dimanche 30 mars 2008

Le rapport sexuel dans l'actualité éditoriale

L'actualité prépare aussi pour nous le thème des Journées d'automne : le rapport sexuel !

Brèves de Mediscoop, par le Dr Marie-Elisabeth Sanselme-Cardenas
La presse médicale au scanner

« L'homme enceinte attend une petite fille » Le Parisien
Le Parisien fait savoir sur son site Internet qu’« en juillet prochain, un trentenaire [américain] sera le papa d'une petite fille... qu'il aura lui-même mis au monde ! ».
Le journal explique que « pour comprendre cette histoire, il faut revenir quelques années en arrière, à la naissance de Thomas Beatie, transsexuel né femme du nom de Tracy Lagondino ».
Le quotidien indique qu’« il y a 10 ans, après une opération pour devenir légalement un homme, il épouse Nancy. Le rêve d'avoir un enfant s'amenuise le jour où l'épouse devient stérile à la suite d'une hystérectomie. Alors Thomas propose une solution inédite : porter l'enfant ».
Le Parisien cite l’intéressé, qui précise que « le premier médecin que nous sommes allés voir était un endocrinologiste. Il était choqué par notre idée et m'a proposé d'aller plutôt me faire un soin capillaire... Puis après une consultation à 300 dollars, il a accepté à contrecœur de me faire un bilan de santé initial. Tout en exigeant que nous nous rendions également dans une clinique psychiatrique pour savoir si nous étions prêts à porter un enfant ».
Le journal indique qu’« après avoir arrêté son traitement hormonal pour pouvoir enfanter, Thomas Beatie retrouve très vite un cycle menstruel. […] A cette étape, le mari décide alors de tenter une insémination inédite, par l'intermédiaire d'une banque de sperme à donneurs anonymes ».
Le quotidien cite un médecin interrogé par la chaîne de télévision ABC, le Dr Masterson, qui a observé qu’« un homme transsexuel peut tomber enceinte parce qu'il a les mêmes organes qu'une femme ».

« Les séropositifs vieillissent aussi » Le Parisien
A l’occasion du Sidaction qui démarre aujourd’hui, Le Parisien consacre un article aux « séroseniors », « des hommes et des femmes contaminés [par le VIH] au coeur de l’épidémie [à la fin des années 80] qui ont échappé à la mort, bénéficié de l’arrivée des premiers antirétroviraux en 1996, avalé des milliers de cachets […] et ont réussi à vieillir avec leur séropositivité ».
Le journal note ainsi que « dans tous les pays occidentaux, les séropositifs vivent de plus en plus longtemps et dépassent sans problème l’âge de 50 ans. En France, ils représentent 20 % de l’ensemble des séropositifs ».
Le quotidien ajoute que « cette courbe en constante augmentation n’est pas près de s’arrêter. D’autant que pointe une nouvelle catégorie de séroseniors : ceux qui viennent d’être contaminés à cause de comportements sexuels à risques ».
Le Parisien observe en effet que « parmi les nouvelles contaminations recensées ces dernières années, 15 % concernent les 50-59ans ».
Le journal relève que « pour les associations, le phénomène reste méconnu, tabou même ».
Le Parisien constate par ailleurs que « si [les séropositifs] vivent de plus en plus longtemps, ils n’en vivent pas mieux pour autant. Car les traitements font vieillir le corps prématurément ».
Le quotidien cite le Pr Jean-François Delfraissy, directeur de l’ANRS, qui remarque : « Nous avons observé un vieillissement cellulaire, immunologique et neuronal de type Alzheimer précoce ».

« L'épreuve du cancer renforce le couple » Le Parisien, Le Figaro
Le Parisien relaie une enquête de la Direction de la recherche et des études du ministère de la Santé, réalisée en 2004 et qui « s’est penchée sur la qualité de vie des patients diagnostiqués [cancéreux] depuis 2 ans ».
Le journal note que « si ces derniers rencontrent certaines difficultés dans leur vie sociale (problèmes d’argent, de travail et d’assurances), ils sont en revanche très positifs en ce qui concerne leur vie privée ».
Le quotidien observe ainsi que « 76 % des personnes interrogées vivent en couple et toujours avec le même conjoint. Mieux, parmi elles, 37 % estiment que l’épreuve a renforcé leur relation ».
Le Parisien ajoute que selon le Pr Francis Larra, président de la Ligue contre le cancer, « le taux de séparation à 2 ans, au sein des couples touchés par un cancer, n’est pas plus important que dans un autre dont les partenaires sont en bonne santé ».
Le journal note par ailleurs que « selon le spécialiste, contrairement à une idée reçue, le malaise vient souvent des femmes, lorsque ce sont elles qui sont malades ».
Francis Larra remarque ainsi : « Le cancer les touche dans leur féminité. Elles n’osent plus se regarder nues dans une glace, ni se montrer à leur compagnon. Elles sont persuadées que celui-ci va les rejeter. Ce qui est faux ».
Le Parisien livre en outre le témoignage de la psychologue Maryse Vaillant, « traitée pour un cancer du sein depuis un an », qui déclare que la relation avec son compagnon « est encore plus forte qu’avant ».
Le Figaro indique également que « l'Inserm (UMR 912 sous la direction du Pr Jean-Paul Moatti), le département études du ministère de la Santé, la Ligue et l'Institut national du cancer publient «l'ensemble des résultats de la première grande enquête représentative de l'ensemble des malades», réalisée auprès de 4 270 adultes, fin 2004-début 2005, sur leurs conditions de vie 2 ans après le diagnostic de la maladie ».
Le journal retient notamment qu’« au niveau des relations avec les soignants, un tiers des patients estiment la qualité de la prise en charge médicale et les informations reçues très satisfaisantes et les trois quarts jugent qu'il est plutôt facile d'obtenir de l'information ».
« Curieusement, ni la nature des traitements ni la localisation cancéreuse et le pronostic n'influent sur leur niveau de satisfaction. Les personnes les moins satisfaites par les relations avec le système de soins (6 %) sont celles qui cumulent les difficultés morales, matérielles et psychologiques »,
poursuit le quotidien.
Le Figaro remarque toutefois que « l’annonce du diagnostic est encore considérée comme trop brutale ».

Mais pourquoi tant d'enfants sur le tard ! » Le Parisien
C’est ce que se demande Le Parisien, qui note que « le premier Salon de la fertilité ouvre aujourd'hui à Paris... signe d'une époque où le désir d'enfant est de plus en plus fort ».
Le journal observe en effet que « longues études, carrière et maintenant remariages expliquent le boom des bébés après 40 ans ».
Le quotidien relève cependant que « les gynécologues s'inquiètent ».
Le Parisien se penche sur ces « quadras [qui] affluent dans les centres de procréation médicalement assistée », mais rappelle que « passé 35 ans, les chances de tomber enceinte descendent en flèche... ».
Le journal note que « devant cet engouement tardif, le Pr François Olivennes, gynécologue-obstétricien, spécialisé dans l'aide médicale à la procréation, lance un avertissement à toutes les trentenaires et plus, et leur explique dans son livre pourquoi il ne faut pas trop attendre ». (« N'attendez pas trop longtemps pour avoir un enfant », avec Laurence Beauvillard, chez Odile Jacob)
Le Parisien retient notamment que « la probabilité de conception chez un couple sans problème est de 25 % par cycle à 25 ans, 12 % à 35 ans et 6 % à 40 ans. L'incidence des fausses couches est d'environ 15 à 20 % vers 30 ans et atteint 40 % à 40 ans ».
Le quotidien livre les propos du Pr Olivennes, qui indique que dans son cabinet, les femmes de plus de 40 ans « constituent plus de 20 % de ma clientèle. […] Et elles découvrent que cela va être dur ».
Le praticien note que « les femmes pensent qu’elles ont le temps. […] Elles se trompent de 10 ans en se disant qu’elles peuvent avoir un bébé jusqu’à la ménopause ».

Voilà bien de quoi réfléchir au rapport sexuel dans l'espèce humaine!

Qu'un homme puisse mettre au monde prochainement un enfant n'est-ce pas, outre les "prouesses" ou "sorcelleries" de la science, la fusion du symbolique, de l'imaginaire et du réel de la biologie? Cet homme, née femme, est, pour ce qui concerne au plan sexuel, le couple qu'il forme, un homme, puisque, bien qu'étant né avec un appareil génital féminin, il a, par choix en rapport avec son psychisme et décision personnelle puis décision de la société qui a donné son accord, l'identité d'un homme. Mais toujours dans le couple, au plan du projet parental et des contraintes organiques biologiques, il est, de sa propre "invention", redevenu femme, laissant momentanément le support hormonal de son apparence masculine pour les besoins de la cause et pouvoir utiliser son utérus puisque celui de sa compagne n'existe plus. On peut au passage admirer la souplesse de la nature et même sa flexibilité! On peut imaginer qu'il aille jusqu'à allaiter l'enfant, mais après, au bout de l'aventure, finira-t-il par redevenir l'homme symbolique du couple et le "père" de l'enfant? La biologie s'effacera-t-elle devant le désir d'être l'autre sexe ou sera-t-elle plus forte? Imposera-t-elle, après qu'on l'a par nécessité laissée s'exprimer, sa loi hormonale, neurobiologique? L'enfant aura alors deux mères mais comme dans les couples homosexuels féminins les fonctions de père et de mère réunies dans ce qui est encore un néologisme, le terme de parentalité, se répartiront sans doute de manière contingente ou nécessaire dans le couple ? Au plan de la loi il sera le père, à moins s'il le souhaite, d'un nouveau changement d'identité légale: est-ce possible? Quant à sa partenaire, quelle place pour jouer les" rôles restants"? Quelle sexualité pendant la grossesse? Quel regard sur celui qui est symboliquement le père, qui a dépassé l'impossible du réel et qui est la mère de l'enfant avec le sperme d'un autre homme? Ne lui reste-t-il que l'imaginaire?

La "science" a décidément déployé tous les moyens en allant jusqu'aux questions et aux fantasmes les plus primitifs en séparant chaque étape de la reproduction et en en changeant les acteurs naturels! On pouvait difficilement imaginer plus que ce que la réalité présente! Le film avec Marcello Mastroianni, L'évènement le plus important depuis que l'homme a marché sur la lune, est dépassé! Qui peut dire à présent que le rapport sexuel est inscrit dans la nature?

Pour la deuxième brève nous dirons que l'âge ne semble pas avoir d'influence (sauf organique mais les pastilles bleues sont là!) sur la prise de risque dans les comportements sexuels et d'une manière générale nous avons encore une preuve ici de la non inscription du rapport sexuel et du lien si fort de la pulsion de vie et de la pulsion de mort dans ce qui, pourtant, symbolise la vie au plan culturel.

Dans la troisième brève, on a la preuve que dans ce domaine, celui des couples frappés par la maladie, comme dans beaucoup d'autres, c'est le un par un qui doit-être considéré et c'est à titre individuel que l'aide peut être apportée.

Enfin dans la quatrième brève, je crois qu'on confond désir d'enfant et demande d'enfant, exigence d'enfant.

Il est vrai que notre société est comme diraient les philosophes "schizophrène": elle reconnaît scientifiquement que la période pour procréer de manière optimale s'arrête à 35 ans et dans le même temps elle ne cesse de pousser la recherche pour forcer la limite artificiellement et bien que devant à présent se rendre à l'évidence du rôle de la femme dans le monde du travail et de la société en général, c'est-à-dire hors du foyer, elle ne fait rien, au contraire, pour rendre compatible le travail du couple et la reproduction : conception et éducation des enfants. Il est urgent de réfléchir aux différentes façons non pas d'envisager les couples car ils sont là dans leur extrême diversité, mais de les reconnaître en tant que tels, comme première unité sociale susceptible de procurer le bain de langage nécessaire au petit d'homme pour devenir un parlêtre et de mettre à sa disposition des "facilités sociales" pour que, dans la singularité, ils puissent au mieux être ce lieu d'accueil que la famille quelle que soit sa forme, est encore de nos jours.

À CONNAÎTRE ... QUELQUES NOUVELLES SUR LA RECHERCHE QUI INQUIÈTENT LES CHERCHEURS

Nouvelle phase d’ébullition chez les chercheurs » Libération, La Croix
Libération remarque en effet : « Ce matin, réunions, contestations. C’est le menu des conseils d’administration du CNRS et de l’Inserm qui doivent se tenir sous la pression des syndicats de scientifiques ».
Le journal se penche sur le « motif » de ce mouvement : « Les «feuilles de route» que la ministre de la Recherche, Valérie Pécresse, vient d’envoyer au nouveau directeur général de l’Inserm, André Syrota, et à Catherine Bréchignac, la présidente du CNRS ».
Le quotidien explique qu’« elles sont présentées par Valérie Pécresse comme «l’ultime maillon de la réforme du système de recherche». […] Valérie Pécresse veut s’attaquer aux organismes de recherche. A l’Inserm, avec la création de huit grands instituts thématiques, dont six suivent strictement des familles de maladies, la santé publique et les sciences et technologies pour la santé composant les deux derniers. Des Instituts qui, explique la ministre, doivent «coordonner l’effort national, éviter les doublons, la mauvaise allocation de ressources» ».
Libération note que « la ministre récuse toute suspicion de vouloir «affaiblir le CNRS» », et ajoute que « si Valérie Pécresse se défend d’avoir de «mauvaises intentions vis-à-vis du CNRS», et promet une «concertation» pour une réforme qui «ne sera pas imposée d’en haut jusqu’au moindre bouton de guêtre», c’est que les syndicats, Sauvons la recherche, mais aussi une part importante des cadres du système, y voient une opération de démantèlement du CNRS et de l’Inserm ».
« Elle permettrait, selon eux, un pilotage direct de la recherche par des équipes «d’experts», désignés par les directions d’organismes elles-mêmes nommées par la ministre, qui se substitueront aux instances actuelles, composées en partie d’élus des scientifiques »,
poursuit le journal.
La Croix retient de son côté que « le CNRS et l’Inserm doivent se réorganiser ».
Le quotidien indique qu’« à terme, les instituts de l’Inserm pourraient devenir les chefs de file de la recherche biomédicale, «absorbant» une bonne partie des recherches biologiques qui s’effectuent actuellement dans les laboratoires du CNRS, du CEA, de l’Inra et de l’IRD ».
Le journal relève notamment que « les signataires de l’appel refusent, au nom de la pluridisciplinarité, «le découpage vertical qui cloisonne les organismes de recherche en instituts thématisés» ».

« La réorganisation de l'Inserm est en marche » Le Figaro, Les Echos
Le Figaro observe que « la «révolution douce» aura bien lieu. Voulue par la ministre de la Recherche, Valérie Pécresse, annoncée par cette dernière devant les directeurs d'unité de l'Inserm voici 2 mois, la réorganisation du navire amiral de la recherche médicale française trouve aujourd'hui son aboutissement concret ».
Le quotidien explique que « pour simplifier son organisation, le conseil d'administration de l'Inserm a approuvé la refonte présentée par son directeur général, André Syrota, autour de huit instituts thématiques, calqués sur les organes et les pathologies associées ».
Le journal remarque toutefois que « l'initiative cristallise le mécontentement des chercheurs. […] Nombreux sont ceux qui estiment, à l'instar de Bertrand Monthubert, président du mouvement Sauvons la recherche, que «cela revient à rajouter une strate supplémentaire sans en supprimer d'autres» ».
Le Figaro ajoute qu’« en filigrane, ce que redoutent les chercheurs, c'est l'affaiblissement des organismes au profit de l'Agence nationale de la recherche, […] et surtout des universités ».
Les Echos publient quant à eux une interview d’André Syrota.
Le directeur général de l’Inserm déclare, entre autres : « Nous avons besoin d'une recherche biomédicale du plus haut niveau en France. […] Pour être le plus efficace possible dans la compétition internationale il nous faut une recherche coordonnée et cohérente. C'est cela la réforme fonctionnelle de l'Inserm. Je ne change pas les structures. Je ne propose pas de supprimer ce qui existe au CNRS, au CEA ou à l'Inra, à l'IRD ou au Cirad. Nous avons simplement besoin de travailler tous ensemble ».

lundi 24 mars 2008

Meeting à Nice

Nice prépare son Meeting. À peine revenus de celui de la Mutualité à Paris, vibrant et chaleureux, nous nous sommes mis en tête de mobiliser, sur la Côte d’Azur, ceux qui refusent l’empire du chiffre et de l’évaluation. L’accueil de ce projet a été immédiatement favorable parmi artistes, écrivains et intellectuels, sensibles à l’incalculable et réfractaires à l’emprise insidieuse de la norme. Certains prendront part à cette journée, en apportant leur témoignage et leur lecture de l’époque : Nicole Caligaris, dont nous entendrons lire des extraits de sa pièce « L’os du doute », charge féroce contre les managers, et qui dira le bien qu’elle pense de ceux qui réduisent le fonctionnement humain au modèle du computer ; Maryline Desbiolles, écrivain, et Bernard Pagès, sculpteur, qui diront ce qui ne peut se mesurer dans l’acte créatif ; Pierre Le Pillouer, poète et responsable du site sitaudis.com, qui évoquera les ravages des petits hommes gris dans le champ des lettres et de l’édition. Les universitaires ne seront pas en reste : nous mettrons en vedettes Anne Juranville et Jean-Michel Vives, professeurs de psychologie clinique à Nice, dont les Masters, où circulent les signifiants de la psychanalyse et la référence au sujet de l’inconscient, sont menacés de disparition. Ils pourront discuter avec André Tosel, philosophe, et Robert Charvin, juriste, tous les deux professeurs émérites, de l’ordre qui va régner dans la recherche et l’université. Une invitée que nous avons eu plaisir à entendre à Paris, Isabelle This-Saint Jean, économiste et responsable de « Sauvons la recherche », apportera sa forte contribution à ce débat. Un magistrat du Syndicat de la Magistrature est aussi attendu. Les membres de l’École de la région animeront les débats et interviendront sur ce qui concerne leurs pratiques, notamment en institution : l’analyse d’orientation lacanienne dira sa place dans ce qui anime la cité.

Quand et où ? Le 10 mai ! Dans le bel Amphithéâtre Linné du Parc botanique Phoenix, à Nice.

Philippe De Georges

vendredi 14 mars 2008

Les brèves du 15 mars

Quelques brèves pour appuyer les commentaires de ces dernières semaines!

Brèves de Mediscoop, par le Dr Marie-Elisabeth Sanselme-Cardenas
La presse médicale au scanner

Ce n'est même plus du scientisme, c'est du crétinisme et qui n'a rien à voir avec le manque d'iode! Ce n'est même plus de la recherche de profit à tout prix, c'est du gaspillage des deniers publics et privés!

On a du mal à croire que l'argent puisse être utilisé à cela, d'autant plus, tant que des petits patients par exemple, attendent qu'on s'occupe de leurs maladies orphelines ou que tant d'êtres humains meurent encore de faim! Pourtant lisez, oui, bien des dollars ont dû être dépensés pour conclure, mais si, que "quand ça démange, ça fait du bien de se gratter"! Knock est largement dépassé!

On a du mal à croire que cela puisse paraître dans des revues dites scientifiques et si on enchaîne en disant que certains et même beaucoup de chercheurs n'ont plus d'autre culture que celle des revues scientifiques parues les cinq dernières années, on mesure pour de bon cette fois, la débilité d'un certain milieu de la cognition, et pourtant, je suis de celles à qui rien ne paraît plus fascinant que d'avancer dans la réelle connaissance du fonctionnement du corps humain. Il est urgent et nécessaire de revenir à l'enseignement des humanités dès le collège et jusqu'au lycée et à la mise en valeur de la réflexion personnelle et de l'esprit critique!


La huitième campagne du Neurodon est lancée. La Croix
La Croix indique en effet qu’« à partir d’aujourd’hui et jusqu’à dimanche se déroule la campagne annuelle du Neurodon, organisée par la Fédération pour la recherche sur le cerveau ».
Le journal rappelle à ses lecteurs que « l’objectif est de collecter des fonds en faveur de la recherche sur le cerveau, portant sur les principales maladies neurologiques, comme les maladies d’Alzheimer et de Parkinson, ou encore les scléroses en plaques, les accidents vasculaires cérébraux et l’épilepsie ».
Le quotidien précise que le thème principal cette année portera sur la stimulation cérébrale.
La Croix rappelle que « l’an dernier, le Neurodon avait permis de recueillir un peu plus de 2 millions d’euros ».

« Les bienfaits visibles des gratouillis ». Sciences et Avenir numéro 733
Sciences et Avenir consacre un article à une expérience sur les « bienfaits visibles des gratouillis », menée par Gil Yosipovitch et ses collègues de l'université Wake Forest, à Winston-Salem (Caroline du Nord, Etats-Unis), et relatée dans le Journal of Investigative Dermatology.
Le mensuel explique que « 13 volontaires ont été placés dans un appareil d'imagerie par résonance magnétique nucléaire. Pendant que la machine fonctionnait, un des chercheurs, armé d'une petite brosse, grattait le bas de la jambe du sujet durant trente secondes, faisait une pause d'un temps équivalent et réitérait l'opération. Le tout durant 5 minutes. ».
Le magazine note que « les résultats mettent en lumière les zones du cerveau qui s'inactivent et celles qui redoublent d'intensité durant le gratouillis ».
Sciences et Avenir observe que « l'effet le plus significatif est la baisse d'activité dans la région du cortex cingulé, une aire associée aux expériences sensorielles désagréables, notamment la douleur. Plus le grattage est intense, plus cette zone voit son activité réduite ».
Le mensuel remarque que « pour les chercheurs, c'est la preuve que les démangeaisons ou des affections comme l'eczéma ou le prurit peuvent être soulagées par le grattage (mais cela peut endommager la peau) ».
Sciences et Avenir indique que « l'équipe envisage de s'intéresser à des patients souffrant de ces affections afin de mieux jauger les éventuels effets bénéfiques du gratouillis ».


CONDITIONS DE TRAVAIL

Nous avons développé dans nos commentaires l'importance du rôle du médecin du travail et la nécessité de lui donner une réelle indépendance. Tout en considérant politiquement, économiquement, socialement, médicalement, psychologiquement les conditions de travail et en cherchant à comprendre leur impact de plus en plus négatif sur les travailleurs, il faut aussi tenir compte et analyser leur mal-être particulier et les situations singulières qui les conduisent à la "déprise" dans le milieu du travail. Y a-t-il encore une place pour la satisfaction d'avoir bien fait son travail? pour la conscience professionnelle?

« De plus en plus de salariés souffrent de la mode du sans cloisons » dans les bureaux Libération
Libération remarque que « les salariés sont de plus en plus nombreux à bosser dans de grands bureaux pleins à craquer. Et 60 % d’entre eux seraient au bord de la crise de nerfs, selon le Journal du Net ».
Le quotidien, qui titre son article « Open space, open stress », livre notamment le témoignage de Pierre, 30 ans, qui « a travaillé pendant un an dans un bureau de 100 personnes ».
Le jeune homme déclare ainsi : « Les premiers jours, c’était le rêve. Une impression que tout est possible, que les chefs sont accessibles, que ça bouillonne ».
Un mois plus tard : « Tout le monde surveillait tout le monde. Impossible de surfer sur le Net sans que le collègue de derrière n’ait les yeux rivés sur mon ordinateur. Ni de téléphoner sans la désagréable impression d’être en permanence sur écoute ».
Libération cite la sociologue Thérèse Evette, qui remarque que « l’open space est devenu une doctrine que personne ne remet en question. Il faut ouvrir les espaces, pour plus de communication et donc d’efficacité. Or la qualité et la productivité de ces échanges restent à mesurer ».
Le quotidien observe que « conscients du mal-être des salariés, les experts continuent de plancher. Et inventent des prototypes destinés à être implantés dans les open space. Le must en la matière, c’est la digital yurt. En gros, il s’agit d’un petit cocon à moitié fermé doté d’un canapé en demi-cercle, le tout baigné d’une lumière jaune tamisée ».
« Tout un programme »,
remarque Libération.

« Le fléau du stress au travail » Le Parisien, Le Figaro économie, Libération, L’Humanité, La Tribune, Les Echos, Le Nouvel Observateur numéro 2262
Le Parisien observe sur une page que « le ministre du Travail, Xavier Bertrand, veut lancer une enquête nationale sur l'ampleur du stress dans les entreprises », reprenant ainsi « l'une des recommandations du rapport d'experts qui lui a été remis hier ».
Le journal remarque que « la France partage avec les Etats-Unis le triste privilège d'être l'un des pays au monde où le stress au travail fait le plus de ravages ».
Le Parisien relève que « le phénomène y est même devenu un enjeu crucial de santé publique depuis l'épidémie de suicides qui a touché des entreprises aussi différentes que Renault, PSA, IBM, la banque HSBC ou la Poste ».
Le journal note que « les symptômes sont connus mais les causes de la grande déprime des salariés [sont] plus difficiles à expliquer. On retrouve en toile de fond la course à la productivité, les pressions de l'encadrement, les restructurations ou les accidents de carrière ».
Le quotidien cite Jean-Claude Delgenes, expert en prévention des risques, qui observe que « les médecins du travail ne sont pas formés et les entreprises ne savent pas comment affronter un tel phénomène ».
« D'où l'idée […] d'une grande enquête nationale menée chaque année par l'Insee »,
pour « identifier, d'ici à 2009, les secteurs les plus touchés de façon à y rendre obligatoire la tenue de négociations sur la détection et la prévention du stress », poursuit Le Parisien.
Les Echos abordent également ce rapport de Philippe Nasse, vice-président du Conseil de la concurrence, et Patrick Légeron, médecin psychiatre, sur « les risques psycho-sociaux au travail ».
Le quotidien retient que « Bertrand met la pression sur les entreprises ».
Le journal note en effet que « le ministère du Travail souhaite rendre obligatoires des négociations sur le stress dans les branches où le phénomène est le plus marqué et envisage un bonus-malus financier pour inciter les sociétés à mieux prévenir les risques psycho-sociaux ».
La Tribune observe que « Xavier Bertrand s’attaque au stress au travail », un « sujet souvent tabou ».
Le quotidien note que « dès 2009, une «veille épidémiologique» sur les suicides au travail sera mise en place et confiée à l’InVS ».
Le Figaro économie se penche aussi sur ce rapport d’experts qui « insiste sur la nécessité de disposer d'un indicateur global du stress au travail ».
Gérard Mordillat remarque pour sa part dans Libération que « le stress est un faux nez pour ne pas nommer le mal qui ronge le monde du travail : la peur. Peur de mal faire, peur de ne pas faire assez ».
Le Nouvel Observateur relève quant à lui dans un dossier que « la souffrance au travail devient une priorité nationale ». (Rapport disponible sur le site des Echos)

« Pour certains, le travail est devenu une souffrance » La Croix
La Croix fait savoir que « le gouvernement reçoit aujourd’hui un rapport sur le stress au travail ».
Le journal en profite pour livrer le témoignage de la psychologue Marie Pezé, qui « dans sa consultation spécialisée, à Nanterre, a vu le phénomène s'aggraver depuis 10 ans ».
Marie Pezé remarque notamment : « Quand quelqu’un est en pleine détresse dans son travail, parfois, la seule chose à faire, c’est de le retirer de cet environnement professionnel. C’est difficile parce que beaucoup vivent cela comme une injustice mais, en restant, ces salariés mettraient leur santé en danger ».
La psychologue ajoute que « ce sont souvent les gens les plus investis dans leur métier que l’on retrouve en souffrance quand leur vie professionnelle ne va plus. C’est quand même un signe qu’il y a quelque chose qui ne va pas dans le monde du travail ».

ENCORE LES GÉNÉRIQUES!

Si l'Afssaps se veut rassurante, c'est qu'il y a peut-être de quoi s'inquiéter!

Médicaments génériques et épilepsie : l’Afssaps « se veut rassurante » La Croix, Le Parisien
La Croix note en effet que « dans un avis rendu public hier, l’Afssaps a indiqué qu’aucun lien ne pouvait être établi entre les récidives de crises d’épilepsie et la prise de médicaments génériques ».
Le journal rappelle que « cette question suscite depuis plusieurs années un débat parmi les neurologues et les patients ».
Le quotidien cite ainsi la Ligue française contre l’épilepsie, qui remarquait en juillet dernier que « de petites variations de concentration (dans le sang) entre médicament princeps et générique, ou de générique à générique, peuvent provoquer des effets toxiques ou la récidive de crises ».
La Croix retient que l’Afssaps « se veut rassurante », et cite Carmen Kreft-Jaïs, responsable de la pharmacovigilance à l’agence, qui « insiste sur la nécessité, en cas de substitution, d’un «dialogue approfondi» entre le médecin et son patient afin éviter tout sentiment d’angoisse chez ce dernier ».
Le Pr Hervé Vespignani, chef du service de neurologie du CHU de Nancy, remarque ainsi que « le simple fait que la boîte de comprimés change de couleur peut inquiéter certains patients. Or, l’anxiété est un facteur déclenchant fréquent dans les crises d’épilepsie ».
Le Parisien note aussi que selon l’Afssaps, « l’efficacité des médicaments génériques ne peut pas être «remise en cause» pour le traitement de l’épilepsie ».

« Plus de 200 médicaments en libre accès » Le Figaro économie
Le Figaro économie remarque que « le ministère de la Santé met la dernière main aux textes qui permettront d’ici à mai d’attraper directement, dans les rayons des officines, des médicaments sans ordonnance ».
Le journal rappelle que l’objectif est de « faire baisser les prix ».
Le quotidien indique avoir « obtenu la liste des 226 «spécialités» délivrées sans ordonnance », qui « sera bientôt validée et devrait vite s’allonger, à la demande des industriels ».
Le Figaro économie note que « les décrets en préparation précisent que ces produits resteront présentés à part, car il s’agit bel et bien de médicaments ».
« De quoi conforter la profession pour qui, ordonnance ou pas, un médicament ne se prend pas à la légère »,
ajoute le journal.
Le quotidien relève notamment que « les produits visés devraient permettre de traiter l'acné, la diarrhée passagère, le mal de gorge, la toux sèche, les aphtes, les maux de tête, les crampes ou les troubles mineurs du sommeil, et aider au sevrage tabagique ».
« Sont exclus la «pilule du lendemain», la codéine (antitussif dérivé de la morphine qui peut être détourné par les toxicomanes) ou, pour le moment, la pédiatrie, l'homéopathie et la phytothérapie »
, poursuit Le Figaro économie. (Liste des molécules concernées à télécharger ici).

EUTHANASIE

« Le débat sur l’euthanasie relancé » Le Parisien, Le Monde, L’Humanité
C’est ce que constate Le Parisien, qui consacre sa Une et deux pages à Chantal Sébire, une femme de 52 ans « atteinte d’une maladie incurable qui la défigure et la fait souffrir atrocement », et qui « veut mourir ».
Le journal observe qu’« après avoir écrit, en vain, au président de la République, elle demande aujourd’hui à la justice le droit d’être euthanasiée ».
Le quotidien explique que la femme souffre d’un esthésioneuroblastome, diagnostiqué il y a 8 ans.
Le Parisien note que « moins de 1 000 cas ont été recensés dans le monde ces 20 dernières années », et cite un médecin, qui remarque : « C’est un cancer rarissime du nerf olfactif et qui se développe dans la cavité nasale. La tumeur est située au niveau du crâne, derrière le nez, en profondeur. Vu la déformation du visage de la patiente, la sienne doit avoir la taille d’un pamplemousse ».
Le journal observe qu’« on ne survit pas à cette maladie », et précise que cette mère de famille « demande à la justice d’autoriser son médecin à lui fournir une substance létale ».
Le Parisien livre l’avis de Frédérique Dreifuss-Netter, professeur de droit à Paris-Descartes, qui remarque que « cette requête confère aux juges un rôle qui n’est pas le leur ».
Le Monde consacre également un article à cette femme qui « réclame le droit d'anticiper sa mort ».
Le journal relève qu’« invoquant la Convention européenne des droits de l'homme, qui protège le droit à la liberté et au respect de la vie privée, elle souhaite obtenir de la justice l'autorisation, pour un de ses médecins, de se procurer en pharmacie une potion létale, soit "le traitement nécessaire pour lui permettre de terminer sa vie dans le respect de sa dignité" ».
Le quotidien publie un entretien avec Chantal Sébire, qui déclare : « Il n'y a ni solution chirurgicale ni solution médicamenteuse pour stopper ma maladie, qui évolue toute seule, comme un liseron autour du nerf olfactif. Aujourd'hui, je n'en peux tout simplement plus, ma situation se dégrade de jour en jour, la souffrance est atroce. Je me sens littéralement mangée par la douleur ».
« Ce qui motive ma démarche, c'est l'incurabilité de ma maladie. J'ai rendu publique ma maladie pour faire valoir qu'il y a des gens qui sont dans des souffrances qu'on ne peut pas résoudre. C'est le dernier combat que je peux mener, s'il ne me sert pas directement, qu'il serve au moins à d'autres après moi »,
poursuit la patiente.

Le débat sur l'euthanasie est toujours relancé à propos d'un cas particulier médiatisé, extrêmement douloureux tant au plan physique que moral, où le consensus n'est pas difficile à obtenir. En général, c'est même la médiatisation qui empêche que la fin "naturelle médico sociale" de la terrible situation puisse avoir lieu. Des décisions collégiales, réfléchies, encadrées, sont régulièrement prises et depuis longtemps dans la discrétion, la temporalité requise, le respect et l'humanité, devant l'atrocité de certaines douleurs ou souffrances.

Le débat n'est pas là. Il est plutôt dans l'acceptation pour chacun, de la finitude humaine pour lui-même et pour ceux qu'il aime, et dans la volonté pour la société de permettre l'accompagnement selon le souhait de chacun de la fin de vie.

lundi 10 mars 2008

Les entours de la maternité et autres brèves

Brèves de Mediscoop, par le Dr Marie-Elisabeth Sanselme-Cardenas
La presse médicale au scanner

Mères porteuses, « ces Françaises qui sont hors la loi - Le Parisien
Le Parisien titre sur sa Une, en gros caractères : « Révélations sur les mères porteuses ».
Le journal publie en effet « le témoignage saisissant d’une jeune femme qui a porté l’enfant d’un couple pour 15 000 euros, alors que la loi l’interdit en France ».
Le Parisien observe ainsi sur deux pages que « leur nombre est impossible à estimer précisément. […] Pourtant, elles sont nombreuses à «louer leur ventre» ».
Le journal remarque qu’« il suffit de consulter les forums féminins pour en avoir le coeur net. Elles proposent leur ventre à des femmes qui, pour des raisons médicales, ne peuvent pas porter d'enfants. […] Beaucoup jurent ne pas faire cela que pour l'argent. Au risque de tomber sur une fille malhonnête ou vénale, les couples prennent contact et se lancent dans l'aventure ».
Le quotidien indique qu’« ému par la détresse de ces parents, inquiet des dérives d'une pratique non encadrée, le Sénat s'est emparé du sujet. Seize parlementaires entendent depuis plus d'un mois des scientifiques, juristes, spécialistes de l'éthique, psys. Ils rendront leur rapport en juin ».
Le Parisien note par ailleurs que « l'Académie de médecine et le Comité national d'éthique procèdent à des auditions parallèles ».
Le journal se penche sur ces « cliniques anglaises recommandées par des médecins français », et publie un entretien avec Michèle André, vice-présidente de la commission des lois et qui préside le groupe de travail sur la maternité pour autrui.
La parlementaire déclare, entre autres, qu’« une démocratie doit apporter une réponse à ces femmes ».

Dans nos sociétés modernes la figure de la mère, terme naturel s'il en est, a été bouleversée et cela à son maximum par le phénomène des mères porteuses et celui de l’accouchement sous X, c'est-à-dire en séparant la figure physique et la figure symbolique de la mère.

De même que la maternité a été séparée de la sexualité par la contraception, de même que la maternité a été séparée de la sexualité par un geste médical de procréation, dans la "maternité pour autrui", on a séparé grossesse et maternité.

Ce nouveau rapport symbolique a une dimension psychique, juridique, morale, religieuse, métaphysique.

Une réflexion générale s'impose devant les questions posées par ce que l'on nomme pudiquement "la maternité pour autrui" si l'on veut que le terme véhicule une valeur d'approbation avec la notion de don et de générosité ou "les mères porteuses" quand on y ajoute une note péjorative et réprobatrice. Il faudra du courage pour aborder sur un plan éthique cette pratique, illégale en France, qui concerne pour chaque grossesse de nombreux membres : l'enfant à naître auquel il faudrait penser en tout premier lieu en tant qu'il a le droit de s'inscrire dans une filiation, naturelle ou adoptive mais il faut se demander si l'abondance de biens dans ce domaine ne pourrait pas nuire, le couple qui souhaite l'enfant, qui a le projet d'enfant et qui ne peut le réaliser en son sein, qui a aussi refusé l'adoption classique, la femme ou le couple qui n'a pas de projet d'enfant, qui ne sera pas parents et qui peut déjà avoir des enfants, eux-mêmes concernés alors par ce "frère ou soeur" qui ne s'inscrira pas dans leur fratrie.


Il y a deux types de "maternité pour autrui", celle où la mère porteuse fournit l’ovule et la gestation donc la moitié du capital génétique et la gestation, et celle où la mère ne fournit que la gestation, l'ovule d'une autre femme est utilisé in vitro, l’embryon est réimplanté dans utérus de la mère porteuse, cela fait alors trois personnes, en considérant la mère adoptive.

Le droit, en ce qui concerne "la maternité pour autrui", est très différent selon les pays : autorisée dans la plupart des états des États-Unis, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en Belgique, elle est interdite en France. Il y a une grande controverse.

Pourquoi une telle pratique a-t-elle connu un tel développement? Comment peut-on porter un foetus destiné dès le départ à quelqu'un d'autre ?

Le premier argument est principial : cette maternité réaliserait une égalité réelle entre les femmes. Auparavant, la stérilité, comme les autres problèmes posés par la vie, étaient dus au "destin". Actuellement elle pose le problème du "droit à l'enfant". La nature n'a pas à dicter ses propres lois. S'il existe une possibilité technique, il faut s'en servir. Ses défenseurs pensent que la véritable union humaine n'est pas l'engendrement physique lui-même mais que cette union a un caractère symbolique et culturel majeur.

D’habitude, la maternité et la grossesse sont très liées alors que dans cette pratique elles sont scindées. La maternité devient la simple assomption par une mère, sujet libre et raisonnable, de l'enfant. La grossesse était un événement animal, elle devient le triomphe de la volonté, d'un désir sur la nature qui au départ était rétive. Il y a donc un artificialisme, un volontarisme et même pour certains, une haine croissante pour la nature qu'il faut dominer, dépasser.

Le deuxième argument est que même autrefois, il n'y avait mère que lorsqu'il y avait assomption par la mère de son enfant, contrairement à des mythes répandus par la bourgeoisie. Par exemple le mythe de la voix du sang : certains enfants abandonnés à la naissance, grandissent loin de leurs parents, les rencontrent par hasard, et il se fait une sorte de reconnaissance, de retrouvailles, les pièces de Molière mettent en scène certains exemples. Est-ce une façon de se rassurer qu'une femme qui a porté neuf mois un enfant aime obligatoirement cet enfant ? Pour les défenseurs de cette maternité pour autrui, il n'y a pas de lien naturel entre parents et enfants ; la parentalité chez l'être humain est une construction symbolique qui possède une première dimension physique mais qui ne se réduit jamais à cela. Il faut que la femme assume son enfant, ou cette articulation entre physique et psychique ne pourra avoir lieu, c'est le cas douloureux dans l'extrême pauvreté, la misère.

Les adversaires de la maternité pour autrui prétendent qu'il s'agit d'une prostitution du côté de la femme, voilà pourquoi le législateur devrait rendre cet acte nécessairement gratuit. C'est le côté hypocrite du système capitaliste qui transforme tout en marchandise et en capital et là, on a la vie qui est le dernier domaine gagné par le capitalisme. Il faudrait un don sans contre don dans ce domaine, ce qui n'est presque plus jamais envisageable. Donc même si le législateur essaye de prémunir la femme contre le côté le plus sordide des "mères porteuses", c'est-à-dire la location de son corps pour de l'argent, il reste de nombreux problèmes à résoudre pour chacun des maillons de la chaîne et des personnes prises dans cette démarche.

Il se profile par ailleurs, une autre question fondamentale : le droit à l’enfant a-t-il un sens?

Avec l’extension considérable du domaine du droit, aux droits libertés se sont ajoutés les droits créances, c'est-à-dire non plus « les droits de » mais « les droits à ». Ces droits créances sont liés à l’individualité croissante qui apparaît dans tous les domaines de la vie et cela risque de devenir dangereux pour le droit lui-même. Si l'on dit qu'il y a un droit à porter des enfants, c'est qu'on admet une subjectivité sans limite avec l’idée d’une égalité sans borne. C'est la tendance de notre modernité : confusion entre droit et simple possibilité et cela dévalorise le droit. Et à côté de cela l'éthique elle-même est à forger.

Un autre argument vient de l'imbroglio juridique lié à la séparation entre grossesse et maternité. On peut citer le "fait divers" publié par les journaux de la petite fille qui avait cinq parents potentiels : le donneur de sperme, la donneuse d’ovule, la mère porteuse, l'homme stérile, la femme stérile et qui n'en a eu aucun car le couple stérile ayant fait la demande, a divorcé avant la fin de la grossesse et a tenu la position suivante : « nous n'avons aucun lien naturel avec le foetus ». Le premier jugement a dit : « la petite fille n'a pas de parents ». Le deuxième jugement a dit que puisque la petite fille ayant fait l'objet du projet parental a été "commandée" par le couple stérile, même si ce n'est pas lui qui l’a fait naître, elle est leur enfant. La loi de ce pays a donc reconnu qu'on peut être concepteur sans être géniteur et conception dans ce cas a le sens de « idée de faire naître ».

Voilà quelques unes des réflexions que l'on peut faire sur ce délicat problème auxquelles il serait bon d'ajouter le point de vue de la psychanalyse au plan de chacun des sujets concernés par une telle démarche car le "réel" de l'enfant à naître, en particulier, et puisqu'il est le seul dans l'affaire à ne vraiment pas faire part ni de sa demande ni de son désir, son "réel" semble bien difficile à cerner si c'est déjà le cas chez tout un chacun.


Grande prématurité

C’est la grande inquiétude qui court dans les services de néonatalogie réanimer, certes, les grands prématurés, mais pour quelle vie à venir, ave quels handicaps éventuels ? Quel est, en somme, leur avenir ? Une question d’autant plus redoutable que certains services de réanimation se sont lancé dans des courses à l’exploit, réanimant des bébés de moins de 24 semaines pesant à peine quelques centaines de grammes

«Défi».D’où l’intérêt majeur de l’étude publiée aujourd’hui dans la grande revue médicale The Lancet, réalisé e sur plus de 10 000 grands prématurés nés en France. Avec un recul de plus de cinq ans, ce travail est un des plus importants jamais réalisés. Et il se révèle inquiétant, établissant un lien clair entre la survenue d’un handicap et l’importance de la prématurité. «A l’âge de 5 ans, nous explique Béatrice Larroque, épidémiologiste à l’Inserm et coordonnatrice de l’étude, près de 40 % des anciens grands prématurés présentent des troubles moteurs, sensoriels ou cognitifs (1). Un tiers requièrent encore à 5 ans une prise en charge médicale ou paramédicale spécialisée, dont 42 % de ceux nés entre 24 et 28 semaines de grossesse.» Bref, un taux relativement important, qui soulève «un réel défi pour la médecine périnatale actuelle».
Aujourd’hui, on parle, dans les pays européens, de 1,1 % à 1,6 % de grands prématurés, c’est-à-dire nés avant la fin du septième mois de grossesse ou avant 33 semaines de grossesse révolues. Et ce taux est en légère augmentation, en partie en raison d’une hausse des grossesses multiples, dues souvent à des traitements contre l’infertilité, et à des grossesses plus tardives.
Premier constat : les nets progrès dans la prise en charge. La mortalité a beaucoup baissé : 85 % de survie à moins de 33 semaines. Et ce taux continue de progresser. Ensuite, l’étude a travaillé sur les enfants, entre la sortie de l’hôpital et l’âge de 5 ans. Les chercheurs ont établi des contacts avec les familles «afin de recueillir des informations sur la santé et le développement de l’enfant». Ils ont revu ces familles deux mois après la sortie de l’hôpital, puis aux âges de 9 mois, d’1 an, 2 ans, 3 et 4 ans.

Scolarisation. Au final, ce sont donc presque 40 % de ces anciens grands prématurés qui présentent une déficience motrice, sensorielle ou cognitive. Avec des situations, parfois très lourdes : un tiers de ces enfants ne marchent pas ou marchent seulement avec une aide. 32 % ont obtenu un score de capacités cognitives inférieur à la moyenne. «Les difficultés cognitives des grands prématurés risquent de les exposer à des troubles de l’apprentissage lors de leur scolarisation.» Et surtout, ce constat : «Les taux de déficience sont d’autant plus élevés que les enfants sont nés plus prématurément, tant pour les déficiences motrices que pour les déficiences visuelles ou cognitives. Ainsi, 18 % des enfants nés à 24-26 semaines de grossesse présentent une paralysie cérébrale à 5 ans, contre 12 % de ceux nés à 29 semaines et 4 % de ceux nés à 32 semaines.» «On voit, au final, que quelle que soit la situation clinique de l’enfant à la naissance, et quelles que soient aussi les raisons de cette prématurité, le principal facteur de risque est lié à l’ampleur de cette prématurité» , explique la chercheuse.
Ce que confirment d’autres travaux : les enfants nés à 24 semaines encourent des risques de séquelles encore plus élevés. Ce qui d’ailleurs conduit certaines équipes françaises à ne pas les réanimer. «Mais ce débat n’est pas tranché, d’autres équipes réaniment», note un expert.
(1) L’expression de «trouble cognitif» est le terme médical utilisé pour décrire la détérioration des processus mentaux de la mémoire, du jugement, de la compréhension et du raisonnement.

.« Les grands prématurés gardent longtemps des séquelles » Le Parisien, Libération
Le Parisien se penche sur une « première » en France, indiquant que « pendant 10 ans, l'unité Inserm 149 a suivi près de 2 000 enfants nés grands prématurés ».
« Le résultat de ses travaux, présentés demain dans l'éminente revue The Lancet, est inquiétant », observe le journal.
Le quotidien note ainsi que selon cette enquête nommée Epipage (étude épidémiologique sur les petits âges gestationnels), « à l'âge de 5 ans, 40 % de ces grands prématurés gardent des séquelles. Des troubles moteurs, sensoriels ou cognitifs, qui les empêchent de marcher seuls ou qui les exposent à des troubles d'apprentissage lors de leur scolarisation (32 % ont un QI inférieur à la normale, à moins de 85, et 12 % sont à moins de 70) ».
Le Parisien ajoute qu’« un tiers de ces anciens grands prématurés requiert encore à 5 ans une prise en charge médicale ou paramédicale spécifique, au moins deux fois plus que pour des enfants nés à terme ».
Le journal rappelle qu’« en France, 10 000 grands prématurés naissent chaque année avant 33 semaines de grossesse. […] Leur nombre ne cesse d'augmenter ».
Le quotidien précise que cette étude « souligne également que plus l'enfant naît tôt, plus les séquelles sont importantes. Chaque semaine de grossesse en plus permet de réduire le risque de déficience ».
Le Parisien note ainsi que « les bébés nés à 24-26 semaines de grossesse sont 18 % à présenter une paralysie cérébrale à 5 ans et à ne pas pouvoir marcher seuls, contre 12 % de ceux nés à 29 semaines et 4 % de ceux nés à 32 semaines ».
Le journal cite Béatrice Larroque, qui a coordonné cette enquête, qui remarque que « si la plupart des services de réanimation proposent un suivi des enfants, ils ne sont pas effectivement tous suivis. Prévenir les troubles d'apprentissage va donc représenter un réel défi pour la médecine périnatale actuelle ».
Libération aborde également cette étude portant sur « la grande inquiétude qui court dans les services de néonatalogie : réanimer, certes, les grands prématurés, mais pour quelle vie à venir, avec quels handicaps éventuels ? ».
« Une question d’autant plus redoutable que certains services de réanimation se sont lancés dans des courses à l’exploit », observe le journal.
Le quotidien cite aussi l’épidémiologiste Béatrice Larroque, qui indique que « quelle que soit la situation clinique de l’enfant à la naissance, et quelles que soient aussi les raisons de cette prématurité, le principal facteur de risque est lié à l’ampleur de cette prématurité ».

Chaque obstétricien a eu l'occasion de voir une grossesse "échapper" aux médications prescrites pour éviter un accouchement prématuré et donner issue à la naissance d'un enfant de poids presque impossible à croire, quelques centaines de grammes. Déjà, avant que la médecine n'y participe, le poète nous contait que l'amour peut rattraper une défaillance de la nature : "Jeté comme la graine au gré du vent qui vole, Naquit d'un sang breton et lorrain à la fois Un enfant sans couleur, sans regard et sans voix; Si débile, qu'il fut, ainsi qu'une chimère, Abandonné de tous, excepté de sa mère, Et que son cou ployé comme un frêle roseau Fit faire en même temps sa bière et son berceau. Cet enfant que la vie effaçait de son livre, Et qui n'avait pas même un lendemain à vivre, C'est moi...Je vous dirai peut-être quelque jour, Quel lait pur, que de soins, que de voeux, que d'amour, Prodigué, pour ma vie en naissant condamnée, m'ont fait deux fois l'enfant de ma mère obstinée; Ange qui sur trois fils attachés à ses pas Épandait son amour et ne mesurait pas!"

Mais dans ces cas, qui n'étaient pas des naissances à sept mois et moins de grossesse, un élan vital est là qui, inexplicable, conduit l'enfant à choisir la vie et avec elle ce qu'il faut pour la garder dans de bonnes conditions. Tandis que quand il s'agit de la réanimation, la part de iatrogénicité est incontrôlable dans l'état actuel de nos connaissances et cela ne semble pas démenti par les rapports qui sortent en ce moment. Pas de possibilité de connaître réellement les séquelles risquées à vouloir faire vivre à tout prix un enfant qui est né, la plupart du temps sans qu'on sache vraiment pourquoi, bien avant l'heure.

Les redoutables séquelles qui ont été constatées à distance, après la période d'espoir du début de la "grande réanimation", ont conduit certains médecins courageux, à ne plus faire de la réanimation acharnée et seulement accompagner ce petit être dans le temps très court de sa vie ainsi que les parents dans leur douleur et leur souffrance.

La présentation clinique de la maternité de Hôtel Dieu de Clermont-Ferrand, nous a montré, à plusieurs reprises combien il est difficile pour les parents, d'attendre l'issue de la période où les médecins ne peuvent se prononcer que de demi-journée en demi-journée, où il faut savoir créer le lien avec ce petit être tout en ne pouvant pas envisager d'avenir à plus long terme que quelques heures.

Cellules souches : ces cordons ombilicaux qui « franchissent la frontière clandestinement » Le Point numéro 1851
Le Point constate sur 4 pages que « la recherche sur les cellules souches bat son plein. […] Déjà, à l’étranger, des firmes privées proposent de stocker à des fins personnelles les cellules souches prélevées sur le cordon des nouveau-nés ».
« Une pratique interdite en France, mais qui séduit de plus en plus de couples », observe le magazine, qui note que « nos cordons franchissent la frontière clandestinement ».
L’hebdomadaire ajoute que « pour éviter d’enfreindre la loi, certaines futures mères vont carrément accoucher à l’étranger ».
Le Point précise que « dans tous les cas l’objectif est le même : conserver pour soi ou pour sa famille le sang de cordon, riche en cellules souches, source d’immenses espoirs thérapeutiques ».
Le magazine livre la réaction de Carine Camby, directrice de l’Agence de la biomédecine, qui remarque que ces banques privées « ne vendent que du vent ».
De son côté, Axel Kahn déclare que « c’est de l’escroquerie ».
Le Point observe toutefois que « les cellules souches sont devenues un énorme enjeu à la fois thérapeutique, économique et financier », puis revient sur le système français, qui « repose sur le bénévolat, l’anonymat et le financement public ».
« L’arrivée des banques privées a bouleversé la donne. Isolée, cernée de toutes parts, la France peut-elle conserver son modèle au risque de voir ses cordons filer à l’étranger ? », s’interroge le magazine.

L'imaginaire singulier, voire collectif à travers les films de fiction en particulier, peut amener à perdre le contact avec la réalité et le fantasme d'immortalité est bien répandu.

Les traumatismes à retardement de l'avortement » Le Figaro
Le Figaro consacre un article à l’association Agapa, à Paris, un « lieu d'écoute » où « des femmes viennent confier ce qui est parfois le traumatisme de toute une vie : leur avortement ».
Le journal observe que « les accompagnements effectués par l'équipe bénévole ont augmenté de 20 % entre 2006 et 2007, et plusieurs antennes de l'association viennent de s'ouvrir en province ».
Le quotidien remarque que « pour ces accompagnants d'expérience, le constat est général : «Si à un moment de leur existence les femmes choisissent en toute conscience d'avorter, très souvent la détresse surgit bien après, comme une bombe à retardement» ».
Le Figaro cite notamment la psychiatre Sophie-Mathilde Tauss, qui « affirme que 30 à 50 % de ses patientes qui ont «refoulé ce vécu» ont à revivre tôt ou tard cette épreuve «avec une grande violence» car «même décidé, l'avortement n'est jamais un acte banal» ».

Si la loi Veil est une loi nécessaire et modérée, réfléchie, qui a valu comme nous avons eu à le dire déjà, bien des insultes à cette femme respectable, loi qu'il faut défendre et dont il faut connaître la grande fragilité et la menace permanente dont elle est l'objet, elle ne résout pas le problème personnel de la culpabilité qu'engendre une telle décision, culpabilité cachée, non reconnue parfois parce qu'insupportable et qui doit pousser le corps médical à préparer à la décision d'IVG, à faire face à l'après, dès avant l'intervention.

Là encore, la maternité dans les présentations, nous a montré les conséquences d'une fausse-couche sur la grossesse suivante au travers d'une culpabilité de la mère, redoublée dans le cas d'interruption volontaire et la plupart du temps non consciente (stérilité, vaginisme, dyspareunie).

SOCIÉTÉ...MALAISE?...INDIVIDUALISME? ...DÉBILITÉ?...DÉCHÉANCE?

Vers une « épidémie » de cocaïne ? Le Monde
Le Monde observe que « devenue moins chère, la cocaïne se "démocratise" ».
Le journal note ainsi qu’« autrefois drogue de la jet-set, la cocaïne bénéficie d'un véritable effet de mode, au point que des spécialistes évoquent désormais une épidémie ».
« Le phénomène, devant lequel les pouvoirs publics confessent une certaine impuissance, inquiète la police et les autorités sanitaires », poursuit le quotidien.
Le Monde cite notamment Etienne Apaire, président de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie, qui déclare que « c'est le tsunami de demain. […] La cocaïne devient la drogue de M. Tout-le-Monde ».
Le quotidien observe que « plus d'un million de Français en auraient déjà consommé au moins une fois, soit 2,6 % des 15-64 ans en 2005, selon les derniers chiffres disponibles ».
Le Monde ajoute que « l'usage occasionnel de la cocaïne se répand dans toutes les couches sociales et touche de plus en plus les employés, les salariés et les jeunes »
Laurent Karila, psychiatre à l'hôpital Paul-Brousse, indique que « le problème vient quand les usagers s'installent dans la consommation. Les consommateurs s'accrochent vite à son effet "high", euphorique, stimulant, et le recherchent de nouveau. C'est sournoisement que s'installe une consommation moins récréative : les gens commencent à acheter seuls, et ils consomment seuls ».
Le journal note que « les usagers s'adressent de plus en plus aux médecins pour une consommation spécifique de cocaïne, un phénomène qui n'existait pas il y a 5 ans. Or le système de soins est démuni face à ce stupéfiant, pour lequel il n'existe pas de traitement de substitution ».

« Obésité : l’étude qui accuse la télévision » Le Figaro
Catherine Petitnicolas observe en effet dans Le Figaro que selon une étude nord-américaine, publiée dans les Archives de pédiatrie (JAMA), « réduire le temps passé devant l'écran permet de diminuer le surpoids chez des enfants de 4 à 7 ans ».
La journaliste explique que « Leonard Epstein et son équipe de Buffalo, de l'université de l'État de New York, ont mené une expérimentation durant 2 ans sur 70 kids de 4 à 7 ans déjà en surpoids qui «consommaient» de la télévision ou se plongeaient dans un jeu vidéo au moins 14 heures par semaine à la maison ».
« Ils ont proposé à leur famille de mettre en place un appareil de surveillance destiné à réduire l'accès à l'écran avec un code d'accès électronique pour chaque personne du foyer. Les chercheurs ont séparé les enfants en deux groupes, l'un sans aucune limite, l'autre avec une diminution progressive de l'exposition, leur code d'accès leur interdisant de la dépasser », poursuit Catherine Petitnicolas.
La journaliste note qu’« à l'issue de ces 2 ans de suivi, les bambins astreints à cette «diète» ont réussi à réduire leur temps passé devant l'écran de 17,5 heures par semaine contre seulement 5,2 heures de réduction pour le groupe contrôle. Et dans le même temps, le poids ou plus précisément l'indice de masse corporelle des bambins sevrés de télé a considérablement chuté contrairement à celui des gavés d'écran ».
« Des changements imputables plus à une diminution des apports énergétiques qu'à une augmentation de l'activité physique », précise Catherine Petitnicolas.
La journaliste cite les auteurs de l’étude, qui remarquent que « le fait d'avoir recours à un tel système permet de donner aux enfants le contrôle sur le moment où ils vont regarder la télévision plutôt que la classique injonction parentale “Pas de télé tant que le travail n'est pas terminé ”».
Dans un éditorial, Steven Gortmaker, de l'École de santé publique de Harvard à Boston, parle de « stratégie innovante dont les parents et les éducateurs devraient s'inspirer pour limiter la durée de cette addiction chez les enfants et les adolescents ».

« Alerte au cannabis dans les collèges » Le Parisien
C’est ce que titre Le Parisien sur sa Une, en gros caractères.
Le journal constate en effet que « 300 000 collégiens âgés de 12 à 15 ans ont déjà fumé un joint et nombre d’entre eux s’approvisionnent dans leur établissement scolaire ».
Le quotidien consacre une double page au sujet, relevant que « la consommation de haschisch est en plein boom chez les collégiens », et que « les pouvoirs publics veulent tenter d'enrayer le phénomène ».
Le Parisien indique que « dans un livre à paraître le mois prochain et intitulé «Stop au tabac et au cannabis !» (Ed. Odile Jacob), le tabacologue Gilbert Lagrue tire la sonnette d'alarme sur un phénomène qu'il juge «exponentiel» ».
Le journal cite ainsi ce spécialiste, qui note que « depuis que le tabac a été ringardisé avec les campagnes d'information sur ses dangers, les jeunes, qui ont toujours besoin d'une transgression, se sont tournés vers le cannabis. La première cigarette est fumée en moyenne à 12 ans. La première consommation de cannabis arrive 1 an à 18 mois après. Plus le premier joint est précoce, plus le risque de dépendance est important ».
Le quotidien remarque que « face à ce tableau noir, la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie s'apprête à présenter son plan d'attaque, visant notamment à sensibiliser les parents qui ont parfois tendance à fermer les yeux ».
Le Parisien publie un entretien avec le président de la Mildt, Etienne Apaire, qui déclare, entre autres : « Il faut expliquer les dangers de la drogue non pas seulement aux enfants mais aussi à leurs parents, qui ne savent rien sur la question »

Une enseigne de supermarchés « retire ses confiseries des caisses » pour « lutter contre l’obésité infantile » Le Parisien
Le Parisien indique en effet que l’enseigne Leclerc « est la première [en France] à décider le retrait des friandises et autres bonbons de ses caisses afin de lutter contre l'obésité infantile ».
Le journal rappelle que « Roselyne Bachelot avait interpellé en début de semaine les enseignes de la grande distribution en leur demandant de retirer «en juin» toutes les confiseries présentées devant les caisses des supermarchés ».
Le quotidien livre un entretien avec Michel-Edouard Leclerc, qui déclare : « Nous devions répondre à cet appel de la ministre, même si nous considérons qu'il est un peu illusoire de nous demander d'arrêter de mettre de tels produits en rayons. […] Pour nous, il ne s'agit pas de mettre au pilori ces confiseries, c'est juste une manière intelligente de poser le débat. […] Nous n'allons pas les supprimer, mais juste les déplacer dans le rayon habituel des confiseries ».
« Nous sommes conscients que nous n'allons pas faire baisser l'obésité et diminuer la consommation des friandises par cette simple initiative. Mais nous allons influer sur les comportements »
, poursuit le dirigeant.
Michel-Edouard Leclerc déclare : « Nous allons peut-être perdre aux alentours de 5 millions d'euros par an. Nous enregistrerons peut-être un déficit financier, mais nous allons en retirer un bénéfice d'image ».
L’entrepreneur ajoute que « cette décision va être accompagnée d'autres actions dans le même sens. Nous allons concevoir des publicités ou des affiches à but pédagogique et diététique sur les lieux de vente. Des enseignes en collaboration avec des agriculteurs […] vont mettre des fruits devant les caisses ».

Une machine qui devine ce que voit le cerveau » Le Figaro
Jean-Michel Bader indique dans Le Figaro que, selon un article paru dans Nature, « des chercheurs de l'université de Berkeley (en Californie) ont mis au point un décodeur expérimental d'images visionnées par le cerveau, qualifié par eux de «révolutionnaire». Il s'agit d'une machine d'IRM couplée à un enregistreur et à un système informatique sophistiqué ».
Le journaliste précise que « la machine ne lit pas les pensées. […] Elle décode les particularités de l'activité des zones visuelles du cortex cérébral, lorsque le cerveau voit une image particulière ».
Jean-Michel Bader cite l’auteur principal de ces travaux, Jack Gallant, qui indique que « ce décodeur visuel serait un atout scientifique décisif. Par exemple, nous pourrions l'utiliser pour trouver les différences dans les perceptions visuelles des individus, étudier les procédés mentaux comme l'attention, et peut-être même connaître le contenu visuel de phénomènes purement mentaux comme les rêves, ou l'imagination ».
Le chercheur ajoute que « le fantasme de la lecture des pensées est purement et simplement de la science-fiction, car la machine ne peut “lire” que des images visuelles, pas des processus mentaux. Mais nous devons nous garder, dans 30 ou 50 ans, des garde-fous éthiques à ces intrusions dans la vie privée ».

La mode est à la « Wii-thérapie » Courrier International numéro 905

Courrier International note en bref que « la console de jeu Wii pimente le travail des patients dans un nombre croissant de centres de rééducation, au Canada, aux Etats-Unis ou en Allemagne ».
Le magazine observe ainsi que « les simulations sportives rompent la monotonie des exercices de musculation ou de coordination ».
L’hebdomadaire cite Ben Rucks, directeur du service de rééducation au Riley Hospital, dans le Mississippi, qui remarque que « la Wii sollicite tout le corps, l’équilibre et la coordination des mains et des yeux. C’est un outil idéal pour les victimes d’infarctus ».
Courrier International relève de plus qu’à l’hôpital de Herrin, dans l’Illinois, « on note que l’adversaire virtuel crée une émulation qui absorbe le patient et lui fait oublier l’aspect fastidieux et souvent douloureux du travail ».

« Les espoirs de la stimulation cérébrale profonde » Le Figaro
Le Figaro indique dans un article que la stimulation cérébrale profonde, « utilisée contre la maladie de Parkinson et certains troubles psychiatriques, va être améliorée grâce à un atlas du cerveau en trois dimensions ».
Le journal aborde la nouvelle campagne d'appel aux dons, Neurodon, qui aura lieu du 10 au 16 mars prochain, notant que la Fédération pour la recherche sur le cerveau « a choisi cette année de mettre l'accent sur la stimulation cérébrale profonde, pour laquelle les Français sont des leaders incontestés ».
Le quotidien remarque que « mise au point dès la fin des années 1990 par une équipe française, celle du Pr Alim Louis Benabid et du Pr Polak à Grenoble, cette technique a totalement transformé la prise en charge de certains patients atteints de maladie de Parkinson ».
« Avec aujourd'hui une extension mesurée des applications de cette technique à certains troubles obsessionnels compulsifs et certains tics (maladie de Gilles de la Tourette) ainsi que dans le domaine de la neurochirurgie », poursuit Le Figaro.
Le journal rappelle avec un schéma en quoi consiste la technique, et se penche sur « l'importance de disposer de cartes d'une extrême précision des centres nerveux concernés ».
Le Figaro explique que la FRC « a financé les travaux d'une équipe de l'Inserm dirigée par le Dr Jérôme Yelnik, directeur de recherche à la Salpêtrière. Son équipe (en partenariat avec le CNRS et l'Inria) a réussi à réaliser une carte du cerveau en trois dimensions, permettant de reconstituer la structure tridimensionnelle des «noyaux cérébraux de la base» ».
Le quotidien cite le Dr Étienne Hirsch, président du conseil scientifique de la Fédération, qui précise que grâce à ce « Google Earth du cerveau, il est désormais possible de zoomer et de savoir avec une extrême précision où implanter les électrodes ».
Le Figaro cite cependant la FRC, qui relève que « si les Français sont particulièrement intéressés par les progrès de la recherche sur le cerveau, seul un tiers d'entre eux s'estime suffisamment informé dans ce domaine ».
Le journal se penche par ailleurs sur une « neurochirurgie du futur », qui consiste à « opérer le cerveau d’un patient éveillé grâce à la stimulation peropératoire ».

Dons d’organes : « Le cri d’alarme du Pr Cabrol » Le Parisien
C’est ce que titre Le Parisien, qui remarque sur une page que « l'Homme aux 400 greffes attend vos dons d'organes ».
Le journal note en effet que « le pionnier de la greffe du coeur en France » « se mobilise de nouveau en faveur des dons d'organes », relevant que « plus de 200 malades meurent chaque année faute de greffe ».
Le quotidien indique que samedi, Christian Cabrol « a initié au côté d'Honoré Carlesimo, président de l'Association Louis Carlesimo, une nouvelle campagne nationale en faveur des dons d'organes ».
Le Parisien note que « le cardiologue insiste sur les besoins : en France, 12 000 patients attendent une greffe, alors que seulement 4 000 organes sont prélevés annuellement ».
Le journal publie un entretien avec le Pr Cabrol, qui déclare notamment : « Mon souhait est que chaque Français ait dans son portefeuille sa carte de donneur. Que chacun l’évoque avec ses proches de son vivant ».
Le Parisien rappelle qu’« en France, chaque individu est considéré comme un donneur potentiel, à moins de s’y être opposé de son vivant ».
Le quotidien note cependant que la démarche pour obtenir une carte de donneur, afin de ne pas « embarrasser votre famille », n’est « pas si facile », le journal ayant essayé sur le site de l’Agence de biomédecine, sans succès.

Après les enseignants, « les médecins bientôt évalués » par leurs patients ? Le Parisien, La Croix, Le Figaro
Le Parisien note en effet qu’« après Note2be, voici Note2bib ».
Le journal indique que le « concept » est de « noter les médecins » sur un site Internet, précisant que « tout comme pour Note2be, sur Note2bib, le nom des médecins «dénoncés» ou «plébiscités» par leurs patients ne sera pas censuré ».
Le quotidien cite Jean-Claude Fargialla, patron de la société D&E Investments, à l’origine du projet, qui indique que « les docteurs auront la possibilité de répondre sur le forum. Je ne trouve absolument pas choquant de donner des noms. Ce qui me choque, c'est d'interdire aux patients d'accéder à une information concernant leur santé ».
Le Parisien relève que la « date de lancement prévue » est fixée au 15 mars, mais observe que « du côté du Conseil national de l'Ordre des médecins, on ne semble pas très inquiet ».
André Deseur, membre du Conseil de l'Ordre, déclare ainsi : « C'est un coup de pub pour leur site de rencontres. Après la décision de justice concernant la page consacrée aux profs, il y a peu de chance que ce site voie le jour ».
Le Parisien indique en effet que « Note2be, site Internet qui propose aux élèves d'évaluer leurs enseignants, n'a plus le droit de mettre en ligne le nom des professeurs concernés », suite à une décision du juge des référés du tribunal de grande instance de Paris.
La Croix constate de son côté que « l’écho médiatique rencontré par le site Note2be a donné des idées à cette PME ».
Le quotidien cite un autre responsable de la société, Nicolas Herson-Macarel, qui remarque : « Pas question de juger les qualités techniques d’un médecin, par exemple la fiabilité d’un diagnostic. Mais les patients doivent pouvoir s’exprimer sur les qualités relationnelles de leur médecin, sa disponibilité, son accueil… ».
La Croix cite l’Ordre des médecins, qui indique que « ce projet risque de s’éteindre de lui-même car il n’aura aucun intérêt pour les patients ».
Le Figaro consacre également quelques lignes à ce futur site Internet qui « entend lutter contre la «conspiration du silence» qui couvre les mauvais médecins ».

La société peut-elle tomber encore plus bas? Oh, sans doute! Si l'analyse passe par la régression du sujet comme une étape du processus de la cure, on ne peut que s'affoler devant la régression quasi organisée et méthodique de notre société qui, devenue schizophrène, ressent une crainte le jour où elle apprend une nouvelle stupidité, mais aussitôt laisse faire, voire essaye la stupide invention poussée par une curiosité malsaine.

lundi 3 mars 2008

Quelques brèves au sujet de la santé en France

Brèves de Mediscoop, par le Dr Marie-Elisabeth Sanselme-Cardenas

« Comprendre et vaincre la dépression » Sciences et Avenir numéro 732
C’est ce que titre Sciences et Avenir sur sa Une.
Le magazine observe en effet dans un dossier que « le fonctionnement d'un cerveau déprimé est aujourd'hui mieux compris grâce aux neurosciences. Et la panoplie des traitements - médicaments et psychothérapies - s'élargit ».
Le mensuel relève notamment que « des études américaines ont précisé les zones cérébrales activées dans les moments de bien-être mental ».
« Une piste pour soigner les périodes plus sombres ? »,
s’interroge Sciences et Avenir.
Le magazine explique en outre « comment reconnaître une dépression », rappelant qu’« il n'y a pas une dépression, mais plusieurs, très différentes les unes des autres », ou encore remarque que « les femmes sont deux fois plus touchées que les hommes, et tous les âges sont concernés ».
Sciences et Avenir consacre 4 pages à la « panoplie de nouveaux traitements », relevant notamment qu’« une molécule, l'agomélatine, encore à l'étude, agit en régulant l'horloge interne du malade. Et sans les effets secondaires des précédentes classes d'antidépresseurs ».

« Et si le Prozac n'avait aucune efficacité ? » Le Parisien, Le Figaro
C’est ce que se demande Le Parisien.
Le journal rend compte d’une étude britannique publiée hier dans Plos Medicine, relevant que « le Prozac et ses semblables ne seraient pas plus efficaces contre la dépression que... le sucre ! ».
Le Parisien explique que « les chercheurs de l'université de Hull (Yorkshire) ont réuni, afin de les comparer, diverses enquêtes publiées ces dernières années concernant plusieurs antidépresseurs de la même famille comme Prozac, Effexor ou encore Deroxat ».
« Mais les scientifiques anglais ne se sont pas arrêtés là puisqu'ils ont réussi à mettre la main sur des études non divulguées jusque-là par les laboratoires fabriquant ces médicaments »,
poursuit le quotidien.
Le Parisien note ainsi que « sur les personnes légèrement dépressives, les effets de ces antidépresseurs sont similaires à ceux de molécules placebo remplies de sucre. Les «pilules du bonheur» sont significativement plus efficaces que les gélules sucrées uniquement lorsqu'elles sont administrées à des dépressifs sévères ».
Le journal cite le Pr Maurice Ferreri, chef du service de psychiatrie de l'hôpital Saint-Antoine à Paris, qui remarque que ces résultats « ne sont pas si éloignés de ce que recommande en France la Haute Autorité de santé. Les médicaments ne doivent être administrés que lorsqu'il y a une dépression caractérisée ».
Le praticien observe toutefois que « trop d'antidépresseurs sont donnés sans raison à des non dépressifs. Et trop de dépressifs sévères n'ont pas de traitements ».
Le Figaro note également sur sa Une que « l’efficacité du Prozac [est] remise en question ».
Le quotidien relève que les résultats de cette étude « n’étonnent pas le psychiatre Michel Patris qui préconise aux médecins de «moins prescrire» ».
Le journal publie ainsi un entretien avec le chef de service de psychiatrie au CHU de Strasbourg, qui déclare notamment que ces résultats « ne m’étonnent pas » et indique qu’« il faut avant tout accompagner les patients et ne pas leur faire croire qu’une simple petite pilule résoudra leurs difficultés ».
Le Figaro retient en outre que « les laboratoires ne publient que les études donnant des résultats positifs. L’efficacité des médicaments est donc largement exagérée ».

Il serait bon de commencer par apprendre la clinique et de s'obliger à poser un diagnostic en interrogeant le patient, en le laissant parler. Plutôt que de moins prescrire, ce qui est sans doute grandement nécessaire, il faudrait surtout mieux prescrire la dépression mélancolique implique le traitement, les syndromes dépressifs impliquent de rechercher leur cause consciente ou non. La campagne sur la dépression n'est pas close mais elle semble moins bornée.

« Médicaments : le rendement des franchises est conforme aux prévisions » Les Echos
Les Echos indiquent que « la CNAM doit publier aujourd'hui les statistiques de dépenses de remboursement de janvier du régime général ».
« Elle devrait souligner que le rendement des franchises non remboursées sur les soins est conforme aux prévisions, qui font état d'une économie d'environ 850 millions d'euros sur l'année »
2008, note le journal.
Le quotidien relève toutefois que « la CNAM est incapable à ce stade de mesurer un éventuel effet volume sur la consommation de médicaments qui serait lié à l'instauration des franchises ».

« Les franchises sur les soins ont économisé 69 millions d'euros en janvier » Les Echos, La Tribune, Le Figaro économie
Les Echos reviennent sur le « rendement de début d'année des franchises non remboursées sur les soins […] conforme aux estimations du gouvernement ».
Le journal indique que ces franchises « ont économisé 69 millions d'euros en janvier » 2008.
Le quotidien ajoute que « les conséquences sur la consommation de médicaments sont moins claires : les dépenses de remboursement ont chuté de 4,3 % en janvier mais, en raison de fortes corrections (jours ouvrés, variations saisonnières), la CNAM souligne qu'il «très difficile à ce stade» d'évaluer «l'impact éventuel» des franchises sur les volumes de médicaments ».
La Tribune note aussi que « la mise en place des franchises a entraîné, comme prévu, un ralentissement de la croissance des dépenses de soins de ville ».
Le Figaro économie observe de son côté qu’« il est trop tôt pour mesurer si, oui ou non, les franchises ont un effet «responsabilisant » »

On peut constater que le but premier est de faire chuter les dépenses de remboursement des médicaments sans même qu'on puisse savoir si les français en ont moins consommé ou pas, ni bien sûr, quel impact cela peut avoir sur la santé réelle des français présente et future et donc à long terme sur le coût réel, coût qui est pourtant la seule chose qui semble intéresser les dirigeants. Quant au "ralentissement de la croissance des dépenses de soins de ville" c'est autant de diagnostics inopinés ou associés qui n'auront pas été faits ce qui retardera le traitement d'autant. On croirait entendre à nouveau le genre d'arguments stupides qui avaient accompagné la mise en place du numerus clausus dèsl'année 1971/1972, à savoir, "s'il y a moins d'offre il y aura moins de demande"!

« 200 000 postes à pourvoir dans les hôpitaux » Le Parisien, Le Figaro économie
Le Parisien indique que, dans le but d’« inciter les jeunes à se tourner vers les métiers de l’hôpital », Roselyne Bachelot « a lancé hier une opération séduction ciblée sur les 15-20 ans avec spots télé décalés et site Internet dédié (
www.lhopitalabesoindevous.fr) ».
Le journal remarque qu’il s’agit « des grands moyens pour faire face à une situation de plus en plus problématique. En effet, départs massifs à la retraite obligent, 200.000 postes seront à pourvoir dans les 5 ans dans les hôpitaux ».
Le Parisien observe que « les infirmières sont les plus demandées, mais les métiers proposés sont très diversifiés. Roselyne Bachelot en comptabilise pas moins de 150, dans le secteur technique notamment ».
Le quotidien relève cependant que « le contexte est plutôt morose. Les récentes grèves des urgentistes et des agents hospitaliers ont à nouveau mis au jour les préoccupations des salariés sur les conditions de travail ».
Le Figaro économie note aussi que « les hôpitaux vont recruter 200 000 emplois en 5 ans ».
Le journal remarque que « selon Roselyne Bachelot, les jeunes qui s’interrogent sur leur carrière «ont une image fausse de l’hôpital : il ne faut pas forcément faire de longues études pour y travailler» ».

Les études de médecine réformées pour réduire un taux d'échec massif » Les Echos, Le Monde
Les Echos indiquent que « le gouvernement entend modifier le cursus de médecine dès la prochaine rentrée universitaire ».
Le journal précise qu’est « en jeu la réduction du taux d'échec de 80 % en première année (plus de deux étudiants sur trois échouent, même après redoublement) ».
Le quotidien note ainsi que « Jean-François Bach, secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences, a remis hier un rapport à Valérie Pécresse (Enseignement supérieur) et Roselyne Bachelot (Santé), les deux ministres ayant dans la foulée annoncé les propositions retenues, qui vont maintenant «être soumises à la concertation avec les étudiants» ».
Les Echos abordent deux propositions : « Organiser 4 concours distincts pour les filières médecine, odontologie, sage-femme et pharmacie, au lieu d'un concours unique pour les trois premiers et d'un distinct seulement pour le dernier ».
« Deuxième proposition : prévenir l'échec en réorientant dès janvier les étudiants qui ont eu moins de 7/20 aux premiers examens. […] Le gouvernement entend aussi que soit validée la première année pour les étudiants ayant eu la moyenne mais n'ayant pas été reçus au concours, afin de leur permettre une poursuite automatique d'études vers d'autres filières »,
précise le journal.
Le quotidien relève que « les organisations étudiantes ont accueilli ces propositions avec «réserve» », observant que « l'organisation de quatre concours distincts est plutôt appréciée », mais que « la réorientation dès janvier est critiquée ».
Le Monde observe également que « pour remédier à un taux d'échec de 80 %, un entretien préalable serait instauré, ainsi qu'une note-barrage à l'issue du premier semestre », qui « pourrait ainsi réduire de 30 % l'effectif des promotions ».
Le journal ajoute que la commission présidée par Jean-François Bach « estime nécessaire d'ouvrir l'accès à la deuxième année de médecine, sans passer le concours, à des étudiants titulaires d'un mastère scientifique ou diplômés d'une école paramédicale ».

L'Etat va récompenser financièrement les hôpitaux les plus dynamiques » Les Echos
Les Echos indiquent que « le gouvernement donne aux établissements [hospitaliers] un nouveau signal de sa volonté de les réformer ».
Le journal remarque qu’« en 2007, les hôpitaux étaient rémunérés à hauteur de 50 % en fonction de leur activité et le reste en dotation globale. Le gouvernement a annoncé à l'automne que la part de cette tarification à l'activité (T2A) allait passer à 100 %, avec, toutefois, des coefficients correcteurs prévus jusqu'en 2012 pour en lisser les effets ».
Le quotidien explique que « ce lissage ne sera pas linéaire. La T2A représentera ainsi environ 65 % du budget des établissements dès cette année, voire davantage pour certains hôpitaux (au lieu de 60 % si le rythme avait été linéaire). Le ministère de la Santé entend montrer aux hôpitaux les plus dynamiques qu'ils seront récompensés rapidement ».
« Et aux moins «vertueux» qu'ils n'ont d'autre choix que de se restructurer, sous peine de voir leurs déficits bondir », ajoutent Les Echos.
Le journal rappelle que « dans le même temps, les tarifs des actes facturés par les hôpitaux et les cliniques à la Sécurité sociale ne vont augmenter que de manière très limitée au 1er mars », puis note que « les hôpitaux comme les cliniques estiment que la prévision d'activité est surévaluée et dénoncent une sous-tarification constante ».

De plus en plus de médecins « victimes de «burn out» » Le Figaro
Le Figaro observe que les médecins généralistes « expriment un malaise persistant face à des conditions de travail dégradées, qui acculent certains d’entre eux au burn out, l’épuisement professionnel ».
Le journal note que « le récent suicide d’un généraliste du Nord-Pas-de-Calais […] illustre tragiquement la pression à laquelle la profession est soumise ».
Le quotidien cite Thierry Le Brun, vice-président de MG-France, qui remarque : « On note de plus en plus de cas de burn out, et les taux de suicide sont deux fois plus élevés que dans le reste de la population ».
Le Figaro relève que le responsable « constate aussi «les divorces plus fréquents» et, chez les femmes médecins, un taux de bébés prématurés «plus élevé que dans le reste de la population» ».
« Les rasions selon lui : «toujours plus de travail, mais sans aide des pouvoirs publics et sans reconnaissance» »,
poursuit le journal.
Le quotidien cite en outre la socioanthropologue Anne Vega, qui précise que « selon la clientèle que l’on a, le lieu où l’on exerce, le capital dont on dispose pour s’installer, tout change. Les cas d’épuisement professionnel touchent plutôt des médecins ne triant pas leurs patients, exerçant dans des zones isolées ou des banlieues défavorisées ».

« Le gouvernement veut encadrer les tarifs des opérations dans les cliniques » Les Echos
C’est ce que remarquent Les Echos, indiquant que « Nicolas Sarkozy veut limiter les dépassements d'honoraires non remboursés des médecins ».
« Cela devrait se traduire, en 2008, par le plafonnement des tarifs des soins chirurgicaux dans les établissements de santé. Mais la négociation sera âpre »,
poursuit le journal.
Le quotidien rappelle ainsi que « l'accès aux soins (chirurgie en particulier) étant menacé dans certaines régions où la quasi-totalité des spécialistes exercent en secteur 2, le gouvernement a exprimé, dès l'automne, sa volonté de réagir ».
Les Echos citent une « source gouvernementale », qui déclare que « le problème, ce n'est pas le prix de la consultation du dermatologue du 7ème arrondissement de Paris, mais le coût de la prothèse de hanche lors d'une opération en clinique ».
Le journal note en effet que « l'Igas a montré que 89 % des opérés en clinique paient en moyenne un dépassement de 454 euros sur cet acte », ajoutant que « plusieurs facteurs concourent à une action rapide sur les soins lourds effectués en établissement : chirurgie, anesthésie, obstétrique ».
Le quotidien relève que « la FHP est d'accord sur le principe : les dépassements, perçus par les praticiens, limitent les marges des cliniques pour facturer d'autres services aux patients (chambre individuelle, etc.) et compliquent les comparaisons tarifaires avec les hôpitaux ».
Les Echos ajoutent que « la CSMF, très présente chez les spécialistes, est aussi bien disposée : elle espère obtenir des complémentaires qu'elles financent un supplément de rémunération en échange d'engagements sur la qualité ».
Le journal précise que « l'objectif de la réforme consiste à établir de nouveaux tarifs de remboursement opposables, avec un premier étage pris en charge par l'assurance-maladie et le deuxième par les mutuelles ».
Les Echos relèvent toutefois qu’« il reste à en fixer les contours précis, ce qui s'annonce ardu ».

Voilà cinq brèves qui montrent le manque d'adéquation entre les besoins et la réalité en ce qui concene la santé en France depuis les études médicales jusqu'à l'exercice de la médecine sous ses différentes formes et le manque d'équilibre dans la répartition des tâches et des revenus des médecins qui ont pourtant la plupart du temps le même cursus.On essaie d'utiliser la carotte et le bâton pour que cela marche encore un peu, encore un temps.

« Arrêts maladie : la traque aux fraudeurs s'accélère » Le Figaro économie
C’est ce que titre Le Figaro sur sa Une, en gros caractères.
Le journal observe en effet dans ses pages saumon que « dès le mois de mars, une dizaine de caisses de la Sécurité sociale suspendront les indemnités journalières lorsque les contre-visites demandées par les employeurs révéleront des abus ».
Le quotidien note qu’« à l’exception d’une seule, ces caisses ont un point commun : les arrêts de travail y sont plus élevés que la moyenne nationale ».
Le journal précise qu’il s’agit d’Amiens, d’Avignon, de Vannes, d’Evreux, de Reims, de Nîmes et de Carcassonne pour le régime général ; de la Gironde, l'Armorique (Finistère et Côtes-d'Armor) et l'Ile-de-France (Paris et Val-de-Marne) pour la Mutualité sociale agricole.
Le Figaro économie indique que « cette expérimentation durera jusque fin 2009. Elle pourrait être généralisée dès 2010 ».
Le journal rappelle que « la contre-visite médicale, demandée et payée par l'employeur, est autorisée depuis 1978. Mais le plus souvent, lorsque le médecin libéral ainsi mandaté juge le salarié apte à reprendre le travail, cela ne débouche que sur la suspension de la part complémentaire versée par l'entreprise à son salarié ».
« Il est rare que soient également suspendues les indemnités journalières elles-mêmes, et qui représentent en règle générale 50 % du salaire, dans la limite du «plafond Sécu» », ajoute le quotidien.
Le Figaro livre le témoignage de deux médecins bretons qui « acceptent de participer à ces contrôles. […] Ils citent des exemples de «malades» pas vraiment à l’agonie, surtout le vendredi… Mais ils insistent sur le caractère très minoritaire des abus ».

Tour de vis sur les arrêts maladie : les syndicats de médecins « très perplexes » Le Parisien

Le Parisien revient sur l’expérimentation dans une dizaine de caisses de la Sécurité sociale, en mars prochain, pour « traquer les abus [aux arrêts maladie] avec l’aide des employeurs ».
Le journal note que « les médecins mandatés par les employeurs afin de vérifier si les salariés ne sont pas des malades imaginaires pourront, en cas de fraude, déclencher la suspension des indemnités journalières ».
Le quotidien relève que « la Cnam précise qu’elle «va travailler dans les semaines à venir, notamment avec les Ordres de médecins», pour s’assurer du sérieux et du respect de la déontologie par les sociétés qui proposent ces contre-visites ».
Le Parisien remarque toutefois que « dans les rangs des syndicats de médecins, très perplexes, on dénonce «la paranoïa de l’arrêt de travail» ».

Arrêts maladie : de nombreux salariés seront mieux indemnisés » Les Echos
Les Echos reviennent sur l’accord sur le marché du travail passé début janvier entre les partenaires sociaux, dans le cadre d’un projet de loi sur la modernisation du travail.
Le quotidien relève que cet accord « assouplit la condition d'ancienneté et le délai de carence des couvertures complémentaires en cas d'arrêt maladie ».
« Une majorité de conventions collectives devront donc être revues pour améliorer les droits des salariés »,
ajoute le journal.

Et si l'arrêt maladie était simplement devenu un symptôme du monde du travail, à saisir juste à temps, juste avant le suicide dont nous avons récemment appris l'augmentation de fréquence, cachée jusque là ?

La médecine du travail a un rôle très important qu'elle ne peut pas toujours jouer pleinement. Dans le cas des femmes enceintes, le médecin du travail auquel je fais appel dès que la situation professionnelle de ma patiente le demande, a un rôle particulièrement important d'appréciation des risques, de redistribution des postes ou de mise en incapacité temporaire. Peut-être que les choses commencent à bouger, ou du moins que l'alerte est donnée, dans le sens d'une réelle indépendance et donc d'une possible augmentation de l'efficacité de cette médecine particulièrement nécessaire à l'heure où seule compte la rentabilité des entreprises et où, de fait, l'humain est mis à son service à l'encontre même de l'impératif catégorique le plus connu de la morale kantienne. Voici deux brèves...


« Le Conseil économique et social veut rénover la médecine du travail » Le Figaro économie, La Croix, L’Humanité, Libération
Le Figaro économie note en effet que « le CES propose des «mesures urgentes» pour la médecine du travail ».
Le journal remarque que dans un projet d’avis, l’organisme « suggère de laisser le financement à la charge des employeurs […] mais de déconnecter la cotisation du nombre de visites effectuées par le médecin ».
« Il recommande de prendre en compte la masse salariale mais aussi d’autres critères «à fixer par les partenaires sociaux» pour favoriser la prévention »,
poursuit le quotidien.
Le Figaro économie ajoute que, dans le but de « préserver la santé des salariés », le CES « propose de ne plus privilégier les visites «de routine» mais plutôt de se concentrer sur «des actions ciblées, demandées ou programmées» sur les salariés les plus fragiles ».
La Croix observe également que le Conseil économique et social « veut une réforme » de la médecine du travail.
Libération publie pour sa part un entretien avec Christian Dellacherie, rapporteur de l’avis du CES.
Ce dernier remarque que « la médecine du travail n’est plus adaptée », et déclare que ses « missions doivent être définies dans la loi ! L’inscription de la santé au travail et du rôle du médecin dans la loi sera aussi une protection des médecins concernés, parfois soumis à la pression des employeurs ».
Christian Dellacherie ajoute : « Nous souhaitons faire passer la gouvernance de la santé au travail sous la responsabilité de la Cnam, ce qui ira forcément dans le sens d’une clarification ».

« Stress au travail – L’état d’urgence » ’Express numéro 2956

L’Express constate en effet dans un dossier que « la souffrance des salariés devient un enjeu majeur ».
« Pour le gouvernement, d'abord : Xavier Bertrand veut ouvrir le dossier et attend un rapport. Pour les entreprises, ensuite: elles commencent à peine à prendre le mal à la racine »,
poursuit le magazine.
L’Express indique ainsi que « les deux experts qui s'apprêtent à remettre un rapport sur le stress au travail proposent plusieurs pistes en avant-première ».
L’hebdomadaire relève notamment que Philippe Nasse, statisticien et vice-président du Conseil de la concurrence, et Patrick Légeron, psychiatre et patron du cabinet de conseil Stimulus, « proposent de «construire un indicateur national neutre, transversal et scientifique pour mesurer l'ampleur du problème en combinant approche ergonomique et regard médical» ».
Le magazine ajoute que « le rapport propose le lancement d'une campagne nationale d'information consacrée au stress, relayée dans les branches professionnelles et dans les entreprises ».
L’Express note en outre que « les rapporteurs prônent la méthode douce. Pas question de légiférer sur le stress. «En revanche, les pouvoirs publics doivent pousser les entreprises à s'intéresser davantage aux risques psychosociaux, souligne Patrick Légeron. A eux de revaloriser le rôle des acteurs de l'entreprise qui se trouvent en première ligne: les médecins du travail, les DRH, les CHSCT, etc.» ».
L’hebdomadaire rappelle que « des travaux scientifiques le démontrent: le stress peut provoquer certaines pathologies. Les facteurs de risque sont repérables ».

« Les priorités du Comité d’éthique » La Croix, Le Figaro
La Croix consacre près de deux pages au Comité consultatif national d’éthique, observant que « depuis 25 ans, [il] fait avancer la réflexion sur la société ».
Le journal note en effet qu’à sa création par François Mitterrand en février 1983, une « première mondiale, la France marquait sa volonté d’encadrer les avancées scientifiques et médicales ».
« Vingt-cinq ans après, le Comité d’éthique a inspiré, un peu partout dans le monde, la création d’instances semblables. Un succès qui s’explique par sa composition – moitié scientifiques, moitié personnalités, dont celles appartenant aux grandes familles de pensée –, son indépendance et un mode de fonctionnement original basé sur le débat, l’échange, la libre discussion », remarque le quotidien.
La Croix ajoute que le CCNE « est aussi un lieu de «production». À ce jour, il a émis 103 avis, posant peu à peu les bases des grands «dogmes éthiques» à la française : gratuité et anonymat du don, recueil du consentement avant toute recherche, indisponibilité du corps, respect de la dignité de la personne humaine ».
Le journal relève cependant que « les avis du Comité n’ont pas toujours été suivis par le législateur, loin s’en faut ».
La Croix publie pour l’occasion un entretien avec le Pr Alain Grimfeld, qui « a été nommé [hier] par l'Élysée à la présidence du Comité d'éthique », en remplacement de Didier Sicard, nommé président d’honneur.
Alain Grimfeld déclare notamment que « le Comité d'éthique restera indépendant », et indique que l’éthique « est pour moi quelque chose d’essentiel qui devrait être enseigné plus largement au cours des études de médecine ».
Le Figaro remarque de son côté que « le nouveau président est le créateur du premier centre de l’asthme pour enfants en France ».

ET SI !

« Bientôt de l’aspirine chez l’épicier ? » Le Figaro économie
Le Figaro économie rend compte du rapport que Robert Rochefort, directeur du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie, vient de rendre à la ministre de la Ville, Christine Boutin, « pour redynamiser les commerces de centre-ville ».
Le journal retient que parmi ses 34 mesures, Robert Rochefort « recommande d’«autoriser la vente des produits pharmaceutiques courants dans certains petits commerces de quartier» ».
Le Figaro économie relève que « bureaux de tabac et supérettes pourraient ainsi vendre des compresses, des vitamines, mais aussi de l’aspirine ».
Le quotidien note toutefois : « Seul hic, Roselyne Bachelot est contre ».
Le journal remarque qu’« à plusieurs reprises, la ministre de la Santé a rassuré les pharmaciens sur leur monopole. En échange, ils ont accepté que certains produits vendus soient en accès libre dans leurs officines ».

Les pharmaciens s'alarment de la remise en cause de leur monopole » La Tribune
La Tribune observe sur près d’une page que « la distribution du médicament dans l’Hexagone semble condamnée à évoluer. […] La commission Attali ou encore Bruxelles figurent parmi les principaux et plus chauds partisans de la déréglementation des pharmacies en France ».
Le journal relève que « dans ce contexte peu favorable, les pharmaciens ont commencé à se regrouper pour réduire leurs coûts et anticiper la fin du monopole ».
Le quotidien indique que « l’Ordre des pharmaciens suggère d’instaurer «l'acte pharmaceutique», soit une rémunération pour tout ce qui ne donne pas lieu à la délivrance de médicaments ».
La Tribune remarque par ailleurs que « l’Allemagne défriche la vente de médicaments par Internet », notant qu’« avec des coûts réduits, les pharmacies Internet peuvent baisser nettement la facture finale pour les caisses de Sécurité sociale ».

On a du mal à croire qu'encore une fois on ne recule devant aucun slogan: l'aspirine pour redynamiser le commerce du centre-ville! Peut-être bientôt on pourra y ajouter des pompes funèbres car à ce que l'on voit, les alliances se font pour la baisse des prix à tous prix, c'est-à-dire à tous risques car rien du risque médical ne semble être analysé et discuté pour prendre la mesure des conséquences.

Dans les trois brèves qui suivent, le monde médical n'est pas tout blanc, ni tout rose...

« Cancer : de nouveaux traitements très demandés » Le Parisien
Le Parisien observe sur une page qu’« autrefois victimes impuissantes, les personnes atteintes d'un cancer se montrent aujourd'hui plus combatives. Elles réclament notamment de pouvoir plus facilement participer aux essais de nouveaux traitements ou molécules ».
Le journal note ainsi que les patients « n'hésitent pas à se porter candidats au test de nouvelles molécules, à réclamer les nouveaux médicaments à leur médecin traitant, à se passer le mot sur les forums, à créer leur blog pour faire évoluer les choses dans la recherche ».
Le quotidien ajoute que « certains vont, pour plus d'efficacité disent-ils, jusqu'à créer des listes noires de cancérologues peu recommandables... ».
Le Parisien remarque que « s'il y a une chance d'être sauvé, les patients 2008 veulent la saisir. Ils déplorent seulement de ne pas être assez informés de ce qui se passe, de ce qui existe, par leurs médecins ».
Le journal cite l’un d’eux, Frédéric Secrétan, atteint d'un cancer du poumon, qui déclare : « Il faut que les pontes soient plus accessibles aux praticiens du terrain. Qu'ils soient joignables par téléphone ou par mail, et qu'ils fassent bénéficier leurs collègues de leurs connaissances et de leur expérience. Que nos médecins, surtout en province, se tiennent au courant ».
« Les malades doivent cesser de se satisfaire de noms et de phrases auxquels ils ne comprennent rien... Il n'y aura de médecins volontaires et imaginatifs que pour des patients volontaires et décidés à guérir »,
poursuit ce « leader de ce mouvement », comme le nomme Le Parisien.
Le quotidien note cependant que « lors du colloque organisé à Paris par la Ligue contre le cancer, les médecins ont appelé à la prudence. L'empressement ne doit pas prendre la place de la réflexion ».
Le journal publie un entretien avec François Goldwasser, cancérologue à l’hôpital Cochin (Paris), qui rappelle que « les essais cliniques ne sont proposés qu’à une élite. A ceux dont la maladie a échappé à toutes les thérapeutiques conventionnelles, [mais] il faut s’attendre à des effets secondaires, graves dans certains cas ».
Le praticien souhaite en outre qu’« on impose aux médecins de s’engager quant aux suites et au devenir de la personne après l’essai ».

« Essais cliniques : des pistes pour faire diminuer les risques » Les Echos
Les Echos rendent compte de la conférence annuelle du Forum européen sur la bonne pratique clinique, qui s’est tenue à Bruxelles en janvier.
Le journal note que « professionnels et agences ont tiré les leçons d'un grave accident survenu lors d'essais à Londres en 2006 ».
Le quotidien indique ainsi qu’il y a une « marge d’amélioration » pour déterminer les doses administrées.
Les Echos relèvent notamment que « pour affiner le calcul de la première dose, on peut combiner les approches. Par exemple en se focalisant non plus sur la toxicité et l’apparition d’effets indésirables, mais sur l’activité pharmacologique pour déterminer la dose à partir de laquelle la molécule est active ».
« Si la valeur de cette dose est inférieure à celle où les effets indésirables apparaissent, on peut commencer avec elle et réduire encore le risque », continue le journal, qui ajoute qu’« on peut aussi recourir au microdosage ».
Le quotidien cite toutefois l’un des professionnels présents à cette conférence, Jan de Hoon, directeur du centre de pharmacologie clinique de l’hôpital Gasthuisberg de Louvain (Belgique), qui note que « si on ne veut prendre aucun risque, il ne faut pas participer à la recherche biomédicale

Procès de l'hormone de croissance : « Les méthodes sordides pour prélever les hypophyses » Le Figaro, Libération, La Croix
Le Figaro revient sur le procès de l’hormone de croissance, qui « plonge à présent le tribunal de Paris dans les coulisses glauques du prélèvement des hypophyses ».
Le quotidien note que « Françoise Lalande, maître d'œuvre, en 1992, d'un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales, dresse un constat glaçant. De 1973 à 1988, quelque 200 000 hypophyses ont été recueillies, dont 135 000 en France ».
« L'opération était la plupart du temps réalisée, moyennant pourboire fixé à France Hypophyse, par des garçons d'amphithéâtre, sans contrôle médical et, surtout, sans prise en compte de la cause de décès du donneur », poursuit le journal.
Le Figaro remarque que « pour accéder plus aisément à la glande convoitée, on avait recours à la méthode dite «de Balouet» qui, certes, évite la trépanation, mais présente l'inconvénient majeur de rapporter du tissu nerveux potentiellement surinfecté par le prion, propagateur de la MCJ ».
Le quotidien ajoute que « certains agents d'amphithéâtre avaient bricolé, avec un cintre et un fin tuyau de plomberie, un instrument qui, apparemment, faisait l'affaire. Ces descriptions sordides laissent à penser que les corps humains n'étaient pas mieux considérés que des épaves automobiles, dans lesquelles on récupérait une pièce intéressante ».
La Croix retient de son côté que « la collecte des hypophyses était mal contrôlée ».
Le journal note que « curieusement, malgré une enquête record de 16 années, l’instruction n’a pas fait la lumière sur la responsabilité des chefs de service d’anatomopathologie ».

JUSTICE ET SANTÉ : information à connaître +++

« Que faire des criminels sexuels en fin de peine ? » Le Parisien
C’est ce que se demande Le Parisien sur deux pages, annonçant sur sa Une la « liste secrète de la justice ».
Le quotidien indique en effet que le ministère de la Justice « a établi une liste confidentielle de 32 détenus, auteurs de crimes sordides, dont la libération est prévue dans les 3 ans », la chancellerie souhaitant « prolonger leur détention ».
Le journal parle de « document explosif à l'heure où le Conseil constitutionnel examine la loi controversée relative à la rétention de sûreté ».
Le Parisien note ainsi que « le Conseil s'apprête à se prononcer […] sur la conformité de [cette loi] à notre Constitution », un texte qui « entend maintenir dans des «centres socio-médico-judiciaires de sûreté» des détenus ayant purgé leur peine mais considérés comme «potentiellement dangereux» ».
Le quotidien indique qu’« aux termes de la loi, l'examen de la «dangerosité potentielle» des criminels sera confié à une commission pluridisciplinaire dans laquelle les psychiatres auront une autorité particulière ».
Le journal observe cependant que « sur ce rôle qu'entend leur assigner la loi, ces derniers sont divisés ».
Le Parisien interroge notamment le psychiatre Philippe Carrière, qui a exercé 9 ans en milieu carcéral, qui déclare qu’« un homme peut avoir commis un acte abominable sans être dangereux d’un point de vue psychiatrique. Il existe aussi des malades qui, bien que n’ayant commis aucun délit, nous inquiètent fortement. La logique de l’administration n’est pas la nôtre. […] La psychiatrie n’a pas à jouer ce rôle de flic ».

«La rétention de sûreté validée partiellement par les Sages » Le Figaro, Le Parisien, Libération
Le Figaro fait savoir que « le Conseil constitutionnel a finalement validé - mais partiellement - le projet de loi sur la rétention de sûreté, qui prévoit la détention à vie des criminels jugés dangereux en créant des «hôpitaux-prisons» ».
Le journal note que « les principes généraux du texte sont approuvés, mais son application immédiate est strictement encadrée ».
Le quotidien indique notamment que « les personnes actuellement en prison ne pourront être retenues dans les centres «rétention de sûreté» après leur peine que dans des conditions très strictes, si elles violent les obligations de la «surveillance de sûreté» qui pourront leur être imposées (port d'un bracelet électronique, obligation de soin, etc.) ».
Le Parisien remarque aussi que « la «rétention de sûreté» ne sera pas immédiatement applicable ».
Le journal relève que « les neuf Sages introduisent un bémol de taille à l’ensemble de leur décision. Le dispositif n’est validé qu’à la condition «que les personnes concernées aient pu bénéficier, pendant l’exécution de leur peine, des soins adaptés au trouble de la personnalité dont elles souffrent» ».