mercredi 20 février 2008

Le cognitivisme de Théodule Ribot, La nutrition parentérale, et autres brèves importantes


Par le Dr Marie-Elisabeth Sanselme-Cardenas
D'abord un texte que je trouve très intéressant et qui montre que le cognitivisme n'a pas toujours été ce qu'il est et que les prédécesseurs des cognitivistes contemporains avaient gardé l'esprit critique, c'est-à-dire l'esprit qui est indispensable à un scientifique. Autres grandes qualités, ils savaient ne pas s'éloigner de la clinique et mettre l'observation des patients avant les "tests", ils savaient se méfier des chiffres et de leur "apparente rigueur scientifique", ils savaient intuitivement ce que Jean-Claude Milner nous a si brillamment démontré au meeting avec d'autres termes, que ces mesures, ces chiffres, ces formules sont "trop simples, trop restreints, trop superficiels". Alors, si Catherine Thomas-Antérion dit "Relisons Ribot!", nous pouvons aussi dire, faisons relire Ribot aux psychologues modernes des neurosciences et espérons qu'ils se remettent en question devant l'intelligence et l'ouverture d'esprit de leurs aînés, de leurs paires, du moins dans ces extraits.

Théodule Ribot est-il le premier neuropsychologue ?

Par Catherine Thomas-Antérion (CHU de Saint-Etienne)

Théodule Ribot est un homme dont le patronyme est attaché à « la Loi de Ribot », celle qui dit que chez les personnes âgées (et particulièrement les personnes démentes – au sens proposé par Esquirol), les souvenirs anciens sont plus solides que les nouveaux (« moins sujets à la dissolution ») ! Ce fait est très connu, souvent vérifié même si dans certaines situations, il peut être pris en défaut. C’est aussi un homme qui voyait déjà la construction de la mémoire comme un vaste réseau et non comme un lieu de stockage figé et à jamais établi. Il écrivait ainsi dans Les Maladies de la Mémoire, en 1881 : « Si l’on admet comme substratum matériel de nos souvenirs des modifications des cellules et des associations dynamiques entre elles, il n’y a pas de mémoire, si chargée de faits qu’on la suppose, qui ne puisse suffire à tout garder : car, si les modifications cellulaires possibles sont limitées, les associations dynamiques possibles sont innombrables ».
L’œuvre de Théodule Ribot s’avère curieusement très peu connue des psychologues, des neurologues, des gériatres et des psychiatres. Elle est pourtant réputée pour être lisible et compréhensible y compris par un lecteur naïf et bien des faits énoncés pourraient l’être - certes dans un autre contexte scientifique et médical - encore aujourd’hui.

Théodule Ribot est né à Guingamp le 18 décembre 1839, dans une famille de la petite bourgeoisie. Après avoir travaillé à la demande de son père dans l’administration de « l’Enregistrement, des Domaines et du Timbre », il démissionna le jour de sa majorité pour entrer à l’Ecole Normale Supérieure, en 1862, alors qu’il avait échoué une première fois à l’admission et en avait été très affecté. Il obtint son agrégation en 1866 et enseigna six ans en lycée. Il soutint en 1873 à la Sorbonne avec succès ses deux thèses, la première (en latin !) concernait les idées associationnistes d’Hartley, et la seconde traitait de l'hérédité psychologique. Le sujet était alors très sensible au point que sa soutenance fut plusieurs fois reportée, de peur de manifestation des positivistes. Théodule Ribot s’employa à faire connaître les idées prônées par les philosophes anglais dans son ouvrage : La Philosophie Anglaise contemporaine, publié en 1870, puis la volonté d’introduire la quantité et la mesure dans l’étude des faits psychiques des philosophes allemands, dans son ouvrage : La Philosophie Allemande contemporaine en 1879.
En 1876, il fonda une nouvelle revue : La Revue Philosophique de la France et de l'Étranger. Dès ces premiers écrits, il s’attacha à présenter les résultats de la psychologie expérimentale et oeuvra pour la séparation de la psychologie de la philosophie. Il défendit alors l’idée d’appliquer à l’étude des phénomènes psychiques et des sentiments, les méthodes de la physiologie et des sciences naturelles. Toute son œuvre fut tournée vers l’observation clinique des manifestations psychiques. Ignorant les polémiques que ses premiers travaux avaient suscitées, il employa toute son énergie à tenter d'élucider le fonctionnement normal de l'esprit en partant de la pathologie. En 1885, il fut chargé du premier cours de psychologie expérimentale à la Sorbonne. En 1888, sous l’influence de Renan, il occupa pour la première fois la chaire de "psychologie expérimentale et comparée" au Collège de France. Il forma ainsi beaucoup d'étudiants à « la psychologie scientifique » dont, par exemple, Pierre Janet. Ribot décéda le 9 décembre 1916.

Son texte plus que centenaire est un fervent plaidoyer de l’observation clinique et de l’apport de l’étude du cerveau lésé par des pathologies organiques ou troublé par des affections psychiatriques : « Toutes les manifestations de l'activité mentale peuvent être étudiées sous une forme pathologique. Les perceptions conduisent aux hallucinations, la mémoire à ses disparitions (amnésie), ses excitations (hypermnésie), ses illusions (paramnésie), la puissance volontaire peut être anéantie (aboulie), paralysée par les tendances impulsives ».
S’il décrivit et défendit la psychologie expérimentale, cet esprit savait souligner que, néanmoins, les expériences de laboratoire ont leurs limites : « La méthode des tests (épreuve) consiste dans la détermination, chez l'homme normal, des caractères physiques et psychiques qui lui sont propres (…). Mais ses promoteurs ont une tendance à en surfaire la valeur. Or il convient de remarquer que les statistiques et pourcentages n'ont qu'une apparence de rigueur scientifique. D'autre part, ce procédé de mesure appliqué aux formes supérieures de la vie psychologique, même à la mémoire et l'association, a fortiori aux opérations complexes du raisonnement, de la construction imaginative, aux passions, etc., ne sont pas toujours efficaces : ils sont trop simples, trop restreints, souvent superficiels, sans garantie suffisante et ils ne peuvent être toujours acceptés comme adéquats à la réalité ».
Relisons Ribot ! Date de publication : 24-01-2008

Un article qui relance le débat devant la terrible et fatale anorexie mentale. Faut-il attendre un poids "idéal" pour entreprendre le dialogue et chercher au plus vite à ouvrir la porte de la parole devant tant de souffrance, du moment que l'urgence vitale de la jeune patiente est levée y compris par une hospitalisation en réanimation si cela est devenu nécessaire?

La nutrition parentérale à l’aide de l’anorexie mentale des jeunes filles

L’anorexie mentale (AM) ou anorexie nerveuse des Anglo-saxons est loin d’avoir disparu, en particulier dans les pays considérés comme développés. Les chiffres le plus couramment admis font état de 1 à 5% de sujets atteints chez les adolescentes et les jeunes femmes âgées de 15 à 19 ans. On connaît les difficultés thérapeutiques de cette affection psychique chronique qui associe de sévères états de malnutrition à des troubles psychologiques non moins invalidants. Les psychiatres semblent quasi unanimes pour considérer que la restauration d’un poids satisfaisant doit être un préalable à une psychothérapie efficace. Pour autant, il y a peu de travaux qui analysent les effets d’une nutrition parentérale (NP) dans cette indication. Une récente étude italienne concourt à combler une part de cette lacune.

Cette pathologie aux conséquences parfois gravissimes – allant jusqu’à l’autolyse - nécessite impérativement une reprise du poids et la NP peut apparaître comme une bonne alternative pour atteindre cet objectif initial. Cependant, elle ne semble pas encore avoir la faveur des thérapeutes. Une équipe italienne a voulu en évaluer de façon rétrospective les indications, l’efficacité clinique et la tolérance dans l’AM.
Durant les 10 dernières années, un total de 198 patientes hospitalisées ont été incluses dans l’étude. Cent quatre (53%) - groupe A - reçurent une réalimentation à la fois par voie orale et par voie parentérale, tandis que 94 (47%) ne bénéficièrent que d’un apport oral – groupe B. Pour chaque traitement nutritionnel, les critères efficacité à court et moyen terme ainsi que la tolérance furent évalués.
A court terme, les malades soumis à la NP montrèrent fort logiquement une prise de poids et une quantité calorique maximale ingérée au cours de la semaine plus élevées que dans le groupe B. A plus long terme, les effets des deux protocoles se montrèrent similaires en matière de ré-hospitalisation et de restauration du poids. Par contre, les échecs de la première réhabilitation du poids s’avérèrent plus élevés dans le groupe B (17,5%) que dans le groupe A (3%, p=0.01). En revanche, le nombre de complications était significativement plus élevé dans le groupe A que dans le groupe B (p=0.004), bien qu’elles furent toutes résolues.
Le bénéfice de la NP l’emporte donc sur les quelques inconvénients. Parmi toutes les stratégies de réhabilitation nutritionnelle, la NP offre incontestablement, d’après les auteurs, une bonne et fiable alternative pour ces patients avec AM. Les indications préférentielles pour la NP semblent être les jeunes malades chez lesquelles existent des problèmes de compliance individuelle ou familiale. Avec de plus, une amélioration rapide de l’état nutritionnel. Enfin, à l’âge ‘’pédiatrique’’ et chez les très jeunes adolescentes, de fortes perturbations psychologiques peuvent constituer une contre-indication à la nutrition per os et la NP peut là encore représenter une bonne voie de recours.
Dr Gérard Mégret

Références

Journal of adolescent health. Volume 42, Issue 2, Pages 111-118 (February 2008)
Clinical Efficacy and Safety of Parenteral Nutrition in Adolescent Girls with Anorexia Nervosa
A. Diamantia et al.
[Retrouvez l’abstract en ligne] Date de publication : 13-02-2008


Quelques brèves

La fatigue, « la plainte la plus fréquemment exprimée dans une consultation de médecine générale » La Tribune
La Tribune observe sur sa page « bien-être » que « la fatigue est, avec la douleur, la plainte la plus fréquemment exprimée dans une consultation de médecine générale ».
« Derrière se cachent de multiples situations, de la plus bénigne à la plus sérieuse »,
remarque le journal.
Le quotidien revient sur la fatigue « phénomène strictement normal quand elle sanctionne des erreurs comportementales », puis note que « la fatigue devient un vrai symptôme quand le patient s’en plaint, parce qu’elle persiste malgré le sommeil ».
« Cela ne signifie pas pour autant qu’elle soit l’expression d’une pathologie grave »,
précise La Tribune.
Le journal aborde ainsi différentes causes de fatigue, comme la prise de médicaments, un état dépressif ou « les causes organiques, c’est-à-dire toutes les maladies au cours desquelles une fatigue peut se manifester ».
La Tribune rappelle toutefois que la fatigue est « un symptôme qui peut accompagner la plupart des pathologies. […] L’examen clinique et les examens biologiques permettent généralement d’orienter rapidement le diagnostic ».
Le quotidien se penche en outre sur la fatigue chronique, dont la cause est « inconnue à ce jour » et contre laquelle « aucun traitement n’existe à ce jour »

Les laboratoires sont bien en retard sur ce scoop! Combien de molécules attendent dans les coffres qui pourraient combler ce vide! Bien sûr, il faudrait d'abord lui donner un nom de scène médical car "fatigue chronique" c'est un peu banal pour faire avaler des boîtes, encore que..., mais peut-être que le diagnostic d'"asthénie complexe oisivolaborieuse somato-psychique nycthémérale" serait une bonne raison d'entrer en maladie chronique nécessitant de rester un consommateur fidèle du produit miracle de tel ou tel labo!

Un film documentaire « a suscité une kyrielle de réactions dans la psychiatrie » Libération

Libération revient sur la « sortie du très beau documentaire de Sandrine Bonnaire sur sa sœur autiste ».
Le quotidien constate que depuis 2 semaines, « une kyrielle de réactions a agité le monde de la psychiatrie publique. Des réactions de soutien, de colère, d’agacement, mais toutes sonnent comme des signaux d’alarme ».
« Non pas une onde de choc, mais un vrai courant d’air, salutaire et un rien réconfortant »,
ajoute le journal.
Libération relève notamment que « Roselyne Bachelot a appelé la réalisatrice pour la rencontrer », la ministre déclarant : « Ce film de Sandrine Bonnaire est important, et je partage son combat. Mais je voudrais insister que ce n’est pas seulement un problème d’argent, ni de moyens. Aujourd’hui, des efforts sont faits, et le plan santé mental avance ».
Le journal cite le Pr Claude Got, « un des sages de la santé publique en France, [qui] se montre plus circonspect ».
Le spécialiste déclare ainsi : « J’ai lu dans Libération : "La psychiatrie publique est laissée à l’abandon". Ce qui est inexact, si l’on n’explique pas pourquoi on a laissé la grande majorité des psychiatres se diriger vers un secteur privé plus rémunérateur, alors que nous avons le plus grand nombre de psychiatres par habitant en Europe ».
Libération relaie également la réaction du Dr Claude Jeangirard, fondateur de la clinique Le Chesnaie, « haut lieu de la psychothérapie institutionnelle », qui observe : « C’est le manque d’effectifs qui est directement la cause [de la situation de la psychiatrie publique]. Il y a autre chose qui nous atteint tous. La psychose, c’est indicible. La psychose est une impossibilité à dire… Et pourtant le psychotique est un être humain, il nous parle. […] Mais voilà, c’est toute la société qui n’entend rien ».

Autour du médicament

« Le gouvernement baisse les prix de plusieurs médicaments vedettes » Les Echos

Les Echos notent en effet que « des produits de marque se verront appliquer une baisse de tarif de 10 % à partir de juin ».
« Les prix des versions génériques de ces traitements vont également diminuer de 4 % »,
ajoute le quotidien.
Les Echos expliquent que « ces mesures destinées à réduire le déficit de l'assurance-maladie ont été décidées lors d'une réunion du Comité économique des produits de santé avec les différents acteurs du secteur la semaine dernière ».
Le journal précise que « les produits concernés sont des molécules qui ont perdu la protection de leur brevet il y a au moins 2 ans et n'ont pas fait l'objet d'un «tarif forfaitaire de responsabilité» (baisse des prix s'appliquant lorsque la pénétration des génériques sur une molécule donnée est insuffisante). Il s'agit donc de médicaments pour lesquels le taux de substitution par les génériques est élevé ».
Le quotidien observe ainsi que « la liste arrêtée la semaine dernière comprend des produits très largement prescrits. […] : toutes les versions génériques de l'oméprazole, le plus populaire des antiulcéreux, et le médicament de marque qui leur correspond, le Mopral d'AstraZeneca. Sont également concernés trois médicaments contre le cholestérol, le Zocor de Merck & Co., l'Elisor de Bristol-Myers Squibb et le Vasten de Sanofi-Aventis, ou encore le Triatec de Sanofi-Aventis ainsi que leurs copies génériques ».
Les Echos retiennent qu’« au total, cette mesure va amputer les revenus des laboratoires de 72 millions d'euros : 50 millions pour les médicaments de marque et 22 millions pour les génériques ».
Le journal relève que selon Pascal Brière, président du Gemme, « avec ces nouvelles baisses de prix, le marché français des «copies» de médicaments ne devrait progresser en valeur que «de 5 à 10 %» [cette année]. Nettement moins que les 15 % atteints l'an dernier ».

Franchises : Roselyne Bachelot « n’exclut pas un remboursement des assurés les plus défavorisés » Le Parisien
Le Parisien indique brièvement que « la ministre de la Santé n’a pas exclu hier un remboursement des franchises médicales aux assurés les plus défavorisés ».
Le journal ajoute que « Roselyne Bachelot a estimé que les dépassements d’honoraires des médecins […] constituaient «le problème majeur d’accès aux soins» ».

« Ordonnances : les nouveaux droits des pharmaciens » Le Figaro
Le Figaro rappelle que « depuis le 5 février, [selon un décret paru au Journal officiel], les pharmaciens peuvent délivrer des médicaments en dépannage pour les traitements chroniques ».
Le journal ajoute que « ce décret prévoit qu’un tel dépannage n’est possible que lorsque le traitement initial est prescrit pour une durée d’au moins 3 mois », et « les médicaments concernés ne doivent pas être des produits stupéfiants ou des molécules auxquelles est appliquée la réglementation des stupéfiants ».
Le Figaro se penche ainsi sur « les nouveaux droits des pharmaciens », précisant que « le pharmacien devra informer le médecin prescripteur de cette disposition ».
Le quotidien observe que « les médecins qui pourraient voir à travers ce dépannage une remise en question de leur prérogative sont globalement satisfaits ».
Sur la même page, Le Figaro remarque que l’Igas se prononce « contre le coaching des patients par les firmes » et « demande au Parlement de suivre cet avis ».

Le secteur pharmaceutique « revoit son modèle économique » Libération, Le Figaro économie, Le Monde, La Tribune
C’est ce que constate Libération, qui observe dans un article que « le paquebot Sanofi tente de rester à flot ».
Le quotidien indique que « le numéro 4 mondial et deuxième européen du médicament a présenté hier des résultats «tout à fait honorables» de l’avis d’un analyste alors que le secteur, autrefois florissant, connaît une très profonde crise de mutation ».
Le journal note ainsi qu’« avec un bénéfice de 7,1 milliards d’euros en hausse de 1,1% - et ce malgré un léger recul du chiffre d’affaires à 28 milliards d’euros -, Sanofi a dépassé son objectif de croissance du résultat en 2007 et se permet même de tabler sur une progression de 7 % de l’activité en 2008 ».
Libération remarque que « pris en tenaille entre la concurrence de génériqueurs qui pèsent fortement sur les prix […] et le durcissement d’instances de santé qui tentent par tous les moyens de limiter la progression des dépenses de santé, le paquebot Sanofi est à l’image du reste du secteur. Il doit dépenser de plus en plus d’argent pour lancer des nouveaux médicaments qui rapportent de moins en moins ».
« D’où un discours remodelé, déjà entendu chez le supertanker Pfizer il y a quelques semaines (avec 10 000 suppressions d’emplois en prime), d’une nécessaire «débureaucratisation» de la recherche. Elle passe, explique-t-on chez Sanofi, par une «gestion décentralisée» au plus près des spécificités de chaque marché et «des mesures d’adaptation sélectives et efficaces» », relève le journal.
Libération cite un spécialiste, qui note : « On sent un virage vers les biotechs et la multiplication de médicaments de niche plutôt que la focalisation sur le médicament miracle ».
Sur la même page, le quotidien remarque que « Pfizer pense déjà à l’après-Viagra. Le labo confirme la clôture d’un centre de recherche en France mais consolide, à côté, son usine ».
Le Figaro économie relève aussi que « Pfizer souffle le chaud et le froid ».
Le quotidien observe que « le laboratoire américain a annoncé hier la création d’un site de 440 emplois à Amboise (Indre-et-Loire), 5 jours après y avoir confirmé la fermeture d’un centre de recherche employant 110 salariés ».
Le journal note également que « Sanofi Aventis maintient sa rentabilité dans un environnement difficile ».
La Tribune retient de son côté que « les labos s’essaient à de nouvelles pistes de développement », tandis que Le Monde constate que « réglementation et produits génériques ont pesé sur les résultats des laboratoires ».

« Inquiétudes sur le Botox aux Etats-Unis » Le Figaro, La Tribune

Le Figaro note que selon la Food and Drug Administration, « l’usage de la toxine botulique […] pourrait avoir des effets dangereux, voire mortels ».
Le quotidien indique ainsi que la FDA « a eu connaissance de «rapports portant sur des réactions graves», qui affectent l'appareil respiratoire, en particulier ».
« L'autorité américaine de surveillance du médicament ne va cependant pas jusqu'à interdire cette substance utilisée par des millions de personnes dans le monde pour gommer leurs rides de vieillesse », observe Le Figaro.
Le journal note que « le Dr Russell Katz, qui dirige la division des produits neurologiques de la FDA, a précisé qu'aucun patient ayant utilisé du Botox à des fins esthétiques ne figure parmi les victimes recensées, mais il a demandé la plus grande vigilance tant de la part des médecins que de leurs patients ».
Le Figaro explique que « les cas d'intoxication les plus sérieux se sont produits chez des patients à qui la toxine botulique a été injectée à des fins thérapeutiques, c'est-à-dire à des doses beaucoup plus élevées qu'en usage cosmétique ».
« Il s'agit le plus souvent de soigner des contractions incontrôlables des muscles du cou et des épaules, un strabisme ou encore des battements incontrôlés des paupières », poursuit le journal.
Le quotidien note que « la FDA fait état de réactions proches de celles observées avec le botulisme, une maladie gravissime qui survient «lorsque la toxine botulique se répand dans le corps au-delà de l'endroit où elle a été injectée». Elles pourraient être liées à un surdosage ».
La Tribune relève également que la FDA « a averti que l’usage de la toxine botulique, commercialisée notamment sous le nom de Botox, pouvait avoir des effets dangereux, voire mortels ».

lundi 11 février 2008

Intervention de Robert Hue à la Mutualité


Robert HUE, Sénateur
Président de la Fondation Gabriel Péri

Paris, la Mutualité
Le 10 févier 2008


Mesdames, messieurs, chers amis,

C’est avec grand plaisir que j’ai accepté l’invitation de Jacques-Alain Miller à participer à cette rencontre. Pour une raison simple : mon engagement politique rejoint votre discipline, depuis toujours, dans le souci de l’émancipation de l’homme, de sa « désaliénation ».

Or, après une période faste d’extension des libertés individuelles, d’accroissement du niveau de vie général, de démocratisation de l’enseignement supérieur et de progrès de la protection sociale, cette émancipation est de plus en plus menacée, comme en témoignent notamment les attaques répétées contre l’enseignement de la psychanalyse au profit du cognitivisme.

Cette remise en cause est éminemment politique. Elle l’est au sens large, c’est-à-dire d’un choix de société. À ce propos, j’ouvre une courte parenthèse pour évoquer la violente campagne de dénigrement de la psychanalyse à laquelle s’est livrée le Parti communiste durant la Guerre froide, au nom, précisément, d’un choix de société. Le rapport des communistes à cette discipline était, à la fois, de fascination et de répulsion, et surtout de malentendus.

Le renouveau de la psychanalyse venait alors des États-Unis, où s’étaient exilés quelques-uns des grands théoriciens d’Europe, et son courant majoritaire proposait une interprétation particulière du plaisir, qui en faisait, selon lui, un facteur d’harmonie sociale. Les conflits de toutes sortes – entre époux, voisins, ouvriers et patrons – se voyaient ainsi réduits à une utilisation négative de l’agressivité, à un écart désagréable du moi, auxquels l’intervention du thérapeute allait mettre fin. Il n’en fallait pas plus pour stigmatiser la psychanalyse comme véhiculant des valeurs « paternalistes », « bourgeoises », et « individualistes » destinées à « anesthésier la lutte des classes ». L’intérêt de Louis Althusser pour la lecture lacanienne des théories de Freud mit heureusement fin à cette période, et le dialogue entre communistes et psychanalystes put reprendre.

Jacques-Alain Miller a récemment déclaré, dans un entretien à Libération, que s’il lui fallait choisir entre l’évaluation et le marché, il préfèrerait encore le marché. Je serais tenté de dire qu’il aurait alors les deux. Le second ne va pas sans la première ; ils sont intimement, structurellement liés. La « culture du résultat » constitue désormais le quotidien des salariés – et même maintenant des ministres – : leur activité est jaugée en permanence, et de manière le plus souvent chiffrée. Les ressources humaines évaluent les compétences, les performances et le « potentiel » de chacun. Le marché capitaliste, en ce qu’il promeut et se soumet au primat du quantitatif, a besoin, entre autres, de cette évaluation pour maîtriser les hommes.

La dernière phase de mutation du capitalisme, débutée dans les années soixante-dix, est désormais bien connue. La dénonciation de sa déconnexion de l’économie réelle, qui engendre quotidiennement tragédies sociales et souffrances multiples, est parfaitement fondée.

Mais cette description demeure partielle. La financiarisation du capitalisme, au-delà du fonctionnement purement économique, a encore renforcé le poids de son « discours », au sens lacanien. Permettez que je cite à ce propos la tribune du psychanalyste Pierre Bruno dans L’Humanité du 14 avril 2001 : « Le discours capitaliste, au sens de Lacan, n’est pas une somme d’énoncés, mais un lien social – un rapport social, disons, pour le lecteur plus familier de Marx. Ce qui caractérise ce discours, et le singularise à l’égard de tout autre, est, dit Lacan en 1972, je cite, “d’exclure la castration”. Il fait ainsi accroire au prolétaire, dépouillé de tout, qu’il peut, grâce au fonctionnement du système, s’enrichir jusqu’à pouvoir jouir de tout. Un tel discours relève d’un impératif quasi sadien, affiché ou masqué : “Tu peux jouir de tout en écrasant ton semblable, sachant que ton semblable peut jouir de tout en t’écrasant…” ». Fin de citation.

La logique quantificatrice est bien la logique même du capitalisme tel qu’il a évolué après la Seconde Guerre mondiale. Elle fonde tout à la fois une nouvelle conception de la production et de son pendant consommatoire.

Au niveau de la production, à la différence du taylorisme, et pour reprendre les formules du jargon contemporain du « management », la « mobilisation de l’intelligence » et celle du « savoir-être », qui inclut les compétences comportementales et relationnelles, sont considérées comme des facteurs-clés du développement de la productivité. En référence aux sciences cognitives, l’intelligence est tenue pour un simple mécanisme de traitement de l’information à optimiser selon les besoins de l’entreprise. Les sensations, les sentiments, les valeurs, sont pris en compte dans cette même logique qui résume l’homme au travail à une mécanique qu’on pourrait maîtriser et manipuler à loisir. L’une des facettes de la mutation du capitalisme s’exprime dans sa tendance à réduire les individus à des producteurs, et ces producteurs à des machines dont les paramètres de gestion peuvent être totalement connus et maîtrisés. L’entretien psychologique dans le cadre d’un bilan de compétence est un parfait exemple de l’instrumentation des savoirs psy par le marché, en l’occurrence celui du travail.

Mais la production croissante à l’infini s’étoufferait elle-même sans une consommation idoine. Le philosophe Bernard Stiegler a montré comment le capitalisme a progressivement pris en compte l’évaluation et la canalisation des affects pour soutenir, voire augmenter la consommation de biens. Il décrit ainsi concrètement le fonctionnement du discours du capitaliste tel que Lacan l’avait formalisé : « Aujourd’hui, dans les sociétés de modulation que sont les sociétés de contrôle, les armes esthétiques sont devenues essentielles : il s’agit de contrôler ces technologies de l’esthétique que sont par exemple l’audiovisuel ou le numérique, et, à travers ce contrôle des technologies, il s’agit de contrôler les temps de conscience et d’inconscience des corps et des âmes qui les habitent. ».

L’efficacité des techniques quantificatives pour gérer nos flux psychiques aboutit ainsi à une situation digne du Meilleur des Mondes : ceux dont l’exploitation fonde le système ne le pérennisent pas seulement en tant que producteurs, mais aussi en tant que consommateurs aux désirs suggérés qui en deviennent les promoteurs inconscients. Voilà la socialité qu’est en train de construire le dogme de l’évaluation : une sorte de nouvelle servitude volontaire, fièrement proclamée par le slogan de Nicolas Sarkozy, « travailler plus pour gagner plus » auquel on pourrait ajouter, dans un souci de véracité, « pour consommer plus ».

Si, en tant qu’idéologie dominante, « l’esprit du capitalisme a en principe la capacité de pénétrer l’ensemble des représentations mentales propres à une époque donnée, d’infiltrer les discours politiques et syndicaux, de fournir des représentations légitimes et des schémas de pensée aux journalistes et aux chercheurs, si bien que sa présence est à la fois diffuse et générale », comme l’écrivent avec raison les sociologues Luc Boltanski et Eve Chiapello, la résistance dans laquelle, vous, psychanalystes, êtes entrés voilà deux ans a toutes les chances, à mon avis, de durer.

Pour contrer cette hégémonie qui infiltre tout et ouvrir d’autres perspectives que la généralisation de cette « culture de l’évaluation », de ce « nouvel esprit du capitalisme », il faut que psychanalystes et politiques progressistes prennent conscience de la convergence de leurs combats. À ce titre, peut-être serait-il profitable de réfléchir sur la place de la psychanalyse dans le dispositif de santé publique, afin d’en élargir l’accès au plus grand nombre. Car la souffrance psychique concerne l’ensemble des couches sociales, et les plus fragiles sont aussi les plus touchées par les transformations du monde du travail et les nouvelles techniques de marketing que j’évoquais à l’instant.

Convergence de combat, disais-je, mais aussi de sujet, puisque comme l’écrit Jean-Claude Milner dans son Lacan et la science moderne, je cite : « Le sujet de la psychanalyse est le sujet forclos de la science », c’est-à-dire le sujet qui échappe par essence à l’action de la science, et en particulier à cette grimace de science qu’est la culture de l’évaluation. Ce sujet, c’est, en des mots simples, l’être de l’être humain, l’humanité de l’humain. C’est donc aussi le sujet d’une politique de progrès, et c’est pourquoi vous pouvez, dans votre lutte contre cette culture de l’évaluation, contre ce qu’elle sert, compter sur le progressiste que je suis.

Communiqué n°21

grand meeting à la mutualité
les 9 et 10 février

Communiqué n°21

Chers collègues, le Meeting à la Mutualité a été un grand succès. Par la participation : un public qui a dépassé les 1 300 personnes dès samedi après-midi. Par son déroulement : fluide, entrecoupé de discussions, aéré et amusé. Par son contenu : bien des idées stimulantes ont été échangées. Je dis ma gratitude à ceux qui ont compris l’importance du moment actuel et répondu à mon appel. Avec ce Meeting, et avec la parution de LNA 8, nos adversaires ont pu mesurer notre capacité de riposte et notre détermination. Nous poursuivrons dans cette voie.

Bien à vous, Jacques-Alain Miller, le 11 février 2008

dimanche 10 février 2008

Quelques brèves : questions d'éthique

Questions d'éthique!

Malgré trois week end à la suite bien occupés par le devenir de la psychanalyse et des humanités et la lutte contre les nouvelles formes que prend l'obscurantisme, parfois à peine voilées, prenons le temps de lire quelques brèves. Elles posent des questions d'éthique très différentes qui finissent par faire question par elles-mêmes sur la corruption ambiante de notre chère société moderne des démocraties libérales dites occidentales. Alors qu'est-ce que cela doit-être en dehors des démocraties!

Pour finir, une brève peut-être pas anodine.

Dr Marie-Elisabeth SANSELME-CARDENAS

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« La France s'attaque à la fraude scientifique » Le Monde
Le Monde indique en effet que « le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche a demandé à Jean-Pierre Alix, du CNRS, d'établir un diagnostic sur l'"intégrité scientifique", et de proposer des remèdes ».
Le journal note que « les errements de la science sont légion. […] Même si les entorses à la probité sont vieilles comme la science, l'impact de la recherche moderne sur les sociétés et les économies amène institutions scientifiques et gouvernements à s'inquiéter de ce que les Anglo-Saxons appellent misconduct (inconduite ou écart de conduite) ».
Le Monde observe que « les statistiques sur les pratiques frauduleuses sont très lacunaires. En France, elles sont absentes. D'autant que la ligne de démarcation entre le péché véniel (présentation de données partielles, emprunt ponctuel à un autre auteur...) et la faute caractérisée (fabrication de résultats, falsification ou plagiat) n'est pas clairement définie ».
Jean-Pierre Alix, chargé des relations science-société au CNRS, déclare toutefois que « toutes les études indiquent que ces pratiques sont en augmentation ».
Le Monde rappelle qu’« une récente enquête sur le plagiat a révélé, sur les 7 millions d'articles les plus cités de la base documentaire médicale Medline, 70 000 cas de "haute ressemblance" détectée par un moteur de recherche spécialisé ».
« Une autre étude américaine, publiée en 2005 par Nature, donne à penser que les manquements à l'éthique sont de beaucoup plus grande ampleur. Sur près de 8 000 chercheurs du secteur biomédical questionnés sous le sceau de l'anonymat, pas moins de 33 % de ceux qui ont répondu ont confessé un comportement coupable au cours des 3 années précédentes »,
poursuit le journal.
Le quotidien précise que selon cette étude, « la palette est large : données falsifiées (0,3 %), appartenance non signalée à une entreprise (0,3 %), pillage d'idées (1,4 %), rapports critiquables avec des étudiants ou des clients (1,4 %), usage d'informations confidentielles (1,7 %), omission de résultats contradictoires (6 %), modification de résultats à la demande d'un bailleur de fonds (15,5 %)... ».
Le Monde ajoute que « les fautes avouées sont plus nombreuses en milieu qu'en début de carrière (38 % contre 28 %), peut-être parce que les occasions de fraude sont plus fréquentes et le sentiment d'impunité plus assuré ».
Le journal observe que « des pays ont commencé à réagir, par des textes, des codes ou des procédures », Jean-Pierre Alix notant que la France « n'est pas en avance sur cette question ».
Le quotidien indique que le cadre du CNRS « prévoit d'organiser un colloque à la fin de l'année, afin de "sensibiliser et d'impliquer les institutions scientifiques" ».

« L’assurance maladie rechigne à admettre la réalité des suicides au travail » Libération
Libération aborde le cas d’un homme qui « s’est pendu dans les toilettes de [son] entreprise », l'été dernier.
Le journal observe que sa compagne « a du mal à contenir ses larmes. […] La CPAM refuse de reconnaître le suicide de son compagnon en accident du travail, et donc de prendre en charge son décès ».
« Des médecins qui avaient suivi son conjoint et différents rapports d’enquêtes avaient pourtant établi des liens entre le suicide et le travail »,
ajoute le quotidien.
Libération note que « la scène n’a rien d’unique : les familles de salariés qui se sont donné la mort au travail doivent souvent batailler pour contester la première décision des CPAM qui, régulièrement, en rejettent la prise en charge ».
Le journal relève que « pourtant, une circulaire de la CNAMTS adressée en novembre 2007 aux directions de son réseau rappelle sans équivoque le principe de présomption d’imputabilité, constamment réaffirmé par la jurisprudence ».
Libération indique ainsi que « lorsque le suicide intervient durant le temps et sur le lieu du travail, il doit être reconnu comme accident du travail, sauf si la CPAM peut «établir que les conditions de travail n’ont joué strictement aucun rôle dans la survenue du décès, autrement dit que le décès est dû à une cause totalement étrangère au travail» ».
Le quotidien remarque que « fortement symbolique pour les proches des victimes, la reconnaissance d’un suicide en accident du travail a aussi d’importantes conséquences financières : le conjoint a alors droit à une rente viagère égale à 40 % du salaire annuel du compagnon décédé ».
Le journal cite Pierre Chiaradia, secrétaire général adjoint de la Fédération nationale des accidentés du travail et handicapés, qui indique qu’« il y a un souci de formation des agents et une insuffisante collaboration entre les services administratifs et médicaux des CPAM ».

« La carte de France des maternités supprimées » L’Humanité
C’est ce qu’annonce L’Humanité sur sa Une.
Le journal livre la liste « département par département, des maternités et services de chirurgie déjà fermés ces dernières années ou menacés aujourd’hui ».
Le quotidien note ainsi sur 3 pages que « l’Etat ne cesse de fermer maternités et hôpitaux de proximité. Un seul but : la rentabilité. Au détriment des besoins ».
L’Humanité parle de « système hospitalier dévasté » et publie notamment un reportage à Carhaix (Finistère), où « élus, syndicats, personnel et usagers se mobilisent » pour la sauvegarde de deux services de l’hôpital « menacés », la maternité et la chirurgie.
Le journal remarque que « la résistance s’organise dans les départements alors que Roselyne Bachelot tient ses états généraux de la santé ».

Hormones de croissance, « une médecine en procès » Libération, Le Figaro, Le Parisien, La Croix, Le Monde, L’Humanité, Les Echos
C’est ce que titre Libération sur sa Une, rappelant en gros caractères : « 111 morts, 250 parties civiles, 16 ans d’instruction, 70 tonnes de procédure ».
Le journal se penche ainsi sur l’« ouverture aujourd’hui du procès sur les hormones contaminées », et relève que « les 7 accusés nient leur responsabilité ».
Libération remarque sur 3 pages que « ce procès démesuré va devoir décortiquer l’un des plus importants scandales sanitaires que la France ait eu à connaître ».
« Un procès qui, au-delà des responsabilités individuelles, doit répondre à cette question : pourquoi la France a-t-elle eu plus de cas de décès dus à la prescription de l’hormone que tout le reste du monde ? »,
continue le quotidien.
Le journal brosse le portrait de plusieurs victimes : « Tous disent n’avoir rien compris à l’histoire. Tous ont fait confiance. Tous se souviennent qu’on ne leur a rien dit ».
Libération revient en outre sur les débuts de l’affaire : « C’était il n’y a pas si longtemps, un peu plus de 20 ans. Et pourtant, toute l’affaire paraît renvoyer à une autre époque de la médecine moderne. Une époque où tout se confond, où certains médecins se prennent pour des industriels, et refusent tout contrôle ».
« Ils ont leur domaine et ne supportent aucun regard extérieur. Ils sont persuadés de bien faire, ne disent pas un mot à leurs patients sur les risques, répétant que «l’hormone française est la meilleure». Aujourd’hui, veille de leur procès, ils continuent de dire qu’ils n’ont commis aucune faute »,
relève le journal, qui se penche ainsi sur ce « petit milieu médical très sûr de lui ».
La Croix consacre également sa Une à ce « procès 16 ans après ».
Le quotidien retient que « les victimes réclament justice », observant que « la Grande-Bretagne a tranché il y a 10 ans ».
Le Figaro livre des « paroles de victimes » et note que « la France compte à elle seule la moitié des cas mondiaux ».
Le Parisien parle pour sa part de « 104 décès au coeur d'un procès », un « triste et morbide record pour la France ».
Le journal consacre une double page au sujet, se penchant notamment sur ces « 7 mandarins au banc des prévenus » et sur ces « hypophyses bien lucratives ».
Le quotidien interroge en outre le Pr Luc Montagnier, qui rappelle : « Dès 1980, j’avais lancé l’alerte, en vain ».
L’Humanité aborde aussi ce « scandale de l’hormone de croissance » sur 2 pages, retenant que « très vite, les impératifs de rentabilité – et de profits – vont prendre le pas sur les précautions sanitaires les plus élémentaires ».

Des recommandations suisses sur le sida qui « font polémique » Le Monde
Paul Benkimoun observe dans Le Monde que selon les experts suisses de la Commission fédérale pour les problèmes liés au sida, « les couples stables où l'un des deux partenaires est séropositif, mais n'a plus de virus du sida détectable dans le sang grâce au traitement, peuvent se passer de préservatif ».
Le journaliste explique que ces experts « partent d'un constat unanime : l'introduction, à partir de 1996, des combinaisons de médicaments antirétroviraux a non seulement modifié l'évolution de la maladie chez les personnes infectées, mais a aussi diminué la transmission du VIH. […] Bien suivi, le traitement antirétroviral rend la charge virale indétectable ».
Paul Benkimoun ajoute que « les experts suisses s'appuient sur trois études regroupant au total 548 couples hétérosexuels sérodifférents ne montrant pas de cas de transmission avec un traitement bien suivi et une charge virale indétectable ».
Le journaliste indique cependant que cette « prise de position [est] jugée prématurée par l'OMS et l'Onusida ou, en France, par le Conseil national du sida ».
Paul Benkimoun relève notamment que « dans un communiqué commun, l'Onusida et l'OMS rappellent qu'il n'a pas été prouvé qu'une charge virale indétectable "élimine complètement le risque de transmettre le virus" et soulignent l'importance de "méthodes de prévention efficaces et éprouvées contre le VIH " ».
Le journaliste cite en outre Jean-François Delfraissy, directeur de l'Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites, qui « s'inquiète des répercussions possibles du message de la CFS, qui pourrait "miner les efforts de prévention, en particulier dans la communauté gay où existe un taux élevé de contaminations" ».

Pour la brève qui suit, le problème est un peu différent : toutes les propositions qui existent déjà pour des foetus de 500 g ou de 20 semaines d'aménorrhée sont étendues à des foetus de tous poids et de tout âge, est-ce avec de bonnes intentions, ou cela prépare-t-il l'étape suivante qui serait de dire que si tout bébé est une personne à part entière au sens de la loi, alors, l'interruption de grossesse quel que soit son terme, est un crime? La méfiance et la vigilance sont de rigueur et la loi Veil est très fragile malgré la force combative et le courage de la femme qui lui a donné son nom.

« La Cour de cassation reconnaît une existence à tout fœtus » Le Parisien, Le Figaro, La Croix
Le Parisien consacre un article à « une décision qui pourrait aller bien plus loin qu’elle en a l’air ».
Le journal observe en effet qu’« hier, dans trois arrêts rendus par la première chambre civile, la Cour de cassation a jugé que, désormais, un fœtus né sans vie pouvait être déclaré à l’état civil, quel que soit son poids ou la durée de la grossesse ».
Le quotidien note que « jusque-là, l’enfant mort-né devait avoir atteint 4 mois et demi ou peser plus de 500 g pour pouvoir être considéré comme une personne juridique et bénéficier d’obsèques ».
Le Parisien observe que « cette décision fait bouillir Chantal Birman, vice-présidente de l’Ancic (Association des centres d’interruption de grossesse et de contraception), qui la juge extrêmement dangereuse ».
La responsable déclare ainsi : « C’est nier l’histoire de la grossesse qui se construit dans le temps. Les femmes ne peuvent pas vivre avec de tels cimetières dans la tête ! ».
Le Figaro relève également qu’« un fœtus né sans vie peut être déclaré à l’état civil ».
Le journal retient que cet arrêt de la Cour de cassation « permet une meilleure définition du statut du fœtus. Les parents pourront désormais lui donner un nom et organiser ses obsèques ».
« Les parents obtiennent aussi la possibilité de bénéficier de certains droits sociaux comme le droit au congé maternité »,
poursuit le quotidien.
Le Figaro note que « certaines associations comme celles des infirmières, médecins et professionnels de santé catholiques se réjouissent de cet arrêt ».
La Croix remarque de son côté que « cette décision fera jurisprudence ».


Comme nous le craignions ci-dessus, le statut du foetus et même celui de l'embryon sont remis en question et est relancé le débat mais avec lui ressortent les vieux démons qui conduisent à une nouvelle forme d'obscurantisme, sous sa forme moderne.

« Etat civil pour le fœtus : la polémique s’installe » Le Figaro, Libération, La Croix, L’Humanité
Le Figaro constate que la décision rendue par la Cour de cassation, qui « a permis à 3 familles plaignantes de donner un état civil à leurs bébés «mort-nés» alors que leur âge et leur poids étaient inférieurs aux 22 semaines et 500 g que l’OMS prévoit dans sa réglementation, […] repose la question du statut juridique du fœtus ».
Le quotidien remarque qu’il s’agit là d’une « façon d’interpeller le législateur et de le presser de donner un statut juridique au fœtus ».
Le journal relève cependant que cette décision « rouvre la controverse entre pro et anti-avortement ».
Le Figaro observe que « le Mouvement français pour la planning familial se dit «scandalisé» », sa secrétaire générale, Maïté Albagly, ayant déclaré qu’« on ouvre une brève [qui] peut, à la longue, mettre en cause l’avortement ».
« A l’inverse, pour Jean Goyard, le président de Droit de naître, qui milite pour le statut juridique de l’embryon au sein de sa mère, cet arrêt est «un bon pas, dans la bonne direction» »,
note le journal.
Le Figaro revient sur « la notion floue d’être vivant », puis livre les propos du Pr Jean-François Mattei, pour qui « cet arrêt ne modifie pas la loi sur l’IVG ».
Libération relève également que « la Cour de cassation relance le débat sur le statut du fœtus ».
Le journal estime que cet arrêt « ouvre une brèche en faveur des anti-IVG ».
Le quotidien note ainsi : « D’un côté, les catholiques à tendance traditionaliste applaudissent des deux mains, tout comme les associations anti-avortement. […] De l’autre bord, les défenseurs du droit à l’avortement, ou plus généralement du droit des femmes, crient au scandale ».
Libération remarque que « si cet arrêt de la Cour pose un tel problème de fond, c’est parce qu’il ignore le seuil des 22 semaines d’aménorrhée autour duquel le deuil périnatal s’organisait jusqu’à maintenant. […] Ce seuil n’existe pas par hasard. Il renvoie à la définition que l’OMS donne à l’enfant viable ».
« En faisant de la sorte fi d’un quelconque délai de gestation, la Cour de cassation ouvre le champ à tous ceux qui rêvent d’une consécration de l’embryon. Et son arrêt est évidemment sujet à récupération »,
poursuit le quotidien.
La Croix note aussi que « la Cour de cassation relance le débat sur le fœtus ».
Le quotidien observe que « se trouve reconnue la souffrance qu’entraîne la perte d’un enfant mort-né », ajoutant que « les juges ne créent pas pour autant un «statut de l’embryon», qui remettrait par exemple en cause le droit à l’avortement ».
De son côté, L’Humanité s’interroge : « L’embryon est-il une personne ? ».
Le journal livre aussi les propos de Maïté Albagly, qui déclare : « Nous sommes consternés par cette décision. C’est une usine à gaz et on s’interroge sur le bruit de fond qu’il y a derrière ».
L’Humanité livre par ailleurs le point de vue de Martin Winckler, qui note qu’« on ne peut nier l’aspiration des parents à faire le deuil ».

vendredi 8 février 2008

Programme du Grand Meeting


Grand Meeting à la Mutualité

Samedi 9 et dimanche 10 février de 10 h à 13 h et de 15 h à 18 h

“Une guerre idéologique oppose les quantificateurs, avec leur prétention croissante à régenter l’existence humaine dans tous ses aspects, et tous ceux qui ne plient pas devant la dictature des nombres. Le fanatisme du chiffre, ce n’est pas la science, c’en est la grimace.” J.-A. Miller

avec

Bernard-Henri Lévy, Philippe Sollers,

Catherine Clément, Jean-Claude Milner,

Christian Charrière-Bournazel, Gérard Miller,

Jacques-Alain Miller et d’autres…

Samedi matin

10 h : Carole Dewambrechies,

Ouverture

10 h 15 : Jacques-Alain Miller,

Ouverture 2

10 h 30 : LNA-Rédaction,

Que peut la psychanalyse dans le moment actuel ?

11 h : Éric Laurent,

Le calcul massif tue le sujet

11 h 30 : Charrière-Bournazel,

Vers une société de délation ?

12 h : Milner,

Les nouvelles sciences occultes

Samedi après-midi

15 h : Sollers,

Un État de déliquescence

16 h : Catherine Clément,

La rigueur du savoir

17 h : BHL,

Nouvelles figures de l’obscurantisme

Dimanche matin

La folie évaluationniste, l’Université sadisée

10 h - 13 h

avec Alain Abelhauser, François Ansermet, Roland Gori, Jean-Claude Maleval, Philippe Meirieu, Isabelle This

Dimanche après-midi

15 h : Yves-Charles Zarka,

Contre le cognitivisme

15 h 30 : Vincent de Gaulejac,

La politique contaminée par la gestion

16 h : Michel Chauvière, Qualité, évaluation, bonnes pratiques : l’intervention sociale en grande difficulté politique

16 h 30 : Christophe Deltombe,

Vers un lien social solidaire

17 h : Robert Hue,

La politique devant le dogme de l’évaluation

17 h 30 : Gérard Miller,

Qui veut la peau de Sigmund Freud ?

Inscription sur place : 60 (étudiant 20 )

Maison de la Mutualité

24, rue Saint-Victor Paris Ve