lundi 28 janvier 2008

Communiqué 19 & 20


le sarkozysme : un humanisme ?

ou le contraire ?

grand meeting les 9 et 10 février à la mutualité

Communiqué n°20

Chers collègues, le samedi après-midi, prendront la parole à la Mutualité Bernard-Henry Lévy, Catherine Clément, et Philippe Sollers. Ce dernier présentera et commentera un film réalisé sous sa direction ; le titre qu’il m’a communiqué : « Antidépresseur, formule chinoise forte ». Pour dimanche après-midi, Zarka prépare, me dit-il, « une charge terrible contre le cognitivisme ». Aussi : deux sociologues, Michel Chauvière et Vincent Gaulejac, viendront analyser les rapports entre la politique et la gestion aujourd’hui. Par ailleurs, le numéro 8 de LNA-Le Nouvel Âne - 64 pages, dont un dossier de 28 pages sur « L’Université sadisée par la police de l’évaluation » - vient de sortir de l’imprimerie. Belle allure. Il sera mis en vente en librairie le 7 février. Enfin, Le Nouvel Observateur de cette semaine me présente comme sarkophile déclaré : mais oui, sarkophile je le suis pour avoir écrit dans ce magazine, en 2002, un article prédisant l’élection de Sarkozy en 2007 si la gauche ne trouvait pas la réplique à un homme dont le style Can do (je peux faire) ringardisait le look languissant de tout le personnel politique de l’époque. Bien à vous, Jacques-Alain Miller, le 25 janvier 2008

=============


le sarkozysme est-il un humanisme ?
meeting pour la psychanalyse
et contre le cognitivisme
les 9 et 10 février à la mutualité

* * *



Communiqué n°19

Chers collègues, le nouveau Bâtonnier des avocats de Paris, notre ami Christian Charrière-Bournazel, me confirme qu’il prendra la parole à la Mutualité, sur le thème : « Vers une société de délation ? ». Il interviendra samedi matin. D’autre part, le Président de la Fondation Gabriel-Péri, Robert Hue, s’exprimera dimanche après-midi, ainsi que le Président d’Emmaüs (successeur de Martin Hirsch), Christophe Deltombe. Bien à vous, Jacques-Alain Miller, le 24 janvier 2008

mercredi 23 janvier 2008

Communiqué n°18

le sarkozysme est-il un humanisme ?

meeting pour la psychanalyse

et contre le cognitivisme

les 9 et 10 février à la mutualité

Communiqué n°18

Chers collègues, le Président de la République annonçait le 8 janvier, dans sa conférence de presse, qu’il s’engagerait dans la campagne des élections municipales. Hier, il avait changé d’avis : “Je n’ai pas à m’en mêler”. C’est encourageant : voilà un homme qui n’a pas peur de se dédire à deux semaines d’intervalle. Nicolas S. est un sujet profondément original, qui n’a rien de convenu, un sujet non standard. En particulier, il n’a pas le sens des limites (“il n’existe pas de x tel que…”). La transgression lui est donc naturelle. Il bouscule toutes les conventions ; il pratique comme il respire le mélange des genres ; il croit, et fait croire, que “tout est possible” ; il convient parfaitement à une époque où l’on adule qui fait “bouger les lignes”. Il les fait si bien bouger qu’il n’y a pas pour lui de barrière étanche entre le oui et le non. Cela laisse de l’espoir. Il a pris parti pour l’évaluation généralisée, on ne voit pas pourquoi il ne pourrait pas en rabattre. Pour ce quantitativiste, le nombre que nous serons à la Mutualité comptera.
Bien à vous, Jacques-Alain Miller, le 23 janvier 2008

Communiqué n°17

grand meeting pour que vive la psychanalyse

9 et 10 février à la mutualité

Quelle politique de civilisation ?

“Réhumaniser” la société : comment ?

Cognitivisme ou Psychanalyse

Vivre sous Sarkozy

Communiqué n°17

Chers collègues, j’ai fait connaître cet après-midi au cabinet présidentiel l’existence du Meeting à la Mutualité, en demandant que l’on me dise une bonne fois si nous devons considérer que l’élimination de la psychanalyse à l’Université est programmée et ira à son terme, ou si le pouvoir politique interviendra, comme cela a été le cas par le passé. En effet, depuis 1991, les expertises effectuées au département de psychanalyse par des équipes cognitivistes lui ont toujours été défavorables, et ce sont les ministres successifs de l’Education nationale qui ont chaque fois décidé personnellement de ne pas suivre les recommandations de ces experts. En tout état de cause, nous ne laisserons pas couper les liens de la jeunesse avec la psychanalyse : ce serait consentir à la disparition à terme de notre pratique. Ou bien ce lien sera maintenu au sein de l’Université, ou bien nous agirons en dehors de cet appareil d’Etat, dans la société civile, sur le modèle de nos Sections cliniques. Quand l’Argentine était aux mains des militaires, tout un secteur universitaire privé s’était développé en marge de l’Université officielle, et cela n’a pas trop mal réussi à nos collègues. Si le sarkozysme laisse l’évaluation quantitative développer ses effets néfastes, eh bien, nous prendrons exemple sur les Argentins. Et comme nous ne vivons pas sous une dictature, mais en démocratie, nous saurons le dire haut et fort. Bien à vous, Jacques-Alain Miller, le 22 janvier 2008

L'industrie du médicament

Un pas en avant (les sept premières brèves), deux pas en arrière (les autres brèves et l'article) ! À lire avant le colloque sur la dépression et le monde des laboratoires pharmaceutiques, (pas joli).

Par le Dr Marie-Elisabeth Sanselme-Cardenas

Peut-être toute cette alerte et cette contre campagne ont-elles porté leurs fruits et les médias et la population commencent-elles à s'interroger, c'est un premier pas. Il faut poursuivre et s'informer sur les dessous des médicaments sans les rejeter bien sûr, nous qui sommes du bon côté de la planète pour en bénéficier mais justement, il serait plus juste de les répartir à bon escient sur la planète plutôt que de laisser d'un côté les malades du manque de thérapeutique et de l'autre ceux de son excès.

1-« La dérive du marché des médicaments psychotropes » L’Humanité

L’Humanité remarque que « la revue Prescrire, lors de la remise de la pilule d’or hier, a organisé un débat sur la surconsommation des psychotropes en France et le rôle joué par les laboratoires ».
Le journal indique ainsi : « Le diagnostic est brutal. Pendant 5 ans, Prescrire a analysé les médicaments psychotropes nouvellement mis sur le marché. Conclusion : aucun progrès thérapeutique n’a été réalisé pour la prise en charge des maladies psychiques ».
L’Humanité rappelle en outre que « la France est le champion du monde de la consommation d’antidépresseurs, neuroleptiques et autres psychostimulants ».
Le quotidien note que lors de ce débat, « des psychiatres et des pharmacologues se sont penchés sur «le marché des médicaments psychotropes : la dérive» ».
L’Humanité relève notamment que « ceux qui en auraient le plus besoin ne bénéficient pas de médicaments vraiment innovants et les autres sont surmédicalisés, avec des conséquences pas anodines pour leur santé ».
Le journal ajoute que « l’exemple des antidépresseurs est frappant : les laboratoires opèrent un glissement de leurs indications vers des troubles anxieux, le stress post-traumatique et même le traitement de la boulimie ».
Le quotidien aborde les effets secondaires de ces nouvelles molécules, « éléments presque systémiquement passés sous silence par les laboratoires ».
L’Humanité note enfin dans un encadré que la pilule d’or de Prescrire pour 2007 a été attribuée au Carbaglu ®, prescrit chez « les enfants atteints d’un trouble rare et mortel du cycle de l’urée ».
« Au tableau d’honneur, on trouve également le Glivec ®, dans le traitement de la leucémie myéloïde chronique, et le Herceptin ®, dans le traitement adjuvant de certains cancers du sein »,
poursuit le journal.

2- Le pouvoir des antidépresseurs remis en cause » Le Figaro

Catherine Petitnicolas note dans Le Figaro que « l'efficacité des nouveaux antidépresseurs mis sur le marché depuis le milieu des années 1980, avec pour chef de file la fluoxétine (alias Prozac ®), est mise en doute par des experts américains de la FDA ».
La journaliste indique en effet qu’« une étude du New England Journal of Medicine démontre que des publications ont exagéré l'efficacité de ces médicaments parés de toutes les vertus par les laboratoires, les médecins et même les malades ».
Catherine Petitnicolas livre les résultats « révélateurs » de cette étude, menée par le Dr Erick Turner, psychiatre et pharmacologue (université de l'Oregon, Etats-Unis), sur « 12 nouveaux antidépresseurs très largement prescrits entre 1981 et 2004 ».
La journaliste observe que « 94 % des médicaments testés avaient des effets positifs. Mais, pour la FDA, juge beaucoup plus sourcilleux, seule la moitié des études soumises à sa sagacité était dans ce cas ».
« Dans l'autre moitié, les médicaments n'avaient pas l'effet escompté. De surcroît, si toutes les études positives, sauf une, ont donné lieu à publication dans la littérature scientifique, celles qui étaient négatives (33 sur 36 ayant enrôlé 5 212 patients) sont restées dans les tiroirs de la FDA. Ou, pis, elles ont été «maquillées» pour leur donner un aspect positif, contraire au verdict de la FDA »
, poursuit Catherine Petitnicolas.
La journaliste cite le Dr Turner, qui remarque que « des publications sélectives peuvent conduire les médecins et les patients à croire que ces médicaments sont plus efficaces qu'ils ne le sont vraiment, un résultat susceptible d'influencer les prescriptions ».
Le spécialiste ajoute : « Nous ne savons pas si ces erreurs d'interprétation résultent d'une faute des auteurs ou des sponsors qui ont soumis leur manuscrit, ou d'une décision des éditeurs de ne pas publier certaines études, voire de ces deux parties. Mais une chose est sûre, les médecins prescripteurs et les personnes traitées, les premières concernées, devraient avoir accès à des expertises complètes et non maquillées ».
Catherine Petitnicolas relève que « cette étude apporte de nouveaux arguments aux experts qui dénoncent la dérive du marché des psychotropes, incriminant la logique marchande des firmes ».

3-« Et l’hormone devint l’avenir de l’homme » Libération
Libération donne un cours d’histoire à ses lecteurs en revenant sur la naissance de l’endocrinologie.
Le journal aborde notamment la découverte du physiologiste Charles Brown-Séquard qui, en 1889, à l’age de 72 ans, « rapporte devant ses collègues parisiens de la Société de biologie avoir retrouvé, outre sa vigueur physique, «d’autres forces, qui n’étaient pas perdues mais qui étaient diminuées», après s’être injecté des extraits de testicule de chiens ».
Le quotidien poursuit : « Dès 1901, on isole des glandes surrénales l’adrénaline, qui provoque le stress. En 1905, le Britannique Ernest Starling crée le terme «hormone» pour désigner ces «substances actives» capables d’agir à distance sur d’autres organes ».
Libération ajoute que « le plus spectaculaire survient en 1922, lorsqu’un groupe de chercheurs canadiens isole l’insuline et démontre qu’elle soigne le diabète, qui causait jusque-là la mort en quelques mois ».
Le journal note qu’alors, certains pensent que les hormones pourront « améliorer l’espèce humaine », et que « les modifications induites par [ces dernières] deviendront héréditaires ».
« Une idée que l’on sait aujourd’hui fausse. Tout comme on sait que les testicules ne stockent que très peu de testostérone, et que Brown-Séquard n’a sans doute dû qu’à l’autosuggestion de retrouver l’ardeur de ses vertes années »,
conclut Libération.

4-« Médicaments contre le cholestérol : Merck & Co et Schering-Plough sous le feu des critiques » Les Echos
Les Echos font savoir qu’aux Etats-Unis, « Vytorin ® et Zetia ®, deux des médicaments contre le cholestérol les plus lucratifs du marché, sont depuis quelques semaines sous le feu des critiques ».
Le journal note que la semaine dernière, « des avocats de Seattle ont lancé une procédure judiciaire collective contre leurs fabricants. […] Le cabinet les accuse d’avoir trompé les patients en revendiquant certains bienfaits de ces molécules, alors qu’elles n’étaient en réalité «pas plus efficaces» qu’un produit plus ancien, disponible en version générique ».
Le quotidien ajoute que « le mois dernier, une commission du Congrès américain a lancé une enquête sur les deux laboratoires. Elle les soupçonne d’avoir retardé la publication de résultats d’essais cliniques qui démontraient que Vytorin ® n’était pas plus efficace que le générique pour réduire un risque cardio-vasculaire, la progression de l’athérosclérose ».
« Les deux groupes pharmaceutiques assurent qu’ils n’ont rien fait pour retarder la publication »
, poursuit le journal.
Les Echos observent qu’« outre les risques judiciaires, les investisseurs craignent que les médecins ne réduisent leurs prescriptions ».
Le journal cite ainsi un membre du conseil de « l’influent » American College of Cardiology, Steven Nissen, qui a déclaré qu’« en l’absence de toute preuve de bénéficie clinique, ces médicaments devraient désormais être utilisés en dernier recours ».

5-« Les labos surestiment l’efficacité de leurs médicaments » Courrier International numéro 896
Courrier International traduit un article de The Independent, selon lequel « les laboratoires pharmaceutiques exagèrent l’efficacité de leurs produits et, dans la mesure où les résultats des expériences effectuées par les laboratoires animaliers qu’ils financent sont faussés, ils pourraient exposer les patients à des risques accrus ». Le quotidien britannique relaie ainsi une affirmation de l’Association britannique pour l’avancement de la science, « fruit d’une étude qui a examiné 300 tests réalisés sur des animaux pour valider 6 médicaments expérimentaux » destinés aux victimes d’accidents vasculaires cérébraux.
The Independent indique qu’« environ les deux tiers des études considérées […] n’étaient pas fondées sur la méthode classique de l’essai en aveugle ».
Le journal cite le neurologue Malcolm Macleod, du Stirling Royal Infirmary, qui a dirigé l’étude de l’association, pour qui « la plupart des expérimentations animales visant à tester l’efficacité des médicaments pâtissent de contrôles de faible qualité, qui aboutissent à des évaluations subjectives et faussent les résultats en faisant paraître les médicaments plus puissants qu’il ne sont en réalité ».
Le spécialiste déclare que « ces vices de procédure se retrouvent dans d’autres domaines scientifiques. En tant que chercheurs, nous devons améliorer nos méthodes d’expérimentation sur les animaux si nous voulons conserver la confiance de la population ».
The Independent
cite en outre Michael Bracken, un épidémiologiste de l’université Yale, qui remarque que « la non-observation de méthodes scientifiques sophistiquées fait que de nombreuses questions sur la valeur de la recherche animale restent sans réponse et mettent en danger les patients, mais aussi les volontaires pour des essais cliniques qui pourraient être fondés sur des expériences animales manquant de rigueur ».

6-« Les nouveaux médicaments plus rares sur le marché » Les Echos
Les Echos remarquent que « l'année 2007 restera noire pour l'industrie pharmaceutique ».
Le journal observe en effet que « les autorités sanitaires américaines n'ont donné leur feu vert qu'à 19 nouveaux médicaments l'an dernier, le chiffre le plus bas depuis 1983 ».
« Un score qui tient notamment au fait que la FDA a rejeté les dossiers de plusieurs médicaments au potentiel commercial élevé, estimant que les risques qu'ils représentaient pour les patients étaient supérieurs aux bénéfices attendus », relève le quotidien.
Les Echos citent Claude Le Pen, professeur d'économie de la santé à l'université Paris-Dauphine, qui remarque que « certains de ces dossiers seraient passés sans aucun problème il y a dix ou vingt ans ».
Le journal note que « l’industrie est face à un dilemme : elle dépense de plus en plus d'argent afin de développer de nouveaux produits - environ 60 milliards d'euros par an, soit deux fois plus qu'il y a dix ans - pour un résultat de plus en plus médiocre ».
Le quotidien continue : « Si l'on tient compte des échecs, les coûts de R&D atteignent en moyenne 900 millions de dollars par molécule, selon une étude de l'université américaine Tufts, soit trois fois plus qu'en 1990. Est-ce à dire que l'innovation est en panne ? Pas forcément ».
Philippe Guy, directeur associé au Boston Consulting Group, explique ainsi que « les médicaments refusés par la FDA appartiennent souvent à des classes thérapeutiques nouvelles. Leurs mécanismes d'action sont moins connus, ce qui suscite la méfiance face à d'éventuels effets indésirables ».
Les Echos précisent en outre que « si l'on compare la période actuelle (2003-2005) à celle qui précède (1998-2002), le nombre de molécules qui entrent en phase de développement clinique a d'ores et déjà progressé de plus de moitié, ce qui laisse espérer, à plus long terme, l'arrivée d'une nouvelle génération de médicaments sur le marché ».

7-« Médicaments : plus de pub et moins de recherche » Le Figaro économie
Le Figaro économie observe en effet qu’« en 2004, les grands laboratoires pharmaceutiques américains ont dépensé 60 milliards de dollars pour la promotion de leurs produits ».
Le quotidien aborde ainsi une étude de Marc-André Gagnon, de l’université de sociologie de Québec, et Joel Lexchin, de l’université de gestion et de politique de la santé de York, à Toronto (Canada).
Le Figaro économie remarque que « les laboratoires pharmaceutiques sont devenus les rois de la réclame », et note que le chiffre de 60 milliards « est déjà astronomique en soi, puisqu’il représente plus de 24 % du chiffre d’affaires réalisé outre-Atlantique ».
« Plus frappant, ce montant est deux fois supérieur à ce que les laboratoires ont consacré à la R & D et au développement de nouveaux médicaments »,
poursuit le journal.
Le quotidien relève que « cette évolution tient notamment au fait que les laboratoires trouvent de moins en moins de molécules, ce qui les conduit à vouloir tirer le maximum de profit de chacun de leur médicament ».
Le Figaro économie précise que les deux chercheurs « ont pointé deux postes très importants : les échantillons distribués par les laboratoires, et les visiteurs médicaux, qui représentent à eux deux plus de 60 % des dépenses en marketing ».
Le journal note de plus que la publicité auprès du grand public est un poste qui « ne cesse de prendre de l’ampleur ».


8- « Médicaments : les aides au suivi des traitements strictement encadrées » Les Echos, Le Figaro économie
Les Echos notent que « la proposition de loi sur les programmes d'aide au suivi des traitements médicamenteux, un sujet très polémique, sera examinée en avril ».
Le journal relève que « les laboratoires qui financent les projets ont accepté d'importantes restrictions ».
Le quotidien indique qu’actuellement, ces projets « concernent surtout des produits injectables, pour la sclérose en plaques ou l’ostéoporose, où l’éducation des patients est cruciale pour que le traitement soit efficace ».
Les Echos font savoir que selon cette proposition de loi, « les programmes ne concerneront que des pathologies graves et chroniques. Pas question de les autoriser pour des troubles cutanés ou l’hypertension bénigne ».
« Ils ne devront concerner que les médicaments présentant «une complexité particulière d’utilisation» »,
selon un rapport de l’Igas, poursuit le journal.
Le quotidien ajoute que « les programmes devront être acceptés par les médecins et les patients, qui pourront en sortir à tout moment, et les laboratoires ne pourront pas entrer en contact direct avec eux ».
Le Figaro économie indique de son côté que « la baisse des prix des médicaments génériques se poursuit en France ».
Le journal note ainsi que « les autorités de santé ont imposé une nouvelle réduction de 6% en moyenne, en 2008 ».


ENTRE LES DEUX...

9-« Les laboratoires sont contraints de révolutionner leur recherche » Le Monde
C’est ce que constate Yves Mamou dans Le Monde.
Le journaliste observe ainsi que « le lancement de nouveaux médicaments est de plus en plus coûteux et rapporte de moins en moins ».
Yves Mamou relève qu’« en 2006, les seuls laboratoires américains ont investi 55 milliards de dollars (37,5 milliards d'euros) en recherche et développement, soit trois fois plus qu'en 1995 pour deux fois moins de médicaments commercialisés ».
Yves Mamou indique que « comme l'expliquait Jean-François Dehecq, président de Sanofi Aventis le 12 décembre 2007 dans un amphithéâtre de Sciences Po, à Paris, "le modèle Pfizer (qu'a suivi) toute l'industrie pharmaceutique est mort depuis 2 ans" ».
Le journaliste rappelle que « ce "modèle Pfizer", c'était des médicaments de masse (cholestérol, diabète, hypertension...), des "blockbusters" propulsés au-delà du milliard d'euro de chiffre d'affaires par des dépenses de marketing deux fois supérieures aux dépenses de recherche. Et lorsque cette dernière peinait à accoucher, en interne, de médicaments miracles, une offre publique d'achat permettait de les capturer chez le voisin ».
Yves Mamou explique que « l'environnement a changé. Les autorités sanitaires pèsent sur le prix des médicaments pour réduire la part de la pharmacie dans le déficit de l'assurance-maladie, votent des "lois anti-cadeaux" pour réduire la pression marketing des laboratoires sur les médecins et relèvent de manière drastique leurs exigences d'efficacité et de sécurité avant de délivrer une autorisation de mise sur le marché ».
« Parallèlement, la montée en puissance des médicaments génériques ampute de plus en plus le chiffre d'affaires des géants de la pharmacie »,
continue le journaliste.
Yves Mamou se penche donc sur la « débureaucratisation » de la recherche, qui « a pour but de sortir de l’effet de cisaille. Chez Roche, mais aussi chez GSK ou Sanofi, les centres de recherche ont été réorganisés pour rendre possible l'éviction d'une molécule à tout moment du développement plutôt qu'à la fin de chaque étape et pour organiser une réflexion multidisciplinaire permanente ».
Le journaliste explique sur la même page que « les laboratoires ne sont pas seulement tenus d'accroître la productivité de leur recherche. Ils pourraient être amenés à s'impliquer davantage dans les programmes d'observance de soins pour les patients ».
Yves Mamou relève ainsi que « l'indiscipline des patients coûte très cher. […] Les organismes d'assurance-maladie, publics ou privés, rechignent en effet de plus en plus à rembourser à un taux élevé des produits pharmaceutiques onéreux que les patients consomment peu ou pas ».
Le journaliste note que « financer des programmes d'observance permettrait aux laboratoires pharmaceutiques de rebâtir un capital de confiance sérieusement érodé ces dernières années, mais aussi et surtout d'élargir leur chiffre d'affaires ».

10- « Suicides : des médicaments placés sous surveillance » Le Figaro, Les Echos
Le Figaro indique que « la FDA demande aux laboratoires de renforcer les contrôles sur leurs nouvelles molécules, lors des essais cliniques ».
Le journal note en effet que « la FDA a décidé de réclamer depuis quelques mois aux industriels qu'ils étudient de près si les sujets inclus dans les essais cliniques en cours ont ou non un risque suicidaire ».
Le quotidien relève que « tout a démarré après le gros coup dur infligé au géant français Sanofi en juin 2007 : sa demande d'autorisation de mise sur le marché américain du Rimonabant ®, conçu pour lutter contre l'obésité et le surpoids, mais aussi le diabète gras de la maturité et certaines dyslipidémies, avait été rejetée par l'agence fédérale américaine ».
« Motif : quatre suicides, des troubles de l'humeur, des idées suicidaires et des phobies soudaines avaient effrayé le comité scientifique »,
rappelle Le Figaro.
Le journal retient qu’« après des décennies de mépris quant aux possibles effets secondaires psychiatriques des médicaments lors d'essais cliniques, l'agence fédérale s'est dotée de nouvelles règles ».
Le quotidien indique que « Jean-Marc Podevin (Sanofi Aventis) confirmait hier que la firme «a bien reçu une demande de la FDA d'utiliser l'échelle de Posner, élaborée pour évaluer le risque de suicide, pour tous les essais cliniques en cours» et ce dès le début du dossier d'enregistrement du Rimonabant ® ».
Le Figaro note que « l'agence a envoyé des lettres officielles en ce sens à la plupart des industriels, mais n'a pas communiqué officiellement sur ce thème ».
Le journal précise que « des médicaments antiépileptiques, des troubles de l'humeur, de l'incontinence urinaire, des médicaments de sevrage tabagique sont dans le collimateur de l'agence fédérale ».
Le Figaro observe cependant que le Dr Kelly Posner (département de psychiatrie, Columbia University, New York) « considère avoir du mal à convaincre ses homologues de l'Afssaps de l'intérêt de cet outil moderne [qu'est l'échelle portant son nom]. À l'Afssaps, on considère, «au contraire, que c'est une préoccupation nouvelle qui va réclamer une concertation supranationale au niveau de l'agence européenne» ».
« Mais, à ce jour, les industriels n'ont pas été sommés de le faire »,
remarque le journal.
Les Echos relèvent également qu’aux Etats-Unis, « les laboratoires devront mesurer les pensées suicidaires lors des essais cliniques ».

11- « L'innovation thérapeutique stagne en France »
Les Echos

Les Echos notent en effet que « le bilan 2007 des avancées thérapeutiques [présenté par le LEEM] n’est pas, à première vue, très encourageant ».
Le quotidien note que « la Haute Autorité de santé n’a reconnu que 51 améliorations du service médical rendu, contre 58 en 2006 ».
« Mais on dénombre tout de même 19 nouvelles molécules, qui couvrent 24 indications en cancérologie, en hématologie, en diabétologie, ou encore en neurologie »,
remarque le journal.
Le quotidien indique par ailleurs que « le combat ne faiblit pas sur le front des maladies rares », et explique que « le cancer, les maladies rares et le vieillissement sont des pistes de recherche prioritaires ».
Les Echos relèvent néanmoins qu’« au cours des 5 dernières années, la capacité d’innovation de notre pays reste stable, quand la recherche mondiale avance à grands pas ».


MAIS...

12- « La psychiatrie publique oubliée » Libération
Libération livre sur sa Une et 3 pages « le «J’accuse» de Sandrine Bonnaire ».
Le quotidien indique en effet qu'« à l’occasion de la sortie de son documentaire, «Elle s’appelle Sabine», l’actrice est retournée sur les lieux où a été internée sa sœur, dressant un constat alarmant de la psychiatrie publique ».
Sandrine Bonnaire déclare ainsi : « Sabine a été endormie, enfermée, droguée, et tout cela a servi à quoi ? Pendant ces années-là, on ne comprenait pas. On nous disait que c’était nécessaire, qu’il fallait l’interner. Et nous, avec mes sœurs, on voyait Sabine décliner ».
Libération en profite pour se pencher sur cette « psychiatrie publique oubliée », observant que « depuis près de 20 ans, elle tangue dans une indifférence des pouvoirs publics. On ferme des lits à tour de bras, passant de près 80 000 lits en 1989 à 40 000 ».
« Le nombre de patients suivis en psychiatrie a pourtant été multiplié dans la même période par deux »,
remarque le journal.
Le quotidien relève qu’« il y a bien eu un plan «santé mentale», lancé en 2005, par Philippe Douste-Blazy, alors ministre de la Santé. Concocté à la hâte, juste après le double meurtre à l’hôpital psychiatrique de Pau, il est aujourd’hui englué dans une panne complète ».
Libération rappelle qu’« en décembre, le Comité national d’éthique a rendu un rapport sur les insuffisances de la prise en charge des autismes en France. Son président, le Pr Didier Sicard, est sorti de sa réserve, pour évoquer «la honte française» et assurer que «nous sommes à la limite de la maltraitance» ».
Le journal précise que « des secteurs de psychiatrie se démènent, souvent seuls. […] Des associations de malades mentaux font un travail remarquable. Il n’empêche, sur ce paquebot devenu ivre, l’industrie pharmaceutique reste seule à bénéficier de moyens. Elle impose sa loi, parfois avec raison : bien des molécules ont réussi à adoucir la vie des malades ».
« Mais est-ce si bon signe qu’en France, jamais la consommation de médicaments, comme les antipsychotiques, n’a été aussi prégnante ? »,
s’interroge Libération.

13-Médicaments : « La concurrence fera baisser les prix », selon Roselyne Bachelot Le Parisien
Le Parisien remarque que « le pouvoir d'achat se défend aussi dans les pharmacies », et livre une interview de la ministre de la Santé qui « dévoile son plan pour réduire les prix de certains produits ».
Roselyne Bachelot déclare ainsi que d’ici 3 mois, certains « médicaments seront en libre-service dans les pharmacies, mais encadrés par un conseil personnalisé de la part du pharmacien. J'en attends une amélioration de l'information, plus de choix et une baisse importante des prix publics de ces médicaments ».
La ministre note qu’« on est dans une démarche de concurrence dont on sait qu'elle fait baisser les prix. Les officines s'inscrivent aussi dans l'objectif national d'amélioration du pouvoir d'achat ».
Roselyne Bachelot relève que « les patients aujourd'hui veulent être des acteurs de leur propre santé, ils veulent être plus autonomes, tout en pouvant avoir les conseils de professionnels avisés ».
La ministre précise qu’« environ 200 spécialités […] ont été déjà identifiées. Il s'agit d'antalgiques, d'antitussifs, de médicaments ORL, dermatologiques ou de spécialités indiquées en gastro-entérologie, en ophtalmologie, mais aussi des produits de sevrage antitabagique. C'est une première liste, sachant qu'au total 3 000 produits sont potentiellement éligibles. […] Cet accès libre concernera uniquement les médicaments délivrables hors prescription ».
« Qu'ils soient remboursables ou pas n'a pas été le critère de sélection, ce sont des critères de sécurité sanitaire qui nous ont guidés »,
poursuit Roselyne Bachelot.
La ministre aborde en outre la hausse récente de prix de certains médicaments déremboursés, déclarant : « Je condamne avec la plus grande fermeté ces dérapages, même si, globalement, on ne peut pas dire que le déremboursement a amené des augmentations de prix. Je vais rappeler sérieusement à l'ordre les laboratoires concernés ».

14-« Coup de chaud sur les médicaments » Le Parisien, L’Humanité
Le Parisien note à son tour, sur une page : « Veinotoniques, antitussifs... Depuis le début de l'année, des dizaines de produits qui ne sont plus remboursés par la Sécu voient leur prix s'emballer ».
Le journal observe que « les pharmaciens tirent la sonnette d'alarme », relevant que « pour les patients, la pilule est amère ».
Le quotidien remarque que « dans le peloton de tête du palmarès établi par la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France, le Daflon ® (Servier), avec une hausse de 33 % de son prix de vente aux pharmaciens ».
Le Parisien ajoute que « sur les 168 spécialités qui viennent d'être déremboursées, le prix de certains sirops antitussifs ou collutoires flambent aussi. Et là encore, Servier se distingue (son Pneumorel ® grimpe de 294 % en version sirop et de 64 % en version comprimés) ».
Le journal note que « chez Servier, on évoque un «rattrapage nécessaire» », le quotidien citant un responsable du laboratoire.
Celui-ci déclare qu’« entre 1992 et février 2006, on a subi quatre baisses autoritaires de prix du Daflon ®. Même avec cette hausse, on n'a toujours pas rattrapé son prix d'origine. Quant au prix du Pneumorel ® en flacon, on n'avait pas le choix, on était tombé en dessous du seuil de rentabilité ».
Le Parisien indique par ailleurs que l’UFC-Que Choisir « part en guerre contre les labos ».
Le quotidien relève que « pour l’association de défense des consommateurs, les labos pharmaceutiques sont «responsables de la dérive des prescriptions de ville» ».
Le Parisien explique que l’UFC-Que Choisir « s’appuie sur sa dernière étude consacrée aux «antiagrégants», préconisés dans les problèmes cardiovasculaires ».
Christophe Le Guehennec, chargé de mission santé à l’association, remarque ainsi que « de 2002 à 2006, leurs prescriptions ont augmenté de 88 %, sans raison. Ce dérapage est le fait d’un médicament, le Plavix ®. Prescrit dans 80 % des cas, il aurait pu être remplacé une fois sur deux par de l’aspirine, 27 fois moins cher ».
Le Parisien observe que le président de Que Choisir, Alain Bazot, « demande au ministre de la Santé de «désarmer le feu des labos», en mettant en place «un corps de 800 visiteurs publics, dépendant de la haute Autorité de santé» et en augmentant la taxe sur les dépenses de promotion ».
L’Humanité remarque de son côté que « l’UFC-Que Choisir dénonce le gâchis de prescriptions médicales diligentées par les laboratoires pharmaceutique et leurs conséquences sur le déficit de la Sécu ».
Le journal retient ainsi que « les prescriptions de médicaments en ville ne sont pas rationnelles ».
L’Humanité note que l’association « propose la création de 1 700 [?] visiteurs médicaux publics, sous la responsabilité de la HAS, dont le rôle sera de dispenser une information objective. Ils seraient constitués pour un tiers de médecins et pour deux tiers d’infirmiers ».

15-« Difficultés d'endormissement chez les enfants : pas de médicament » Prescrire numéro 291
Prescrire note en effet que « la prise en charge des troubles de l’endormissement chez les enfants repose sur des mesures non médicamenteuses : une bonne hygiène du sommeil en premier lieu ».
La revue « déplore la nouvelle indication officielle de l’hydroxyzine comme hypnotique chez les enfants à partir de 3 ans (sous forme de sirop) ».
Prescrire rappelle que « l’efficacité de l’hydroxyzine n’est pas démontrée dans cette indication, alors que ses effets indésirables nombreux et parfois graves sont connus depuis plusieurs années : troubles neurologiques et psychiques, réactions allergiques graves, etc. ».
Le mensuel constate en outre que « l’hydroxyzine sous forme sirop contient de l’alcool et des substances susceptibles d’entraîner des convulsions (dérivés terpéniques) ».
Et « la seringue orale est graduée en ml, alors que sa posologie est exprimée en mg, ce qui fait craindre des surdoses par erreur de conversion », poursuit la revue.

16-Le thermalisme pour soigner la dépression Le Parisien
Le Parisien fait savoir qu’aujourd’hui, « une équipe de chercheurs français rend publique une vaste étude démontrant pour la première fois les effets bénéfiques du thermalisme sur la dépression ».
Le journal cite le Dr Olivier Dubois, coordonnateur de l’enquête, psychiatre à la station thermale de Saujon (Charente-Maritime), qui remarque que « cette méthode s’avère beaucoup plus efficace que certains médicaments ».
Le Parisien explique que cette étude, intitulée Stop-Tag, a été réalisée auprès de 318 personnes : « Les patients ont été partagés en deux groupes. Le premier a bénéficié de 3 semaines de soins thermaux […] et le second a reçu un traitement médicamenteux à base de Deroxat ® ».
Le quotidien note que « selon l’évaluation des deux groupes réalisée 8 semaines après le début du traitement, la diminution des symptômes anxieux, comme les troubles du sommeil, est beaucoup plus importante chez les curistes ».
Le Dr Dubois précise : « Ils sont 50 % à aller mieux contre 35 % pour le groupe sous médicament ».
Pour expliquer ces résultats, le psychiatre observe notamment que « des études ont montré que l’action de l’eau sur la peau stimule les cellules qui agissent sur la glande surrénale, impliquée dans le stress. Il y a aussi une action positive sur la fabrication par notre organisme des opioïdes endogènes, des molécules permettant de lutter contre la douleur ».
Olivier Dubois ajoute : « Il est temps de prendre au sérieux les vertus du thermalisme dans les troubles psychiques. Pourquoi ne pas l’envisager avant de prescrire des médicaments ? On peut faire les deux ».

17-Essais médicamenteux sur animaux : ausculter sans toucher Libération
Libération note qu’à l’hôpital Robert-Debré à Paris, « un dispositif high-tech permet d’examiner sans les déranger des bébés souris soumis à des essais médicamenteux ».
Le journal explique ainsi que « grâce au dispositif unique au monde qu’ils ont mis au point, [les membres de l’équipe de Jorge Gallego, de l’unité 676 de l’Inserm,] examinent depuis leurs pupitres l’état de santé du cobaye sans le toucher ou le traumatiser, ce qui arriverait certainement s’ils tentaient de le brancher par des fils à d’effrayants appareils médicaux ».
« Tandis qu’enfermé dans sa cage de verre, le nourrisson continue à rêver, défilent sur les écrans les images visibles et infrarouges de son corps fragile, les courbes de son électrocardiogramme et de sa respiration, et l’analyse de ses vocalises… »,
note le quotidien.
Libération précise que l’« objectif de ces scientifiques si soucieux de la tranquillité des animaux [est de] proposer un procédé pour tester sur les rongeurs de bas âge des médicaments destinés aux bébés humains ».
Le journal rappelle en effet que « depuis janvier 2007, un nouveau règlement adopté par la Commission européenne incite l’industrie pharmaceutique à accélérer ses recherches dans le domaine de la pédiatrie ».
Le quotidien indique ainsi qu’« équipé de micros et placé sous l’œil de deux caméras, […] le dispositif contient sous son plancher quatre électrodes qui, mises en contact avec les pattes du rongeur, servent à suivre son rythme cardiaque. Autre gadget étonnant : un pléthysmographe ultra-précis, comme il n’en existe que trois ou quatre exemplaires au monde, mesure la minuscule respiration de bébés souris de 2 grammes en relevant les variations de la pression de l’air à l’intérieur de la boîte ».
Libération relève que « Jorge Gallego et ses collègues étudient chez l’animal toutes sortes de pathologies ou de traitements pédiatriques : syndrome respiratoire d’Ondine (une forme d’apnée grave) apparaissant chez les nouveaux nés ou conséquences d’une oxygénation exagérée des prématurés ».
L’appareil permet aussi « d’établir l’existence des éventuels effets indésirables d’un médicament sur un rongeur de moins de 10 jours. Et même de repérer […] des incidences éventuelles sur ses capacités de mémorisation et d’apprentissage », note le journal.

18-La bonne association médicamenteuse pour le THADA (Santé magazine)
Difficile d’évaluer la prévalence du THADA (trouble d'hyperactivité avec déficit de l'attention) : selon les études, il se situerait aux alentours de 3 à 5% des enfants scolarisés. C’est en effet à cette époque du développement qu’on porte souvent le diagnostic, lorsque que l’on commence à demander à l’enfant de fixer son attention sur des tâches déterminées. Il faut souvent attendre le début de l’adolescence pour voir le trouble s’atténuer puis disparaître. Néanmoins, il y a souvent nécessité d’un traitement médicamenteux afin de corriger un déficit d’attention lourd qui peut nuire à l’acquisition des connaissances. Le point sur un essai récent étudiant la clonidine seule ou en association dans le traitement du THADA.

L’étude a été réalisée pendant 16 semaines chez 122 enfants âgés de 7 à 12 ans porteurs de tous les sous-types de THADA. Il fut randomisé, en double aveugle, contrôlé contre placebo et les groupes reçurent soit clonidine (n=31), soit méthylphénidate (n=29), soit clonidine plus méthylphénidate (n=32), soit enfin placebo (n=30). En deux périodes de 4 semaines, la clonidine (ou placebo) et le méthylphénidate (ou placebo) furent adaptées à la dose optimale et poursuivis 8 semaines. Le critère principal d’observation (à T=0 et T=16 semaines) fut un questionnaire spécifique utilisé par les enseignants (the Conners Teachers Abbreviated Symptom Questionnaire, CTASQ). En critères secondaires, les investigateurs utilisèrent le CTASQ pour les parents et une échelle d’évaluation globale (EG) pour les enfants.
Sur le CTASQ, la clonidine ne montra pas une amélioration des symptômes du THADA, tandis qu’à l’inverse, les jeunes patients sous méthylphénidate furent significativement améliorés par rapport à ceux qui n’en reçurent pas. Par contre, le groupe clonidine s’avéra mieux amélioré pour le CTASQ parental et l’EG, de même qu’il montra un plus fort taux de sédation par rapport aux groupes qui n’en bénéficièrent pas.
L’étude connut une seconde analyse qui porta cette fois sur les éventuels changements à l’ECG ainsi que sur les effets indésirables, toujours à T=0 et T=16 semaines. Il fut relevé plus d’épisodes de bradycardie chez les sujets sous clonidine que ceux qui le prirent pas (17,5%/ 3,4% ; p=0.02), sans pour autant d’autres anomalies ECG ou troubles cardiaques. Pas plus que d’interactions entre clonidine et méthylphénidate pour ce qui fut des évènements cardiaques. S’il y eut plus d’incidents secondaires sous clonidine (79,4%/ 49,2% ; p=0.0006), cela n’entraîna pas un plus grand nombre d’arrêts prématurés. Les troubles du sommeil avec la clonidine furent fréquents mais disparurent après 4 à 6 semaines. Les investigateurs considérèrent finalement qu’aussi bien seule qu’associée au méthylphénidate, la clonidine s’avéra bien tolérée et sûre, en soulignant qu’une surveillance de la bradycardie et une information auprès des parents sur de possibles troubles du sommeil seraient judicieuses.
Quant à l’efficacité globale, c’est incontestablement l’association méthylphénidate plus clonidine qui ressortit le mieux sur le CTASQ.

Dr Gérard Mégret

dimanche 20 janvier 2008

GRAND MEETING A LA MUTUALITE : 9 & 10 fevrier prochain


GRAND MEETING A LA MUTUALITE

Le Meeting qui aura lieu à la Mutualité les 9 et 10 février prochain

se tiendra dans le salon Maubert du 1er étage.

Il commencera à 10 h le samedi et prendra fin à 18 h le dimanche.

L’Accueil se fera à partir de 9h le samedi matin : il est conseillé d’arriver à ce moment là.

Le badge remis la samedi matin doit impérativement être conservé pendant les 2 jours et présenté aux hôtesses à l’entrée.

Les séances de travail se dérouleront de 10h à 13h et de 15h à 18h les 2 jours.
Les inscriptions pourront se prendre sur place. Il est aussi possible d’adresser son règlement dès aujourd’hui à :

Forum psys

15, place Charles Gruet

33000 Bordeaux

Inscription : 60 € (étudiants : 20 €)

Une librairie sera ouverte dans le salon Odéon de la Mutualité pendant les 2 jours.

Carole Dewambrechies-La Sagna

jeudi 17 janvier 2008

Situations des personnes atteintes d'autisme : avis 102 du CCNE

COMMENTAIRE DE L’AVIS N° 102 « SUR LA SITUATION EN FRANCE DES PERSONNES, ENFANTS ET ADULTES, ATTEINTES D’AUTISME » DU 8 NOVEMBRE 2007, DU COMITE CONSULTATIF NATIONAL D’ÉTHIQUE POUR LES SCIENCES DE LA VIE ET DE LA SANTE

par le Dr Marie-Elisabeth SANSELME-CARDENAS

INTRODUCTION

Ce rapport très documenté, très exhaustif, qui considère à la demande des familles, les autistes et leurs familles dans la situation constatée jusqu’à 2007, se place du point de vue de l’éthique c’est-à-dire de ce que chacun doit faire en vertu de valeurs qu’il a choisies comme conformes à sa notion du bien, et de celles que l’État et la société défendent dans les déclarations fondatrices et législatives. Sur la plupart des points, ce rapport répond à ces objectifs et nous ne pouvons que nous associer au constat de pénurie d’accueil et d’abandon que ressentent les familles d’autistes en plein XXIème siècle dans une démocratie occidentale dont la devise est « liberté, égalité, fraternité » et où la fraternité peut leur sembler à juste titre exclue.

Cependant, dans ce cadre précisément, le rapport peut surprendre par certaines affirmations ou de graves oublis.

Nous souhaitons dans un but réellement éthique devant la détresse et l’urgence dans lesquelles se trouvent les familles, et dans un but de rassemblement seul garant d’une efficacité à brève échéance, reprendre dans un premier temps les points qui nous paraissent bien étudiés et bien décriés, pour nous associer à cette dénonciation. Le travail et l’énergie déployés pour organiser les Journées sur l’autisme à Clermont-Ferrand, sous le titre « Le dialogue avec l’autiste » sont le témoignage de cette volonté ancienne, active et toujours aussi forte d’aider les autistes et leurs familles dans le présent sur le plan pratique avec les institutions du RI3 et dans le présent et le futur par la recherche constante sur le plan de la clinique analytique.

Ensuite, nous verrons les points qui peuvent surprendre et même offenser certains cliniciens, qui ont consacré leur vie à l’application de cette volonté que nous venons de définir.

Dans chaque cas, nous verrons comment essayer de concilier les points de vue dans l’objectif unique que doit être la diminution de la souffrance dans la vie des autistes, et en disant cela nous avons déjà fait un choix, comme nous allons le montrer, et dans celle de leurs familles.

Enfin pour conclure, nous verrons que nous avons à nous enseigner des autistes.

[Lire le commentaire linéaire de l'avis 102 du CCNE : "sur la situation des personnes atteintes d'autisme"]

POINTS COMMUNS ET GRAND MÉRITE DE L’AVIS

PRÉSENTATION JUSTIFIÉE DE LA SITUATION DES AUTISTES ET DE LEURS FAMILLES COMME INSUPPORTABLE

« Les personnes, enfants et adultes, atteintes de syndromes autistiques et leurs proches sont aujourd’hui encore victimes en France d’une errance diagnostique, conduisant à un diagnostic souvent tardif, de grandes difficultés d’accès à un accompagnement éducatif précoce et adapté, d’un manque de place dans des structures d’accueil adaptées, de l’impossibilité pour les familles de choisir les modalités de prise en charge des enfants, de la carence de soutien aux familles, et de la carence d’accompagnement, de soins, et d’insertion sociale des personnes adultes et âgées atteintes de ce handicap ».

« Le diagnostic doit être le plus précoce possible afin de permettre aux parents de faire accéder le plus rapidement possible leur enfant à une prise en charge éducative adaptée, et, grâce à une meilleure connaissance de la nature du problème qui cause sa souffrance, de s’occuper le mieux possible de leur enfant. C’est notre capacité collective à inscrire une interprétation rigoureuse des développements de la recherche scientifique dans une approche respectueuse de la dignité humaine, et qui vise à soulager la souffrance au lieu de la provoquer, qui devrait être le garant contre les risques de dérives d’ordre scientifique et éthique. »

« La famille elle-même doit être accompagnée dans sa propre souffrance et ses grandes difficultés. »

« Un accompagnement doit être apporté à la famille entière, non seulement aux parents, mais aussi aux autres enfants. »

« L'enfant atteint de syndrome autistique deviendra, ou est devenu un adolescent puis un adulte.

Des critères d'âge trop stricts obligent à des changements de structure indifférents aux spécificités de chaque situation individuelle et conduisent le plus souvent à des situations dramatiques de prise en charge par des familles ne disposant pas de soutien adapté, ou d’institutionnalisation dans des structures non adaptées où ces personnes, adultes ou âgées, vivent dans une situation d’abandon. »

Nous sommes d’accord que dans notre pays la difficulté est grande à admettre les différences, à rechercher le mélange ne serait-ce que des générations, des personnes âgées et des personnes faibles ou handicapées de manière générale.

« Les applications possibles [des] recherches pour les personnes atteintes de syndromes autistiques doivent être pensées, à chaque fois, dans le contexte d’une réflexion scientifique, médicale, et éthique qui place la personne handicapée ou malade au coeur des préoccupations. »

« Seule une petite minorité des enfants atteints de syndromes autistiques pouvaient trouver une place dans ces structures d’accueil en 2004. En 2006, le Plan Autisme 2005-2006 devait créer 750 nouvelles places supplémentaires pour les enfants : ce nombre est loin de permettre de résorber le manque de place, étant donné qu’il ne correspond qu’à une petite minorité des enfants qui naissent chaque année et qui développeront un trouble envahissant du développement. Le manque dramatique de structures d’accueil et l’absence le plus souvent de choix concernant les modalités de prise en charge, et notamment de possibilité de prise en charge éducative, conduisent dans les faits, à l’égard des familles, à un déni pur et simple d’accès au choix libre et informé. Une véritable réponse implique de mettre en place les conditions d’un profond changement dans nos comportements et nos mentalités concernant l’accompagnement, l’accès aux droits fondamentaux et l’insertion sociale des personnes les plus vulnérables. »

Le changement des mentalités est un objectif urgent que doivent essayer d’atteindre les forces éducatives de notre République mais l’urgence de la situation des autistes est encore plus grande et doit se faire avec le contexte actuel par l’attribution de moyens à la hauteur de la pénurie à compenser.

Les causes génétiques, vaccinales, liées à l’environnement, sont bien remises à leur place dans cet avis. Il reste à insister sur le fait qu’il faut être vigilent sur le marché porteur de la douleur des familles déjà atteintes et de leur peur de récidive dans la fratrie, devant toute information sur le risque génétique et la mise sur le marché de tests pour le diagnostic précoce de l’autisme, alors que le consensus existe à ce jour pour dire que ce diagnostic, s’il doit être le plus précoce possible, ne peut être que clinique.

POINTS CHOQUANTS DE L’AVIS D’UN CCNE

POINTS DE DÉSACCORD QUANT À LA CONSIDÉRATION DE L’AUTISTE

POINTS CHOQUANTS DE L’AVIS D’UN CCNE

Le récit de l’histoire d’errance de l’autisme tel qu’il est fait dans l’avis est partial et réducteur et ne peut conduire qu’à une augmentation du conflit et de l’abord dualiste délétère que l’avis dit vouloir dénoncer.

Pour des personnes qui regrettent que l’on se soit contenté de querelles théoriques en France au lieu de faire progresser la cause de l’autisme, ne dirait-on pas qu’en passant sous silence la période de 1950 à 1980 on cherche à mettre en cause et plutôt même à accuser la psychanalyse globalement et encore actuellement en particulier en portant un déni sur l’existence et l’œuvre théorique et clinique de Jacques Lacan en France et à sa suite en France et dans le monde ?

Il nous paraît indispensable de reprendre cette partie de l’avis, à la lumière des données et du vécu de ceux qui ont connu et étudié la période critiquée et la période passée sous silence en France. C’est un préalable à la mise en commun de toutes les énergies prêtes à se battre pour faire avancer la considération de l’autisme car le moindre des réquisits pour pouvoir agir est la reconnaissance par l’Autre, et les psychanalystes impliqués dans ce combat depuis trente ans ne peuvent supporter comme tout être humain leur inexistence dans cet avis, cela des personnes investies dans l’éthique au plan personnel comme au second degré par la société, ne peuvent que le comprendre et s’attacher à le rectifier dans une volonté de transparence et de vérité. Nous pensons que ces personnes sauront aller constater sur place, dans les institutions du RI3, et en lisant les travaux des Journées sur l’autisme de Clermont-Ferrand, intitulées « Dialogue avec l’autiste », et se rendre compte par eux-mêmes et par ce que leur diront les familles, que la psychanalyse n’a cessé par sa recherche clinique active, d’aider les autistes et leurs familles.

Le plus choquant bien sûr c’est que ce rapport d’un Comité d’Éthique se permettre de porter une accusation actuelle contre la psychanalyse en général à travers une seule interprétation d’une seule théorie psychanalytique d’un groupe donné de psychanalyse, à une époque donnée, dans un pays donné.

Dire « Si la vision psychanalytique de la cause de l’autisme a été, et est toujours trop souvent encore dans notre pays, cause de souffrance pour les enfants et leurs familles, certaines visions neurobiologiques réductrices de l’enfant peuvent être aussi sources de souffrance », c’est une opinion aussi réductrice sur la psychanalyse que ce que le texte prétend décrier sur certains comportements et c’est porter une accusation grave sur tout un groupe de professionnels honnêtes et compétents et sur une thérapeutique dont la recherche clinique ne cesse de progresser et de répondre aux nouvelles formes des symptômes. C’est de plus écarter de principe une des prises en charge dont l’essence même étant une prise en compte du sujet comme singulier et unique, correspond le mieux à tout ce qui n’a cessé d’être défini pour aider l’autiste et sa famille, à savoir « une prise en charge individualisée, précoce et adaptée ».

Il nous paraît indispensable que le Comité fasse cas du reproche amer que nous faisons et dise de manière claire, qu’il considère de nos jours la psychanalyse comme un moyen des plus aptes dans la prise en charge singulière de la souffrance de l’autiste et de sa famille et non qu’il avance une seule fois dans tout l’Avis et en fin de réquisitoire, que « commencent à se substituer de manière encore trop minoritaire, des formes intéressantes de participation de psychanalystes » ce qui est reconnaître la diversité dans la psychanalyse et son évolution, alors pourquoi ne pas reconnaître les formes de psychanalyse actuelle qui .se sont attachées et acharnées à aider les autistes et leurs familles, et faire cas de leurs résultats en les constatant auprès des intéressés ?

L’autre point qui peut choquer quand on s’attache à la souffrance que manifeste l’autiste dans son quotidien et qui fait tellement souffrir en conséquence sa famille, c’est que l’Avis ne donne pas la priorité, l’extrême priorité à la diminution de la souffrance du sujet autiste sur toute autre considération y compris celle de la souffrance de cette famille, y compris sur la demande de ramener leur enfant dans la société.

Après avoir titré un paragraphe « quand une théorie scientifique qui vise à comprendre la souffrance de l’enfant, provoque la souffrance des parents et des enfants », le Comité ne craint pas de reproduire ou n’a pas vu qu’il pouvait reproduire une erreur qu’il dénonce, en ne cherchant pas à diminuer, avant tout, la souffrance de l’autiste, ce qui par là même, diminuera celle de ses parents et de sa fratrie.

Il ne s’agit nullement d’évaluer la souffrance, ce que nous récusons par principe, la douleur morale ne s’évalue pas, elle est, il ne s’agit pas de la hiérarchiser, il s’agit d’aider d’emblée les plus démunis face à elle et parallèlement leur famille mais pas l’inverse car c’est alors ne pas considérer l’autiste et le choix qu’il a fait, c’est prendre le parti de l’exclure même si c’est dans l’intention de l’aider.

Cette priorité si on peut s’exprimer ainsi dans un domaine aussi douloureux, sera présente et servira de seule mesure, dans tous les points de désaccord que nous avons relevés.

Ce rapport est demandé par des familles d’autistes alors que les enfants autistes ne sont pas représentés, on pourrait davantage demander l’avis d’autistes qui sont sortis de leur isolement, avoir différents points de vue, constater des sorties différentes pour chacun mais qui ont été possibles, pas seulement, mais c’est déjà bien, le témoignage de ceux qui ont écrit un livre à leur sortie.

POINTS DE DÉSACCORD QUANT À LA CONSIDÉRATION DE L’AUTISTE

Avec la considération par la psychanalyse après Lacan, du choix fait par l’autiste, de refus d’entrer dans le langage, on voit que la sortie est possible, certes pas gagnée d’avance mais possible, c’est le grand espoir que les familles peuvent garder, partir de ce choix pour aller à la rencontre de ce sujet et espérer une sortie. Mais pas une sortie programmée à la place de l’autiste et au prix de l’augmentation de sa souffrance. La contradiction entre la prise en compte de la singularité et l’existence de plans ou de méthodes préfabriquées, anticipées est manifeste. S’il s’agit de plans, il ne peut s’agir que de plans financiers à mettre rapidement en oeuvre pour aider à soulager au plus vite les autistes.

Oui, il est une possibilité de sortie de l’autisme, sortie variable, imprévisible et dont les modalités ne doivent surtout pas être prévues ni décidées d’avance pour chaque autiste ou chaque famille car c’est encore mettre ces enfants et ces familles devant une gageure et un nouveau risque de souffrance par cette situation d’échec possible, de peur d’avoir mal fait à la moindre variation de ce que l’on obtient, et cela, au prix d’un choix qu’on a fait à leur place ou avec eux, mais en tout cas sans considération de ce qui est la réalité inconnue de ce sujet et qui devrait venir, nous insistons, avant toute autre considération pour diminuer sa souffrance.

La « participation active des parents et des familles » que réclame l’Avis, doit donc être un choix de chaque famille au cas par cas et une demande claire de celle-ci surtout au début, avec des changements possibles par la suite en fonction des signes d’ouverture de l’autiste, et les familles ne doivent pas être culpabilisées de ne pas pouvoir faire face à une prise en charge au domicile. Il faut se poser la question pour chaque cas: si c’est un échec pendant un temps, est-ce que ce n’est pas culpabiliser la famille deux fois que de l’avoir mise dans une situation où l’échec suivait et est-ce que ce n’est pas une façon de la mettre un peu plus en difficulté au risque de la détruire?

Le rapport parle en introduction de la définition de l’autisme comme « handicap fréquent et majeur » ce qui est en contradiction toujours dans cette introduction avec la notion de pluriel des autismes et « une très grande hétérogénéité » ou de « capacités intellectuelles hors du commun parfois associées » d’où l’invitation à utiliser les termes « syndromes autistiques » ce qui peut convenir mais ce qui laisse penser que le mot de handicap n’est pas adapté pour parler de l’autisme, de même que « l’existence d’une relative autonomie à l’âge adulte », qui attire l’attention sur une sortie possible de l’autisme qui est vraiment très difficile à définir. Par ailleurs, le rapport le rend synonyme de « troubles envahissants du développement » ce qui est une sorte de choix d’étiologie de l’autisme alors que l’avis dit reconnaître l’absence d’étiologie connue actuellement.

On parle d’un accompagnement et d’« une prise en charge individualisée précoce et adaptée ». Chaque mot est important mais « individualisée » est bien une façon de laisser son entière place à la psychanalyse puisqu’on sait que si une méthode est attachée à l’individu dans sa singularité c’est bien la psychanalyse. C’est dommage que plus loin cela ne soit pas exprimé dans des phrases claires sur l’évidence de l’utilité de cette méthode.

Quand on parle de l’inscription à l’école, il nous semble qu’il faut une grande prudence, car est- ce d’une école vraiment adaptée dont on parle? Est-ce d’une école qui leur permettrait de moins souffrir tout en avançant dans leur socialisation, si elle est possible à ce moment-là? Est- ce que ce n’est pas plutôt un vœu pieux ou une prise de risque inconsidérée que de souhaiter cette socialisation avant même la guérison de leur souffrance ou du moins l’atténuation de celle-ci ? Est ce qu’il ne faut pas mettre absolument la priorité sur l’autiste lui-même, son isolement douloureux et le choix qu’il a fait plutôt que la satisfaction des parents et de la société qui bien sûr sont légitimes et bien sûr sont ce vers quoi il faut tendre, mais encore une fois, pas aux dépens de la souffrance de l’autiste ?

Nous ne pensons pas que l’usage des termes de « troubles envahissants du développement » et de « l’abandon de la théorie psycho-dynamique » apportent quelque chose pour soulager la souffrance des autistes au contraire, puisque c’est se donner une bonne raison de les mettre au travail, à l’exercice jusqu’à 40 heures par semaine avec des objectifs qu’on décide qu’ils doivent atteindre presque sous une forme de torture quand trop c’est trop, en tous cas avec de la souffrance. Comprendre qu’ils sont dans cette situation par un choix dont nous ne connaissons pas la cause et qu’ils ne connaissent pas eux-mêmes, en essayant de rentrer dans leur langage et dans leur monde, pour leur montrer une vie possible avec d’autres, c’est peut être une clé qui sans les heurter ni les traumatiser pourra leur permettre cette vie avec d’autres, petit à petit.

Quant au fait de « se révéler », c’est tout de même à « l’autre », c'est-à-dire à nous qui le pouvons, de faire les efforts, de faire le pas vers eux et non pas de les obliger, eux, à faire les pas qui viennent vers nous. Pour leur ouvrir une voie de sortie, il faut entrer dans leur langue, y trouver quelque chose de commun, quelque chose qui puisse faire lien, pour pouvoir faire ce que l’on souhaite tant, communiquer, et non les obliger eux à sortir manu militari ou presque de leur langage pour venir dans le nôtre.

Quand on parle de la remise en cause des clivages liés aux approches de l’autisme, et que l’on parle « d’une attitude ouverte, généreuse et respectueuse de la singularité », on parle précisément de ce à quoi la psychanalyse est attachée, de ce qu’elle recherche : établir « une confiance qui diminue sa souffrance et qui favorisera un comportement social plus élaboré », seule fois où c’est écrit nettement dans ces trente pages.

Pour le répéter, ce que fait la psychanalyse, actuelle ou moderne, n’ayons pas peur des mots, pour aider l’autiste, c’est reconnaître sa singularité en essayant d’entrer dans sa lalangue, et établir ainsi cette confiance dans le but premier, immédiat et principal de diminuer sa souffrance, seul moyen de pouvoir obtenir une réponse à nos demandes par la suite quel que soit le temps qu’on mettra à l’obtenir pourvu qu’on l’ait obtenue sans être responsable d’une quelconque augmentation de la douleur de vivre, quel que soit le but légitime recherché par ailleurs.

Quand à l’évaluation des différentes méthodes, c’est un réel problème puisqu’une évaluation ne peut se faire que sur une génération voire deux donc une évaluation à faire dans les cinq années qui suivent ne veut rien dire pour la vie d’un sujet ni même de sa famille. Être capable au bout de cinq ans pour l’enfant de mettre le couvert et de manger à table ne veut pas dire que sa souffrance soit moins grande ni qu’il ne décompensera pas après. C’est sur une vie d’autiste entière que l’on pourra tirer des conclusions et c’est encore probablement plein de pièges qu’il faudra tenter d’éviter dans l’interprétation, car une vie est ce qu’elle est, et personne ne peut se permettre de juger, à notre sens, si elle vaut la peine ou non d’être vécue, si elle a valu assez la peine, si elle a moins valu qu’une autre etc. C’est un problème éthique majeur que de se permettre de décider de la valeur d’une vie humaine.

Si le seul but de la vie c’est d’être capable de faire exactement ce que la génération précédente a décidé qu’il était bon de faire pour la génération suivante, alors on est tout de suite à côté de ce que toute une tradition philosophique et toute une tradition d’humanisme a pu penser et le mot d’éthique perd son sens. Si les droits des êtres humains doivent être les mêmes pour tous au sens et au vu de la loi, la façon de mener sa vie personnelle ne peut être qu’unique. Nous dénonçons pour ce qui touche à l’être humain, la « manie » du consensus, consensus qui, à notre sens, ne peut d’ailleurs s’entendre que d’être un consensus négatif, c'est-à-dire dans le recensement de ce qui est réellement délétère d’une façon générale ou dans un nombre de cas suffisamment grand pour que cela ne vaille pas le coup d’être tenté et même qu’il soit inadmissible de le faire. Le consensus est contraire aux besoins de chaque sujet, est contraire à l’application du cas par cas, le consensus positif pour exprimer ce qui est bien ou même bon pour la vie d’un être humain, n’existe pas.

CONCLUSION

De même que souvent en médecine c’est l’analyse du corps malade ou du corps qui dysfonctionne qui apprend les ressorts de la physiologie et les voies du fonctionnement naturel, permettant ainsi de chercher comment éviter de tomber dans le dysfonctionnement ou comment revenir par un traitement au fonctionnement normal, de même, pour une fois il faudrait que, en matière de psychologie ou de vie humaine, on s’inspire, comme cherche à le faire la clinique analytique de ceux qui ont fait des choix différents, pour mieux comprendre les lignes droites et les accidents d’un parcours de vie singulière. Aussi, ce serait un grand pas pour l’homme comme pour l’Humanité que de reconnaître les risques de l’éducation que nous donnons de nos jours à ceux qui sont considérés comme normaux en décidant souvent à leur place de ce qui doit être un parcours sans faute, en laissant seulement des rattrapages, quand ils existent, à ceux qui n’ont pas suivi la voie royale. Remettre en question le but de seule réussite sociale de notre éducation à l’occasion de la prise en compte de la souffrance particulière des sujets autistes, serait un grand enseignement de leur part, une avancée et une évolution bénéfique vers une éducation qui prenne une voie moyenne entre celle de la réussite sociale au prix du bonheur réel de chacun débouchant plutôt sur les conduites classiques de souffrance que sont les névroses d’autrefois, et celle de l’abandon de l’éducation, la déresponsabilisation des parents, leur démission et celle des institutions qui conduisent plutôt aux formes actuelles surprenantes de la souffrance que sont les conduites addictives, la violence, l’exclusion volontaire de la société, les actes de mutilation, par ceux-là mêmes qu’elle considère comme normaux. L’individualisme et la dépression, en dehors de la mélancolie, doivent tout autant être considérés comme des échecs de l’éducation, interpeller la société et lui faire reconsidérer son système éducatif et sa vision de l’être humain pour la mise en place de cette éducation.

Il est bien que les personnes les plus différentes nous enseignent pour guider les personnes moins différentes à se réaliser, certes, dans la société, mais pour elles-mêmes.

Dans les citations qu’utilise le rapport on peut lire : « Un enfant handicapé a un développement qualitativement différent, unique… ». C’est dire si l’évaluation chiffrée, quantitative a peu de sens et doit laisser la place à l’évaluation qualitative de la richesse d’une vie. Et il faut se rappeler que chaque enfant, même normal, est unique, et a un développement unique et cela seule la psychanalyse le reconnaît comme principe éthique et comme primum movens. Partir, au moment où on fait la rencontre avec lui, des lois inconscientes que le sujet s’est données pour commencer de construire le monde à sa manière, pour l’aider à sortir de son enfermement et lui permettre d’accéder à notre monde, c’est cela s’enseigner de l’autisme et c’est cela qu’il faudrait mettre en pratique pour tourner l’éducation vers une considération de l’être humain dans sa complétude constitutive aussi bien que dans sa finitude physique et métaphysique.

lundi 14 janvier 2008

Communiqué n°15

grand meeting pour que vive la psychanalyse

9 et 10 février à la mutualité

Quelle politique de civilisation ?

“Réhumaniser” la société : comment ?

Cognitivisme ou Psychanalyse

Vivre sous Sarkozy

Communiqué n°15

Chers collègues, Bernard-Henri Lévy me confirme qu’il prendra la parole au Meeting samedi après-midi à 17h. Jean-Claude Milner parlera samedi en fin de matinée. Nouvelles annonces à venir cette semaine. Bien à vous, Jacques-Alain Miller, le 14 janvier 2008