Secret médical en milieu carcéral :
le Comité consultatif national d’éthique saisi. La Croix
La Croix fait savoir que « deux associations de professionnels de santé en milieu carcéral et l’Observatoire international des prisons ont saisi le CCNE à propos du secret médical des détenus ».
Le quotidien explique que ces organisations « s’inquiètent notamment du souhait exprimé par Rachida Dati que l’administration pénitentiaire puisse avoir accès au dossier médical des détenus ».
Je crois qu'il y a urgence à défendre le secret médical sur tous les fronts et sous toutes ses formes.
Le fait de la pratique de l'informatique qui a distendu les limites du privé, et l'usage si commode des cartes à puces dans les domaines de la vie de tous les jours comme les paiements, le téléphone, le cumul de points pour fidéliser une clientèle, les transports en commun etc. ont fait perdre toute méfiance à l'égard d'une immixtion permanente de la société dans le domaine privé.
Ce dépassement des limites envahit sans bruit les domaines ou le mot de secret avait son sens et son statut juridique, imprenable, semblait-il, à savoir le secret professionnel et, encore plus particulièrement appuyé, le secret médical. Une des attaques les plus virulentes a été celle qui portait sur l'ADN. Suivra, déjà programmée, la carte vitale qui doit comporter les antécédents des personnes ; le statut des médecins d'assurances n'est pas clair non plus, entre ce que la personne accepte qu'on lui fasse dire sur elle-même et les exigences de sa situation qui l'obligent par nécessité économique à se plier à dire ce qu'elle n'aurait pas voulu lâcher.
La forme que prendra le dossier médical dans sa version définitive, dont heureusement la concrétisation semble avoir été ramenée à la réalité des contraintes de sa réalisation, c'est-à-dire à une dizaine d'années, est un grand sujet de préoccupation.
Le projet de loi du Garde des Sceaux actuel est inquiétant sur toute la ligne mais dans ce qui concerne cette nouvelle brève, il doit nous faire réagir. Notre profession n'existe que de l'existence de ce secret professionnel, de cette confiance totale que rien de ce qui a été dit ne sortira de cette entité qui s'est créée de deux volontés, le "médecin-patient", l' "analyste-analysant" ou le "psychologue-patient". Même les détenus, et peut-être encore plus les détenus, ont droit au secret professionnel comme signe de leur appartenance à l'humanité qui depuis Hippocrate associe cette condition à toute relation médecin-malade.
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