lundi 17 décembre 2007

Communiqué du Directeur du Dépt de psychanalyse, Paris VIII

Université de Paris VIII

département de psychanalyse

le directeur

Communiqué

du 17 décembre 2007

Répondant à l’aimable invitation de Mme Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, j’ai eu l’honneur d’une audience dans son bureau de la rue Descartes, aujourd’hui en fin d’après-midi.

La ministre m’a permis de lui exposer à loisir les problèmes soulevés par l’action des évaluateurs dépêchés au département de psychanalyse comme à la plupart des formations universitaires de psychologie clinique et psychopathologie.

La nouvelle Agence d’évaluation qui a vu le jour cette année, l’AERES, a commencé de déployer à travers la France ses agents, “délégués scientifiques” et “visiteurs”. Leur légitimité et leur compétence sont souvent rien moins qu’éclatantes. Tous ont été sélectionnés et nommés dans des conditions dont on ne sait rien. Il paraît difficile d’arguer en leur faveur de la fameuse “évaluation par les pairs”. J’ai donné des exemples.

Le président de l’AERES a réuni mercredi dernier les responsables de toutes les équipes doctorales de la capitale. L’événement a mis en évidence l’attitude expectante de la communauté universitaire. Il est néanmoins perceptible que celle-ci s’inquiète de voir l’avenir de l’enseignement supérieur et de la recherche tributaire des méthodes et des choix d’une Agence nationale unique, hyper-centralisée, au fonctionnement particulièrement opaque. La dire indépendante présage la défausse.

Je n’ai pas caché à Mme Pécresse mon intention de faire appel à l’opinion éclairée : quoi de plus logique que d’évaluer les évaluateurs ? Quant aux divers personnages du cognitivisme français qui, sous couvert de l’AERES, ont voulu et préparé l’éradication des universitaires psychanalystes et cliniciens, ils auront tôt ou tard à répondre de leurs motivations devant le public, comme je suis moi-même disposé à le faire.

Il ne m’appartient pas de rapporter ici les propos de la ministre. Toujours est-il que Valérie Pécresse a su me donner le sentiment d’être écouté, et même entendu. “Je vous fais confiance”, lui ai-je dit en conclusion de notre entretien.

Jacques-Alain MILLER

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