La presse médicale au scanner
Nous arrivons à l'été dans tous les sens du terme et avec lui à la période où on laisse un peu de côté les dossiers. Nous allons rassembler sur deux à trois semaines, les points d'aboutissement à ce jour, des sujets qui ont été brûlants cette année, et qui sont traités dans les brèves parues récemment. Aujourd'hui le dossier des questions d'éthique et celui du dossier médical.
Mais auparavant, deux brèves qui nous ont touchée et indignée.
Nous ne pouvons passer sous silence la décision de justice qui a secoué les malades du diabète et ceux qui les soignent.
Prenons garde, ce n'est qu'un début et chacun peut se dire qu'il ne fera pas bon avoir le moindre problème de santé, et non plus seulement déjà un problème social comme le chômage, la pauvreté ou autre, et avoir affaire à un tribunal, car chacun pourra voir sa capacité d'être parent, à l'origine morale, être remise en question s'il n'a pas la chance d'être en parfaite santé et l'on sait à quel point le domaine de la santé s'est vu étendre ...! Peut-être pour avoir le droit d'élever et d'aimer votre enfant ou vos enfants vous faudra-t-il bientôt un certificat de votre dentiste comme quoi vous n'avez pas de carries et que vous vous brossez régulièrement les dents!
La brève suit qui nous a elle-même interpellée car personne ne conteste plus l'intrusion massive de l'État dans le domaine privé ( nous croyions pourtant que Foucault était sorti du purgatoire) et personne ne se soulève plus pour dire que ce qu'il faudrait c'est, s'il le demande, aider dans la pratique, ce diabétique à exercer son rôle de père!
« Les diabétiques indignés après une décision de justice » La Croix
La Croix indique sur une colonne que dans les Deux-Sèvres, « un juge aux affaires familiales a restreint le droit de garde d’un père en raison de risques liés à sa maladie [le diabète] ».
Le journal note que « pour justifier sa décision, le magistrat invoque des risques «réels» de coma diabétique ».
Le quotidien cite le Pr Patrick Vexiau, chef du service de diabétologie de l’hôpital Saint-Louis à Paris et secrétaire général de l’Association française des diabétiques, qui remarque que « c’est un outrage pour tous les diabétiques, notamment ceux qui élèvent tout à fait normalement leurs enfants ou qui utilisent leur voiture sans faire courir de risque à personne ».
La Croix rappelle qu’« il existe deux types de comas diabétiques pouvant entraîner une perte de connaissance. Le premier est lié à un déficit d’insuline ».
Le Pr Vexiau indique que « dans ce cas, la perte de connaissance reste exceptionnelle, et il y a des signes annonciateurs plusieurs jours avant ».
« Le deuxième coma, dit «hypoglycémique», est provoqué à l’inverse par un excès d’insuline. Face à certains signes, le patient peut réagir en absorbant du sucre », continue le journal, le Pr Vexiau précisant que « chez un patient bien équilibré, ces comas restent très rares ».
La Croix ajoute que le Pr André Grimaldi, chef du service de diabétologie de la Pitié-Salpêtrière, « reconnaît que certains patients, sujets à des hypoglycémies sévères, peuvent ne plus percevoir les signes annonciateurs de ce coma ».
Mais le médecin estime que « le juge aurait dû diligenter une expertise médicale pour évaluer de manière plus précise les risques chez ce père diabétique », note le quotidien.
La seconde des brèves, date du 25 juin et remet en question la notion de prise en charge complète des malades atteints de maladies à longue durée. Je crois que si les décisions prises vont dans le sens rapporté ci-dessous, c'est le nom même de Sécurité Sociale qui est mis en cause elle qui était tout de même créée au départ pour les longues ou graves maladies et c'est le rejet annoncé de la solidarité citoyenne ! La République risque de s'y perdre elle-même sous le prétexte démagogique d'économies qui éloigne les esprits de ce qu'est la démocratie éclairée.
« Les longues maladies dans le collimateur de la Sécu »
Le Parisien, Libération, Le Figaro économie, La Croix, Le Monde, L’Humanité, La Tribune, Les Echos
Le Parisien constate en effet que « les propositions du patron de la Sécu, Frédéric Van Roekeghem, ont déclenché une jolie tempête », hier.
« Pour économiser 250 millions d'euros en 2009, il propose en effet que la Cnam ne rembourse plus qu'à 35 % au lieu de 100 % certains médicaments liés aux ALD et de modifier les critères d'accès à la prise en charge à 100 % », rappelle journal.
Le quotidien remarque que « le recadrage ne s'est pas fait attendre. «Il n'y a aucune remise en cause du remboursement à 100 % des affections longue durée», a immédiatement réagi Eric Woerth, ministre du Budget ».
Le Parisien relève que « près de 8 millions de personnes souffrent d'une trentaine de pathologies graves dûment listées par la Sécu. […] Avec une progression de 4 % par an, leur nombre passerait à... 12 millions de personnes à l'horizon 2015, selon les projections de la Cnam. Un choc pour la Sécurité sociale, qui peine toujours à réduire son déficit »
Le journal ajoute qu’« en 1992, les ALD représentaient la moitié des remboursements maladie. On en est à 60 % aujourd'hui, et ce chiffre ne cesse d'augmenter ».
Le quotidien note qu’au siège de la Cnam, on précise que « beaucoup de médicaments de confort sont mis dans la catégorie à 100 % alors qu'ils n'ont qu'un service médical rendu faible. Ce sont ces médicaments qui ne seraient plus remboursés qu'à 35 %, les mutuelles prenant en charge le reste ».
Le Parisien observe : « Encore faut-il que celles-ci soient d'accord. Pour faire passer la note, la Sécurité sociale leur propose en échange de baisser le prix de certains médicaments ».
Le journal relève que « du côté des associations de patients, on fait aussi la grimace », puis indique qu’« on s'alarme bien davantage de l'autre suggestion du directeur de la Cnam : «Réserver le bénéfice des ALD aux pathologies véritablement longues et coûteuses» ».
Le quotidien livre les propos de Gérard Raymond, président de l'Association française des diabétiques, qui déclare qu’« on va exclure 650 000 à 700 000 diabétiques, alors que cela ne va rapporter que 50 millions d'euros par an d'économies. C'est absurde et dangereux ».
La Croix retient pour sa part que « la Sécurité sociale vise les affections de longue durée », et note que « politiquement, le sujet est explosif ».
Le Figaro économie aborde les « tempêtes sur les projets d’économies de la Sécu », relevant que « l’assurance-maladie provoque un tollé ».
L’Humanité titre sur sa Une que « pour soigner la Sécu, ils saignent les malades », tandis que Libération parle de Sécurité sociale « en cure de déremboursement ».
Les Echos notent que « même limitée, la réforme suscite de vives réactions ».
La Tribune constate également que « le plan d’économies provoque un tollé », et indique que Roselyne Bachelot « a annoncé hier sur France 2 que le gouvernement tranchera «vers le 15 juillet» sur les propositions de l’assurance-maladie ». (Rapport de l'assurance-maladie à télécharger sur le site du Figaro)
Nous commençons la mise à jour avec le fameux et contesté Dossier Médical Personnel.
Il nous semble que le dossier médical ne peut être qu'un support en papier, appartenant au patient qui le donne ou pas au médecin qu'il a en face de lui, non sans avoir été éduqué à l'utilité du dossier pour pouvoir décider de ce qu'il en fait en toute connaissance de cause et à bon escient selon son propre jugement. C'est à la fois le moyen de responsabiliser le malade, de le rendre acteur de sa santé (le malade constituerait lui-même ce dossier avec la possibilité de se faire aider quand il le demande et en rendant ce dossier aussi complet ou aussi flou que cela lui semble important pour lui, cela allant a contrario bien sûr, avec une absence de velléité si des conséquences s'en suivent à ses dépens), de lui laisser sa liberté ce qui n'est pas peu, de laisser cette petite part d'obscur qui fait encore le mystère d'une personne et qui permet le respect et l'estime de soi.
Quant aux médecins, ils doivent pouvoir faire part à leurs propres patients de la façon dont ils aimeraient qu'une collaboration efficace médecin / malade s'établisse entre eux et cela d'une manière qui peut devenir quasi singulière.
Le dossier médical serait, alors seulement, en droit de porter le nom de Dossier Médical Personnel.
« Bachelot invitée à relancer le dossier médical personnel » Les Echos
Les Echos font savoir que « Roselyne Bachelot se voit remettre aujourd'hui le rapport de la mission de relance du dossier médical personnel, piloté par Michel Gagneux, inspecteur général des affaires sociales ».
Le journal retient que « ce document de 120 pages vise à «préparer un consensus aussi large que possible sur les objectifs, la stratégie et la méthode», afin que le gouvernement «procède à une relance rapide du projet» ».
Le quotidien cite ainsi le rapporteur, qui écrit : « Aujourd'hui, les acteurs attendent un discours politique clair (...), et ont davantage besoin de participer à l'élaboration concrète du DMP qu'à une énième concertation ».
Les Echos expliquent que « cette relance passerait en premier lieu par une expérimentation au moins jusqu'à fin 2011, avec une vingtaine de projets pilotes territoriaux ou spécifiques à des catégories de patients ».
Le journal relève qu’« il s'agit de permettre un développement progressif des usages : espace dédié aux médecins, services aux patients, etc. », mais précise que « la généralisation [du DMP] n'est pas envisageable avant dix ans ».
Le quotidien observe par ailleurs que « le rapporteur souligne la nécessité de modifier la loi afin d'entériner des changements par rapport au projet initial, tels que la suppression des sanctions financières en cas de non-ouverture du DMP ».
« Le dossier médical contesté par le comité d'éthique » Le Figaro, La Croix
Le Figaro fait savoir que le Comité consultatif national d'éthique, « saisi par Roselyne Bachelot », « met en cause le principe même du dossier médical personnel ».
Le quotidien indique que le Comité « estime que «le DMP, tel qu'il est proposé, ne permettra pas d'atteindre le but poursuivi, à savoir d'associer une meilleure coordination des soins conduisant à l'amélioration de leur efficience et de leur qualité, avec une meilleure utilisation des dépenses de santé pour un coût identique ou diminué» ».
« Il soutient que le DMP, dans sa conception actuelle, ne peut être adopté pour chaque citoyen à l'échelle nationale, mais pourrait être proposé notamment dans certaines conditions aux personnes volontaires, atteintes de maladies nécessitant l'intervention de nombreux professionnels », poursuit le journal.
Le Figaro explique que « pour le comité d'éthique, le DMP tel qu'il est conçu présente certaines limites, notamment du fait de la possibilité de «masquage» d'informations par le patient, pourtant indispensable, car garante de sa liberté et de son autonomie ».
Le journal cite le CCNE, qui se demande « quelle serait l'utilité d'un dossier dont le titulaire aurait décidé d'effacer certaines informations qui pourraient être essentielles à sa prise en charge médicale ? ».
Le quotidien remarque par ailleurs que « si le malade est inconscient, le médecin peut s'arroger le droit de «bris de glace», c'est-à-dire de consultation de son dossier, sauf si le patient s'y était opposé lorsqu'il était conscient ».
Le CCNE estime que « le masquage et l'opposition au bris de glace sont des expressions d'un principe d'autonomie dont le respect peut, le cas échéant, aller à l'encontre de l'intérêt du patient ».
Le Figaro relève enfin que selon le Comité d’éthique, « en dépit des précautions prises par les concepteurs de programmes informatiques, des possibilités de subtilisation de données confidentielles existent ».
Le journal estime que « cette charge contre le dossier médical personnel pourrait lui être fatale ».
La Croix retient pour sa part que selon le CCNE, le DMP « «dans sa conception actuelle ne peut être adopté pour chaque citoyen à l’échelle nationale», car «son coût de mise en œuvre est très élevé».
Le quotidien observe que le projet « est actuellement en panne ».
Roselyne Bachelot : « La nature du DMP va être clarifiée » Les Echos
Les Echos publient un entretien avec Roselyne Bachelot, qui revient notamment sur le DMP.
La ministre de la Santé déclare ainsi : « Le projet va désormais être repositionné comme un ensemble de services répondant à des besoins concrets. En étant trop axé sur des chantiers techniques, il avait perdu sa crédibilité. La nature du DMP va être clarifiée ».
Roselyne Bachelot explique que « le dossier devra être à la fois personnel et partagé : le patient contrôlera les données le concernant et le dossier constituera un outil au service des professionnels de santé ».
Le projet « comprendra la présentation de documents, à tout le moins les médicaments délivrés, les comptes rendus de radio, les analyses, voire les comptes rendus d'hospitalisation, et des services simples, comme la gestion des droits d'accès ou un agenda pour les rendez-vous », continue Mme Bachelot.
La ministre précise que « ce sera un outil de qualité des soins au service des patients, basé sur le volontariat. Je vais proposer de supprimer l'obligation d'avoir un dossier pour être intégralement remboursé ».
Roselyne Bachelot aborde en outre l’« information écrite préalable » que les médecins vont devoir délivrer à leurs patients, au-delà de 80 euros.
La ministre note qu’« il y a de toute évidence un important travail d'explication à faire ».
Roselyne Bachelot indique enfin : « Depuis mon arrivée, je me suis fortement engagée pour revaloriser la médecine générale. J'ai toujours dit que je soutiendrais l'augmentation de la consultation à 23 euros si les conditions m'apparaissaient remplies. Pour autant, toute revalorisation tarifaire doit être discutée dans le droit commun avec l'Uncam ».
« Il convient de tenir compte à la fois de la nécessaire amélioration de la répartition géographique des médecins, […] et des objectifs de maîtrise médicalisée. C'est une négociation qui prend forcément du temps », poursuit la ministre.
« Un dossier médical informatisé en 2012 » La Tribune, Le Parisien, La Croix, Le Figaro économie
La Tribune fait savoir que le dossier médical personnel informatisé, « véritable serpent de mer, dispose d’une nouvelle feuille de route, présentée hier par Roselyne Bachelot ».
Le journal retient que « la première évolution majeure concerne le calendrier de ce projet, initialement annoncé en 2004 pour une mise en place en 2007 ».
Le quotidien indique qu’" il est désormais prévu, en 2009, le déploiement d’une nouvelle version «socle» du DMP sur tout le territoire. S’y ajouteront des projets pilotes régionaux proposant des services à valeur ajoutée, par exemple, la capacité pour les hôpitaux de prévenir les médecins traitants en cas d’entrée ou de sortie de l’hôpital de leurs patients".
La Tribune ajoute qu’« une nouvelle version du DMP, aboutie et pleinement sécurisée, verra le jour à partir de 2012 ».
Le Parisien retient de son côté que le DMP « sera basé sur le libre choix ».
Le quotidien cite ainsi la ministre de la Santé, qui a déclaré : « L’accès à ce service doit relever d’un libre choix. Je vais donc supprimer les sanctions financières prévues dans la loi de 2004 pour les patients qui n’ouvriraient pas de DMP ».
Roselyne Bachelot a ajouté : « Le problème du DMP est qu’il a été conçu pour faire des économies. Or, pour moi, ce doit être un outil de qualité des soins, pas de flicage des assurés et des malades ».
Le journal note que la ministre « espère ainsi obtenir une meilleure adhésion des médecins et des patients, inquiets. Les premiers ne veulent pas qu’on puisse juger leur pratique professionnelle, les seconds craignent des atteintes à la confidentialité de certaines données ».
Les problèmes de bioéthique :
« La loi de bioéthique ne sera pas révisée avant 2010 » La Croix
C’est ce que note La Croix, qui indique que « les travaux préparatoires ont démarré ».
Le journal remarque que « l’échéance initiale de 2009 ne sera pas tenue. Toutefois, le gouvernement exclut tout dérapage incontrôlé », le quotidien citant l’entourage de Roselyne Bachelot qui précise : « On sera prêt pour 2010 ».
« Un délai qui ne sera pas de trop, compte tenu de la complexité des enjeux et de leurs fortes implications éthiques », estime le quotidien.
La Croix explique que « le ministère de la Santé a ainsi – c’est une première – envoyé trois saisines à trois organismes différents. Classiquement, le Conseil d’État a été chargé d’une réflexion globale sur la loi ».
« Parallèlement, le gouvernement a saisi l’Agence de la biomédecine, afin que celle-ci établisse un bilan de l’application des textes. […] Enfin, le Comité consultatif national d’éthique devra produire un court mémoire identifiant «les questions, les problèmes philosophiques et les interrogations éthiques qui pourraient impliquer une évolution de la législation» », indique le quotidien.
Le journal ajoute que « pour la première fois, tous les Français seront associés à la réflexion à travers des états généraux prévus pour durer 3 mois ».
et en particulier ceux qui concernent la PMA (procréation médicalement assistée) que nous avons détaillés dans nos précédentes parutions (voir notamment brève du 7 avril) :
La gestation pour autrui « désormais soutenue par des parlementaires » Libération
Charlotte Rotman remarque dans Libération que nous sommes dans « une période charnière. Taboue, voire refoulée il y a peu, la question des mères porteuses revient dans le débat français. Mais pas pour faire mouliner les fantasmes, ni pour alimenter les anathèmes ».
La journaliste constate en effet sur une page que « les instances médicales et législatives réfléchissent très sérieusement à encadrer légalement le recours à une gestatrice pour abriter, le temps d’une grossesse, l’embryon d’un couple infertile qui seront les parents de l’enfant ».
Charlotte Rotman note que « le Sénat s’apprête à rendre un rapport favorable à l’encadrement de cette pratique », puis se penche sur le combat de Sylvie et Dominique Mennesson, « un couple qui, en 2000, avait eu des jumelles grâce à une mère porteuse de Californie ».
La journaliste rappelle qu’« en 2007, ils ont été reconnus parents de leurs filles », et publient un livre, « «pas un mode d’emploi» mais un témoignage pour «sensibiliser» ». (« Interdits d’enfants », éditions Michalon)
Charlotte Rotman livre en outre les propos de Michèle André, la sénatrice qui préside le groupe de travail sur ce sujet, qui estime qu’« on ne peut pas laisser des femmes françaises en difficulté pour porter des enfants, par exemple celles qui n’ont pas d’utérus, partir à l’étranger pour un tourisme procréatif ».
La sénatrice « pense qu’il faut «aider ces femmes» infertiles et clarifier l’état civil des enfants. Sa position n’est «pas unanime», mais elle est partagée par d’autres parlementaires », poursuit la journaliste, qui note que Michèle André « souhaite déboucher sur une proposition de loi ».
"Vers la légalisation de la gestation pour autrui" Le Parisien
Le Parisien remarque en effet sur une page que « la commission sénatoriale […] doit rendre demain un avis positif sur cette question si difficile ».
Le journal brosse le portrait d’une jeune femme de 27 ans, qui a eu « un gros fibrome utérin » et qui maintenant « n'a plus d'utérus », une de « ces jeunes femmes dont le témoignage a fini par convaincre les plus réticents ».
Le quotidien note ainsi que l’avis de la commission sénatoriale « devrait préconiser la légalisation de la gestation pour autrui dans ces cas-là. Des cas désespérés, qui poussent des centaines de couples à fuir à l'étranger ou à recourir illégalement, en France, à des mères porteuses rémunérées sous le manteau ».
Le Parisien relève notamment que « 50 couples seraient concernés par an » en France, et se penche sur « les arguments pour » « la défaillance de l’utérus est la seule stérilité qui n’ait aucune solution médicale » et « les arguments contre »" la question de la marchandisation du corps de la mère porteuse écoeure un certain nombre de féministes".
« Faut-il encourager le don d’ovocytes ? » La Croix
C’est ce que se demande La Croix, qui note que « l’Agence de biomédecine lance cette semaine une campagne d’information sur le don d’ovocytes, parce qu’il y a pénurie ».
« L’enjeu : éviter que le cadre légal, assez strict en France, ne vole en éclats sous la pression des demandeurs », poursuit le journal.
Le quotidien publie un reportage à l’hôpital Cochin, à Paris, où « on attend beaucoup de la campagne d’information qui débute cette semaine. Pour encourager les dons bien sûr ; mais aussi pour éviter que le cadre légal choisi par la France (don gratuit, anonyme, réalisé dans des centres publics agréés) ne vole en éclats ».
Le journal cite notamment Jean-Marie Kunstmann, le responsable du Cecos (Centre d’étude et de conservation des œufs et du sperme humains), qui note que « la pression est forte, car le désir de transmettre la vie est si puissant qu’il conduit à toutes les transgressions ».
« L’enjeu, c’est de répondre aux demandes, car autrement, on crée une inégalité entre les couples qui auront l’argent pour se rendre à l’étranger et les autres. Mais d’y répondre en respectant certaines valeurs », continue le responsable.
La Croix retient ainsi que « des questions éthiques se posent autour de ce «don de vie» », se posant plusieurs questions, telles que « Va-t-on élargir les critères de sélection ? », ou encore « La rémunération des donneuses est-elle envisagée ? ».
« La clinique préférée des Françaises en mal d’enfant » se trouve à Barcelone Libération
Libération consacre un article à la clinique Eugin, à Barcelone (Espagne), spécialisée dans la reproduction assistée.
Le journal note que l’établissement « est devenu une référence dans le don d’ovules. De plus en plus, des patientes de toute l’Europe y accourent, confrontées dans leur pays à des législations restrictives ».
Libération relève ainsi qu’« un millier de Françaises infertiles y ont reçu des embryons l’an dernier. Des centaines d’Italiennes, d’Allemandes ou d’Anglaises leur emboîtent le pas ».
Le quotidien rappelle que « la législation espagnole est des plus souples : nul besoin d’avoir été mère pour donner ses ovules », et aborde la « liberté d’action pour les cliniques ».
Le journal ajoute que « la clinique affiche un taux de réussite très élevé, de 49 %. Si bien que, si l’embryon n’a pu se faire au premier coup, la plupart des «receveuses» réessayent deux ou trois fois. Surtout, il n’y a pas d’attente - en France, cela peut aller jusqu’à cinq ans ».
Libération se penche sur les « donneuses », observant que « celles qui cherchaient de l’argent facile se rendent vite compte que la tâche a ses exigences. Notamment, peu de temps après les règles, il y a l’obligation de se «piquer» la hanche chaque jour à la même heure pour stimuler la production d’ovules, sans compter les visites réitérées à la clinique ».
Le quotidien note par ailleurs qu’en France, « tout est chamboulé, en chantier », indiquant qu’« à l’approche de la révision des lois de bioéthique (prévue pour 2009), les questions liées à la procréation médicalement assistée sont à l’étude ».
« Docteur, je veux un bébé » Libération
Libération rend compte sur une double page d’une enquête Ined-Inserm, constatant que « moins patients et plus actifs dans leurs démarches, les couples font davantage appel à la médecine pour faire des enfants ». (« De la pilule au bébé-éprouvette », sous la direction d’Elise de La Rochebrochard, Ined)
Le quotidien relève ainsi qu’« entre 5 et 6 % des naissances surviennent après un traitement médical (dont un tiers grâce à une FIV) », alors que « les taux de succès des techniques d’assistance à la procréation tournent autour de 15 à 20 %, seulement ».
Le journal constate par ailleurs que « la moitié des couples consulte dès la première année d’infécondité », indique que « 20 000 nouveaux couples [sont] aidés chaque année » en France, ou encore remarque que « les couples ont souvent l’impression d’être des «numéros» ».
Libération ajoute que « les apprentis parents – dont un quart doit attendre plus de 6 mois avant une première FIV – trouvent ce délai trop long ou excessif (à 80 %). 41 % des couples renoncent à poursuivre après une ou deux tentatives infructueuses ».
Le quotidien indique en outre qu’« il y a environ 200 000 avortements par an en France, un chiffre stable, alors que plus de la 90 % des femmes en âge de procréer, mais ne désirant pas d’enfants, utilisent un moyen de contraception ».
« Fertilité : le recours à la FIV va s’accroître » Le Figaro
Le Figaro observe en effet que selon des travaux coordonnés par Henri Leridon et Rémy Slama, de l’Inserm, parus dans Human Reproduction, « la baisse de la qualité du sperme et l’âge accru des femmes désirant leur premier bébé auraient un faible impact sur le nombre d’enfants par femme ».
« Mais doubleraient les demandes de procréation assistée », poursuit le journal.
Le quotidien relève ainsi que « plus d’un couple sur cinq pourrait être bientôt concerné contre un sur dix aujourd’hui ».
« Avec des conséquences lourdes pour les femmes car les fécondations assistées restent des techniques difficiles à supporter », rappelle Le Figaro, qui se penche également sur les « surcoûts importants pour la collectivité ».
« Sans oublier les risques liés à la naissance d’enfants parfois très prématurés », continue le journal.
« Un bébé qui ne vient pas, c'est dur pour les hommes aussi » Le Parisien
Le Parisien constate à son tour que « tenter d'avoir un enfant est aujourd'hui encore un parcours du combattant pour les 20 000 couples qui ont recours chaque année à la procréation médicalement assistée ».
Le journal aborde l’enquête de l’Institut national des études démographiques, « De la pilule au bébé-éprouvette », retenant qu’elle se penche, « pour la première fois, […] sur ce que ressentent les hommes ».
Le Parisien observe ainsi que « sur les 15 hommes rencontrés dans 2 centres d'analyses parisiens, tous se plaignent de ne pas avoir été assez préparés à ce qui les attendait : un examen qui consiste... à se masturber ».
Le quotidien cite Annie Bachelot, chercheuse à l'Inserm, qui remarque que « l'épreuve du recueil du sperme est très mal vécue par les hommes. Il y a un tel télescopage entre un geste érotique intime et un acte technique médical ».
Le journal relève en outre qu’« avant même les résultats, leur fertilité mise en doute est une «mauvaise surprise». Lorsque le problème est avéré, le sentiment humiliant d'être atteint dans leur virilité, leur capacité «filiale» à transmettre la vie, est un choc silencieux ».
« Et fréquent : près du tiers des stérilités sont masculines, et 40 % viennent des deux conjoints », poursuit Le Parisien.
Le quotidien note que « pourtant, découvrir que le problème vient d'eux donne à beaucoup le sentiment de se rapprocher de leur compagne ».
« La France se dirige vers la légalisation de la pratique des mères porteuses » Libération, Le Figaro, Le Parisien, La Croix, Le Monde, L’Humanité, Les Echos
Le Monde note ainsi que « le groupe de travail du Sénat sur la maternité pour autrui propose de légaliser la pratique des mères porteuses ».
Le journal cite la présidente du groupe, Michèle André, qui indique que « de plus en plus de pays autorisent la gestation pour autrui, ce qui entraîne un véritable tourisme procréatif chez les couples français. Si nous n'allons pas vers la légalisation, les pratiques marchandes vont se développer, ce qui est regrettable : l'enfant n'est pas une marchandise ».
Le Monde précise que « si les sénateurs ont opté pour la légalisation, c'est pour éviter que les enfants nés à l'étranger se trouvent privés de filiation maternelle en France. Mais c'est aussi pour aider les femmes qui ne peuvent mener à terme une grossesse ».
Le journal explique que « pour éviter toute dérive, le groupe de travail a prévu des garde-fous : la gestation pour autrui ne sera accessible qu'aux couples hétérosexuels mariés ou vivant ensemble depuis plus de 2 ans, lorsque la femme ne peut mener une grossesse à terme et que l'un des membres du couple peut être le parent génétique du bébé. La gestatrice devra avoir eu un enfant, elle ne pourra porter le bébé de sa fille et elle ne sera pas la mère génétique de l'enfant ».
Le quotidien ajoute que « les couples et la gestatrice devront obtenir le feu vert d'une commission placée sous l'égide de l'Agence de biomédecine, et l'autorisation d'un juge. La loi exclura toute rémunération : seul un "dédommagement raisonnable" sera versé à la gestatrice afin de couvrir les frais qui ne sont pas pris en charge par la Sécurité sociale ».
« Elle pourra garder l'enfant si elle se décide dans les 3 jours suivant l'accouchement, mais les parents "intentionnels", eux, ne pourront se rétracter », continue Le Monde.
Les Echos notent de leur côté que « le Sénat n'a pas voulu attendre la révision des lois de bioéthique programmées pour 2009 pour ouvrir le débat ».
Le journal relève lui aussi que « la France est un des derniers pays européens à interdire explicitement la gestation pour autrui », et remarque que « le sujet est extrêmement sensible et pose d'importants problèmes juridiques et éthiques ».
Le Parisien retient que cette « proposition » des sénateurs « lance le débat, à 1 an de la révision des lois de bioéthique ».
Le Figaro note que les sénateurs sont « favorables à une pratique strictement encadrée ».
De même, La Croix retient les « conditions strictes » de la « maternité pour autrui », mais remarque que ce rapport « suscite des réserves chez les députés ».
Libération consacre une double page à l’« affrontement sur la légalisation des mères porteuses », livrant les propos d’Elisabeth Badinter et Sylviane Agacinski, qui « s’opposent sur cette question ».
L’Humanité observe de son côté que « l’idée représente un espoir pour les couples infertiles, mais soulève des questions éthiques ».
ou ceux qui concernent la fin de vie, également développés précédemment (brève du 7 avril et du 7 janvier), avec une loi qui mérite à être connue, la loi Leonetti, et le triste exemple en la matière d'un pays pourtant proche et ami, la Suisse:
« Les familles de patients en état végétatif s’accrochent à la vie » La Croix
La Croix observe sur une page que « les familles de patients en état végétatif s’accrochent à la vie. Le quotidien note ainsi que « la loi Léonetti permet de «laisser mourir» des personnes en état végétatif, [mais] très peu de familles en font la demande aux médecins ».
« L’état végétatif n’est pas toujours assimilable à la fin de vie. Et l’entourage du patient a parfois un vrai besoin de soutien psychologique », poursuit le journal.
« Mort sur facture » en Suisse Le Nouvel Observateur, numéro 2273
Le Nouvel Observateur livre sur 2 pages un reportage sur « l’aide au suicide » en Suisse.
Un reportage réalisé à Zurich, où « l'association Dignitas promet une fin «digne», mais aussi expéditive. Une demi-heure pour passer de vie à trépas. Une activité légale et hautement lucrative », note le magazine.
Le Nouvel Observateur remarque que « la Suisse est l'unique pays au monde qui autorise l'aide au suicide. Quatre associations en ont fait leur mission. Mais Dignitas est la seule qui accepte massivement les étrangers », et « réclame la coquette somme de 6 000 euros à tous ceux qui veulent quitter ce monde ».
L’hebdomadaire s’interroge : « La Suisse, paradis du suicide ? Ou enfer ? ».
Le magazine note ainsi que « là-bas, le tourisme de la mort atteint le rythme d'un nouvel arrivant tous les deux, trois jours et commence à faire grincer des dents. Politiques, magistrats, ils sont de plus en plus nombreux à réclamer «une vraie loi» sur l'aide au suicide ».
Le Nouvel Observateur indique en effet que « les textes helvétiques sont plutôt sommaires. Juste trois ou quatre lignes dans le Code pénal. […] Même si une sorte de «jurisprudence» s'est mise en place (les postulants doivent être lucides, atteints d'un mal incurable et suffisamment valides pour boire eux-mêmes le barbiturique), la voie est ouverte aux apprentis sorciers ».
L’hebdomadaire relève que faute de local depuis l’été dernier, les deux dernières personnes « aidées » par Dignitas ont rendu l’âme « sur un parking ».
Le magazine constate par ailleurs qu’« aussi incroyable que cela puisse paraître, Ludwig A. Minelli [le fondateur de l’association] a décidé de remplacer le pentobarbital par le suicide au gaz. Ou plus exactement, par l'étouffement avec un sac en plastique rempli d'hélium. «L'intérêt» ? Pas besoin de prescription médicale ».
Le Nouvel Observateur note que « plus de la moitié des Suisses sont désormais opposés à ce tourisme de mort ».
« 230 millions d'euros pour les soins palliatifs » Libération, Le Figaro, Le Parisien, La Croix, Les Echos
Le Figaro constate que « 3 ans après l'adoption de la loi Leonetti sur les droits des patients en fin de vie, la France accuse encore un important retard d'accompagnement des derniers moments des malades et du soulagement qui pourrait leur être apporté ».
« Dans ce contexte, le plan de Nicolas Sarkozy pour le développement des soins palliatifs était attendu avec une certaine impatience », remarque le journal.
Le quotidien indique qu’« aujourd'hui, [le chef de l’Etat] en dévoile les contours lors de sa visite au centre hospitalier de Bourges où le fonctionnement des équipes mobiles de soins palliatifs a été jugé exemplaire par l'Élysée ».
Le Figaro explique que « le premier objectif […] est de doubler la prise en charge des malades en soins palliatifs d'ici à […] 2012. 200 000 malades pourraient ainsi bénéficier de cette prise en charge ».
Le journal ajoute que « l'accompagnement se développera également grâce à la création de 75 équipes mobiles - elles sont actuellement 337 - capables d'intervenir dans les hôpitaux comme dans les maisons de retraite ou à domicile et des réseaux «soins palliatifs» ».
Le Figaro remarque que « ce déploiement de moyens et d'installations, chiffré à 230 millions d'euros et financé par la franchise médicale, devrait permettre de réduire les fortes inégalités régionales en matière de soins palliatifs. Mais il insiste aussi largement sur la diffusion de la culture des soins palliatifs ».
Le Parisien relève également, sur une page, que « le président promet de débloquer 230 millions d'euros, notamment pour augmenter le nombre d'unités de soins palliatifs. […] Pour l'instant, il n'en existe que 90 dans l'Hexagone, une dizaine de départements en sont dépourvus ».
Le quotidien se penche sur le cas d’une patiente de l'USP de l'hôpital Paul-Brousse de Villejuif (Val-de-Marne), qui « souffre d'un cancer très agressif », puis livre les propos du Dr Sylvain Pourchet, chef de l’unité de soins palliatifs de l’hôpital, qui constate que « peu de gens connaissent la possibilité qu’offrent les soins palliatifs ».
Libération note aussi que « Sarkozy sort son plan «soins palliatifs », et relève que ce « plan s’inscrit totalement dans la logique actuelle que résume le Dr Régis Aubry, responsable du comité de suivi du développement des soins palliatifs ».
Le praticien a ainsi déclaré que « la course aux moyens n’est plus à l’ordre du jour. L’urgence est de réfléchir à un changement de culture. […] C’est la formation, et la formation encore et toujours. Et bien sûr la formation contre la douleur où il reste bien des progrès à réaliser ».
La Croix consacre aussi près d’une page à ce plan pour « des soins palliatifs hors des murs de l’hôpital », qui « vise à multiplier par deux l’offre ».
« Les militants pro-euthanasie se déchirent » Le Parisien
Le Parisien constate en effet que « le principal mouvement pro-euthanasie, l’Association pour le droit de mourir dans la dignité, est le théâtre depuis quelque temps de grosses divisions ».
Le journal indique qu’« après la démission de plusieurs responsables, c’est désormais au tour de son vice-président, Gilles Antonowicz, de quitter le navire ».
Le quotidien remarque que l’avocat « dénonce les dérives de cette association ».
Le Parisien livre les propos de Gilles Antonowicz, qui déclare notamment : « Je ne suis plus du tout d’accord avec la ligne de l’ADMD. Il y a toujours eu deux courants au sein de l’association. Ceux qui, comme moi, sont pour l’euthanasie en fin de vie dans le cas de maladies incurables. Et ceux qui sont pour le droit au suicide assisté, quel que soit l’état de le personne qui le demande ».
« Depuis l’arrivée de Jean-Luc Romero [nommé à la tête de l’association en septembre 2007], le second courant a pris le dessus », poursuit l’avocat.
Le quotidien relaie la réaction de Jean-luc Romero, qui déclare que « ce conflit idéologique est une fausse excuse » et « est plutôt une affaire de gros sous ».
Gilles Antonowicz répond de son côté que « ce n’est pas une question d’argent ».