dimanche 30 mars 2008

Le rapport sexuel dans l'actualité éditoriale

L'actualité prépare aussi pour nous le thème des Journées d'automne : le rapport sexuel !

Brèves de Mediscoop, par le Dr Marie-Elisabeth Sanselme-Cardenas
La presse médicale au scanner

« L'homme enceinte attend une petite fille » Le Parisien
Le Parisien fait savoir sur son site Internet qu’« en juillet prochain, un trentenaire [américain] sera le papa d'une petite fille... qu'il aura lui-même mis au monde ! ».
Le journal explique que « pour comprendre cette histoire, il faut revenir quelques années en arrière, à la naissance de Thomas Beatie, transsexuel né femme du nom de Tracy Lagondino ».
Le quotidien indique qu’« il y a 10 ans, après une opération pour devenir légalement un homme, il épouse Nancy. Le rêve d'avoir un enfant s'amenuise le jour où l'épouse devient stérile à la suite d'une hystérectomie. Alors Thomas propose une solution inédite : porter l'enfant ».
Le Parisien cite l’intéressé, qui précise que « le premier médecin que nous sommes allés voir était un endocrinologiste. Il était choqué par notre idée et m'a proposé d'aller plutôt me faire un soin capillaire... Puis après une consultation à 300 dollars, il a accepté à contrecœur de me faire un bilan de santé initial. Tout en exigeant que nous nous rendions également dans une clinique psychiatrique pour savoir si nous étions prêts à porter un enfant ».
Le journal indique qu’« après avoir arrêté son traitement hormonal pour pouvoir enfanter, Thomas Beatie retrouve très vite un cycle menstruel. […] A cette étape, le mari décide alors de tenter une insémination inédite, par l'intermédiaire d'une banque de sperme à donneurs anonymes ».
Le quotidien cite un médecin interrogé par la chaîne de télévision ABC, le Dr Masterson, qui a observé qu’« un homme transsexuel peut tomber enceinte parce qu'il a les mêmes organes qu'une femme ».

« Les séropositifs vieillissent aussi » Le Parisien
A l’occasion du Sidaction qui démarre aujourd’hui, Le Parisien consacre un article aux « séroseniors », « des hommes et des femmes contaminés [par le VIH] au coeur de l’épidémie [à la fin des années 80] qui ont échappé à la mort, bénéficié de l’arrivée des premiers antirétroviraux en 1996, avalé des milliers de cachets […] et ont réussi à vieillir avec leur séropositivité ».
Le journal note ainsi que « dans tous les pays occidentaux, les séropositifs vivent de plus en plus longtemps et dépassent sans problème l’âge de 50 ans. En France, ils représentent 20 % de l’ensemble des séropositifs ».
Le quotidien ajoute que « cette courbe en constante augmentation n’est pas près de s’arrêter. D’autant que pointe une nouvelle catégorie de séroseniors : ceux qui viennent d’être contaminés à cause de comportements sexuels à risques ».
Le Parisien observe en effet que « parmi les nouvelles contaminations recensées ces dernières années, 15 % concernent les 50-59ans ».
Le journal relève que « pour les associations, le phénomène reste méconnu, tabou même ».
Le Parisien constate par ailleurs que « si [les séropositifs] vivent de plus en plus longtemps, ils n’en vivent pas mieux pour autant. Car les traitements font vieillir le corps prématurément ».
Le quotidien cite le Pr Jean-François Delfraissy, directeur de l’ANRS, qui remarque : « Nous avons observé un vieillissement cellulaire, immunologique et neuronal de type Alzheimer précoce ».

« L'épreuve du cancer renforce le couple » Le Parisien, Le Figaro
Le Parisien relaie une enquête de la Direction de la recherche et des études du ministère de la Santé, réalisée en 2004 et qui « s’est penchée sur la qualité de vie des patients diagnostiqués [cancéreux] depuis 2 ans ».
Le journal note que « si ces derniers rencontrent certaines difficultés dans leur vie sociale (problèmes d’argent, de travail et d’assurances), ils sont en revanche très positifs en ce qui concerne leur vie privée ».
Le quotidien observe ainsi que « 76 % des personnes interrogées vivent en couple et toujours avec le même conjoint. Mieux, parmi elles, 37 % estiment que l’épreuve a renforcé leur relation ».
Le Parisien ajoute que selon le Pr Francis Larra, président de la Ligue contre le cancer, « le taux de séparation à 2 ans, au sein des couples touchés par un cancer, n’est pas plus important que dans un autre dont les partenaires sont en bonne santé ».
Le journal note par ailleurs que « selon le spécialiste, contrairement à une idée reçue, le malaise vient souvent des femmes, lorsque ce sont elles qui sont malades ».
Francis Larra remarque ainsi : « Le cancer les touche dans leur féminité. Elles n’osent plus se regarder nues dans une glace, ni se montrer à leur compagnon. Elles sont persuadées que celui-ci va les rejeter. Ce qui est faux ».
Le Parisien livre en outre le témoignage de la psychologue Maryse Vaillant, « traitée pour un cancer du sein depuis un an », qui déclare que la relation avec son compagnon « est encore plus forte qu’avant ».
Le Figaro indique également que « l'Inserm (UMR 912 sous la direction du Pr Jean-Paul Moatti), le département études du ministère de la Santé, la Ligue et l'Institut national du cancer publient «l'ensemble des résultats de la première grande enquête représentative de l'ensemble des malades», réalisée auprès de 4 270 adultes, fin 2004-début 2005, sur leurs conditions de vie 2 ans après le diagnostic de la maladie ».
Le journal retient notamment qu’« au niveau des relations avec les soignants, un tiers des patients estiment la qualité de la prise en charge médicale et les informations reçues très satisfaisantes et les trois quarts jugent qu'il est plutôt facile d'obtenir de l'information ».
« Curieusement, ni la nature des traitements ni la localisation cancéreuse et le pronostic n'influent sur leur niveau de satisfaction. Les personnes les moins satisfaites par les relations avec le système de soins (6 %) sont celles qui cumulent les difficultés morales, matérielles et psychologiques »,
poursuit le quotidien.
Le Figaro remarque toutefois que « l’annonce du diagnostic est encore considérée comme trop brutale ».

Mais pourquoi tant d'enfants sur le tard ! » Le Parisien
C’est ce que se demande Le Parisien, qui note que « le premier Salon de la fertilité ouvre aujourd'hui à Paris... signe d'une époque où le désir d'enfant est de plus en plus fort ».
Le journal observe en effet que « longues études, carrière et maintenant remariages expliquent le boom des bébés après 40 ans ».
Le quotidien relève cependant que « les gynécologues s'inquiètent ».
Le Parisien se penche sur ces « quadras [qui] affluent dans les centres de procréation médicalement assistée », mais rappelle que « passé 35 ans, les chances de tomber enceinte descendent en flèche... ».
Le journal note que « devant cet engouement tardif, le Pr François Olivennes, gynécologue-obstétricien, spécialisé dans l'aide médicale à la procréation, lance un avertissement à toutes les trentenaires et plus, et leur explique dans son livre pourquoi il ne faut pas trop attendre ». (« N'attendez pas trop longtemps pour avoir un enfant », avec Laurence Beauvillard, chez Odile Jacob)
Le Parisien retient notamment que « la probabilité de conception chez un couple sans problème est de 25 % par cycle à 25 ans, 12 % à 35 ans et 6 % à 40 ans. L'incidence des fausses couches est d'environ 15 à 20 % vers 30 ans et atteint 40 % à 40 ans ».
Le quotidien livre les propos du Pr Olivennes, qui indique que dans son cabinet, les femmes de plus de 40 ans « constituent plus de 20 % de ma clientèle. […] Et elles découvrent que cela va être dur ».
Le praticien note que « les femmes pensent qu’elles ont le temps. […] Elles se trompent de 10 ans en se disant qu’elles peuvent avoir un bébé jusqu’à la ménopause ».

Voilà bien de quoi réfléchir au rapport sexuel dans l'espèce humaine!

Qu'un homme puisse mettre au monde prochainement un enfant n'est-ce pas, outre les "prouesses" ou "sorcelleries" de la science, la fusion du symbolique, de l'imaginaire et du réel de la biologie? Cet homme, née femme, est, pour ce qui concerne au plan sexuel, le couple qu'il forme, un homme, puisque, bien qu'étant né avec un appareil génital féminin, il a, par choix en rapport avec son psychisme et décision personnelle puis décision de la société qui a donné son accord, l'identité d'un homme. Mais toujours dans le couple, au plan du projet parental et des contraintes organiques biologiques, il est, de sa propre "invention", redevenu femme, laissant momentanément le support hormonal de son apparence masculine pour les besoins de la cause et pouvoir utiliser son utérus puisque celui de sa compagne n'existe plus. On peut au passage admirer la souplesse de la nature et même sa flexibilité! On peut imaginer qu'il aille jusqu'à allaiter l'enfant, mais après, au bout de l'aventure, finira-t-il par redevenir l'homme symbolique du couple et le "père" de l'enfant? La biologie s'effacera-t-elle devant le désir d'être l'autre sexe ou sera-t-elle plus forte? Imposera-t-elle, après qu'on l'a par nécessité laissée s'exprimer, sa loi hormonale, neurobiologique? L'enfant aura alors deux mères mais comme dans les couples homosexuels féminins les fonctions de père et de mère réunies dans ce qui est encore un néologisme, le terme de parentalité, se répartiront sans doute de manière contingente ou nécessaire dans le couple ? Au plan de la loi il sera le père, à moins s'il le souhaite, d'un nouveau changement d'identité légale: est-ce possible? Quant à sa partenaire, quelle place pour jouer les" rôles restants"? Quelle sexualité pendant la grossesse? Quel regard sur celui qui est symboliquement le père, qui a dépassé l'impossible du réel et qui est la mère de l'enfant avec le sperme d'un autre homme? Ne lui reste-t-il que l'imaginaire?

La "science" a décidément déployé tous les moyens en allant jusqu'aux questions et aux fantasmes les plus primitifs en séparant chaque étape de la reproduction et en en changeant les acteurs naturels! On pouvait difficilement imaginer plus que ce que la réalité présente! Le film avec Marcello Mastroianni, L'évènement le plus important depuis que l'homme a marché sur la lune, est dépassé! Qui peut dire à présent que le rapport sexuel est inscrit dans la nature?

Pour la deuxième brève nous dirons que l'âge ne semble pas avoir d'influence (sauf organique mais les pastilles bleues sont là!) sur la prise de risque dans les comportements sexuels et d'une manière générale nous avons encore une preuve ici de la non inscription du rapport sexuel et du lien si fort de la pulsion de vie et de la pulsion de mort dans ce qui, pourtant, symbolise la vie au plan culturel.

Dans la troisième brève, on a la preuve que dans ce domaine, celui des couples frappés par la maladie, comme dans beaucoup d'autres, c'est le un par un qui doit-être considéré et c'est à titre individuel que l'aide peut être apportée.

Enfin dans la quatrième brève, je crois qu'on confond désir d'enfant et demande d'enfant, exigence d'enfant.

Il est vrai que notre société est comme diraient les philosophes "schizophrène": elle reconnaît scientifiquement que la période pour procréer de manière optimale s'arrête à 35 ans et dans le même temps elle ne cesse de pousser la recherche pour forcer la limite artificiellement et bien que devant à présent se rendre à l'évidence du rôle de la femme dans le monde du travail et de la société en général, c'est-à-dire hors du foyer, elle ne fait rien, au contraire, pour rendre compatible le travail du couple et la reproduction : conception et éducation des enfants. Il est urgent de réfléchir aux différentes façons non pas d'envisager les couples car ils sont là dans leur extrême diversité, mais de les reconnaître en tant que tels, comme première unité sociale susceptible de procurer le bain de langage nécessaire au petit d'homme pour devenir un parlêtre et de mettre à sa disposition des "facilités sociales" pour que, dans la singularité, ils puissent au mieux être ce lieu d'accueil que la famille quelle que soit sa forme, est encore de nos jours.

À CONNAÎTRE ... QUELQUES NOUVELLES SUR LA RECHERCHE QUI INQUIÈTENT LES CHERCHEURS

Nouvelle phase d’ébullition chez les chercheurs » Libération, La Croix
Libération remarque en effet : « Ce matin, réunions, contestations. C’est le menu des conseils d’administration du CNRS et de l’Inserm qui doivent se tenir sous la pression des syndicats de scientifiques ».
Le journal se penche sur le « motif » de ce mouvement : « Les «feuilles de route» que la ministre de la Recherche, Valérie Pécresse, vient d’envoyer au nouveau directeur général de l’Inserm, André Syrota, et à Catherine Bréchignac, la présidente du CNRS ».
Le quotidien explique qu’« elles sont présentées par Valérie Pécresse comme «l’ultime maillon de la réforme du système de recherche». […] Valérie Pécresse veut s’attaquer aux organismes de recherche. A l’Inserm, avec la création de huit grands instituts thématiques, dont six suivent strictement des familles de maladies, la santé publique et les sciences et technologies pour la santé composant les deux derniers. Des Instituts qui, explique la ministre, doivent «coordonner l’effort national, éviter les doublons, la mauvaise allocation de ressources» ».
Libération note que « la ministre récuse toute suspicion de vouloir «affaiblir le CNRS» », et ajoute que « si Valérie Pécresse se défend d’avoir de «mauvaises intentions vis-à-vis du CNRS», et promet une «concertation» pour une réforme qui «ne sera pas imposée d’en haut jusqu’au moindre bouton de guêtre», c’est que les syndicats, Sauvons la recherche, mais aussi une part importante des cadres du système, y voient une opération de démantèlement du CNRS et de l’Inserm ».
« Elle permettrait, selon eux, un pilotage direct de la recherche par des équipes «d’experts», désignés par les directions d’organismes elles-mêmes nommées par la ministre, qui se substitueront aux instances actuelles, composées en partie d’élus des scientifiques »,
poursuit le journal.
La Croix retient de son côté que « le CNRS et l’Inserm doivent se réorganiser ».
Le quotidien indique qu’« à terme, les instituts de l’Inserm pourraient devenir les chefs de file de la recherche biomédicale, «absorbant» une bonne partie des recherches biologiques qui s’effectuent actuellement dans les laboratoires du CNRS, du CEA, de l’Inra et de l’IRD ».
Le journal relève notamment que « les signataires de l’appel refusent, au nom de la pluridisciplinarité, «le découpage vertical qui cloisonne les organismes de recherche en instituts thématisés» ».

« La réorganisation de l'Inserm est en marche » Le Figaro, Les Echos
Le Figaro observe que « la «révolution douce» aura bien lieu. Voulue par la ministre de la Recherche, Valérie Pécresse, annoncée par cette dernière devant les directeurs d'unité de l'Inserm voici 2 mois, la réorganisation du navire amiral de la recherche médicale française trouve aujourd'hui son aboutissement concret ».
Le quotidien explique que « pour simplifier son organisation, le conseil d'administration de l'Inserm a approuvé la refonte présentée par son directeur général, André Syrota, autour de huit instituts thématiques, calqués sur les organes et les pathologies associées ».
Le journal remarque toutefois que « l'initiative cristallise le mécontentement des chercheurs. […] Nombreux sont ceux qui estiment, à l'instar de Bertrand Monthubert, président du mouvement Sauvons la recherche, que «cela revient à rajouter une strate supplémentaire sans en supprimer d'autres» ».
Le Figaro ajoute qu’« en filigrane, ce que redoutent les chercheurs, c'est l'affaiblissement des organismes au profit de l'Agence nationale de la recherche, […] et surtout des universités ».
Les Echos publient quant à eux une interview d’André Syrota.
Le directeur général de l’Inserm déclare, entre autres : « Nous avons besoin d'une recherche biomédicale du plus haut niveau en France. […] Pour être le plus efficace possible dans la compétition internationale il nous faut une recherche coordonnée et cohérente. C'est cela la réforme fonctionnelle de l'Inserm. Je ne change pas les structures. Je ne propose pas de supprimer ce qui existe au CNRS, au CEA ou à l'Inra, à l'IRD ou au Cirad. Nous avons simplement besoin de travailler tous ensemble ».

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