lundi 7 avril 2008

Les brèves du 7 avril

La voie de la psychanalyse est encore bien semée d'embûches : il y a ceux qui informent pour la défense, il y a ceux qui instruisent l'accusation.

Brèves de Mediscoop, par le Dr Marie-Elisabeth Sanselme-Cardenas
La presse médicale au scanner

« Dérives sectaires - Gare aux thérapeutes malveillants » Le Parisien, Libération, La Croix
Le Parisien consacre un article au « dernier rapport de la Miviludes (Mission interministérielle de lutte contre les dérives sectaires) [qui] raconte les appels brutaux reçus un beau jour par des parents soudain désemparés ».
Le quotidien explique qu’« après avoir commencé une thérapie, leur fille accuse son père ou son frère d'inceste. Puis disparaît ».
Le journal indique que la Miviludes « consacre un chapitre entier à ces dérives thérapeutiques et ce cas particulier des «faux souvenirs induits». Car dans certains cas dénoncés par la Miviludes, de viol, ou d'attouchement, il n'y a jamais eu ».
Le Parisien note que « ces jeunes femmes, 30-40 ans en moyenne, mais parfois aussi des hommes, se sont fait manipuler par des thérapeutes ».
Le journal cite Philippe-Jean Parquet, docteur en psychiatrie, qui explique que « le thérapeute recherche à exercer une emprise mentale sur son patient et à devenir le deus ex machina de sa vie ».
Le Parisien relève ainsi que « pour régler les problèmes de vie conjugale, de vie sexuelle de sa patiente, le thérapeute l'invite à puiser dans le passé. Mais, l'air de rien, il oriente les recherches ».
Le quotidien cite la Miviludes, qui constate que « loin de régresser, ce phénomène se développe aujourd'hui de manière inquiétante ».
Le journal précise qu’« en aucun cas, la Miviludes ne veut jeter l'opprobre sur une profession. Mais elle suggère de donner les moyens aux patients de s'y retrouver. C'est tout l'enjeu du fameux décret Accoyer, toujours en cours de rédaction, qui labelliserait la profession de thérapeute ».
La Croix constate également que « le rapport annuel de la Miviludes s’inquiète entre autres d’une forme de déviance thérapeutique : les «faux souvenirs induits» ».
Le quotidien relève pour l’organisme, « il y a urgence à protéger les patients ».

L'amalgame risque d'être fatal ! Il ne faut pas permettre qu'il soit fait, d'abord en empêchant qu'il soit possible en se démarquant de toutes les thérapies qui n'ont pas la rigueur extrême du contrôle interne auquel la psychanalyse oblige, ensuite en faisant connaître cette exigence. En ces temps où on fait facilement parler, il ne faut pas laisser parler dans le vague, il faut exiger des rapporteurs et des journalistes, dont l'honnêteté intellectuelle ne fait, pour la plupart, aucun doute, d'évoquer les thérapies avec précision et justesse car il y a ceux qui informent pour la défense et ceux qui instruisent l'accusation.

Questions d'éthique

La loi dite de bioéthique est revue régulièrement, tous les cinq ans, et la révision suivante est proche d'où l'abord de manière récurrente des thèmes porteurs dans l'actualité. Ces thèmes sont nombreux et nous aurons à y réfléchir dans les mois qui viennent, chaque citoyen ne doit-il pas essayer de s'éclairer pour avoir un avis raisonné?

« Maintenant, son ADN sur le Net » Le Parisien
Le Parisien remarque que « parler de soi est devenu le sport préféré des internautes ».
« Vous avez envie de savoir si vous avez des gènes en commun avec vos amis ? De les comparer avec les membres de votre famille ? Certaines personnalités historiques ? Mais aussi de connaître les éventuelles maladies génétiques dont vous êtes porteur ? »,
poursuit le journal.
Le quotidien indique que « le site Web 23andMe est pour vous, à condition que vous ayez 1 000 $ à dépenser et que vous n'ayez pas peur des résultats... ».
Le Parisien explique en effet que « 23andMe vient d'être ouvert aux clients français. Ainsi baptisé en référence aux 23 chromosomes qui constituent la carte d'identité génétique de chaque être humain, […] le site propose d'analyser votre génome et d'inscrire ces données sur une page Web perso, consultable à distance, et surtout comparable et partageable avec vos amis ».
Le journal note que « dans l'Hexagone, ces tests génétiques sans justification médicale sont interdits par la loi de bioéthique. […] Mais rien n'empêche les Français qui le désirent de s'offrir les services de cette entreprise basée dans la Silicon Valley, en Californie ».
Le quotidien remarque cependant que « certains scientifiques s'interrogent sur l'impact psychologique d'une annonce [d’une éventuelle susceptibilité à des maladies] effectuée sans aucun accompagnement médical ».
Le Parisien livre l’avis du généticien Axel Kahn, qui estime qu’il s’agit de « narcissisme qui flirte avec le racisme », imaginant l’étape suivante : « un site de rencontres basé sur la carte génétique », tandis que le blogueur Loïc Lemeur « attend avec impatience [ses] résultats ».

« Un réseau de banques de données biomédicales va être créé en Europe » Le Monde
Le Monde note en effet que « l’Union européenne veut fédérer les banques de données biomédicales ».
« Un rêve pour les chercheurs qui y auront accès. Un sujet de préoccupation pour les défenseurs des libertés individuelles », poursuit le journal.
Le quotidien remarque que le « coordinateur du projet, l'anatomopathologiste autrichien Kurt Zatloukal, dispose de 27 mois pour concevoir la mise en réseau des partenaires. Lourd défi tant sont grandes les différences ».
Le Monde indique que « la première tâche consistera à établir un état des lieux des pratiques dans les 21 pays européens associés, à dresser l'inventaire des moyens disponibles ». « Universités, hôpitaux, centres de recherches privés ou publics, ministères : les 52 partenaires du projet européen sont on ne peut plus hétéroclites », note le journal.
Le quotidien cite notamment Anne Cambon-Thomsen, directrice du département d'épidémiologie à l'université de Toulouse, en charge du volet Ethique et droit, qui remarque que « le défi n'est pas uniquement scientifique. Il faut non seulement harmoniser les techniques de collecte et d'évaluation mais aussi les corpus juridiques et le respect de normes éthiques. Dans certains pays, tout est réglementé alors que d'autres n'ont pas l'embryon d'une loi ».
Kurt Zatloukal indique pour sa part : « On peut imaginer la mise en place d'un prototype associant les 10 à 15 partenaires les plus avancés en 2010 ».

Bioéthique : les étudiants plutôt conservateurs » e Figaro
Martine Perez indique dans Le Figaro que « l’Académie de médecine s’est associée à l’Institut du droit de la famille et du patrimoine pour réaliser une enquête sur les questions [d’aide à la procréation] auprès [d‘une centaine de] jeunes doctorants en droit, en biologie, en sciences humaines, en médecine ainsi qu’à des élèves sages-femmes ».
La journaliste note que « l’objectif était de connaître le point de vue de tous ceux qui représentent l’avenir sur ces problèmes majeurs ».
Martine Perez retient que « les experts de demain expriment une opinion assez conservatrice, même si une minorité manifeste une volonté d’ouverture certaine, plus franche chez les jeunes juristes que chez les futurs professionnels de santé ».
Martine Perez relève ainsi que les répondants « montrent une adhésion aux indications actuelles de l’assistance médicale à la procréation. […] Cependant, pour 25 % des répondants, l’AMP devrait être accessible aux femmes homosexuelles et un sur six estime que ces techniques pourraient s’appliquer à des femmes vivant seules ».
« Près de 10 % des répondants s’avèrent cependant opposés à toute assistance médicale à la procréation », poursuit la journaliste.
Martine Perez ajoute qu’« une minorité considère le très jeune embryon comme un patient et accorde logiquement la même valeur à un embryon de 3 jours, un fœtus de 4 mois un nouveau-né. La grande majorité pense totalement différemment et ne considère absolument pas l’embryon comme une personne ».
La journaliste relève par ailleurs que « la création d’un embryon dans un but de recherche […] n’est pas plébiscitée, mais près d’un tiers des personnes interrogées déclarent ne pas y être opposées », ou encore note que « deux tiers des répondants sont opposés à la levée de l’anonymat du don de gamètes ».

Nous avons déjà eu l'occasion de pointer combien il nous paraît dangereux de laisser un sujet face à un diagnostic de maladie dégénérative incurable sans le soutien et le recul qu'apportent l'expérience et l'accompagnement d'un médecin. L'annonce de telles maladies est un des enjeux actuels de la médecine prédictive et son encadrement celui de l'éthique de cette très jeune médecine.

Toujours sous l'affichage de bonnes intentions et de services rendues aux insuffisances de Mère Nature, se profilent des intentions réelles beaucoup plus divergentes allant de la correction des erreurs de la Nature après la naissance, et donc on reste dans le but de la médecine plus traditionnelle, la médecine curative, mais en pouvant agir avant que les signes n'apparaissent et donc on se rapproche de la deuxième des médecines qui fut celle des vaccins par exemple, la médecine préventive, jusqu'à la prédiction fatale de telle ou telle maladie alors même que la plupart des maladies sont multifactorielles et que le déterminisme n'est jamais total (même une des plus redoutables des maladies monogéniques, la Chorée de Huntington, est difficile à prévoir quand à la date de sa survenue, laissant peut-être le temps d'une vie normale, de durée moyenne), ou de tel ou tel phénotype et c'est là que les dérives racistes ou l'intolérance progressive aux différences peuvent se loger.

Pour la troisième brève, on peut constater que c'est le droit à l'enfant qui est considéré plus que le questionnement sur les raisons conscientes ou inconscientes d'une stérilité (peut-être que l'enquête ne poussait pas à aborder le problème sous cet angle, mais ces doctorants n'avaient-ils pas des armes suffisantes entre autres intellectuelles, pour retourner eux-mêmes ces questions et lancer le débat sous la forme : jusqu'où faut-il suppléer la Nature dans la stérilité par la procréation médicalement assistée? que signifie la stérilité d'un couple? que valent les autres solutions de suppléance?

Juste un mot sur l'anonymat des dons. C'est un grand problème car pour le futur enfant, il semble évident que lui interdire a priori l'accès à ses origines biologiques même si chaque être humain s'en fait un roman personnel, Freud nous l'a appris, n'est pas une bonne prémisse à sa venue au monde même si elle peut être parfaitement réussie. Par contre pour le donneur, il serait déloyal de revenir sur un don qui a été fait sur la base de l'anonymat, mais pour l'avenir, il serait sans doute bon, même au risque de voir le nombre des dons diminuer, que les choses soient claires au départ.

« Soins palliatifs : état de carence généralisée » Le Monde, Le Parisien
Le Monde observe à son tour que « la mort récente de Chantal Sébire relance le débat sur l'accompagnement de patients en "fin de vie" ».
Le journal rappelle sur une page que « fin 2007, une étude sur les soins palliatifs en France a été remise par la psychologue Marie de Hennezel au ministère de la santé. Elle dresse un tableau édifiant ».
Le quotidien parle ainsi d’un « état de carence généralisée », observant que ce texte « établit l'existence d'inégalités profondes dans l'accès aux soins palliatifs, ainsi que de difficultés majeures et récurrentes dans la diffusion de la culture des soins palliatifs ».
« Il conclut enfin que les sources actuelles de financement de ces activités ne sont aucunement à la hauteur des missions et des enjeux ; et ce, alors même qu'il faut compter avec les effets pervers des nouveaux systèmes de tarifications hospitalières qui n'ont de cesse de privilégier la réduction des durées d'hospitalisation », poursuit Le Monde.
Le journal cite Marie de Hennezel, qui remarquait notamment que « beaucoup ignorent ce que la loi [Leonetti] leur permet de faire. Ils persistent à croire que l'ultime solution pour apaiser les souffrances en fin de vie consiste à abréger la vie ».
Le Parisien observe de son côté qu’« une semaine après sa disparition, le mystère plane encore sur les causes du décès de Chantal Sébire. […] Seule certitude révélée par l’autopsie : cette femme de 52 ans […] n’est pas morte «naturellement» ».
Le journal cite le Dr Jean-Louis Béal, chef de l’unité des soins palliatifs (CHU de Djion), qui observe que « l’affaire a parfois été présentée comme celle d’une médecine bornée qui ne veut rien savoir, enfermée dans ses certitudes. Ce n’est pas ce qui s’est passé. […] A la fin, Chantal Sébire ne voulait être soignée que par homéopathie ».

Nous n'avons pas souhaiter rapporter la douzaine de brèves voire un peu plus, au sujet de cette mort, par trop médiatisée comme nous l'avons dit récemment.

Par contre, il nous semble important de parler de l'état des soins palliatifs en France. Ils sont peu enseignés et peu considérés comme si c'était par avance un échec des prouesses de la médecine, au lieu de devenir une spécialité de l'accompagnement et de l'aide nécessaires à ce moment de passage obligatoire que, quelque part et plus ou moins selon nos croyances, nous redoutons tous un peu, si nous nous y arrêtons, car ce n'est pas non plus dans l'air du temps de penser à sa propre mort ! Sans parler de la regarder en face, selon la maxime de La Rochefoucault "Le soleil ni la mort ne se peuvent regarder fixement", il faut que la société cesse de jeter la mort loin de la vie jusqu'à la faire découvrir au moment le plus douloureux, celui de la mort de ceux qu'on aime.

Accompagner un patient jusqu'au bout de sa vie entamée par la maladie, en le rassurant et lui donnant la confiance que tout ce qui est dans le possible de la médecine contemporaine sera fait pour qu'il ne souffre pas, en sachant que l'augmentation des antalgiques puissants au fur et à mesure qu'ils deviennent nécessaires et pas plus vite, sont capables, on le sait, et on peut en prendre le risque, d'entraîner par exemple, une dépression respiratoire fatale, et accompagner la famille jusqu'à la possibilité d'envisager et d'admettre comme nécessaire le vide que laissera la perte de l'être cher, mais en lui ayant permis de voir au jour le jour ce qui était fait, jusqu'à une sorte de coma léger, quand c'est devenu indispensable à cause par exemple de la douleur, pour que le mourant s'éteigne paisiblement, n'est-ce pas là aussi un des rôles de la médecine et n'a-t-il pas la même noblesse que ses autres branches?

Ne voulant pas rester sur un pessimisme fixé, nous devons dire que petit à petit, on voit s'ouvrir des services où le personnel a cette dimension d'humanité, cette noble capacité d'accompagner les êtres humains qui empruntent le chemin au bout duquel, eux, soignants, n'auront aucune reconnaissance à attendre autre que celle d'avoir aider des sujets jusqu'au bout en essayant de respecter au plus près ce qu'ils ont pu comprendre de leur souhaits. Nous devons exiger des crédits pour former le personnel qui se sent apte pour accomplir cette tâche, et pour ouvrir de tels services dans tous les hôpitaux.

« Les grands laboratoires ont ralenti leurs acquisitions de molécules issues des biotechnologies » Le Monde

Le Monde s’interroge : « La fringale des grands laboratoires pharmaceutiques européens et américains pour les molécules des petites entreprises de biotechnologie arriverait-elle à satiété ? ».
Le journal indique en effet qu’« une étude de la société de conseil Alcimed montre que ces achats, grâce auxquels ces grands groupes pallient les carences de leur recherche interne, connaissent un ralentissement ».
Le Monde note ainsi qu’« en 2007, le nombre de transactions a chuté : 50 accords de licence ont été signés contre une centaine en 2006 et plus de 125 en 2005 ».
Le quotidien précise que « ce repli n'a pas impliqué de baisse des coûts financiers », et relève que « le tassement constaté est interprété par l'étude comme une phase "digestive" ».Le journal cite les auteurs de ce travail, qui remarquent qu’« après deux années où les accords se sont succédé (...) chaque partie s'emploie à consolider son engagement ».

Leclerc s'attaque au monopole des pharmacies » Le Figaro économie, Les Echos
Le Figaro économie indique en effet que « l'enseigne d'hypermarchés propose de vendre 25% moins cher les médicaments à prescription facultative dans ses 110 parapharmacies ». Le journal s’interroge : « Les pharmaciens vont-ils devoir baisser leurs prix ? ».
Le quotidien rappelle qu’« à partir du mois de mai, un peu plus de 200 médicaments (des antalgiques surtout) devraient être en libre accès dans les officines ».
« La législation n'autorise leur vente qu'en pharmacie, mais Michel-Édouard Leclerc estime que le moment est venu d'en finir avec ce monopole »,
observe Le Figaro économie.
Le journal explique que pour l’industriel, « tous les déremboursements de médicaments s'accompagnent de hausse des prix. Il estime que son groupement est «le plus crédible» pour «faire barrage» à cette inflation, et qu'avec 150 docteurs en pharmacie, ses parapharmacies en galeries marchandes sont armées pour le faire ».
Le quotidien remarque cependant que « les velléités de Michel-Édouard Leclerc préoccupent les pharmaciens et les fabricants de produits d'automédication ».
Le Figaro économie cite ainsi Jean Parrot, président de l'Ordre des pharmaciens, qui estime que le distributeur « veut faire peur aux patients en leur laissant craindre un déremboursement généralisé des médicaments. Ce procédé est malhonnête ».
Les Echos notent également que « Leclerc relance la polémique » sur le monopole des pharmacies.
Le journal indique que « des espaces «pilotes» ont été mis en place dans deux parapharmacies de la région parisienne. Les boîtes de médicaments sont factices pour l’instant, mais les «discussions» avec les laboratoires fournisseurs sont bien réelles ».
« C’est ce qui s‘appelle préparer le terrain très à l’avance »,
observe le quotidien.

« Les médicaments en libre-service vont donner du pouvoir d'achat, selon Bachelot » Les Echos, Le Figaro économie
Les Echos notent en effet que « Roselyne Bachelot a estimé que la vente de certains médicaments en libre-service dans les pharmacies prévue pour le printemps permettra d’«améliorer le pouvoir d’achat» et de favoriser l’éducation thérapeutique des Français ».
Le journal cite la ministre de la Santé, qui a indiqué ce week-end que « les listes de médicaments sont prêtes », mais a précisé qu’« elles ne seront dévoilées que vers «fin mai», au moment de la publication d’un décret qui fixera également les règles de conditionnement ».
De son côté, Le Figaro économie remarque que « les pharmaciens craignent les hypers ».
Le quotidien indique en effet qu’« à quelques semaines de la mise en libre-service de certains médicaments dans les officines, les pharmaciens se sentent menacés par la grande distribution, malgré des engagements renouvelés samedi par Roselyne Bachelot ».
Le journal explique que la « mise en libre-service de quelque 200 médicaments ce printemps […] serait, selon [les pharmaciens], un premier pas vers la vente en supermarché ».

Face au cancer, il existe des éléments que l'individu ne peut pas contrôler » Le Monde
Le Monde publie un entretien avec Annie Sasco, médecin épistémologiste qui « a travaillé plus de 20 ans au Centre international de recherche sur le cancer » et « est désormais directrice de recherche à l'Inserm (unité 897-Bordeaux), responsable de l'équipe épidémiologie pour la prévention du cancer ».
La spécialiste déclare notamment qu’« actuellement, on assiste à un dérapage : on traite des gens qui ne sont pas encore malades pour éviter qu'ils ne tombent malades. […] Le problème est que nous ne sommes pas sûrs de réellement empêcher la survenue de la maladie et que sont utilisés des médicaments, peut-être efficaces, mais agressifs, avec des effets secondaires ».
Annie Sasco ajoute à propos du cancer : « Dire qu'il ne faut pas fumer, boire le moins d'alcool possible, avoir une alimentation équilibrée, […] faire de l'exercice physique, tout cela est très bien. Mais il existe d'autres éléments que l'individu ne peut pas contrôler : l'air qu'il respire, l'eau qu'il boit, l'endroit où il habite, l'exposition aux champs électromagnétiques ».
La spécialiste observe qu’« aujourd'hui, quand on fait un repas normal, en France, on est exposé aux résidus de 21 pesticides. Il faudrait davantage éliminer de notre mode de vie et de notre environnement les composés dont on sait avec certitude ou que l'on soupçonne très fortement d'être des cancérogènes pour l'être humain. Mais on se heurte à des intérêts commerciaux. Cela relève de décisions politiques sur lesquels chacun d'entre nous peut peser ».

« Un malade du cancer sur quatre voit ses revenus baisser » La Croix, L’Humanité, Libération
La Croix aborde à son tour l’étude sur la qualité de vie de patients cancéreux dévoilée hier par la Direction de la recherche et des études du ministère de la Santé.
Le journal retient que « 2 ans après le début de la maladie, un malade du cancer sur 10 se dit victime de discrimination et 1 sur 4 déplore une baisse de ses revenus ».
Le quotidien relève ainsi qu’« au moment du diagnostic, 88 % étaient en activité (dont 5 % au chômage). Deux ans plus tard, 60 % ont encore un emploi mais 23 % sont inactifs, 12 % en arrêt maladie et 8 % au chômage ».
La Croix ajoute que « 9 % déclarent avoir été exposés à des attitudes de rejet ou de discrimination ».
L’Humanité observe également que cette enquête « met au jour les conditions de vie dégradées des malades ».

Ces cinq brèves sont choquantes pour elles-mêmes et à la suite! Le médicament est dorénavant un business comme un autre, et le but du médicament n'est plus vraiment celui de soigner ou de soulager mais celui de rapporter de l'argent et de booster l'économie. Soyez citoyens, que diable, consommez un peu plus de médicaments non remboursés !

Par ailleurs, tantôt on surdépiste le cancer et on traite sans maladie déclarée; est-ce pour soigner l'économie? Tantôt, ceux qui sont réellement malades sont laissés pour compte : les malades n'avaient qu'à ne pas "l'attraper"! Belle solidarité !

ÉTHIQUE et PRISONS

Une psychiatre qui « se dresse contre les internements de malades mentaux » en prison Libération
Libération brosse le portrait de Christiane de Beaurepaire, psychiatre à la prison de Fresnes (Val-de-Marne) depuis 15 ans, qui « se dresse contre les internements de malades mentaux, qui atteindraient 25 % de la population pénale ».
La psychiatre déclare notamment : « Si l’on veut régler le problème de la surpopulation dans les prisons, c’est très simple : il faut les vider de toutes les personnes qui n’ont rien à y faire. Malades mentaux, sans-papiers, sans-domicile, vieillards déments, jeunes en errance, toxicomanes… et remplacer la prison par des structures appropriées ».
Christiane de Beaurepaire remarque en outre que « le code pénal proscrit l’hébergement des malades mentaux des établissements pénitentiaires. Avec plus de 25 % de détenus qui souffrent de troubles avérés - schizophrénie, paranoïa, psychose, dépression grave -, nous prenons quelques libertés avec la loi ».
La psychiatre s’interroge : « Est-ce qu’un pays qui déresponsabilise la délinquance financière mais qui met en prison les enfants et les malades mentaux est encore une démocratie ? ».

Les inquiétantes failles de l'hospitalisation d'office » Le Figaro
Le Figaro se penche sur le « tableau inquiétant que brosse une enquête fouillée de l'Inspection générale de l'administration, consacrée à «la prise en charge des patients susceptibles d'être dangereux» ».
Le journal parle ainsi de « dispositif en forme de passoire », observant que « parmi les prisonniers hospitalisés d'office, car manifestant des troubles psychiatriques trop importants pour être soignés en détention, un sur huit avait disparu dans la nature en 2005. La prison ne sait pas les soigner et l'hôpital ne peut pas les retenir ».
Le quotidien estime que « ce chiffre impressionnant met en lumière la faillite du système psychiatrique dans le suivi des malades mentaux ».
Le Figaro observe qu’« au cours des dernières décennies, la psychiatrie a vu le nombre de lits d'hospitalisation diminuer régulièrement. […] Mais parallèlement, la société a vu croître le nombre de personnes souffrant de troubles liés à la maladie, la désocialisation, la toxicomanie, etc. ».
Le journal rappelle que « l'hospitalisation d'office est très strictement encadrée par la loi, soucieuse de protéger la liberté individuelle : elle ne peut s'appliquer que lorsque «l'ordre public et la sécurité des personnes» sont en jeu ».
Le quotidien note enfin qu’« il n'existe aucun fichier national recensant les hospitalisations d'office », et observe que « dans son rapport, l'Inspection générale de l'administration fustige «la vision extensive du secret médical» en France ».

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