennent ensuite les vols (25%) et les agressions physiques (11%) ».
Le quotidien ajoute que « les raisons de cette violence sont variées : temps d'attente jugé excessif par les patients (9% des cas), refus de prescrire le médicament voulu (8%), reproche relatif à un traitement (6%), décision médicale contestée, refus de certificat médical ou d'arrêt de travail, refus de payer une consultation... ».
Le journal observe par ailleurs que « le phénomène touche en majorité les médecins généralistes, qui sont à 62% à l'origine des fiches de déclaration d'incident, loin devant les ophtalmologistes et les psychiatres, en tête des spécialistes les plus concernés par les incidents ».
Le Monde remarque que le CNOM « pousse les médecins à davantage déclarer les incidents qu'ils subissent auprès de l'Observatoire, et à porter plainte devant la justice », notant qu’« actuellement, 4 incidents sur 10 ne donnent lieu à aucune action judiciaire ».
Le quotidien ajoute que « l'Observatoire envisage également de créer une formation spéciale pour les médecins et souhaite renforcer sa coopération avec les autorités locales concernées (police, justice et collectivités locales) ».

« Réforme de l’hôpital : les médecins font bloc »
Libération

Libération indique en effet que « mercredi soir, dans un amphi de la fac de médecine à Paris, une bonne partie des grands noms de la médecine hospitalière parisienne se sont retrouvés pour dénoncer la nouvelle loi sur l’hôpital, en particulier le volet sur la gouvernance », soit « plus de 200 médecins au total ».
« Les professeurs s’unissent contre la loi qui les écarte de la gouvernance des établissements »,
remarque le journal.
Le quotidien note que « leur malaise est inédit. Et massif devant cette réforme qui donne «tout pouvoir au directeur» ».
Libération cite notamment « l’organisateur en chef », Bernard Granger, psychiatre à l’hôpital Cochin, qui a déclaré : « Nous ne sommes plus à l’époque de la négociation, mais de la confrontation. C’est un système dictatorial ».
Le journal cite en outre le Pr André Grimaldi, qui a indiqué : « Il faut se préparer à un rapport de forces difficile. […] Nous devons choisir nos mots… Le pouvoir du directeur est légitime, le nôtre aussi. On ne va pas passer de l’époque du mandarin à celui du PDG, voilà ce qu’il nous faut combattre. Pour cela, il faut que l’on soit capable de manifester, médecins et non-médecins ».

« Le butin des médecins volants »
Libération

C’est avec ce titre que Libération aborde à son tour le livre des journalistes du Point (« Le Livre noir des hôpitaux », F. Malye, P. Houdart, J. Vincent, éd. Calmann-Lévy), retenant que l’ouvrage « dénonce les abus de l’intérim médical ».
Le quotidien observe que l’avenir de ces « médecins volants » est « florissant, car ces mercenaires prospèrent sur le déficit de médecins dans certains petits hôpitaux qui n’arrivent pas à recruter. […] Mais il exercent aussi dans des hôpitaux généraux de taille importante ».
Libération note que ces praticiens, « souvent des anesthésistes et des chirurgiens », « sont en tout cas largement payés, autour de 1 000 € par jour, avec souvent en plus l’hébergement ».
Le journal cite un directeur d’un « petit hôpital du centre de la France », qui déclare : « On n’a pas le choix. On n’est pas très regardants sur leur situation, on prend ainsi des anesthésistes du public qui vont faire des extras, alors que leur statut ne le leur permet pas. Tout le monde est au courant, mais nous n’avons pas les moyens de dire non ».
Le Dr Michel Levy, président du Syndicat national des anesthésistes réanimateurs, estime quant à lui que « ce sont des voyous. Ils profitent des défaillances du système, surtout dans les petits hôpitaux qui sont exsangues. Mais que voulez-vous faire ? […] A la sortie des études de médecine, 20 % des anesthésistes entrent dans cette nébuleuse ».
Le responsable remarque en outre qu’« il y a des bons, mais il y a aussi des branquignols… Et puis il y a énormément de fraude ! ».
Libération revient sur le « Livre noir des hôpitaux », où « les exemples de situations limites sont impressionnants ».
Le quotidien relève notamment que « parfois, ces mercenaires ont une compétence incertaine. […] On découvre des histoires où des médecins sont embauchés sous de faux noms. Plus grave, les directeurs de ces hôpitaux ne sont pas très regardants, pourvu que le médecin ait le droit d’exercer ».
Le journal note ainsi que « la présence de ces mercenaires est comme un reflet des difficultés actuelles de l’hospitalisation. Cela existe, et on laisse faire ».

« Les investissements massifs font exploser la dette des hôpitaux »
Les Echos, La Tribune, Le Figaro économie

Les Echos indique que selon la note de conjoncture annuelle de la banque Dexia, « premier financeur des hôpitaux français », « malgré une situation financière qui se dégrade, les hôpitaux continuent à investir massivement, ce qui se traduit par un recours de plus en plus important à l'endettement ».
Le journal souligne ainsi que « les hôpitaux ont investi 6,8 milliards d'euros l'an dernier, deux fois plus qu'en 2002. Mais leurs capacités d'autofinancement chutent et la dette a passé la barre des 20 milliards d'euros ».
Le quotidien remarque que « c’est d'abord le fait du plan «Hôpital 2007», lancé en 2003 par Jean-François Mattei pour moderniser les établissements, et qui arrive à échéance cette année ».
Les Echos explique ainsi que « ces fonds, alloués par l'Etat, ont eu un effet d'entraînement, les hôpitaux ayant également investi sur leurs ressources propres pour accompagner ce plan ».
Le journal précise que « les dépenses devraient repasser sous la barre des 6 milliards cette année. Elles resteraient ensuite à peu près à ce niveau au cours des 4 prochaines années. Car un nouveau programme, «Hôpital 2012», lancé par Nicolas Sarkozy, est en train de démarrer ».
Le quotidien estime que « c'est une bonne nouvelle pour les patients et le personnel des hôpitaux », car « le taux de vétusté des établissements, qui montait en flèche, «est redescendu à son niveau de 2000» ».
Les Echos observe que « cette forte progression des investissements coïncide aussi avec une nette dégradation des comptes des établissements de santé. […] Faute de ressources suffisantes dégagées par leur activité, les hôpitaux ont eu massivement recours à l'endettement pour financer leurs investissements ».
Le journal remarque néanmoins que « Dexia veut rassurer sur la capacité des hôpitaux à payer leurs frais financiers, […] car leur dette est garantie par l'Etat ».
La Tribune aborde également la « dette de 20 milliards » des hôpitaux, qui « ont beaucoup investi ».
Le quotidien précise que « tous les établissements ne sont pas concernés au même titre, les plus petits ayant davantage recours à l’autofinancement ».
Le Figaro économie relève de son côté que « Dexia, qui finance les établissements publics, s’inquiète de la baisse continue des capacités d’autofinancement », notant que « les CHU sont les plus concernés ». (Note de conjoncture disponible sur le site des
Echos)

« Une circulaire met le feu aux poudres à l’Institut Gustave-Roussy »
Le Parisien

Le Parisien fait savoir que « depuis le début du mois, une circulaire, en ligne sur l’Intranet [de l’Institut Gustave-Roussy, à Villejuif (Val-de-Marne)], évoque la prise en charge des patients payants étrangers par le prestigieux institut de cancérologie ».
« Cette note fait état d’une grille tarifaire spéciale appliquée à ces patients «directement adressés par les autorités de leur pays ou de leur employeur» de «quelques pays du Moyen-Orient» »,
remarque le quotidien, qui ajoute que « l’objectif est de prendre en charge davantage de malades à raison de «100 à 150 patients par an» ».
Le Parisien cite ainsi cette note : « Grâce aux tarifs pratiqués, ce petit nombre de patients devrait apporter chaque année une recette d’environ 3 millions d’euros. […] Cette activité contribuera de manière significative au retour à l’équilibre financier de l’établissement ».
Le quotidien constate que cette circulaire « a mis le feu aux poudres à l’Institut », et note que plusieurs syndicats « ont demandé [son] retrait ».
Le journal remarque que « ce qui a le plus provoqué leur colère, c’est «le système d’intéressement collectif» pour les équipes encadrant ces patients », la circulaire précisant que « 10 % de la recette générée dans ce cadre leur seront redistribués ».
Le Parisien cite un syndicaliste FO, qui déclare : « Le pôle de cancérologie n’est pas un établissement à but lucratif. Pour équilibrer un budget, on choisit les patients en fonction de leur richesse ».
Le quotidien cite le directeur général adjoint de l’Institut, Bertrand Martin, qui indique quant à lui qu’« il n’est pas question qu’il y ait une prise en charge médicale différente avec une politique d’accueil VIP ».
Quant à « l’intéressement », le responsable précise : « Il ne s’agit pas d’une rémunération personnelle, mais d’une gratification collective affectée par exemple à l’achat d’équipement pour l’hôpital ou encore le financement de formations ».

« N’hésitez plus à négocier avec les médecins »
Le Parisien

C’est ce que conseille Le Parisien à ses lecteurs.
Le journal observe ainsi sur une page et demie que « les patients sont de plus en plus nombreux à obtenir des ristournes auprès de leur médecin. Ils disposent désormais des informations permettant de faire jouer la concurrence ».
Le quotidien poursuit : « Il n’est pas rare qu’un patient obtienne auprès de son médecin ou de professions paramédicales des ristournes pouvant aller jusqu’à 25 % sur une couronne, 50 % sur une opération, 40 % sur des lunettes… ».
Le Parisien remarque que « si le secteur de la santé est désormais gagné par cette pratique, c’est que les pouvoirs publics et l’assurance maladie et surtout les complémentaires maladie y ont intérêt. Moins les tarifs des médecins seront élevés, moins ces dernières auront à rembourser… ».
Le journal rappelle notamment que depuis le 1er février dernier, « le patient dispose d’un devis que le médecin devra obligatoirement lui remettre dès lors que le montant des honoraires ou d’un acte va dépasser 70 €. Un écrit, détaillé, que le patient peut même faire analyser. Et il ne s’en prive pas : la Maaf traite ainsi chaque mois près de 400 devis ».
Le quotidien livre les propos de Philippe Pencalet, neurochirurgien au centre de consultation Nollet, à Paris, qui remarque : « Ça arrive environ deux fois par mois : des patients mal remboursés par leur complémentaire me disent qu’ils ne peuvent pas payer, ou que ce sera dur. […] Il peut y avoir des ajustements conséquents. On n’est pas là pour rançonner les patients ».
Le neurochirurgien déclare en outre que ces négociations de tarifs sont « la conséquence du déremboursement massif des actes par la Sécu et par les complémentaires santé. Pourtant, les chirurgiens n’ont pas été augmentés depuis 20 ans ! ».
« A trop vouloir négocier, il ne faudra pas s’étonner de la qualité des actes. On finira par ne plus trouver de chirurgiens »,
estime cependant Philippe Pencalet, qui ajoute, à propos des dépassements d’honoraires : « Au début, je le faisais rarement, mais quand j’ai pris connaissance du montant de mes premières charges, j’ai dû m’adapter car elles représentent 65 % de ce que je perçois ».

« Financement de la Sécu : ce que l’Etat prépare »
La Tribune

La Tribune observe que « face à un déficit de l’assurance-maladie qui pourrait atteindre 7,7 milliards d’euros en 2009, le gouvernement envisage de nouvelles réformes ».
« Il réfléchit à plusieurs pistes de financement. […] Outre une hausse des taxes sur le tabac, sont évoqués la mise en place d’un bouclier sanitaire (gratuité des soins au-dessus d’un certain seuil) et le renforcement du rôle des mutuelles dans le remboursement des soins »,
note le journal.
Le quotidien observe toutefois que « ces pistes devraient faire l’objet d’un vaste débat, […] car elles sont loin de faire l’unanimité au sein du gouvernement ».
La Tribune livre les propos d’un mutualiste, qui remarque que « les mutuelles ont un avantage sur l’assurance-maladie, en situation de monopole : elles pourraient conventionner les médecins en fonction de la qualité des soins. De même, face aux différences de prix de médicaments à l’efficacité identique, les complémentaires pourraient ne rembourser qu’au prix du médicament le moins cher ».
Le journal relève cependant que « basculer une partie des remboursements vers les complémentaires passera mal dans l’opinion publique ».
Le quotidien souligne en outre que « le paiement au forfait des médecins chargés de patients atteints de maladies chroniques est à l’étude ».
La Tribune aborde sur la même page le « blocage » des négociations conventionnelles entre médecins et assurance-maladie.
Le journal note en effet que « les relations entre les différents acteurs du jeu conventionnel se sont crispées », observant que « la rupture entre le principal syndicat de médecins libéraux [CSMF] et le ministère de la Santé pèse sur les négociations ».

« L’arrivée d’un «super-patron» à l’hôpital inquiète des médecins »
La Croix

La Croix revient sur ce « mouvement de protestation, essentiellement mené par des chefs de service parisiens, [qui] est en train de monter depuis le vote du projet de loi Hôpital, patients, santé, territoires ».
La journal rappelle que « ce texte renforce les pouvoirs du directeur [d’hôpital], et, au passage les inquiétudes de certains praticiens ».
Le quotidien cite ainsi François Aubart, président de la CMH, qui note qu’« au cours des dernières années, on avait réussi à instaurer de vrais binômes dans les hôpitaux pour faire travailler ensemble les administratifs et les médecins. C’est cet équilibre qui risque d’être fragilisé avec cette volonté d’y installer des super-PDG ».
De son côté, le Pr Bernard Granger, responsable de l’unité fonctionnelle de psychiatrie de l’hôpital Cochin à Paris, estime que « cette loi risque d’entraîner l’hôpital dans une dérive technocratique autoritaire et purement comptable ».
La Croix livre cependant les propos du président de la FHF, Claude Evin, qui observe quant à lui : « Il arrive parfois que des hôpitaux se retrouvent dans des situations de blocage. Il est normal de donner au directeur les moyens d’arbitrer et de sortir de ces situations ».
« Et il est absurde de penser qu’un directeur irait prendre des décisions médicales qui ne seraient approuvées par les praticiens de son établissement »,
poursuit l’ancien ministre de la Santé.
La Croix remarque qu’« au final, il est difficile d’apprécier l’ampleur exacte de la mobilisation ».

« Médicaments en libre accès : les prix baissent peu »
Le Parisien

C’est ce que constate Le Parisien, qui rend compte de chiffres dévoilés lors du salon Pharmagora, à Paris.
Le journal rappelle que « depuis 9 mois, les officines volontaires peuvent vendre des médicaments non remboursés à prix libre. Objectif de cette réforme : faire jouer la concurrence pour alléger la note ».
« Mais les résultats se font attendre »,
observe le journal.
Le Parisien indique ainsi qu’« environ 40 % des officines font désormais du médicament en libre accès. Pourtant, aucun tsunami tarifaire n’est en vue ».
Daphné Lecomte-Somaggio, déléguée générale de l’Afipa, regroupement de laboratoires pharmaceutiques, déclare que « les prix de vente aux patients ont diminué de 2 à 3 % sur ces produits l’année dernière ».
Catherine Morel, secrétaire générale de l’Union nationale des pharmacies de France, observe de son côté que « les prix aux consommateurs n’ont quasiment pas évolué. En revanche, les prix catalogues, ceux auxquels les pharmaciens se fournissent, ont augmenté de 8,7 % ! Pour garantir la stabilité des prix de vente, les pharmaciens ont diminué leurs marges ».
Le Parisien aborde en outre une « subtilité de la réglementation », notant que « pour une même molécule, le prix d’un médicament peut fortement varier s’il est devant ou derrière le comptoir ».
Joël Saiget, pharmacien à Ploemel (Morbihan), rappelle en effet qu’« un grand nombre de médicaments en libre accès ont leur pendant remboursable. […] Au final, on achète beaucoup plus cher le comprimé lorsqu’il est en libre accès ».
Le journal relève par ailleurs que « le vol a progressé de 13 % dans les officines en 2008 », et publie un entretien avec Jean-Luc Audhoui, du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, qui observe que « les patients ne sont pas très demandeurs. Les malades ne viennent pas en pharmacie avec un panier comme s’ils faisaient leur marché ».

« Réforme de l'hôpital : la contestation monte chez les médecins »
Les Echos, Libération, L’Humanité

Les Echos indique en effet que « les médecins des Hôpitaux de Paris appellent à faire grève et à manifester le 28 avril pour protester contre la loi Bachelot, trop favorable aux directeurs des établissements selon eux ».
« Ils sont rejoints par des syndicats de médecins nationaux »,
continue le journal.
Le quotidien relève que « le «mouvement de défense de l'hôpital public» a aussi appelé les blouses blanches à «arrêter toute participation aux activités de gestion hospitalière» ».
Les Echos explique que « leur inquiétude concerne la nomination des médecins membres du directoire par le directeur, ce qui ôtera «toute indépendance» à cette structure selon eux. La loi ouvre aussi la porte à la suppression des services, disent-ils, au profit des pôles, plus larges ».
Le journal cite notamment le Pr Bernard Granger, qui déclare que « le texte donne tous les pouvoirs au directeur. Il faut maintenir un copilotage avec les médecins, sinon c'est la guérilla assurée ».
Le quotidien remarque qu’Alain Milon, rapporteur du projet de loi au Sénat, « se dit conciliant » : « Certaines de ces revendications me paraissent extrêmement logiques. Je suis certain que nous pourrons trouver un terrain d'entente ».
Les Echos s’interroge : « Le mouvement peut-il gagner d'autres catégories professionnelles ? L'intersyndicale de l'AP-HP, qui représente les infirmiers, les aides-soignants, les administratifs, participera à la manifestation. Mais pas les fédérations santé des grandes centrales ».
Libération se penche également sur ces « médecins contaminés par une fièvre rebelle ».
« Ce n’est pas la grève du bistouri, mais celle du stylo »,
note le journal, qui constate que le « mouvement de grogne des médecins est monté, certes à la vitesse d’un train de sénateur et avec parfois beaucoup d’incohérence. Mais à force, il commence à prendre beaucoup d’ampleur ».
Le quotidien livre les propos du Pr André Grimaldi, qui remarque que la loi Bachelot « fait éclater la communauté hospitalière car c’est le directeur qui choisira, un par un, les médecins avec qui il veut travailler ».
Libération remarque toutefois que « le mouvement est encore disparate », et note : « Nul ne doute du malaise ambiant. Pour autant, la suite est incertaine. […] En province, la contestation est plus timide ».
L’Humanité relève aussi que « les uns après les autres, les médecins de tous les hôpitaux de Paris et de l’Ile-de-France sont en train de prendre position contre la loi réformant l’hôpital ».
« Généralement peu enclins à la contestation sociale, les médecins sont particulièrement remontés »,
remarque le journal.

« La Sécu va accumuler une dette incroyable »
La Tribune

La Tribune indique en effet que selon le directeur de la Cnam, Frédéric Van Roekeghem, auditionné par la commission des Affaires sociales du Sénat, « l’assurance-maladie verrait son déficit s’accroître encore en 2010, à 10 milliards d’euros ».
Le journal explique cependant que « les marges de manœuvre sont faibles. […] Le mois dernier, le ministre du Budget, Eric Woerth, a prévenu qu’il n’était pas question d’augmenter la CSG ou la taxe CRDS ».
Le quotidien relève par ailleurs que « la Cnam se montre critique » sur la création des Agences régionales de santé.
La Tribune cite Frédéric Van Roekeghem, qui a déclaré que « le projet de loi peut être amélioré dans ses dispositions relatives au pilotage national ».
Le journal note en outre que « la Cnam accepte d’apporter sa contribution aux nouvelles ARS, mais pose des conditions, notamment sur la répartition des rôles entre l’Etat et l’assurance-maladie ».
« Les relations entre la Cnam et le ministère de la Santé ne semblent pas au beau fixe »,
observe La Tribune.

« La loi Bachelot ? Sans nous ! »
Le Nouvel Observateur numéro 2319, Libération, La Croix

Le Nouvel Observateur publie « L’appel des 25 contre la mort de l’hôpital public », un texte rédigé par des chefs de services de l’AP-HP qui « dénoncent la «médecine mercantile» prônée par le gouvernement et souhaitent l’organisation d’états généraux ».
Les praticiens écrivent ainsi que « le maître mot [de la loi Bachelot] n’est plus la santé, mais la rentabilité. La préoccupation centrale n’est plus le malade, mais le compte d’exploitation de l’hôpital. Et les premières victimes en seront les patients et les soignants ».
Ces médecins ajoutent : « Bien sûr, l’hôpital public doit être réformé. Mais certainement pas de cette manière. Il faut repenser l’organisation hospitalière pour répartir de manière harmonieuse sur le territoire les structures de soins et les spécialités en prenant en compte aussi leur niveau de technicité et l’accueil des urgences […] Il faut réfléchir aux nouveaux métiers de la médecine ; prendre en compte la nécessaire pluridisciplinarité […] ».
Les signataires indiquent enfin que « si cette loi n’est pas amendée, elle s’appliquera sans nous », et remarquent que « demain, côte à côte, et pour la première fois, infirmières, agents hospitaliers et administratifs, médecins seront dans la rue. Preuve que les mentalités ont changé ».
En préambule de ce texte, Le Nouvel Observateur publie un reportage rendant compte d’une semaine aux urgences de la Pitié-Salpêtrière, à Paris.
Le magazine retient ainsi : « Usagers nombreux et insatisfaits, personnels débordés, manque de lits… Les urgences concentrent tous les maux de l’hôpital ».
De son côté, La Croix livre un entretien avec le Pr Michel Aubier, chef de service à l’hôpital Bichat (Paris), qui estime que « la qualité des soins à l’hôpital est menacée. […] Parfois, nous avons le sentiment que tout est fait pour diminuer l’activité des hôpitaux publics et obtenir le départ des patients vers le privé ».
Le pneumologue observe qu’« on sent clairement une volonté de renforcer l’emprise administrative dans les hôpitaux », puis aborde la tarification à l’activité : « Le risque est que le public se mette à faire comme le privé : à «sélectionner» ses patients en fonction de ce qu’ils vont rapporter. Ce n’est pas la mission de l’hôpital public, qui doit continuer à accueillir tout le monde ».

« Un nouveau système d'amendes va s'appliquer pour les fraudes à l'assurance-maladie »
Les Echos

Les Echos explique ainsi qu’« un décret soumis à la concertation vise à renforcer le système de sanctions actuel, jugé inefficace. Il prévoit des peines planchers pour les fraudes les plus graves : les fausses factures, le trafic de médicaments ou la fraude en bande organisée ».
Le quotidien souligne qu’« en ce qui concerne les assurés, le texte veut renforcer la lutte contre ceux qui produisent de faux documents ou font de fausses déclarations, fraudent à la carte Vitale, ou encore bénéficient indûment de la CMU. Le montant des pénalités est fixé entre 5% et 50% des remboursements indus, à la discrétion des caisses primaires en fonction de la gravité des faits, et ce dans la limite du plafond mensuel de la Sécurité sociale (2.859 €) ».
« Des pénalités du même ordre sont prévues pour les employeurs, par exemple lorsqu'ils ne déclarent pas les accidents du travail, ou pour des professionnels de santé, qui feraient rembourser des actes fictifs »,
continue Les Echos.
Le journal précise que « le texte instaure également des peines planchers pour les fautes les plus graves : falsification de documents, trafic de médicaments et fraude en bande organisée. Les pénalités atteindront alors 25% à 300% des sommes en cause ».
Le quotidien remarque que « les syndicats de médecins critiquent les pouvoirs étendus attribués aux directeurs de caisses », relevant notamment que « pour Martial Olivier-Koehret (MG France), l'assurance-maladie «ferait mieux de se concentrer sur ses missions de liquidation des prestations et de vérification des droits. Pour les sanctions, il y a déjà la justice et l'Ordre des médecins» ».

« Quels soins demain à l’hôpital public ? »
Le Parisien, Les Echos, Le Figaro, La Croix, Le Monde, L’Humanité

C’est ce que titre Le Parisien sur sa Une.
Le journal note à son tour que « 25 médecins français, parmi les plus réputés, ont lancé un appel solennel «contre la mort de l’hôpital public» », et observe sur deux pages que « la grande réforme de l’hôpital passe mal ».
Le quotidien relève ainsi que le projet de loi Bachelot « a déclenché l’ire du gratin de la médecine ».
Le Parisien rappelle qu’« en mars, d’autres élites médicales avaient protesté avant eux. Les présidents des commissions médicales d’établissements des CHU avaient menacé de démissionner en bloc ».
« Tous ont dans le collimateur la nomination dans chaque hôpital d’un directeur qui aura les pleins pouvoirs »,
remarque le journal.
Le quotidien souligne que « la ministre de la Santé n’a rien lâché aux contestataires ».
Roselyne Bachelot a ainsi indiqué hier : « Ils dénoncent une médecine mercantile. Ignorent-ils que la mauvaise gestion est la pire ennemie d’une médecine de qualité ? ».
Le Parisien ajoute que « dans l’entourage de la ministre, on est moins diplomate : «On agite l’idée fausse d’un l’hôpital à l’américaine, c’est de la mauvaise foi calculée» ».
Le journal publie un entretien avec Alain Fischer, chef de service à l’hôpital Necker, qui déclare : « Ce texte transforme l’hôpital en une entreprise, en imposant la logique comptable. [La qualité des soins] se dégrade, et cela va être de pire en pire. […] Avec cette loi, on désavantage l’hôpital, en faisant des cadeaux au secteur privé ».
De son côté, Claude Evin, président de la FHF, remarque que « personne n’a le monopole de l’intérêt des malades. […] Il n’y a rien de pire pour un hôpital qu’une non-décision. […] Au final, quelqu’un doit trancher et c’est le directeur de l’hôpital, y compris si c’est un médecin ».
Le Figaro publie pour sa part sur son site Internet un texte de Roselyne Bachelot, qui « défend sa réforme de l’hôpital ».
Le quotidien retient que la ministre « déclare avoir «lu avec intérêt et étonnement» cette tribune. […] Elle y réfute point par point tous les arguments développés ».
Le journal cite ainsi Roselyne Bachelot, qui écrit : « Que les médecins signataires lisent la loi au lieu de la caricaturer. Ils verront alors que le pouvoir médical est désormais organisé et protégé ».
Le Figaro précise que la ministre « se dit néanmoins prête à faire «encore évoluer» ce texte ».
Les Echos note également que « Roselyne Bachelot défend sa loi face aux critiques des médecins », tandis que L’Humanité relève que le Pr Bernard Debré « a estimé hier que le projet Bachelot sur l’hôpital était «une mauvaise loi» ».

Vaccination : « La ministre de la Santé tire le signal d’alarme »
Le Parisien

Le Parisien relève qu’« à la veille de la Semaine européenne de la vaccination, la ministre de la Santé a tiré hier le signal d’alarme, inquiète de l’augmentation alarmante des cas de rougeole en France ».
Le journal remarque en effet qu’« alors qu’en 2006-2007 une quarantaine de cas annuels étaient déclarés, il y en a eu 600 l’an dernier ! Un chiffre sans doute minoré du fait du non-respect de la déclaration obligatoire ».
Le quotidien souligne que « contrairement aux idées reçues, cette maladie infectieuse peut être mortelle et touche aussi beaucoup d’adultes ».
« 98 % des personnes infectées [l’an dernier] n’étaient pas vaccinées ou n’avaient reçu qu’une seule dose de vaccin »
, poursuit Le Parisien, qui constate que « le pourcentage de Français immunisés n’est pas assez élevé pour protéger l’ensemble de la population ».
Roselyne Bachelot a ainsi déclaré : « Il faut remobiliser à la fois les parents et les médecins, car il y a malheureusement un fond de méfiance vis-à-vis de la vaccination, alimenté notamment par certaines ligues ou associations qui s’abritent derrière des postures idéologiques ou religieuses pour justifier leur opposition aux vaccins ».
Le journal en profite pour rappeler le « calendrier à respecter » en matière de vaccinations.

« Médecins de campagne antirides »
Le Monde

Le Monde constate ainsi sur une page qu’« ils sont plusieurs centaines en France, généralistes de formation, à s'être engouffrés dans le créneau très porteur de la médecine esthétique ».
Le journal remarque que « la reconnaissance, en 2007, par le Conseil national de l'Ordre des médecins du diplôme interuniversitaire de "médecine morphologique et anti-âge" n'a fait qu'accélérer le mouvement ».
Le quotidien relève en effet qu’« alors que les promotions sont de 80 places, quelque 400 médecins - essentiellement des généralistes - tentent chaque année d'intégrer le DIU. Résultat : la guerre est ouverte entre les chirurgiens, les dermatologues et les médecins esthétiques ».
Le Monde indique que « la bataille se joue désormais au Parlement, qui devra définir "qui peut faire quoi" dans le cadre du projet de loi santé, territoire ».
Le journal livre les propos du Dr Stanislas Potocki, généraliste à Vannes (Morbihan), qui déclare : « J'avais choisi la médecine générale pour le relationnel ; maintenant, grâce à cette nouvelle activité, j'ai le sentiment de ne plus être obligé de courir, de profiter des gens, de les chouchouter, d'avoir une relation plus intime avec eux, c'est un bonheur ».
« Le but de mes patients est de se sentir bien dans leur peau, d'estomper et non de faire disparaître les marques du temps ; je fais du raisonnable »,
poursuit le praticien.

« Pas de loi sur les dépassements d’honoraires »
Les Echos

Les Echos note en effet sur sa Une que « le gouvernement va renoncer à légiférer pour limiter les dépassements d'honoraires des médecins dans les hôpitaux et les cliniques. Une disposition de la loi Bachelot, qui visait à obliger certains établissements à garantir un quota d'actes au tarif de la Sécurité sociale, devrait être supprimée lors de l'examen du texte au Sénat ».
Le journal observe qu’« après la levée de boucliers des médecins, […] l'exécutif préfère laisser le problème des dépassements d'honoraires, à l'hôpital comme en ville, à la négociation entre syndicats de praticiens ».
Le quotidien remarque que « pour les médecins qui s'opposent à la loi Bachelot, c'est «un recul à grands pas» de la part du gouvernement ».
Les Echos constate que « le député à l'origine de l'amendement regrette la décision du gouvernement ».
Jean-Luc Préel déclare ainsi : « La négociation conventionnelle, pourquoi pas, mais elle n'a toujours pas abouti. Il ne me paraissait pas anormal de légiférer sur ce point. On a de plus en plus de mal à être soigné au tarif de la Sécurité sociale dans les grandes villes et dans le sud de la France ».
Le journal en profite pour relever que « les dépassements pénalisent les plus modestes ».
Le quotidien souligne ainsi que, selon un rapport à paraître du Haut Conseil pour l'avenir de l'assurance-maladie, « les dépassements d'honoraires dans les établissements de santé «sont désormais relativement fréquents et parfois d'un montant important». […] Dans «certains territoires de santé» et pour «certaines spécialités», la «diminution de l'offre» au tarif de la Sécurité sociale «s'accroît» ».
Les Echos indique que « certains assurés n'en souffrent pas vraiment, car leur complémentaire santé prend correctement en charge ces dépassements. Mais ceux-ci peuvent «peser sensiblement sur le budget des ménages modestes» ».
Le journal précise que « certains actes sont particulièrement concernés, notamment la chirurgie du cristallin, la pose des prothèses de la hanche ou les coloscopies. Les dépassements sont constatés dans plus de la moitié ou même les trois quarts des cas ».
« L'essentiel concerne le secteur privé. Les dépassements représentent 16% des revenus des médecins libéraux concernés. […] Le Haut Conseil prône donc un «cantonnement des dépassements en établissement», par la loi ou par la négociation conventionnelle »,
conclut le quotidien.

« Bras de fer sur la réforme de l’hôpital »
La Tribune, Les Echos, Libération

La Tribune s’interroge : « La grogne à l’hôpital va-t-elle faire boule de neige et s’installer durablement ? ».
Le journal remarque qu’« outre la journée de mobilisation générale le 28 avril, les présidents de CME menacent d’appeler les médecins, à partir du 1er mai, à une «grève du codage» et à ne plus siéger dans les différentes instances de leurs établissements et des ARH ».
Le quotidien relève que « l’originalité de ce mouvement est de fédérer des mécontentements très disparates », se penchant sur ces « médecins opposés «à la médecine mercantile», aux concepts de «productivité» et de «rentabilité» », ou ces « médecins inquiets de perdre du pouvoir au profit des directeurs d’hôpitaux ».
La Tribune indique que les présidents de CME « demandent un rééquilibrage des pouvoirs entre les médecins et les directeurs », note que « le ministère de la Santé est prêt à des concessions », mais ajoute que « le gouvernement veut croire que la mobilisation des personnels hospitaliers ne sera «pas si forte que ça» ».
Le quotidien livre les propos Guy Vallancien, de l’Institut mutualiste Montsouris et « favorable à la réforme », qui déclare que « la manifestation sera importante, car elle va servir d’exutoire. Mais sans cette loi, l’hôpital va imploser. Et nous, les médecins, sommes responsables à 50% du désastre actuel, car nous sommes de piètres managers ».
La Tribune aborde également le projet d’avis du Haut Conseil pour l'avenir de l'assurance-maladie, qui pointe « des défauts dans l’organisation des soins » et « affirme que «l’hôpital est aussi une entreprise», ce qui impose «la recherche de la performance […] médicale et économique» ».
Le journal relève que « le Haut Conseil juge «nécessaire» l’amélioration du système de gouvernance des hôpitaux publics, afin que «des décisions opérationnelles puissent être effectivement prises, même lorsqu’elles engagent des choix difficiles» ».
Le quotidien explique notamment que « des marges importantes pourraient être trouvées dans l’externalisation de certaines activités », telles que la restauration et le traitement du linge.
« Le document souligne toutefois que l’amélioration de la gestion «ne peut être ni radicale ni très rapide dans une communauté de travail complexe» », poursuit La Tribune.
De son côté, Libération brosse le portrait d’André Grimaldi, chef du service diabétologie à la Pitié-Salpêtrière (Paris), qui « mène la contestation montante des médecins hospitaliers contre la loi Bachelot », et qui a le « coup de blouse ».
Le journal remarque que le praticien « n’a pas envie de quitter le navire en laissant derrière lui un hôpital qui vendrait des soins comme d’autres des savonnettes ».

« Journée morte dans les cabinets de radiologie »
Les Echos

Les Echos note en effet que « les syndicats de radiologues appellent à une «journée radiologie morte» pour protester contre les baisses de tarifs entrées en vigueur le mois dernier ».
Le quotidien rappelle que selon cette nouvelle grille tarifaire, « lorsque plusieurs actes de radiologie sont réalisés pour le même patient, le premier est tarifé normalement, mais les suivants à 50% seulement. Même mécanisme lorsqu'une mammographie est associée à une échographie ».
Les Echos précise que « cette mesure doit rapporter une centaine de millions d'euros par an d'économies à la Sécurité sociale », mais constate que « les radiologues protestent ».
Jacques Niney, président de la Fédération nationale des médecins radiologues, déclare ainsi : « Nous avions proposé que le deuxième acte soit moins bien rémunéré lorsque l'appareil utilisé est le même, mais cette mesure va beaucoup plus loin. Lorsque deux appareils différents sont utilisés, les frais sont plus élevés ».
Le journal indique que selon le président de la FNMR, « ces nouveaux tarifs risquent de faire disparaître «250 à 300» petites structures, soit la moitié des cabinets de proximité, qui n'ont pas de scanner ou d'IRM pour compenser le manque à gagner sur les radios ».
Le quotidien ajoute que « l'assurance-maladie souligne de son côté que la baisse de tarifs ne représente que 4,3% des honoraires de la profession, et que ceux-ci progressent rapidement. Elle pointe aussi les revenus élevés des radiologues libéraux ».

« Hôpital : risque de fracture ouverte »
Libération, Le Monde, L’Humanité

Libération revient sur la « mobilisation des médecins [qui] monte en intensité contre la loi Bachelot ».
Le journal remarque ainsi qu’« après quelques semaines d’hésitation et de confusion, la contestation des médecins hospitaliers est bel et bien lancée », et estime que « la fracture [entre ces derniers et le gouvernement] est importante ».
Le quotidien publie un « nouvel appel de grands noms de la médecine », qui « s’élèvent contre un projet qui transforme l’hôpital en entreprise ».
Libération livre en outre les propos de directeurs d’hôpitaux, qui « se sentent mis en accusation » et « défendent la loi ».
L’Humanité aborde également cette « fronde inédite de l’hôpital », retenant que « la protestation enfle. Elle gagne la province et toutes les catégories professionnelles ».
Le Monde estime pour sa part que « le syndrome des universités gagne l’hôpital ».

« Au chevet des oubliés de la Sécu »
Le Monde

Le Monde publie sur une page le témoignage de deux médecins, Marie Chevillard et Mady Denantes, généralistes à Paris.
Le journal livre ainsi ces « Histoires de consultations », qui « en disent long sur les difficultés d'accès aux soins que rencontrent un nombre croissant de patients en France. Malades chroniques qui renoncent à des examens complémentaires, patients qui ne peuvent payer leurs consultations […] ».
Le quotidien relève notamment qu’« environ un tiers des patients des Drs Chevillard et Denantes ont des problèmes d'accès aux soins. Bien que ce ne soit plus officiellement permis pour les généralistes, les deux médecins appliquent souvent le tiers payant à ces patients ».
Mady Denantes ajoute : « Nous faisons aussi des consultations gratuites. […] On perd notre système solidaire, on casse peu à peu cet extraordinaire outil qu'est la Sécu ».

Ces médecins qui « travaillent avec un sentiment d’insécurité »
La Croix

Pierre Bienvault observe en effet dans La Croix qu’« en 2008, le conseil de l’Ordre a recueilli 535 déclarations d’incidents plus ou moins graves contre des médecins qui vivent mal d’être pris pour cibles dans leur mission de soignant ».
« Un chiffre relativement stable : 638 incidents avaient été déclarés en 2003, 439 en 2004, 639 en 2005, 518 en 2006, 837 en 2007 »,
remarque le journaliste.
Pierre Bienvault précise que « l’an passé, près de la moitié (48 %) des incidents rapportés concernait des agressions verbales. Dans un quart des cas, il s’agissait de vol ou de tentative de vol et une fois sur dix d’agressions physiques. Les causes de ces incidents sont diverses : un temps d’attente jugé excessif par le patient (9% des cas), un refus de prescription (8%), un reproche relatif à un traitement (6%), une décision médicale contestée (3%)… ».
Le journaliste cite notamment le Dr Gérard Aoustin, vice-président du conseil de l’Ordre en Seine-Saint-Denis, qui note que « parfois, il ne faut pas grand-chose pour que cela dégénère. Il suffit que le médecin refuse un arrêt de travail ou de délivrer tel ou tel médicament pour qu’il se fasse insulter ou qu’on mette son bureau en l’air ».
Pierre Bienvault relève en outre que selon le Dr Martial Olivier-Koehret, président de MG-France, « les chiffres de l’Ordre ne reflètent qu’une partie de la réalité ».
« Beaucoup ne portent pas plainte estimant que cela ne sert à rien »,
remarque le praticien.
Le journaliste souligne que « pour ces médecins, le plus difficile à vivre est surtout ce sentiment de perte de respect vis-à-vis de leur fonction de soignant. Cette incompréhension, également exprimée par les sapeurs-pompiers, qu’on puisse s’en prendre à un professionnel dont la mission est d’aider et de soulager ».
Pierre Bienvault retient que « face à ce problème, beaucoup estiment que l’avenir est à un exercice regroupé ».

« Réforme de l'hôpital : l'exécutif tente de calmer la révolte »
Les Echos, La Tribune, L’Humanité

Les Echos indique que « le président de la République a reçu mercredi soir une vingtaine de médecins hospitaliers ».
Le journal note ainsi que Nicolas Sarkozy « a réaffirmé son credo : il faut un seul patron à l'hôpital, le directeur. […] Mais il a aussi tendu la main aux médecins, et affirmé que le texte serait amendé lors de son passage au Sénat en mai ».
Les Echos remarque que « l'objectif est de rassurer le corps médical, qui craint de ne plus avoir son mot à dire sur le projet médical de l'établissement ou sur la nomination des chefs de pôle ».
Le journal ajoute que « Roselyne Bachelot a elle aussi cherché à calmer le jeu », la ministre ayant déclaré jeudi : « Bien sûr, le texte est perfectible, bien sûr nous allons encore l'améliorer au Sénat. Nous clarifierons les choses pour garantir que le projet d'un établissement hospitalier est bien un projet médical ».
Les Echos relève toutefois qu’« il n'est pas certain que cela suffise à contenter les médecins en colère », indiquant que « la manifestation du 28 avril est maintenue ».
Bernard Granger, professeur de psychiatrie à Cochin et membre du bureau du Mouvement de défense de l'hôpital public, estime ainsi que « cette réunion à l'Elysée, avec des médecins qui ne sont pas représentatifs, est une manoeuvre pour essayer de désamorcer la mobilisation. […] Ce système de gouvernance autoritaire ne peut pas marcher, il provoquera un climat de révolte permanente du corps médical ».
La Tribune retient également que « l’Elysée tend la main aux médecins ».
Le journal note que « le chef de l’Etat a proposé une mission de concertation pilotée par l’Elysée, afin de trouver dans les 10 prochains jours des formulations consensuelles sur l’implication de la communauté médicale dans le processus de décision à l’hôpital ».
L’Humanité parle pour sa part d’« opération séduction », relevant que Roselyne Bachelot « tente d’enrayer la contestation contre le projet de loi ».

« Réforme des hôpitaux : les médecins se mobilisent »
Le Figaro économie, La Tribune, Le Journal du Dimanche

Le Figaro économie rappelle que « la communauté hospitalière tout entière appelle à manifester mardi, et à faire grève contre la loi Hôpital, patients, santé et territoires de Roselyne Bachelot. Ils lui reprochent de mettre les hôpitaux en concurrence et d'ouvrir la porte à une médecine «mercantile» ».
Le journal parle de « front uni contre la loi », mais note que « les médecins ne lui adressent pas les mêmes griefs, qu'ils soient libéraux ou hospitaliers. À l'hôpital, les praticiens craignent avant tout une perte du pouvoir médical au bénéfice des directeurs. […] Du côté des médecins libéraux, la grogne se cristallise sur la liberté d'installation ».
La Tribune remarque également que les personnels des hôpitaux seront « demain dans la rue », précisant que les manifestations « rassembleront des mouvements hétéroclites ».
Le quotidien relaie en outre les « propositions de la commission Marescaux sur les CHU ».
Le journal indique qu’en matière de gouvernance, la commission « devrait proposer une médicalisation accrue, avec la mise en place de directoires très resserrés, par exemple de 4 personnes, comprenant le président de la CME, le doyen de l’université et un représentant de la recherche nommé par l’université autour du directeur de l’hôpital qui sera également le président du directoire ».
Le Journal du Dimanche titre pour sa part un article : « Quand la CGT enseigne la manif aux mandarins ».
Le journal constate ainsi que « des professeurs vont défiler contre la loi Bachelot. Main dans la main avec les syndicats ! ».

« La fièvre de la contestation se propage à l’hôpital »
Libération, Le Figaro économie , La Croix, Le Monde, L’Humanité, La Tribune, Les Echos

C’est ce que constate La Croix, qui « fait le point sur les attentes et les inquiétudes autour de la loi Bachelot », alors qu’« une manifestation pour la défense de l’hôpital public est prévue aujourd’hui ».
Le journal cite notamment le Pr Israël Nisand, responsable du pôle de gynécologie-obstétrique du CHU de Strasbourg, qui déclare qu’« on risque d’avoir quelques directeurs qui, pour être bien notés, vont faire des dégâts. Il faut laisser un vrai contre-pouvoir aux médecins qui sont les meilleurs avocats des patients ».
De son côté, Gérard Vincent, délégué général de la FHF, indique qu’« il arrive, parfois, que la vie d’un hôpital soit empoisonnée par des blocages. Le président de la CME est élu par ses pairs, il a donc des comptes à leur rendre. Et dans certains cas, cela l’empêche de trancher dans un sens ou l’autre. Il faut qu’à un moment, le directeur puisse décider dans l’intérêt général ».
La Croix retient ainsi que « médecins, personnels hospitaliers et pouvoirs publics n’ont pas la même analyse sur la nécessité de réformer l’hôpital », puis observe qu’« attaqués par certains médecins, les chefs d’établissement se défendent en affirmant qu’il faut une «éthique du service public» pour diriger un hôpital ».
Le journal livre les propos de Philippe Vigouroux, directeur du CHU de Nancy, qui note qu’« un hôpital, c’est d’abord un lieu de soins, mais aussi une collectivité qui n’échappe pas à des règles de bonne gestion. Le but n’est pas de faire des bénéfices. Avoir des comptes équilibrés, c’est surtout un moyen d’être capable d’acheter des scanners, des robots, des échographes, tout ce qui va permettre de mieux soigner ».
Philippe El Saïr, directeur de l’hôpital de Villefranche-sur-Saône, remarque quant à lui que « dans leur très grande majorité, les médecins agissent pour le bien de tous. Mais il arrive, parfois, que certains s’y refusent au nom d’intérêts particuliers ».
Les Echos titre en Une sur le « front du refus des médecins », et relève que Roselyne Bachelot « est prête à accepter des aménagements au texte lors de son passage au Sénat. Mais elle reste ferme sur un point clef : le représentant du corps médical ne pourra pas bloquer les décisions prises par le directeur sur le projet de l'établissement ou les nominations ».
Le journal retient ainsi que « le gouvernement ne cède pas face à la mobilisation des médecins ».
Le Figaro économie remarque que « Roselyne Bachelot relativise la grogne » et « souligne qu’une infime partie du monde hospitalier est mobilisée », tandis que La Tribune note que « les mandarins défient Sarkozy ».
De son côté, L’Humanité relève sur sa Une que « la marchandisation ne passe pas », et souligne que « pour la première fois, la communauté hospitalière se mobilise dans son ensemble ».

Ces médecins « au chevet des quartiers populaires »
L’Humanité

L’Humanité brosse le portrait de médecins qui « choisissent de s’établir dans des quartiers populaires pour soigner ceux qui, souvent, en ont le plus besoin ».
Le journal publie ainsi un reportage réalisé dans une cité d’Angers, en Maine-et-Loire, observant que « la relation de confiance, c’est lorsqu’un patient dévoile à son médecin sa situation de sans-papiers. Ce sont aussi les visites à domicile qui permettent de voir le milieu de vie. Bref, un observatoire complet d’une société de plus en plus précaire ».
L’Humanité livre en outre un entretien avec Pierre Chauvin, directeur d’équipe de recherche à l’Inserm-Paris VI, qui observe qu’« il existe de fortes inégalités sociales, à symptômes identiques, sur le décryptage d’un symptôme, puis l’orientation dans le système de soins, parfois complexe ».

Hôpital : la majorité contrainte à amender le projet de loi »
Libération, Le Figaro, Le Parisien, La Croix, Le Monde, L’Humanité, La Tribune, Les Echos

Les Echos relève que « la mobilisation des médecins de l'hôpital public contre la loi Bachelot a été très forte hier à Paris. Plus de la moitié des praticiens des Hôpitaux de Paris ont fait grève, […] ce qui ne s'était jamais vu ».
« La mobilisation était beaucoup plus faible en province - moins de 13% de médecins grévistes au niveau national - ainsi que parmi les autres catégories de personnel de l'hôpital »,
ajoute le journal.
Les Echos note que « contraint à réagir, le Premier ministre, François Fillon, a convoqué hier les sénateurs de la majorité, qui examinent le texte en commission à partir d'aujourd'hui. Des amendements seront proposés pour renforcer le rôle des médecins dans la gouvernance de l'hôpital ».
Le quotidien indique que cette « réunion de crise » a pour objectif de « calmer la colère des blouses blanches », mais remarque que « les sénateurs vont «confirmer le rôle prépondérant du directeur de l'hôpital», ce qui risque de ne pas satisfaire de nombreux médecins ».
Les Echos précise que les sénateurs « se préparent à «renforcer le rôle du directoire», un organe qui sera composé majoritairement de médecins. […] Le Sénat veut aussi donner «plus de responsabilités au président de la CME». Les chefs de pôles seraient toujours nommés par le directeur, mais sur une liste proposée par le président de la CME ».
Le Figaro constate également que « le gouvernement et la majorité sénatoriale ont trouvé des «terrains d’entente» sur la loi Bachelot. François Fillon a fait un geste pour tenter de désamorcer la grogne des médecins ».
Le journal retient ainsi que « la droite fait un geste envers les médecins », et remarque : « Forts de leur image positive auprès des Français, les médecins qui votent en majorité à droite font preuve d'une grande pugnacité lorsque les intérêts du corps médical leur semblent en cause ».
« Les autres professions libérales ne disposent guère d'une influence comparable auprès des pouvoirs publics »,
poursuit Le Figaro.
Libération remarque pour sa part que « l’hôpital fait bloc contre la loi Bachelot. […] Les blouses blanches n’en reviennent pas de leur audace ».
L’Humanité parle de « mobilisation exemplaire », tandis que Le Parisien note que « le milieu hospitalier dans son ensemble – du mandarin aux infirmières – a manifesté son opposition au projet de loi ».

« Les médecins invités à prescrire plus de génériques »
Les Echos, La Croix

Les Echos indique ainsi que selon des chiffres dévoilés hier par la CNAM, « en janvier, les pharmaciens ont délivré une copie bon marché à la place du produit de marque dans 82,5% des cas lorsque c'est possible ».
« Il y a 3 ans, ce taux de substitution était encore inférieur à 50% »,
rappelle le journal.
Les Echos note que « la Sécurité sociale a économisé quelque 905 millions d'euros l'an dernier grâce aux génériques, soit environ 5% des dépenses de médicaments. Une belle progression donc, mais qui atteint désormais un plafond ».
Le quotidien observe en effet que « pour 2009, l'assurance-maladie ne vise qu'un «maintien» du taux de substitution. L'effort portera sur certaines zones en dessous de la moyenne, comme l'Ile-de-France ».
Après le dispositif « tiers payant contre génériques », Les Echos relève que « l'assurance-maladie adopte maintenant un deuxième angle d'attaque, en s'appuyant sur les médecins ».
Le journal cite Pascal Brière, du Gemme, l'association des laboratoires de génériques, qui a déclaré qu’en France, « les prescriptions de médicaments pour lesquels il existe un générique ne représentent que 28% de l'ensemble des prescriptions. Non seulement cette proportion est faible par rapport à d'autres pays d'Europe, mais elle recule légèrement ».
Les Echos note que « pour inverser la tendance, la CNAM attribuera désormais une prime aux médecins qui accepteront de prescrire une proportion élevée de médicaments pour lesquels un générique existe ».
Le quotidien précise que ce système « concerne les produits massivement prescrits comme les antidépresseurs, les anti-ulcéreux ou les anticholestérols ».

« Le gouvernement renonce à aligner les tarifs des hôpitaux et des cliniques »
Les Echos, Le Figaro économie, Le Monde

Les Echos aborde un « nouveau geste de l'exécutif en faveur de l'hôpital ».
Le quotidien indique en effet que « le gouvernement a décidé de reporter de plusieurs années le processus d'harmonisation des tarifs facturés à la Sécurité sociale par les cliniques privées et les établissements publics ».
« Initialement prévu en 2012, le rapprochement est reporté à... 2018. Roselyne Bachelot l'a annoncé hier dans une lettre à Claude Evin, président de la FHF »,
note Les Echos.
Le journal remarque que « même si le projet de loi [Bachelot] ne traite absolument pas de cette question, la FHF a clairement profité de la grogne ambiante pour arracher cette victoire ».
Les Echos constate cependant que les cliniques parlent de « trahison », Philippe Burnel, délégué général de la FHP, déclarant : « Nous faisons les frais d'un amalgame entre les problèmes de gouvernance à l'hôpital et la question des tarifs ».
Le quotidien revient sur le « principe de convergence », qui « devait permettre de faire tomber les tarifs pratiqués par l'hôpital public au niveau de ceux des cliniques privées ».
« Mais le processus de convergence n'a jamais vraiment démarré. Faute d'études fiables, la polémique fait toujours rage sur la réalité des écarts de coûts entre hôpitaux et cliniques »,
observe le journal.
Le Figaro économie constate également que « la ministre de la Santé s’est engagée à repousser de 2012 à 2018 l’alignement des sommes versées par l’assurance-maladie aux hôpitaux et cliniques, pour des actes identiques ».
Le quotidien relève que « ce délai doit permettre un rythme «soutenable» de convergence et des «études robustes» pour chiffrer le coût des missions propres au public, dont les tarifs sont actuellement plus élevés que ceux du privé ».

« Vive les infirmières ! »
Le Monde

Sandrine Blanchard estime dans Le Monde qu’« il y a vraiment quelque chose qui cloche dans notre système libéral de santé. Dès qu'un gouvernement tente de mieux organiser l'accès aux soins, il est accusé d'être un ennemi de la liberté. Comprenez liberté d'installation et liberté de pratiquer des dépassements d'honoraires ».
La journaliste rappelle que « tandis que les médecins libéraux bataillent, avec succès, pour que l'on ne touche pas à ces "deux piliers", les infirmières libérales sont, depuis ce week-end, les premiers professionnels de santé à ne plus pouvoir s'installer librement ».
Sandrine Blanchard note ainsi que les infirmières « ont accepté, en contrepartie de revalorisations tarifaires légitimes au regard de leurs honoraires (qui ne subissent jamais de "dépassements"), de corriger leur mauvaise répartition sur le territoire. […] L'information n'a pas fait la "une" des journaux ».
« Elles ne pourront s'installer dans les zones "surdotées" qu'à condition de compenser le départ d'une de leurs collègues et, à l'inverse, bénéficieront d'aide pour aller dans les zones "sous-dotées". Cela paraît simple et de bon sens, mais apparemment impossible à réaliser pour les médecins libéraux »,
remarque la journaliste.
Sandrine Blanchard observe en outre qu’en matière de dépassements d’honoraires des médecins, « dont la hausse continue est montrée du doigt dans des rapports de la Cour des comptes et de l'Inspection générale des affaires sociales, il n'est plus question d'y toucher ».
« Pendant ce temps, ce sont les patients qui trinquent »,
estime la journaliste, ajoutant que « tant que le système ne sera pas régulé en termes de tarifs et de répartition géographique des professionnels, le coût de la santé augmentera et les inégalités territoriales d'accès aux soins continueront à s'aggraver ».