jeudi 27 décembre 2007

VIIIe Journées du RI3 : le dialogue avec l'autiste

VIIIèmes Journées du RI3

Le dialogue avec l’autiste

26 et 27 janvier 2008

Clermont-Ferrand

Tous les renseignements sur

http://ri3.courtil.be


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Pour ceux qui n'arrivent pas à lire le fichier, téléchargez la visionneuse powerpoint en cliquant sur le lien ci-dessous :

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mercredi 19 décembre 2007

Communiqué du Directeur du Dépt de psychanalyse, Paris VIII

Université de Paris VIII

département de psychanalyse

le directeur

Communiqué

du 19 décembre 2007

Le recteur Monteil m’a reçu hier après-midi. L’entretien était prévu pour durer une heure, il a duré le double.

M. Monteil m’a tenu un long discours sur sa carrière d’enseignant, de chercheur et de haut fonctionnaire, que j’ai pris en note, et dont il doit corriger aujourd’hui le texte pour publication dans mon journal, LNA-Le Nouvel Âne. Pour ma part, je lui ai expliqué dans quel contexte de pression évaluationniste de la part des psychologues cognitivistes j’avais écrit il y a 15 jours ma diatribe contre lui.

Je lui ai indiqué qu’il convenait de préserver la place, au demeurant modeste, de la psychanalyse à l’Université, et qu’à cette fin, il était indispensable de scinder la psychologie expérimentale et cognitiviste, d’une part, et, d’autre part, la psychologie clinique, la psychopathologie et la psychanalyse. Il n’a pas fait d’objection de principe à cette idée.

Nous avons longuement conversé. Il m’a remis un certain nombre de ses travaux scientifiques, la plupart en anglais. Je lui ai dit que je les lirai et en rendrai compte.

Dans les derniers moments de notre rencontre, je l’ai informé de la composition de l’équipe de visite que l’AERES dépêchait à l’équipe doctorale de mon département. Je lui ai dit que j’estimais cette composition inadéquate, et qu’il était inopportun à mon sens de soumettre à l’opinion d’un psychologue expérimental psychanalyste “autoproclamé” les travaux effectués sous la direction du fondateur de la principale organisation internationale lacanienne - seconde en importance dans le monde après celle créée par Freud voici un siècle.

Je lui ai fait part de mon intention de mettre publiquement en cause la composition de cette équipe, et d’en désigner nominativement les membres au cas où l’AERES persisterait dans son projet de leur faire évaluer notre activité universitaire. La persécution du département de psychanalyse par les cognitivistes a commencé en 1991; les ministres successifs sont à chaque fois intervenus personnellement en faveur du département; le moment est venu d’une solution institutionnelle globale et définitive.

Il a mis à ma disposition sa voiture et son chauffeur pour me ramener à mon domicile, après avoir tenu à me raccompagner dans la cour du 58, rue de Varenne. Je l’ai remercié de sa courtoisie.

Jacques-Alain MILLER

lundi 17 décembre 2007

Communiqué du Directeur du Dépt de psychanalyse, Paris VIII

Université de Paris VIII

département de psychanalyse

le directeur

Communiqué

du 17 décembre 2007

Répondant à l’aimable invitation de Mme Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, j’ai eu l’honneur d’une audience dans son bureau de la rue Descartes, aujourd’hui en fin d’après-midi.

La ministre m’a permis de lui exposer à loisir les problèmes soulevés par l’action des évaluateurs dépêchés au département de psychanalyse comme à la plupart des formations universitaires de psychologie clinique et psychopathologie.

La nouvelle Agence d’évaluation qui a vu le jour cette année, l’AERES, a commencé de déployer à travers la France ses agents, “délégués scientifiques” et “visiteurs”. Leur légitimité et leur compétence sont souvent rien moins qu’éclatantes. Tous ont été sélectionnés et nommés dans des conditions dont on ne sait rien. Il paraît difficile d’arguer en leur faveur de la fameuse “évaluation par les pairs”. J’ai donné des exemples.

Le président de l’AERES a réuni mercredi dernier les responsables de toutes les équipes doctorales de la capitale. L’événement a mis en évidence l’attitude expectante de la communauté universitaire. Il est néanmoins perceptible que celle-ci s’inquiète de voir l’avenir de l’enseignement supérieur et de la recherche tributaire des méthodes et des choix d’une Agence nationale unique, hyper-centralisée, au fonctionnement particulièrement opaque. La dire indépendante présage la défausse.

Je n’ai pas caché à Mme Pécresse mon intention de faire appel à l’opinion éclairée : quoi de plus logique que d’évaluer les évaluateurs ? Quant aux divers personnages du cognitivisme français qui, sous couvert de l’AERES, ont voulu et préparé l’éradication des universitaires psychanalystes et cliniciens, ils auront tôt ou tard à répondre de leurs motivations devant le public, comme je suis moi-même disposé à le faire.

Il ne m’appartient pas de rapporter ici les propos de la ministre. Toujours est-il que Valérie Pécresse a su me donner le sentiment d’être écouté, et même entendu. “Je vous fais confiance”, lui ai-je dit en conclusion de notre entretien.

Jacques-Alain MILLER

jeudi 6 décembre 2007

Communiqué n°13

“résister aux cognitivistes”

grand meeting pour que vive la psychanalyse

9 et 10 février à la mutualité

Communiqué n°13

Chers collègues, plusieurs de nos collègues persécutés dans l’Université par les commandos cognitivistes prendront la parole au Meeting de la Mutualité, en particulier, à titre personnel, mon ami Roland Gori. D’autre part, j’ai invité à y parler le président de la Fondation Gabriel Péri, Robert Hue, l’ancien dirigeant du PCF. Nous aurons aussi des membres de la Fondation pour l’innovation politique, dont notre amie Catherine Clément, et, je l’espère, Jean-Didier Vincent. Et ce n’est qu’un début. Bien à vous, Jacques-Alain Miller, le 6 décembre 2007.

mercredi 5 décembre 2007

Communiqué n°12

“résister aux cognitivistes”

grand meeting pour que vive la psychanalyse

9 et 10 février à la mutualité

Communiqué n°12

Chers collègues, le secrétariat particulier de Valérie Pécresse m’a informé que la ministre désirait me rencontrer. J’ai proposé une autre date que celle qui m’était offerte ; la discussion est en cours ; il est question du lundi 17 décembre en fin de journée. J’augure bien de cette conversation, si du moins elle a lieu. Ce bon mouvement signifie en tous les cas que la ministre s’est affranchie de la méthode Monteil, consistant selon moi à “tuer sans phrase”. Bien à vous, Jacques-Alain Miller, le 5 décembre 2007

Communiqué n°11

“résister aux cognitivistes”

grand meeting pour que vive la psychanalyse

9 et 10 février à la mutualité

Communiqué n°11

Chers collègues, “La Lettre en ligne” de l’ECF diffusait hier ma première diatribe anti-cognitiviste. Je reçois ce matin un mail de notre collègue Rabanel que je vous communique aussitôt (voir ci-dessous). Par ailleurs, mon ami Saint-Clair Dujon me signale le colloque des Laboratoires de sciences humaines et sociales de l'ENS tenu le 30 novembre dernier, de 9 à 18h, sur le thème Evaluer, dévaluer, réévaluer l'évaluation. “En particulier, m’écrit-il, intéressante intervention de Barbara Cassin sur "la qualité est-elle une propriété émergente de la quantité?", où elle développe ce qu'est l'idéologie Google : une citation, c'est un vote ; un clic sur un site, c'est un vote. Le mode d'évaluation de la recherche entraîne le chercheur à prendre l'instrument d'évaluation pour but de la recherche (publier pour être cité, pas pour avancer). Pour la langue de l'évaluation, voir Klemperer (Victor), Lingua Tertii Imperii. L'enregistrement sonore de ce colloque devrait être mis sous une semaine (en principe) sur le site "diffusion des savoirs" de l'ENS”. Bien à vous, Jacques-Alain Miller, le 5 décembre 2007


Mail de Jean-Robert Rabanel ce matin, 10h37

Cher JA Miller,

Après lecture de vos réponses à “La Lettre en ligne”, je voudrais vous dire un mot au sujet de Jean-Marc Monteil. C’est d’abord un souvenir.

Lors de la création de la Section clinique de l’Institut du Champ freudien à Clermont-Ferrand, je vous avais demandé de faire un courrier au doyen de la Faculté des Lettres pour qu'il accepte de nous louer des salles. Celui-ci avait accédé à notre demande, tout en nous priant d’en référer au Président de l'Université de l'époque, qui était justement M. Monteil.

Au téléphone, celui-ci ne me fit pas d’objection, précisant que nous étions si différents que nous ne nous porterions pas tort. Il ajouta aimablement qu’il avait pu apprécier favorablement l'aide que j'avais apportée en tant qu’analyste à quelqu'un de son proche entourage.

C'est le seul contact que j'ai eu avec J.M. Monteil, et, comme vous le voyez, il a été empreint de courtoisie. J'ai connu ensuite le déroulement de sa carrière, à Bordeaux d'abord, puis à Paris. À l'Université Blaise-Pascal de Clermont, il avait créé, sur les ruines de l’Institut de psychologie appliquée, son Laboratoire de psychologie de la cognition ; il fut le Président de l’Université de 1992 à 1997. Il est ensuite devenu le recteur de Bordeaux, et il a écrit alors un important rapport intitulé “Propositions pour une nouvelle approche de l'évaluation des enseignants”, qu’il a remis à François Bayrou, ministre de l’éducation nationale. Je suppose que ce rapport est pour quelque chose dans sa nomination en juillet 2002 comme directeur de l’Enseignement supérieur. Le ministre qui l’a nommé était Claude Allègre. Il est devenu le 21 mars dernier le président du conseil de l'Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur (AERES), poste qu’il a du quitter le 22 mai, au moment il était nommé chargé de mission auprès de François Fillon. C’est sans aucun doute l’homme de l’évaluation dans l’Université française. C’est son successeur au Laboratoire de Clermont, le Pr Fayol, qu’il a choisi pour superviser les nombreuses équipes de l’AERES qui vont toute l’année durant expertiser tous les cliniciens et psychanalystes universitaires. C’est leur triomphe.

On peut se demander comment la Faculté de psychologie de Clermont, où Foucault avait enseigné, qu’il avait marquée de son enseignement, avait pu devenir un bastion du cognitivisme. Voici ce qui s’est passé.

Pour le seconder à Clermont, Foucault avait choisi Mme Pariente. Celle-ci devint la directrice de l'Institut de Psychologie Appliquée. C’était une clinicienne, et nous l’avons toujours soutenue, Simone et moi, une ancienne normalienne, comme son mari, le philosophe Jean-Claude Pariente, dont vous connaissez la réputation, et qui est encore venu faire une belle conférence en mars dernier à l’Association Cause freudienne, sur la notion de nom propre, que nous allons publier. Mme Pariente aurait beaucoup de choses à dire sur son combat à Clermont, son éviction, et la suppression de l'Institut de Psychologie Appliquée au profit du Laboratoire de J.-M. Monteil.

René Haby, le premier ministre de l’éducation nationale sous Giscard, promoteur du “collège unique”, fut recteur de l’Université de Clermont. Alice Saunier-Séité, qui lui succéda aux Universités en 1978, refit la carte des Facultés de psychologie, et éradiqua de Clermont la clinique au profit du cognitivisme. Ce fut surprenant à l’époque, d’autant que Mme Pariente était giscardienne en politique alors que M. Monteil, lui, était connu pour être de tendance PS. Toujours est-il que c’est ainsi que la “Fac de psycho” de Clermont devint ce qu’elle est devenue.

C’est maintenant le Pr Fayol qui règne en amître absolu sur la psychologie à Clermont. De Monteil à Fayol, en 30 ans, pas un seul professeur, pas un seul maître de conférences, pas un seul assistant, pas un seul chargé de cours qui ait été clinicien. Le désert. C'est au point qu'il n'y a pas de DESS de psychopathologie à Clermont, cas unique selon Jean-François Cottes.

Bien cordialement.

Jean-Robert Rabanel

PJ : saisie sur ordinateur de votre lettre au doyen de la faculté des Lettres de Clermont, en date du 30 mars 1992

DEPARTEMENT DE UNIVERSITE DE PARIS VIII

PSYCHANALYSE

PARIS, LE 30 mars 1992

LE DIRECTEUR

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A Monsieur le Doyen de la Faculté des Lettres de Clermont-Ferrand


Monsieur le Doyen et cher collègue,

Je me permets de vous écrire au sujet d’une « Section clinique « à Clermont-Ferrand, qui se recommande du Département que je dirige à l’Université de Paris VIII.

Le Dr Jean-Robert Rabanel est connu et apprécié depuis des années de moi-même et de la plupart des membres de l’équipe doctorale « Psychanalyse et champ freudien » que j’anime au Département. En particulier, le Dr Rabanel a été invité à collaborer à la « Section clinique » de Paris, que nous avons créée dans le cadre du service de formation permanente de l’Université.

De nombreux psychanalystes ont voulu à leur tour créer de telles « Sections cliniques » à l’étranger. C’est ainsi que j’ai accepté de donner les auspices du Département à des « Sections » qui se sont ouvertes à Bruxelles, Madrid, Rome, et Barcelone. Ces établissements sont gérés de façon autonome par leurs responsables locaux, en général à travers des associations sans but lucratif. Par contre, les programmes, les contenus et les méthodes d’enseignement sont concertés avec nous.

Une « Section clinique » s’est ouverte l’an dernier à Bordeaux, avec plein succès. Le Dr Rabanel a voulu en créer une à Clermont, et je lui ai donné mon appui.

S’il était possible à l’Université de Clermont-Ferrand de mettre des locaux à la disposition de ce projet, je souhaiterais vivement qu’elle le fasse. A mon sens, un véritable intérêt public s’attache en effet à la divulgation d’un enseignement méthodique et rationnel de la psychanalyse : le désir de « réaliser sa personnalité » permet des exploitations éhontées ; on ne peut supprimer ce désir, que nourrit le « désenchantement » moderne ; mais on peut l’orienter vers une discipline de vérité, qui n’est pas incompatible avec une perspective scientifique, et qui a sa place dans l’Université : la discipline analytique.

Multiplier des « Départements universitaires de psychanalyse » serait souhaitable ; à défaut, l’Université, en aidant les « Sections cliniques », peut jouer un rôle salubre.

Veuillez agréer, Monsieur le Doyen et cher collègue, les assurances de ma haute considération,

Jacques-Alain Miller

dimanche 2 décembre 2007

Communiqué 9 & 10

“VITE ET BIEN”

lna 8 : se réinventer

mi décembre

colloque déprime dépression

1er et 2 février au ministère de la santé

grand meeting pour que vive la psychanalyse

9 et 10 février à la mutualité

Communiqué n°9

Chers collègues, Sollers sera comme BHL au Meeting de la Mutualité, il en a assuré Agnès Aflalo samedi matin sur le marché d’A. à Paris. Le Forum qui vient de s’achever laissera un bon souvenir à ceux qui ont pu y assister ; il a duré 2 heures de plus que prévu (jusqu’à 20h.15) ; tout le monde a pu parler ; les représentants des psychothérapeutes relationnels étaient partis avant leur tour de parole, tardif il est vrai. Le Colloque “Déprime Dépression” de janvier se tiendra dans l’amphithéâtre Pierre-Laroque du Ministère de la Santé, qui ne contient que 250 places ; dans ces conditions, on n’y assistera que sur invitation, et la plupart d’entre vous n’y aura pas accès. La déception que vous pouvez en ressentir doit être tempérée par deux considérations : 1) les Actes en seront publiés sous forme de livre (Seuil, collection “Le Champ freudien”) ; 2) la salle de la Mutualité réservée pour le Meeting des 9 et 10 février peut contenir jusqu’à 1 000 personnes. Je vous tiendrai au courant au fur et à mesure de la préparation de ces 2 événements, et de la prochaine sortie de LNA. Je signale à votre attention la très remarquable interview de Catherine Clément sur Lévi-Strauss, parue hier dans Le Journal du Dimanche, qui publiait également l’indispensable “Journal” de Sollers ; un écho du même JDM indiquait que le dernier livre de BHL se vendrait moins bien que les autres : ce serait dommage, je dirai pourquoi dans le prochain LNA. Je suis dans Elle paru aujourd’hui, page 44, sur la dépression : c’est mon hebdo favori. Bien à vous, Jacques-Alain Miller, le 26 novembre 2007

Communiqué n°10

Chers collègues, l’organisation du Colloque a été calée vendredi matin le 23 novembre, lors d’une réunion ad hoc au Ministère de la Santé, convoquée par le directeur du cabinet, présent avec 3 membres de son cabinet et une responsable de la DGS. Néanmoins, la conseillère m’a appelé cet après-midi, pour me demander de décaler légèrement le Colloque. Après consultation, nous avons arrêté la date, définitive je l’espère, des 1er et 2 février. Je vous communiquerai prochainement le programme. Bien à vous, Jacques-Alain Miller, le 26 novembre 2007

La dépression, une maladie du genre humain (dans "ELLE")


« Tout le monde passe par des états d’humeur dépressifs »

Jacques-Alain Miller, psychanalyste et directeur de la revue « Le Nouvel Ane ».

« “Vous avez des hauts et des bas ? Alors, vous êtes bipolaire. C’est une maladie, vous en avez pour la vie, ce n’est pas grave, c’est comme le mal de dos, ça se soigne, il y a des pilules juste pour ça.” Voilà ce qu’on entend de plus en plus souvent chez son médecin. A la radio, à la télé, dans un guide qui sera tiré à 1 million d’exemplaires, une propagande massive déferle. Les campagnes anti-dépression, c’est un danger public. Le devoir des psychanalystes, c’est d’alerter l’Etat, les médias et tout un chacun. Dans le monde entier, une partie de la bureaucratie sanitaire a entrepris de médicaliser la tristesse, et de faire vendre à tout-va les antidépresseurs, des médicaments parfois utiles, mais d’usage délicat, que seuls des spécialistes devraient pouvoir prescrire. Euphorie obligatoire. Les pilules du bonheur ! Comme dans les romans de science-fiction. Un coup de pompe, et hop, on en prend pour la vie. On a pourtant démontré scientifiquement – mais oui ! – qu’avoir des moments de tristesse est parfaitement normal. 95 % des gens connaissent chaque année une moyenne de six baisses de l’humeur ou de l’estime de soi. Les 5 % restants ont bien de la chance. Mais sont-ils normaux ?

Les états d’humeur dépressifs existent chez tout le monde. Si on pose là-dessus un diagnostic clinique de dépression, autant dire que la dépression est la maladie du genre humain. C’est bien possible, mais alors, comment en guérir sans faire disparaître l’homme, et la femme par-dessus le marché ? Certains rêvent d’ailleurs de nous ôter toute aspérité, que la biotechnologie permettra demain de nous débarrasser de la sexualité, de la dépression... Tous unisexe, un sourire figé sur le visage. Et, surtout, qu’on ne se parle plus, ça ne fait que des malentendus. Les hauts fonctionnaires enfiévrés par la chasse mondiale à la dépression ne savent pas ce qu’ils font. Leur discours cherche à s’insinuer au tréfonds de chacun, et à recouvrir de sa bave nos émotions les plus intimes. Non, pas ça ! C’est l’horreur. En plus, ils haïssent la psychanalyse, c’est logique : ils rêvent de nous éradiquer en même temps que la dépression. Eh bien, on va voir ce qu’on va voir ! »

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Vous trouverez cet article sur le site de elle en cliquant ici

Les génériques en question

Les génériques en question (2)

« L'Etat va baisser les prix des médicaments génériques »
Les Echos indiquent en effet qu’« un accord de principe a été trouvé avec les pharmaciens pour régulariser leurs marges sur les médicaments génériques, tout en les réduisant ».
Le journal observe que « jusqu'à présent, les officines percevaient des revenus confortables sur les médicaments génériques : des remises légales plafonnées à 10,74 %, des marges arrière des fabricants dans la limite de 15 % et tout ou partie des marges correspondant à celles des grossistes (10,3 %), les génériques étant souvent vendus directement aux pharmaciens par les industriels ».
« Mais deux événements ont changé la donne. D'abord, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes a considéré que cette marge des grossistes devait désormais être comptabilisée dans le plafond de 15 %. Un plafond qui, lui-même, va être supprimé par le projet de loi Chatel sur la consommation, approuvé la semaine dernière par l'Assemblée nationale »,
poursuit le quotidien.
Les Echos notent que selon la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France, « l'accord entérine la suppression des marges arrière, mais relève la remise légale (à 17 %) et maintient la possibilité d'intégrer tout ou partie des marges des grossistes ».
« En clair, la rémunération des pharmaciens sur les génériques va être réduite et beaucoup plus administrée que par le passé. […] Et le gouvernement va en profiter pour diminuer de façon ciblée les prix des génériques »,
continue le journal.
Les Echos relèvent que « les économies pour l'assurance-maladie et les complémentaires santé, liées aux baisses de prix, ne sont pas négligeables : elles devraient être proches de 150 millions d'euros ».

« Schering-Plough sanctionné pour avoir bloqué un générique rival » Les Echos, La Tribune
Les Echos indiquent en effet que « le Conseil de la concurrence estime que le laboratoire américain a entravé la progression de la version générique concurrente de son Subutex, un substitut à l'héroïne prescrit aux toxicomanes ».
Le journal précise que le Conseil de la concurrence « donne ainsi raison à l’australien Arrow Génériques, qui avait saisi l’autorité administrative ».
Le quotidien relève que le Conseil « constate «un taux de pénétration anormalement faible du générique d’Arrow» ».
Les Echos expliquent notamment que « l’affaire démarre fin 2005. […] Pour limiter la perte de revenus prévisible avec l’arrivée de concurrents génériques, la firme [américaine] sort l’artillerie lourde. Elle propose de nombreux avantages aux pharmaciens pour les inciter à constituer des stocks ».
« Parallèlement, Schering-Plough met en place une campagne de «dénigrement du générique, avant même sa commercialisation, auprès des pharmaciens». Le laboratoire fait circuler des informations selon lesquelles le générique est «inefficace», voire dangereux », poursuit le journal.
Les Echos notent qu’« en attendant de se prononcer sur le fond, l’autorité a enjoint au laboratoire américain de publier dans la presse un texte rappelant que le Subutex et ses génériques sont équivalents.

« Novartis entraîné à son tour dans la crise du secteur pharmaceutique » Les Echos, La Tribune, Le Figaro économie, Le Monde
Les Echos notent en effet que « le laboratoire suisse supprime 2 500 postes pour économiser 1,6 milliard de dollars par an ».
Le journal explique que le groupe « traverse un trou d'air plus violent que prévu aux Etats-Unis, où la concurrence des génériques s'ajoute à la méfiance des autorités sanitaires vis-à-vis des nouveaux médicaments ».
Le quotidien relève que « les détails du plan ne sont pas encore connus », mais cite Eric Barraud de Lagerie, délégué CFDT de Novartis, qui indique que « la France sera moins touchée que d’autres pays comme la Suisse, l’Autriche, le Royaume-Uni et l’Allemagne ».
Les Echos observent que « les grands laboratoires voient leur croissance ralentir », et notent que l’industrie pharmaceutique est « contrainte de revoir son modèle économique ».
La Tribune relève également qu’« en panne de modèle, les labos intensifient la chasse aux coûts ».
Le journal observe ainsi qu’« après Pfizer, AstraZeneca, GlaxoSmithKline, Bristol-Myers Squibb et Abbott, Novartis dévoile à son tour un programme d'économies prévoyant la suppression de 2 500 postes ».
Le quotidien se penche en outre sur « la tentation d'un modèle sans usines », notant que « la course en avant vers les biotechs peut être compensée par l'externalisation de la production ».
Le Figaro économie constate aussi que « les laboratoires pharmaceutiques réduisent la voilure », indiquant que « Novartis taille dans ses effectifs pour redécoller ».

« Bruxelles veut relancer la recherche médicale » La Tribune

La Tribune relève en effet que « le Parlement européen a donné son feu vert hier à l'initiative sur les médicaments innovants dans une sorte de partenariat public-privé ».
« Deux milliards d'euros y seront consacrés », précise le journal.
Le quotidien explique que cette initiative « va amener les groupes pharmaceutiques à coopérer de manière concertée avec de petits centres cliniques, des PME et des laboratoires universitaires ».

Nous souhaitons reprendre le problème des génériques avec quelques informations acquises depuis, notamment sur la législation professionnelle de l'industrie du médicament, suite à la considération de la biodisponibilité des principes actifs dans le médicament, qui fait l'articulation avec son effet plus ou moins important.

Nous avons appris entre temps, comme le rapporte la première des brèves, que les pharmaciens avaient, sur la vente des génériques, une marge qui était très confortable, bien au-dessus de la marge sur les médicaments princeps et que de plus ils étaient très sollicités par les laboratoires pour augmenter encore leur marge en achetant de gros stocks.

Nous sommes heureuse de voir que le gouvernement commence à s'intéresser de plus près aux génériques, mais nous ne comprenons pas pourquoi il baisse le prix des génériques alors qu'il ne cherche pas à réguler le prix des médicaments eux-mêmes quand ils sont sortis de leur période de protection. Pourquoi en passer pas les dangers des génériques que nous signalions dans notre précédente intervention? D'autant que la concurrence semble féroce même pour les génériques si on en croit la deuxième et la troisième brèves. Pourquoi ne pas réguler directement le prix des médicaments, pourquoi ne pas les sortir du marché économique standard pour protéger la santé des français? À charge bien sûr en échange pour le gouvernement de financer la recherche médicale pour une grande part et d'aider les laboratoires par des avantages fiscaux ou autres à financer leur part. Est-ce que la dernière brève envisage au plan européen une amélioration des conditions de la recherche de ce genre?

Nous nous sommes donc intéressée à la définition légale des génériques car le problème de la légère variation des effets secondaires que nous avions constatée dans nos consultations nous interpellait. Ce qui fait varier les effets alors même que la quantité de produit actif utilisée est identique, c'est la biodisponibilité, à savoir la plus ou moins grande facilité pour le produit actif d'être réellement actif car disponible, c'est-à-dire séparé de son support et libéré sous une forme elle-même active. C'est donc à ce niveau que les variations rencontrées peuvent s'expliquer mais alors la définition légale du générique n'est pas suivie ou a une "tolérance" de précision responsable de ce que nous observons en clinique.

En réalité la définition est déjà complexe et floue par les extensions qu'on lui donne. Voilà la définition légale dans la mise à jour n0 1 de La législation professionnelle de l'industrie du médicament de janvier-février 2007 (Livre 1er, titre II, chapitre I sur Les dipositions générales) :

"On entend par:

spécialité générique d'une spécialité de référence, celle qui a la même composition qualitative et quantitative en principes actifs, la même forme pharmaceutique et dont la bioéquivalence avec la spécialité de référence est démontrée par des études de biodisponibilité appropriées. (...) Les différentes formes pharmaceutiques orales à libération immédiate sont considérées comme une seule forme pharmaceutique. De même, les différents sels, esters, éthers, isomères, mélanges d'isomères, complexes ou dérivés d'un principe actif sont regardés comme ayant la même composition qualitative en principe actif, sauf s'ils présentent des propriétés sensiblement différentes au regard de la sécurité ou de l'efficacité. Dans ce cas, des informations supplémentaires fournissant la preuve de la sécurité et de l'efficacité des différents sels, esters ou dérivés d'une substance active autorisée doivent être données par le demandeur de l'autorisation sur le marché;

(...) groupe générique, le regroupement d'une spécialité de référence et des spécialités qui en sont génériques. (...) En l'absence de spécialité de référence, un groupe générique peut être constitué de spécialités ayant la même composition qualitative et quantitative en principes actifs, la même forme pharmaceutique et dont les caractéristiques en termes de sécurité et d'efficacité sont équivalentes;"

C'est donc dans ce vague et dans ces assimilations que se glisse la différence des effets observés. Chacun croît pourtant que le générique est la copie conforme du produit princeps!

Enfin, laissons de côté le danger potentiel des génériques que nous avons mis en évidence la dernière fois, et attachons-nous à une forme d'éthique. Pour un laboratoire qui a trouvé une molécule bienfaisante et qui en est fier, quand le temps de protection est fini, la seule manière de garder sa place dans la concurrence est de faire lui-aussi un générique de son propre produit! N'est-ce pas une façon de renier ce qu'on a fait ou de faire passer l'intérêt financier avant la reconnaissance de l'efficacité et du bienfait du médicament?

Mais peut-être toutes ces considérations n'ont-elles cours que dans un monde idéal!

Les génériques en question (rappel du premier commentaire)

« Les industriels font des propositions pour élargir le marché des génériques »La Tribune, Les Échos
Les Échos notent dans un article que « le marché des médicaments génériques continue à progresser rapidement en France, mais les industriels veulent s’assurer qu’il croîtra au même rythme à l’avenir ».
Le journal observe ainsi qu’« au cours des 12 derniers mois, le marché a bondi de 21 %, de 6 à 7 fois plus vite que le marché pharmaceutique dans son ensemble ».
Le quotidien remarque néanmoins : « Malgré cette progression, les génériques ne représentent que 9 % des ventes de médicaments en France. Et la hausse risque de ralentir parce que la substitution par les pharmaciens, déjà très élevée, ne pourra pas augmenter beaucoup plus».
Les Échos relèvent que « les fabricants de génériques font donc des propositions », indiquant que le Gemme, qui défend leurs intérêts, « propose d’élargir le répertoire de produits qui peuvent être copiés ».
« Le Gemme veut aussi lutter contre la prescription hors répertoire », poursuit le journal, qui explique que « lorsqu’un médicament perd la protection de son brevet, les médecins ont tendance à moins le prescrire, notamment parce que la molécule n’est plus promue par les visiteurs médicaux ».
Les médecins « reportent leurs prescriptions sur d’autres produits de la même classe thérapeutique, toujours protégés par des brevets », continue le quotidien.
Les Échos indiquent que « le Gemme propose la création d’un indice qui permettrait de mesurer le niveau de ces prescriptions hors répertoire dans chaque région ou département, voire pour chaque médecin. [.. ] Reste à faire accepter cette mesure par les médecins prescripteurs, ce qui est loin d’être évident ».
La Tribune remarque de son côté que « les génériqueurs jouent les vertueux » et « proposent des mesures de nature à faire économiser 300 millions d’euros à la sécu d’ici à 2010 ». (Étude du Gemme disponible sur le site des Échos)

Voilà bien révélé le but réel des génériques ou le détournement habile de ce but par les laboratoires sachant profiter des occasions offertes! Le but était de rendre moins chères certaines molécules pour diminuer les frais médicamenteux donc c'était une "régulation détournée" du prix des médicaments.

Détournée, peu importe encore qu'à l'heure de la transparence il est sûrement mieux d'avoir le courage et la fierté de dire que la France a choisi de mettre en quelque sorte la santé de ses habitants, grâce notamment à l'accès facile aux médicaments, hors du marché économique, et de soutenir cet engagement.

Mais tournée vers le danger, ça c'est grave. D'abord pour les personnes âgées qui sont les principales consommatrices de médicaments et qui ne s'y retrouvent plus dans leurs traitements. Danger car la couleur et la forme des comprimés est un repère essentiel pour ces personnes et que prendre par erreur, erreur due à une ressemblance du médicament qu'on leur a changé sans même s'assurer qu'elles ont compris, en disant tout simplement "je vous ai mis le générique!" ou sans même le leur dire parfois, trois comprimés d'antidiabétique oral au lieu d'un (exemple rapporté par une de mes patientes infirmière lors de sa dernière tournée de visites), cela peut conduire à un coma hypoglycémique, fatal ? est-ce vraiment par ce biais qu'on cherche l'économie?

Danger parce que je défie les médecins de connaître le nom des différents génériques qui existent ne serait-ce que dans leur spécialité, c'est flagrant avec les pilules contraceptives, jusqu'à dix génériques soit dix noms différents pour ce qui est censé être le même produit actif et qui donc ne savent plus ce que leurs patients prennent, imaginons ce qu'il en est des patients eux-mêmes à l'heure de l'automédication prônée!

Danger car les excipients peuvent être différents et devant la montée des cas d'allergies et de leur gravité, multiplier les risques en ne connaissant pas les compositions des substituants, c'est augmenter le danger pour raison économique!

Enfin, je pose la question de savoir si les dosages sont aussi bien respectés dans les génériques que dans les produits princeps car parfois des métrorragies (saignements en dehors des règles) qui n'existaient pas avec le premier produit montrent que le dosage d'oestrogènes du générique est peut-être légèrement en dessous et dans d'autres cas tout aussi fréquents, les mastodynies (tension et douleur des seins) montrent que le dosage est légèrement plus fort. Peut-on respecter les contraintes de la fabrication aussi rigoureusement avec un produit qui revient moins cher qu'avec un produit qui revient plus cher et si oui, pourquoi, une fois le temps du brevet passé, ne fixe-ton pas un prix maximum de la spécialité, ce qui éviterait de donner le rôle de régulation des prix aux génériques avec les lourds inconvénients que nous venons de voir et montrerait le soutien et la volonté de laisser le médicament "hors cours du marché"?

Marie-Elisabeth SANSELME-CARDENAS

Pour info, mais à reprendre en profondeur

« Délinquants sexuels : l’hôpital pilote » L'Express numéro 2945

L'Express publie un reportage réalisé à l’institut Philippe-Pinel, au Québec, « un centre spécialisé [qui] soigne des violeurs et des pédophiles en cours de détention ».
« Groupes de parole, recours à la réalité virtuelle… Les thérapeutes y testent des méthodes dont pourrait s’inspirer le futur dispositif français », observe l’hebdomadaire.
Le magazine remarque d’ailleurs que « les psychiatres français chargés de proposer un suivi pour ce type de délinquants comptent s’inspirer » de cet établissement psychiatrique sécuritaire, qui n’est « plus vraiment l’hôpital, ni vraiment la prison ».
L'Express explique notamment que « loin des partis pris idéologiques, les spécialistes de l’institut Pinel préfèrent combiner des méthodes moins radicales [que la castration chimique ou l’enfermement à vie] : la thérapie comportementale, la psychothérapie, les médicaments agissant sur la libido, les groupes de parole et même, comme à l’école, des… cours d’éducation sexuelle ».
Le magazine relève qu’avec un tel suivi, « le taux de récidive dans un délai de 5 ans s’établit à 12 %, contre 17 % en l’absence de soin ».
L'Express ajoute que « l’équipe doit batailler pour maintenir le financement de son programme. Le coût moyen d’un patient s’élève en effet à 120 000 euros par an, contre 55 000 euros pour le détenu d’un pénitencier fédéral ».

L'enfant hyperactif

-- L'ENFANT HYPERACTIF --

IMPORTANT dans l'actualité entre l'Espagne et l'Europe, après les soins des laboratoires de la dépression, d'autres laboratoires seront à soigner.

La pédagogie et la psychologie infantiles ont fait de grands progrès ces dernières années. Les enfants aujourd'hui ne sont plus trop sages ou trop polissons, ils sont dépressifs ou hyperactifs.

Les instituteurs aujourd'hui n'ont plus images et bons points à distribuer ou petites récrés de défoulement à organiser et histoires à écouter en silence, mais des rapports de dépression ou d'hyperactivité à remplir et à transmettre aux autorités.

Les parents n'ont plus des câlins, des récompenses ou des fessées à donner ou des séances de cinéma et des promenades dans la nature ou au parc pour se dépenser à proposer, mais des comprimés de P... ou de R... à distribuer.

La vie moderne se simplifie, il y a un comprimé pour chaque problème, un remède pour chaque situation difficile. Comment ont pu faire nos parents et grands parents qui n'avaient pas la chance de ces avancées qui permettent aux parents, rassurés par les progrès du dépistage ultra précoce et de la pharmacopée adaptée, de vaquer à leurs occupations, l'esprit scientifiquement tranquillisé qu'ils n'auront pas fait courir à leurs enfants sans l'aide de la chimie adjuvante moderne les risques de la vie, de s'endurcir, de se former, et de devenir adultes et responsables et peut-être avant l'heure?

Prochaine étape, remplacer la chimie adjuvante, celle qui aide les parents, les instituteurs et les éducateurs à faire face aux enfants, par la chimie substitutive qui remplacera ces mêmes personnes et les libèrera, laissant les enfants traités dès le berceau s'épanouir par eux-mêmes sans le poids des adultes et le bruit de leurs mots!

Hyperactivité : la progression du nombre d’enfants traités « va encore s’accélérer »
L'Express numéro 2942

L'Express note sur quelques lignes que « dans tous les pays occidentaux, les enfants et les adolescents sont de plus en plus nombreux à prendre des médicaments pour soigner le trouble d’hyperactivité avec déficit de l’attention ».
Le magazine relève que « cette progression va encore s’accélérer, prédit un chercheur de l’université de Heidelberg (Allemagne) ».
L’hebdomadaire observe que « prenant en exemple la Grande-Bretagne et son propre pays, [le chercheur] table sur des dépenses multipliées au moins par 6 en l’espace de 10 ans ».
L'Express explique que « la projection repose sur l’augmentation du nombre d’individus diagnostiqués, une certaine banalisation de traitements actuellement controversés et l’arrivée de nouvelles molécules plus coûteuses ».
Le magazine note en effet que « les parents prêtent de plus en plus attention à cette pathologie, […] car elle se traduit par des difficultés scolaires ».

INFO

Il est sûr que si le piment "arrache" dans le corps comme il "arrache" sur la langue, le patient n'a plus l'esprit à sa précédente douleur! Mais je suis peut-être mauvaise langue.

« Contre la douleur, le piment c’est épatant »
Courrier International numéro 890 Courrier International publie un article de The Independent, qui explique qu’« une substance contenue dans les piments a été utilisée pour créer un médicament antidouleur qui ne présente pas les effets secondaires habituels des analgésiques, comme la perte de conscience et la paralysie ».
Le quotidien britannique indique que « la nouvelle molécule cible uniquement les nerfs impliqués dans l’envoi de signaux douloureux au cerveau, apportant ainsi un soulagement bien plus efficace et plus sûr que les anesthésiques existants ».
The Independent
note que « le nouvel antalgique serait bénéfique aux personnes présentant un état dit de douleur pathologique ou souffrant de démangeaisons chroniques ».
Le journal cite Clifford Woolf, du Massachusetts General Hospital à Boston, (Etats-Unis), qui déclare notamment qu’« à terme, [cette nouvelle stratégie] révolutionnera l’analgésie chirurgicale et postchirurgicale, en permettant aux patients de demeurer vigilants sans connaître ni douleur ni paralysie ».

Raison de plus...

Les fumeurs cicatrisent plus mal »
La Tribune
La Tribune note sous sa rubrique « bien-être » que « plusieurs études scientifiques ont clairement établi que les fumeurs cicatrisaient moins bien et présentaient davantage de complications septiques cutanées au décours d’une intervention chirurgicale que les non-fumeurs ».
Le journal relève que « cela s’explique par les effets de la fumée de tabac sur les micro-vaisseaux qui irriguent les différentes couches de la peau ».
Le quotidien rend ainsi compte d’une étude qui a porté sur « des patients subissant une intervention chirurgicale lourde, une ouverture de la cage thoracique, pour cancer du poumon ».
La Tribune remarque que « ce sont les ex-fumeurs, sevrés depuis plus de 2 mois, qui présentaient les taux les plus faibles de complications, respiratoires ou infectieuses ».
« Ceux qui fumaient encore juste avant l’intervention ou avaient arrêté de fumer depuis moins de 2 mois avaient des taux élevés de complications »
, poursuit le journal.

Marie-Elisabeth SANSELME-CARDENAS

"Le plaisir féminin, sur ordonnance", mesurable et chiffrable

"Le plaisir féminin, sur ordonnance", mesurable et chiffrable

Brève de la revue de presse médiscoop à partir du journal Le Point numéro 1835

Le Point rappelle que « des molécules stimulant le désir féminin seront bientôt sur le marché ».
Le magazine « lève le voile sur ces futurs médicaments et sur la façon dont ils sont testés ».
Le Point relève ainsi que « parité oblige, les industriels promettent aujourd’hui de libérer les femmes de leurs frustrations sexuelles. […] Conformément aux lois du marketing, le premier traitement sur le marché a toutes les chances de remporter le jackpot ».
L’hebdomadaire indique qu’« à ce jeu, Boehringer Ingelheim aborde la dernière ligne droite en tête. Pas moins de 5 000 femmes ont été enrôlées dans des tests destinés à mesurer l’efficacité de la Flibanserine sur la libido féminine ».
Le Point note ainsi que ce traitement « agit sur une hormone cérébrale, la sérotonine, supposée être impliquée dans les mécanismes du désir », et précise que le laboratoire allemand « espère un lancement au début de 2009 ».
« Mais le délai d’action de la molécule – de 6 à 8 semaines – pourrait décourager les utilisatrices, qui risquent de préférer le PT-141, un aphrodisiaque sous forme de spray nasal à humer lors des préliminaires, […] développé par la firme américaine Palatin Technologies »,
continue le magazine.
Le Point observe cependant que « les effets secondaires restent pour l’instant la grande inconnue de ces molécules », remarquant que « l’évaluation de ce type de molécules se heurte à un obstacle de taille : la complexité de la sexualité féminine, bien différente de la mécanique des hommes et rarement déconnectée de la dimension émotionnelle ».
Le magazine s’interroge : « Quelles sont les chances de succès de ces nouvelles panacées ? ».
« La dictature de la jouissance qui caractérise notre époque semble leur ouvrir une autoroute »,
observe Le Point.
L’hebdomadaire constate en outre que « les industriels s’avancent avec une arme massue, un concept médical choc qui a toutes les chances de devenir la nouvelle norme, un standard, celui de «dysfonctionnement sexuel féminin» ».

Les commentaires d'une gynécologue de plus en plus naïve qui veut le meilleur des sexes dans le meilleur des mondes.

Le désir féminin , c'est quoi, ça? Ah, le marché! Mais libérer les femmes de leurs frustrations sexuelles, n'y a-t-il pas une contradiction dans ces termes, quelqu'un d'autre qu'elle-même peut-il libérer une personne de frustrations, d'autant plus de frustrations sexuelles, donc de quelque chose qui ne dépend que du sujet lui-même par définition, du sujet féminin, d'autant plus? Poursuivons, car c'est pour le mieux. Conformément aux lois du marketing, le premier traitement sur le marché a toutes les chances de remporter le jackpot, voilà une explication, les lois du marketing, il faudra relire le Serment d'Hippocrate et le Code de Déontologie, car ces termes et ces buts n'y figurent pas dans le souvenir que j'en ai. Faudrait-il faire la Fac de Sciences Éco avant de s'inscrire en médecine? Quel progrès! C'est vrai que scientifique pour scientifique, au lieu de laisser à la médecine sa nature peu sérieuse, d'art, moitié scientifique, moitié humaniste, faisons-la scientifique et économique et on pourra alors tout mettre en équations, en statistiques, et tout mesurer. Le concours en médecine de 1ère année aura encore l'air plus intelligent et plus sérieux, et on pourra même juger et noter les étudiants au millième de point, ah le calcul infinitésimal, en médecine, c'est beau! Les femmes enrôlées quelle chance, elles seront les premières mais j'espère qu'elles n'ont pas été enrôlées avec les mêmes méthodes que celles que l'armée utilisait ! dans des tests destinés à mesurer et oui, la libido cela se mesure, vous ne le saviez pas? Mais si, bien sûr, ce ne sont que les experts qui savent le faire. Au fait qu'est-ce que c'est l'efficacité sur la libido? On passe aux mécanismes du désir, la femme machine, avec tous ses rouages, comme dans Descartes, comme les fontaines de Versailles, comme les automates, mais le désir, c'est où ça, dans une machine? D'habitude désir, c'est bien quand on veut acheter quelque chose? Mais le délai d’action de la molécule – bof, avec des préliminaires un peu longs, ça peut tenir! de 6 à 8 semaines – pourrait décourager. Ça, jamais si les magazines disent que ça marche, et puis il y a le choix, un aphrodisiaque sous forme de spray nasal à humer lors des préliminaires, c'est bien, dans le contexte actuel de société cela pourrait être tentant, au moins on reviendrait au côté animal basique. C'est de plus prédestiné, car […] développé par la firme américaine Palatin Technologies c'est vrai que l'élégance de la méthode est plutôt romaine que grecque! Le mot clé, évaluation, qui allait manquer se retrouve peu avant la fin pour authentifier le sérieux des expérimentations scientifiques. Mais y aurait-il un nuage dans ce ciel bleu? Voilà qu'on parle de la complexité de la sexualité féminine, la femme ne serait pas "une", elle serait "pas-toute"? Qu'à cela ne tienne, on arrivera bien à unifier tout cela, peut-être avec une goutte de plus de sérotonine et trois cc de moins de GABA ou de mélatonine ? De même pour la dimension émotionnelle . L'AFSSAPS (agence du médicament) et la HAS (Haute autorité de santé) pourront heureusement de plein droit décider que la femme soit non seulement l'égale de l'homme, mais tout de même soyons justes, on est au 21ème siècle, que la femme soit pareille à l'homme! Qu'en pense la population? Faisons un sondage. Tiens, on parle de panacées? Il y en avait déjà et on ne nous le disait pas? La dictature de la jouissance qui caractérise notre époque semble leur ouvrir une autoroute et oui, autoroute à péages concédée aux sociétés privées, les laboratoires, qui bénéficient de la fructification, ce qui leur vaut d'être chargés de son entretien !!! C'est pour ainsi dire d'utilité publique! La réussite est totale, on a même trouvé un nom commun car je ne suis pas sûre que quelqu'un aimerait y attacher son nom propre, qui fait bien maladie, syndrome, dysfonctionnement sexuel féminin. En effet, si on obéit à la règle essentielle de la médecine actuelle, nous l'avons vu, de déontologie économico développementale qui s'énonce : "quand on a un médicament on n'a fait que la moitié du travail de recherche, ensuite il faut trouver la maladie qui va avec", et des fois c'est le plus dur car il y a encore une certaine résistance auprès de certains médecins, pour les pharmaciens, ça passe mieux, alors il fallait la maladie qui aille avec, sinon on aurait eu un "médicament orphelin".

S'il n'y a pas sept morts sur ordonnance, on assiste à une mort certaine, celle du sujet du désir qui est remplacé par la machine à désirer!
Toute ressemblance avec des administrations, des industries ou des situations réelles n'aurait rien d'une coïncidence!

DR Marie-Élisabeth Sanselme-Cardenas

Grossesse subséquente - Gélule santé - Hôpitaux de proximité - Plan radiothérapie

À la demande du Docteur Sophie Bialek qui m'en a soufflé l'idée, je vous présente la rubrique "commentaires des brèves de médiscoop" que vous avez pu voir sur le site du forum depuis deux semaines. Médiscoop est une revue de presse professionnelle envoyée à plus de 88000 abonnés. Ces brèves balayent l'actualité essentiellement dans les domaines médical, psychologique, éducatif, social et de la recherche scientifique.
J'en commente avec honnêteté, sous un regard critique autant que je le peux mais sans cynisme, et avec autant que je le pourrai une bonne assise de mes informations, les brèves que je sélectionne en fonction d'un intérêt plus immédiat avec nos préoccupations ou pour leur caractère d'intérêt général.

Dorénavant, et dans la plupart des cas, toujours sur les conseils astucieux de notre collègue, la brève entre guillemets et en grande partie en italique, précèdera le commentaire qui sera en gras.

J'espère vous donner des informations utiles et capables de solliciter des discussions et débats pleins d'intérêt.

Docteur Marie-Élisabeth SANSELME-CARDENAS

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« Une grossesse interrompue peut avoir des répercussions sur le prochain enfant »
Le Monde

C’est ce que déclare Stéphane Clerget, psychiatre et pédopsychiatre, auteur de « Quel âge aurait-il aujourd'hui ? » (Fayard), interrogé par Le Monde.
Le quotidien indique ainsi que « les femmes qui perdent un enfant avant terme peuvent en concevoir une grande culpabilité et le vivre comme un échec personnel ».
Stéphane Clerget observe notamment : « Les médecins ont tendance à évacuer le sujet en expliquant à leurs patientes que "c'est la sélection naturelle", que "c'est mieux comme ça", qu'"il faut vite refaire" un bébé ».
« Aujourd'hui, dans une société où l'on maîtrise la procréation, les femmes qui subissent ces pertes peuvent en éprouver de la honte, le vivre comme un échec personnel ou en concevoir beaucoup de culpabilité en pensant qu'elles ont été trop actives, qu'elles n'ont pas pris toutes les précautions »,
poursuit le psychiatre.
Stéphane Clerget remarque qu’« un deuil non fait peut être inoculé à son enfant. Plus ils sont jeunes, plus les enfants sont réceptifs à la douleur de leur mère. Ils expriment alors de la tristesse, des troubles du sommeil, ou encore de l'irritabilité, de l'agitation, de l'hyperactivité... ».
Le psychiatre estime qu’« il faut légitimer la douleur morale liée à la perte du foetus. […] Dans le cas de fausses couches précoces, il faut aider la mère à se détacher de son enfant perdu en lui proposant systématiquement une consultation psychologique ».

Le lieu alpha qu'est en devenir la Maternité de l'Hôtel Dieu de Clermont-Ferrand avec la présentation clinique et le retour que constituent la discussion et le compte rendu, nous ont donné l'occasion de voir à quel point la fausse couche ou l'accouchement très prématuré pouvaient constituer le premier traumatisme qui, au cours d'une grossesse suivante est réactivé par : une "parole malheureuse", l'annonce d'une difficulté, la manifestation d'une crainte par l'équipe soignante ou quelque parole anodine dont l'interprétation par le sujet fait le reste.

L'an dernier, nous avons vu la courbe de la croissance foetale se casser devant le soupçon d'un problème annoncé, de surcroît de manière fort peu habile, à une des dames présentées, sans aucune explication organique ou autre que cette annonce rappelant la première grossesse et son issue fatale.

Nous avons aussi vu l'obsession de la vérification, la nécessité de se rassurer sans cesse sur la vitalité du foetus, par la palpation du ventre et le comptage des mouvements, l'angoisse se faisant de plus en plus grande et le Surmoi , exigeant de plus en plus pour ne plus même parvenir à la calmer.

Il est vrai, que plus la fausse couche est précoce moins l'idée d'un deuil à faire s'impose de manière évidente tout comme la nécessité d'un accompagnement pour aider à le faire. Alors, oui, là est le point où l'équipe soignante peut agir, en essayant ainsi de désamorcer le deuxième temps.

Mais là où la singularité reprend le dessus, c'est que cela ne suffit pas et que de plus, il n'y a aucune proportionnalité entre le symptôme et sa cause et que l'interprétation de toute parole médicale par la future mère amène l'inconscient, comme toujours, à se manifester là où on l'attend le moins et sous une forme et une intensité très variables.

Alors, l'application du discours analytique aura toujours sa raison d'être devant tout signe clinique inexpliqué par la science, ou dont l'explication paraît insuffisante. Lui faire une place, permettra de mettre en évidence la cause de l'inconscient.

« Les promesses des gélules "santé" » Le Monde


Le Monde consacre un article aux « promesses des gélules "santé" ».
Le quotidien constate que « la gamme de ces produits - qui se situent à la frontière de l'alimentation et du médicament - ne cesse de se développer », observant que ceux-ci « surfent sur le culte de l'apparence, la course à l'éternelle jeunesse et la notion très à la mode de "capital santé" ».
Le journal remarque cependant : « Vitamines, minéraux, oligo-éléments, acides gras, extraits d'aliments, tout ce que l'on trouve dans un complément alimentaire peut être présent... dans notre assiette ».
Le Monde cite le médecin généraliste Michel Brack, chercheur attaché à l'Inserm (unité 551) et spécialiste des « bilans de stress oxydatif », qui « défend l'idée qu'il y aurait un "no man's land médical" entre l'état de bonne santé et la maladie ».
« Entre les deux, on peut parler d'état de rupture de santé »
, déclare le praticien.
Le quotidien cite toutefois Irène Margaritis chef de l'évaluation sur la nutrition et les risques nutritionnels à l'Afssa, qui rappelle quant à elle que « le premier principe est de savoir qu'une alimentation équilibrée et diversifiée répond aux besoins physiologiques et biologiques. S'il n'y a pas de déficit, un complément alimentaire ne peut pas booster une fonction qui n'a besoin de rien d'autre ».
Le Monde estime ainsi : « Mieux vaut "soigner" son assiette que multiplier la prise de compléments alimentaires ».

L'idée des gélules "santé" est dans la même mouvance que celle du traitement chimique de toute baisse de moral et de forme : faire faire au comprimé ce qu'on n'a pas envie de faire, pas le courage de faire, être assisté ou remplacé pour l'action, pourtant, n'est-ce pas là, la définition de la perte de la liberté ? N'est-ce pas ce qu'il y a le plus à redouter pour l'être humain? On est loin de la formule "vivre c'est penser et penser c'est agir" que les Grecs du temps d'Aristote valorisaient si tous ne la mettaient pas en pratique. Cette perte est moins acceptée, elle est même redoutée sous le terme de perte de l'autonomie parce qu'elle est physique et que seul le corps compte de nos jours. Oui, on accepte beaucoup plus facilement de perdre sa liberté de penser et de décider pour soi que celle de se mouvoir. On commande tel ou tel résultat et en payant, seule condition reconnue par notre société comme nécessaire, on doit avoir le résultat escompté.

Par ailleurs, toujours les Grecs de l'Antiquité, excusez-mes références, savaient aussi, et là il faut dire que la pléthore de nos pays riches, dits du Nord, n'existait que pour quelques individus, apprécier un bon "banquet" sans se culpabiliser, tout le monde ne prenant pas le chemin de l'ascèse, attention, pas de l'anorexie, du sage stoïcien. Le "Banquet" apportait la nourriture au corps et à l'esprit et pour longtemps puisqu'il nous nourrit encore vingt cinq siècles plus tard! C'est peut-être aussi cela bien manger, ne pas mettre la valeur sur le "fast" mais sur le partage d'une nourriture qui fait partager un moment. Et si tous ceux qui ont la chance de ne pas vivre seuls essayaient de manger "ensemble" au moins une fois par jour, cela paraît enfoncer des portes ouvertes mais hélas ce n'est pas le cas, y aurait-il autant besoin d'ajouter à sa vie, vitamines, oligo éléments, oméga 3, "extraits d'aliments" (ce dernier, c'est un comble non)? Voilà encore une addiction ; en vue du superhomme?

Quant aux « bilans de stress oxydatif », l'oxydation étant le mécanisme de la vie, on peut choisir de s'économiser, vivre longtemps, très longtemps, mais peu, très peu, là c'est chez les Égyptiens qu'on peut trouver le modèle, la momie, toujours là cinq à six mille ans plus tard, à l'abri des oxydations et qui nous donnera son "ADN pour le regroupement familial" de la descendance dispersée des pharaons!

Je pense depuis le début (j'étais étudiante de la première année du numerus clausus) que les études médicales ont été dévoyées, amputées d'une moitié, celle des "humanités" et de la philosophie pour ne garder que le côté scientifique, et c'est une grande faiblesse même pour optimiser le côté scientifique, car c'est dans cette moitié qui manque, qu'on apprend à penser et à critiquer astucieusement y compris ce qu'on fait. Ce Docteur, qui a déjà le grand mérite de dire ce qu'il dit, aurait trouvé dans Canguilhem, Le normal et le pathologique, que le "no man's land médical" dont il parle et dont il semble être le découvreur, est plutôt une continuité qui a été bien vue et bien analysée par ce philosophe et d'autres de son époque et de la suite. L'individu est le sujet de ses normes, il n'y a pas de tableau indicateur des normes, disait-il. La normalité en matière de vie biologique ou sociale n'existe pas. C'est la science qui dit dans sa façon d'appréhender ce qui est général et dans les rapports qu'elle y établit, ce qu'est le rapport de chaque individu avec la normalité au-delà de ce qu'il en pense lui-même. Le normal ne se confond pas avec le pathologique, mais il ne s'en distingue qu'au sein d'un individu dans un état particulier et dans un contexte de vie particulier.

Il aurait appris que le vitalisme de Bichat et la faculté d'adaptation et d'invention du pouvoir de la vie sont d'admirables procédés tellement complexes et merveilleusement surprenants, auxquels il faut pour l'être humain, ajouter les effets de la parole qui le distinguent de tout le règne animal et le singularisent de tous les autres êtres humains.

« Exigence d’un moratoire pour les hôpitaux de proximité ». L'Humanité


L’Humanité indique sur une page que « reprenant la revendication des comités de défense [des hôpitaux de proximité], 80 parlementaires demandent à Mme Bachelot de stopper les fermetures de services ».
Le journal parle de « mesure plus justifiée que jamais. Alors que, selon un décompte officiel, 78 services de chirurgie et maternités ont mis la clé sous la porte entre 1997 et 2004, le mouvement s’accélère ».
Le quotidien note ainsi que « des établissements sont confrontés à des décisions dramatiques, semant à chaque fois colère et révolte. […] Car il ne s’agit pas seulement de santé, mais aussi d’aménagement du territoire, d’égalité (dans l’accès aux soins) ».
L’Humanité se penche sur plusieurs exemples d’« efforts, de créativité déployés dans les mobilisations locales, afin de préserver des structures, dans un contexte de pénurie de toubibs ».

Parfois, la créativité pour un gouvernement serait, plutôt que d'en rajouter une couche, de respecter ce qui existe et fonctionne aussi bien que possible, en attendant de rattraper les conséquences, pénurie et déhumanisation, d'une "créativité" de leurs prédécesseurs, le numerus clausus. Patience, cela ne demandera pas plus de vingt ou trente ans (!)

INFO

Se faire une idée sur la radiothérapie

« Un plan pour une radiothérapie plus sûre »
Libération, Le Figaro

Libération note à son tour que « c’est en urgence que Roselyne Bachelot a présenté, hier matin, son plan de qualité sur la radiothérapie en France ».
Le journal estime qu’« il y a le feu au lac », et note qu’« après les accidents d’Epinal (5 morts) et de Toulouse (4 morts), les experts se sont rendu compte que […] c’est toute la radiothérapie française qui mérite d’être auscultée, et redéfinie ».
Le quotidien observe ainsi que « la radiothérapie est devenue un traitement de masse en cancérologie. Sans garde-fou ».
Libération cite la ministre de la Santé, qui a déclaré : « Sur les 280 000 nouveaux malades atteints d’un cancer, 200 000 seront traités chaque année par radiothérapie, en France ».
Roselyne Bachelot a ajouté que « l’utilisation croissante d’irradiations de haute précision permet d’optimiser le traitement de la cible tumorale et de diminuer ainsi très substantiellement les doses reçues sur les tissus sains adjacents ».
Libération retient que « sur les 32 mesures proposées par la ministre de la Santé, la plus nécessaire sera assurément «l’obligation de recourir à la dosimétrie in vivo», soit la possibilité de mesurer en direct, pendant la séance d’irradiation, «la dose réellement reçue par le patient» ».
Le journal note que « plus généralement, les centres devront désormais être agréés. «Et disposer d’une autorisation spécifique», selon Roselyne Bachelot. Celle-ci reposera sur la conformité à 17 critères. Fin 2007, on en est encore loin ».
Libération indique que « 10 % des centres ne seraient pas conformes. […] Un grand nombre, en tout cas, est confronté à un problème de qualification du personnel. Avec un manque criant de radiophysiciens ».
Le Figaro se penche également sur ces « mesures d’urgence contre les accidents d’irradiation ».
Le journal cite notamment André-Claude Lacoste, directeur de l’Autorité de sûreté nucléaire, qui indique que « les situations [dans les centres de radiothérapie] sont très variables, mais les reproches des inspecteurs concernent surtout le respect des procédures de qualité, et l’assurance qualité ».
Le quotidien note ainsi que « les centres sont hétéroclites avec des machines ultramodernes et d’autres plus anciennes. Les bombes au Cobalt disparaissent peu à peu, mais seulement un appareil sur 4 a été renouvelé depuis 2002 ».
Le Figaro relève en outre qu’« il faudra entre 5 et 10 ans pour former les 300 radiophysiciens manquants ».

Radiothérapie : « Un centre sur cinq pourrait fermer »

Le Parisien indique qu’« un cinquième des 180 centres de radiothérapie de français pourrait fermer d’ici à 2011, faute de garantir les conditions de sécurité suffisantes pour les patients ».
Le journal note qu’« il s’agit d’une des conséquences du plan Bachelot, qui est présenté ce matin lors du Congrès français de radiologie oncologique ».
Le quotidien explique que « ce plan, qui comprend 32 mesures, veut éviter qu’à l’avenir se reproduisent des catastrophes sanitaires comme celle de l’hôpital d’Epinal ».
Le Parisien note en effet que « ces accidents ont fait prendre conscience que c’était l’ensemble de la filière […] qui avait besoin d’être repensé ».
Le journal explique notamment que « pour avoir l’agrément, les services devront maintenant «avoir deux machines de radiothérapie au minimum, un radiophysicien à plein temps, un radiothérapeute, deux manipulatrices» ».
« Et être en capacité de faire «une double vérification de la dose de rayons X délivrés au patient» »,
poursuit le quotidien.
Le Parisien cite un professeur de l’Institut national du cancer, qui indique : « D’après nos projections, les quatre cinquièmes des établissements sont aux normes. [Les autres] devront fermer s’ils n’arrivent pas à se mettre aux normes ».

« Trop de radiations pour les femmes enceintes »
Le Figaro fait savoir que selon une étude américaine, « les femmes enceintes subissent de plus en plus d’examens radiologiques, ce qui les expose à une dose de radiations ayant plus que doublé depuis 10 ans ».
Le journal note ainsi que « ces tests ont augmenté de 121 % entre 1997 et 2006, sur un échantillon de 3 249 patientes ».
Le quotidien cite le Dr Elizabeth Lazarus, de la faculté de médecine de l’université Brown à Providence (Rhode Island), qui indique que « ces niveaux, bien que faibles, «sont néanmoins suffisants pour présenter des risques pour le foetus en développement» ».
Le Figaro précise cependant que « l’échographie n’expose pas la mère et le foetus à des radiations ionisantes qui peuvent endommager les cellules de l’organisme ».

Marie-Elisabeth SANSELME-CARDENAS

lundi 26 novembre 2007

Culpabilité civile des malades mentaux, un label santé sur internet,

Réponse intermédiaire, et déjà recadrée, à la question que nous posions dans une brève récente sous le titre Responsabilité et culpabilité et suite à attendre dans le débat parlementaire. Les analystes doivent se faire leur idée comme disent les journalistes.

« Le gouvernement renonce à la culpabilité civile des malades mentaux »
Le Monde
C’est ce qu’indique Le Monde, notant que « le Conseil d’Etat a amené la chancellerie à revoir son projet de loi sur les criminels dangereux ».
Le journal explique notamment que selon ce nouveau texte, « le projet n'est plus relatif à la "culpabilité civile" – notion qui laissait perplexes les juristes – mais "à la constatation de l'irresponsabilité pénale pour cause de trouble mental" ».
Le Monde poursuit : « Le gouvernement maintient la suppression du terme de non-lieu pour irresponsabilité, que le Conseil d'Etat avait rétabli. Les juges d'instruction rendront des "ordonnances d'irresponsabilité pénale pour cause de trouble mental". La chambre de l'instruction, saisie par le juge, le parquet ou la partie civile, pourra déclarer qu'"il existe des charges suffisantes contre la personne d'avoir commis des faits qui lui sont reprochés", avant de prononcer l'irresponsabilité pénale ».
« Elle pourra aussi ordonner des mesures de sûreté, mais ne pourra statuer, comme cela était envisagé, sur la responsabilité civile et les dommages et intérêts »,
continue le quotidien.
Le Monde observe que « le texte devrait donner lieu à une bataille d'amendements devant le Parlement ».

INFO

Peut-être serions-nous plus rassurés, si la HAS testait d'abord sur elle-même ce label (évaluation encore, hélas non, car dans évaluation il y a valeur et choix qui s'en explique, qui en parle, mais plutôt mesure, critères de quantification, oh chiffre quand tu nous tiens) dont les intentions sont, a priori, nous faisons toujours un crédit dans ce cas, bonnes !

« Un label pour l’information santé sur Internet »
Le Figaro, La Tribune, Les Echos

Le Figaro note que « les sites Internet sérieux sur la santé vont bénéficier s’ils le souhaitent d’une labellisation, pour protéger le public des informations purement publicitaires, sectaires, voire des charlatans ».
Le journal remarque en effet : « Si le temps est révolu où l’information au patient était délivrée seulement par un médecin avare de ses mots, les millions et les millions de données sur la santé disponibles sur Internet évoquent un maquis dans lequel on peut se perdre sans fin ».
Le quotidien explique que « dans ce contexte, le législateur français a confié à la Haute Autorité de santé la mission d’établir une procédure de certification des sites Internet relatifs à la santé ».
Le Figaro relève que « cette démarche vise à protéger les internautes face à des sites dont les origines sont très différentes, mais pas toujours franchement explicites : sociétés savantes, institutions, presse médicale, associations de malades, industriels du médicament, commerces de divers produits à visée sanitaire, charlatans… ».
Le journal note ainsi que « sous l’égide de la HAS, les sites Internet pourront obtenir le label HONcode (pour «Health on the Net») », un « organisme non gouvernemental installé à Genève depuis 1995 reconnu comme référence internationale en matière de labellisation des sites relatifs à la santé », rappelle le quotidien.
« Pour en bénéficier, ils devront satisfaire 8 critères : l’indication de la qualité des rédacteurs, la transparence du financement du site, la séparation entre la ligne éditoriale et la politique publicitaire, le professionnalisme, la justification de toute affirmation sur les bienfaits ou les inconvénients d’un traitement, la citation des sources d’information, la confidentialité des informations personnelles données, le cas échéant, par des patients, la complémentarité (c’est-à-dire le fait de préciser que ces informations viennent en complément d’une relation avec un médecin et ne s’y substituent pas) », indique Le Figaro.
Les Echos observent également que « la HAS propose une certification aux sites Internet santé »
Le journal rappelle en effet qu’« environ un patient sur cinq cherche de l’information médicale sur Internet ».
La Tribune retient pour sa part que cette mesure doit « permettre aux patients d’identifier les sites Internet santé de qualité ».

Le problème est-il d'être homosexuel ou pas ou d'être sujet à risque de transmission ou pas ?

« Le don du sang pourrait s’ouvrir aux homosexuels »
La Croix
Pierre Bienvault note en effet dans La Croix que « Roselyne Bachelot souhaite, sous certaines conditions, permettre aux homosexuels de donner leur sang ».
Le journaliste rappelle qu’aujourd’hui, un médecin « peut exclure du don les personnes jugées «à risques». C’est le cas en particulier des homosexuels, des toxicomanes, des personnes ayant déjà été transfusées, ou des hétérosexuels ayant eu dans les 4 derniers mois une relation sexuelle avec une personne autre que le partenaire habituel ».
Pierre Bienvault rappelle en outre que certaines associations estiment que cette « interdiction systématique pour les homosexuels » est « une mesure discriminatoire ».
Le journaliste cite donc l’« entourage » de la ministre de la Santé, qui a indiqué hier qu’« une réflexion est en cours pour déterminer dans quelles conditions de sécurité maximale les homosexuels peuvent participer au don du sang ».
Pierre Bienvault cite toutefois le Pr Gilles Brücker, directeur général de l’InVS, qui « se montre réservé sur la levée de l’interdiction », celui-ci déclarant notamment que « les dernières données épidémiologiques [sur le sida] montrent que la circulation du virus reste très active chez les homosexuels ».

Marie-Elisabeth SANSELME-CARDENAS