mercredi 10 septembre 2008

"Gène" dans le conjugo et autres brèves

Brèves de Mediscoop, par le Dr Marie-Elisabeth Sanselme-Cardenas
La presse médicale au scanner


La fin de l'année ayant été très chargée d'actualité dans le monde des "psy" nous avons terminé, avant de prendre un peu de repos, sur la dangereuse question de l'avènement d'un psychothérapeute bien trop flottant pour être vrai et dont le caractère interchangeable n'était pas davantage rassurant.

Nous découvrons en rentrant, que l'actualité dans ce même domaine est déjà en effervescence, comme s'il fallait vite reprendre le flambeau pour la diffusion des hypothèses que la recherche, qui se dit scientifique mais ne se peut croire telle, souhaite large voire universelle.

Puisque les Journées de l'ECF approchent, une brève qui concerne le thème des Journées et qui montre à quel point de bêtise peut en arriver la volonté de tout expliquer par les molécules et les mathématiques qui plus est par un semblant de fonction bijective!

Voilà par ailleurs quinze ans qu'en matière d'infidélité on s'en prend au pauvre campagnol des montagnes glorifiant le campagnol des prairies : on peut accuser La Fontaine d'avoir créé un précédent en matière de stigmatisation chez les rongeurs, mais pour l'addiction alimentaire!

« La fidélité conjugale serait aussi une affaire de gène » Le Figaro, L’Humanité
Pierre Kaldy indique dans Le Figaro que des chercheurs suédois, menés par Hasse Walum et Lars Westberg, « estiment dans les Comptes rendus de l'Académie des sciences américaine que la piste génétique [de la fidélité amoureuse] mérite d'être suivie ».
Le journaliste rappelle que « chez le campagnol des prairies, la réponse est connue depuis 1993 : des scientifiques américains ont montré que la fidélité conjugale dépend chez le mâle de la vasopressine, une hormone capable d'agir notamment au niveau du cerveau ».
Pierre Kaldy explique que « les chercheurs ont comparé le gène du récepteur à la vasopressine chez 900 hommes qui vivaient de façon maritale depuis au moins 5 ans et étaient parents d'un enfant adolescent. Ces volontaires ont de surcroît accepté de répondre à un questionnaire détaillé sur leur vie de couple ».
« Ils ont ainsi pu établir une corrélation entre certaines formes du gène de la vasopressine et le comportement conjugal », observe le journaliste.
Pierre Kaldy relève que « la forme du gène dite 334 est deux fois plus fréquente chez ceux ayant traversé de sérieuses difficultés conjugales. Elle est aussi deux fois plus fréquente parmi ceux qui ne s'étaient pas mariés ».
Le journaliste ajoute que « les réponses des compagnes sur la qualité de la relation de couple […] révèlent que les plus mauvais scores sont associés aux hommes présentant la forme 334 du gène du récepteur à la vasopressine ».
« Par souci du respect de l'intimité, ils n'ont pas interrogé les hommes sur leurs éventuelles relations extraconjugales… », précise Pierre Kaldy.
Le journaliste cite Lars Westberg, qui indique que « notre objectif maintenant est de reproduire ces résultats et de tester chez l'homme l'effet d'injections intranasales de vasopressine ».
L’Humanité consacre quelques lignes à cette étude, observant que « les chercheurs notent que l’effet de cette variante du gène est trop modeste pour prédire le comportement d’un homme ».

Encore une brève effrayante par ce qu'elle donne comme image de la science et qui brasse les chiffres sans sens. Elle ne se pose pas la question de trouver bien précoce le deuxième mois de grossesse où le système nerveux n'est pas fini et a tout à faire pour maturer et s'adapter (non seulement il a à le faire mais il le peut). Par contre elle fait la différence entre les sexes alors même que parmi les différents sexes seul le sexe chromosomique, génétique est à cet âge définitif mais pas le sexe gonadique qui débute sa différenciation à six semaines, ni le sexe hormonal, hypothalamique, somatique ou phénotypique, encore moins le sexe psychique et comportemental sans parler de ce que les psychanalystes avancent à ce sujet car qu'est-ce qu'un psychanalyste?

« Stress majeur in utero, facteur de risque de schizophrénie » Le Figaro

Le Figaro indique que selon une étude parue dans BioMed Central Psychiatry, « les femmes soumises à un stress particulièrement violent durant les premiers mois de leur grossesse auraient plus de risques de donner naissance à des enfants qui deviendront plus tard schizophrènes ».
Le journal cite l’auteur principal de l’étude, Dolores Malaspina, du département de psychiatrie de l’Université de médecine de New York, qui précise que « le type de stress en question est du genre de ceux qui que l’on subit lors d’un désastre naturel, une attaque terroriste, un ouragan ou un deuil soudain ».
Le Figaro explique que la chercheure « s’est penchée sur des observations concernant la population israélienne durant la guerre éclair des Six-Jours, en juin 1967 », et « a examiné les données médicales de 89 000 personnes nées à Jérusalem entre 1964 et 1976 ».
Le quotidien aborde la « fenêtre relativement étroite de vulnérabilité au deuxième mois de grossesse », et précise que « le risque de développer une telle psychose était de 4,3 pour les fœtus féminins qui étaient dans le deuxième mois de vie intra-utérine contre 1,2 pour les fœtus masculins ».

Autre façon dans la suivante, de confondre les causes ou de les interpréter d'une manière univoque et donc fausse. Un père âgé a eu plus de temps pour rencontrer des évènements délétères pour lui et avoir des problèmes tout simplement de vie qui puissent conduire à une psychose chez ses enfants, Lacan dit qu'il faut trois générations pour faire un psychotique. Mais qui est Lacan?

À l'inverse, un exemple pour ce qui est de l'interprétation erronée de l'âge : on a longtemps dit que c'était les mères qui avaient beaucoup d'enfants qui avaient des risques accrus d'avoir un enfant trisomique. Bien sûr les femmes qui ont beaucoup d'enfants ne sont plus toutes jeunes et c'est là, l'âge, le risque réel d'augmentation des naissances d'enfants trisomiques.

"Lien entre âge du père et risque de psychose maniaco-dépressive chez l’enfant" Le Parisien, L’Humanité
Le Parisien note en bref que « les enfants dont le père a 55 ans ou plus (à leur conception) développent environ 37 % de chances supplémentaires de souffrir de psychose maniaco-dépressive que des bambins de pères âgés d’une vingtaine d’années », selon une étude suédoise.
Le journal indique que « le mécanisme qui fait qu’un âge avancé chez le père entraîne des troubles psychologiques chez l’enfant serait génétique ».
L’Humanité aborde également cette étude menée par Emma Frans, du centre de recherche Karolinska Institutet de Stockholm.
Le quotidien cite cette dernière, qui précise qu’« à la différence des femmes, la division des cellules sexuelles chez les hommes se poursuit tout au long de sa vie, ce qui accroît le risque de changement génétique avec les années ».

Heureusement de temps en temps, même si ce n'est que "sur quelques lignes" et après un temps aux conséquences négatives pour beaucoup d'enfants, la vérité scientifique reprend le dessus.

"Absence de lien confirmée entre autisme et vaccination ROR" Le Parisien

Le Parisien fait savoir sur quelques lignes qu’« une étude américaine vient de confirmer l’absence de lien entre l’autisme et le vaccin combiné contre la rougeole, la rubéole et les oreillons ».
Le journal estime que ces « résultats pourraient permettre de revenir à un taux normal de vaccination ».

Enfin deux brèves toujours en rapport avec les Journées sur le rapport sexuel au XXIème siècle et des pères un peu absents du rapport... pour la brève ci-dessous, avec les grossesses tardives et le corps médical qui suit dans les derniers retranchement de la magie ou de la sorcellerie "scientifiques" et pour l'autre c'est une illustration de l'hygiénisme et de la culpabilisation des femmes enceintes poussés à l'extrême, peut-être parce qu'on n'arrive pas (le souhaite-t-on vraiment?) à "toucher" celles des femmes qui en ont le plus besoin et à comprendre le pourquoi de l'alcool en particulier chez les jeunes, c'est-à-dire les plus susceptibles malgré la brève qui précède celle-ci à faire des enfants.

« De plus en plus de grossesses hors norme » Le Parisien
C’est ce que constate Le Parisien sur sa Une et une double page, remarquant que « de plus en plus de femmes veulent repousser les limites de la science et cherchent à avoir un enfant sur le tard ».
Le journal se penche sur deux « affaires [qui] relancent le débat sur les grossesses très tardives ».
Le quotidien fait ainsi savoir qu’« à Paris, une femme de 59 ans attend des triplés. Suivie de près à la maternité de l’hôpital Cochin, elle pourrait accoucher dans les prochains jours ».
« Du jamais-vu en France, peut-être même inédit dans le monde », remarque Le Parisien.
Le journal indique que « la patiente aurait bénéficié d’un don d’ovocytes au Viêt Nam », et note que « l’âge avancé de la future maman a exigé de nombreux examens, de consultations, d’échographies ».
Le Parisien cite cependant Charles Brami, responsable du centre de fécondation in vitro à l’Hôpital américain à Neuilly, qui remarque qu’« un accouchement à plus de 50 ans est rarissime. Avoir des triplés pour une femme de 25 ans n’est pas facile, alors accoucher de trois enfants à cet âge-là… Les risques pour la mère ne sont pas négligeables ».
Le quotidien indique par ailleurs qu’« à Angers (Maine-et-Loire), une maman de 46 ans, qui a accouché en juin de triplés, est dans un coma profond et laisse un père seul avec trois enfants ».
Le journal observe que les enfants sont « nés à 27 semaines d’aménorrhées dans des conditions dramatiques. Des complications cardio-vasculaires sont survenues sur la mère. Elle est dans un état critique, mais ses trois bébés sont sains et saufs ».
Le Parisien estime que « cette terrible affaire illustre les dérives possibles du don d’ovocyte lorsqu’il est pratiqué dans des conditions limites ».
Le quotidien précise que « le couple avait décidé de pratiquer cet acte en Grèce, après que des refus successifs eurent été formulés en France ».

« Boire ou être enceinte, il faut choisir » Le Parisien
C’est ce qu’indique Le Parisien, qui remarque qu’« il y a beau y avoir eu des campagnes successives depuis 2004 et l’apposition obligatoire d’un pictogramme sur toutes les bouteilles d’alcool, il semble que le message «zéro alcool pendant la grossesse» n’arrive pas bien à passer ».
Le journal observe que « certes, [les futures mères] savent qu’il ne faut pas boire pendant la grossesse, que c’est dangereux pour leur bébé. Mais, comme le montre une étude Ipsos, la moitié d’entre elles pensent encore que consommer deux verres par semaine ne présente pas de risque ».
« Et 42 % n’imaginent pas qu’une ivresse au cours de la grossesse peut mettre en péril la santé de leur enfant », continue le quotidien.
Le Parisien note donc que « les médecins du Collège national des gynécologues et obstétriciens français, avec l’association Entreprise et prévention, lancent une nouvelle campagne nationale d’information qui rappelle l’impératif d’une consommation zéro ».
Le journal relève en effet que « l’alcoolisation fœtale est la première cause de retard mental d’origine non génétique de l’enfant », ou encore indique que « dès la première goutte, c’est dangereux », même si « toutes les femmes [qui consomment de l’alcool] n’auront pas forcément un bébé anormal ».