mercredi 21 mai 2008

Le plan autisme 2008-2010

Brèves de Mediscoop, par le Dr Marie-Elisabeth Sanselme-Cardenas
La presse médicale au scanner

L'inquiétude que pouvait donner notre dernière brève était justifiée : le plan Autisme 2008-2010 est annoncé et avec lui le repli sur le comportementalisme sous prétexte de choix plus large pour les parents! Les principaux arguments se réduisent à l'évocation des cas de patients absolument non spécifiques ou d'autres ayant, de façon assez probable, fait l'objet d'erreurs diagnostiques. Le combat, d'une part pour une information honnête des parents et d'autre part, le combat de ceux qui croyons au discours analytique, pour montrer son effet quand on sait le mettre en évidence et en tenir compte, ces combats sont plus que jamais d'actualité, hélas.

Après les informations que l'on peut tirer du commentaire de l'Avis 102 du Comité d'Éthique dont nous avons parlé hier, on peut, pour aborder les choses avec un peu plus de légèreté dans ce sujet si sérieux et douloureux, se reporter au diaporama annonçant les Journées sur l'autisme de Clermont en janvier 2008, qui évoquait la manière avec laquelle le personnel de Nonette autour du Dr Rabanel (et d'une façon générale le personnel des institutions du RI3), respecte les sujets qui leur sont confiés, cas gravissimes, et les amène en tenant compte de la dimension du désir et en partant de leur lalangue, vers un peu de "civilisation" avec le moins de souffrance possible.

Ceci est écrit dans l'espoir que des parents d'autistes tomberont dessus, le liront et pourront se faire une idée de ce que cherche l'approche psychanalytique de l'autisme au XXIème siècle.

« Les enfants autistes ne seront plus oubliés » Le Parisien, La Croix, Libération
Le Parisien indique en effet sur près d’une page que Roselyne Bachelot et Valérie Létard, secrétaire d'Etat chargée de la Solidarité, « annoncent de concert [aujourd’hui] les mesures du plan Autisme 2008-2010. Un programme d'action très attendu, qui devrait donner un coup de balai dans ce secteur en complète déshérence ».
Le quotidien retient que « le plan Autisme met pour la première fois en avant les méthodes «comportementales» et prend ses distances avec l'approche psychiatrique et psychanalytique de la maladie ».
Le Parisien note ainsi que « ce plan va permettre aux familles de disposer d'un choix plus large, en diversifiant les modes de prise en charge, en expérimentant des types de structure nouveaux ».
Le journal ajoute que « le plan prévoit de combler le retard en matière d'accueil et doit créer au moins 2 800 places supplémentaires spécifiquement dédiées ».
Le quotidien observe enfin que « le plan doit améliorer le diagnostic, en faisant en sorte qu'il soit rendu moins tardivement (actuellement, il n'est guère donné avant l'âge de 3-4 ans) ».
Le Parisien brosse en outre le portrait de Tom, 9 ans, qui il y a 5 ans a été diagnostiqué « autiste sévère et attardé mental » et qui, « après 2 ans de traitement spécial à la maison avec un psychologue formé, est [maintenant] premier de sa classe de CE2 ».
De son côté, La Croix dresse le portrait de Jonathan, 23 ans, « stagiaire dans une entreprise informatique », qui « malgré l’autisme, essaie de vivre comme les jeunes de son âge ».

vendredi 16 mai 2008

L'exil des autistes ?

Brèves de Mediscoop, par le Dr Marie-Elisabeth Sanselme-Cardenas
La presse médicale au scanner


Une brève urgente qui montre que le combat pour défendre le bien-être de ces sujets n'est pas fini et que la volonté de "les laisser être" doit continuer de se faire forte pour les psychanalystes qui les y aident.

« Empêcher «l’exil» des enfants autistes » La Croix
La Croix publie un dossier avec ce titre.
Le journal note en effet que « faute de moyens, entre 3 500 et 5 000 enfants et adultes, autistes ou handicapés mentaux, sont aujourd'hui pris en charge en Belgique ».
Le quotidien observe que « ces enfants et adultes handicapés sont accueillis dans deux types de structures : des établissements médico-sociaux et des écoles spécialisées ».
« Selon un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales de septembre 2005, environ 3 600 enfants et adultes sont pris en charge dans des établissements médico-sociaux. Actuellement, 25 structures de ce type ont passé une convention avec l’assurance-maladie pour accueillir des enfants venant de France »,
continue La Croix.
Le journal ajoute que « selon l’Igas, 1 400 enfants français sont pris en charge dans des écoles spécialisées belges ».
Le quotidien se penche ainsi sur « l’insuffisance du nombre de places d’accueil en France », mais précise que « le problème n’est pas uniquement quantitatif. Nombre de parents font en effet preuve d’une grande défiance vis-à-vis des méthodes d’inspiration psychanalytique, encore largement utilisées en France. Ils préfèrent se tourner vers des approches «éducatives» largement développées en Belgique ».
La Croix ajoute que « si les méthodes belges séduisent les familles, les associations restent prudentes ».
Agnès Woimant, vice-présidente d’Autisme France, déclare ainsi : « En Belgique, on trouve le meilleur, mais aussi le pire. La solution ne passe pas par un encouragement à cet exode, mais par la création d’un nombre suffisant de places adaptées en France ».

Peut-être que la psychanalyse doit se servir des termes qui font recette auprès des parents et dire qu'elle est, elle aussi, éducative. La psychanalyse éduque ceux que leur propre peine et leur propre désir empêchent de voir que les enfants autistes sont avant tout en souffrance, à le voir, à le comprendre, à accepter d'aller dans leur monde et à apprendre d'eux un autre mode de contact, un autre mode de lien que la parole instituée. De ce pas fait dans leur sens avec leur lalangue, il peut y avoir parfois, souvent, tout en diminuant la souffrance pour y parvenir, un retour, un échange, mais il ne vient qu'"en plus", il ne doit pas être attendu, il faut essentiellement, mais cela, très fort, vouloir leur donner une vie la moins douloureuse possible.

Oui, "en Belgique on trouve le meilleur et le pire" et il ne faut pas prendre le risque d'être naïf.

Comment dire aux parents que ce qu'il faut ce sont de très nombreuses structures de taille humaine, avec un personnel qui a fait le choix de ce travail pour être l'intermédiaire entre eux et leur enfant? Comment les aider à exiger des moyens matériels et à vouloir une approche singulière?

Peut-être en leur signalant le très beau livre de Jacqueline Berger Sortir de l'autisme et en leur donnant des informations issues du commentaire, que nous avions fait sur ce site où il figure encore (à la date du 17 janvier 2008 - cliquez ici), à la suite de l'émission de l'Avis 102 du Comité d'Éthique?

samedi 10 mai 2008

Médicalisation du malaise social

Brèves de Mediscoop, par le Dr Marie-Elisabeth Sanselme-Cardenas
La presse médicale au scanner

Il n'y a plus de fous ou de souffrance psychique, il n'y a que des anormaux que la société moderne se doit de normaliser puisqu'elle en a les moyens!

"Le déni de la maladie mentale provoque un tollé chez les psy » L’Humanité
C’est ce que relève L’Humanité, qui note que « les syndicats [de psychiatres] s’inquiètent de la disparition de leur profession et de la tendance à médicaliser le malaise social ».
Le journal indique que « pour les principaux responsables des 6 syndicats de psychiatres, il n’y a plus de doute : la maladie mentale disparaît au profit du concept de santé mentale. […] La schizophrénie laisse place aux «troubles du développement émotionnel», la délinquance des jeunes doit être «dépistée» dès le plus jeune âge… ».
« Mais derrière ces changements dialectiques, ce choix de mots «qui soulagent», c’est toute une conception du soin, de l’accompagnement du fou qui est déniée au profit de réponses normalisées, standardisées »,
observe L’Humanité.
Le quotidien remarque que « les derniers états généraux de la psychiatrie […] datent de 2003. A quand une nouvelle mobilisation d’envergure ? ».

« Antidépresseurs : les risques durant la grossesse » Le Figaro
Catherine Petitnicolas indique dans Le Figaro qu’« une expérience conduite par une équipe de l'Inserm montre que des souriceaux exposés à ces psychotropes ont des troubles du sommeil à l'âge adulte, […] celui-ci étant fragmenté et peu réparateur. Des perturbations proches de celles observées dans la dépression et qui persistaient tout au long de leur vie ».
« En revanche, si un tel traitement leur était administré après la puberté, ils n'ont constaté aucune conséquence dommageable »
, poursuit la journaliste.
Catherine Petitnicolas explique ainsi que cette équipe de chercheurs menée par Joëlle Adrien, directrice de l'Unité 677 consacrée à la neuropsychopharmacologie, « démontre, dans le Journal of Neuroscience, que la régulation du sommeil se programme dans les toutes premières années de vie. Cette période serait essentielle au bon fonctionnement des neurotransmetteurs cérébraux qui font en particulier intervenir la sérotonine dans la régulation du sommeil ».
Catherine Petitnicolas remarque qu’« il est avéré que les perturbations du fonctionnement de ce système provoquent des troubles du sommeil, de l'anxiété, voire de la dépression ».
« Or chez les personnes dépressives, la plupart des traitements sont à base d'inhibiteurs de la recapture de la sérotonine, qui agissent en augmentant artificiellement son taux dans la synapse »,
poursuit la journaliste.
Catherine Petitnicolas cite Joëlle Adrien, qui observe que « ces travaux nous donnent à penser que les 3 premières semaines de vie chez la souris constituent une période critique durant laquelle s'installe et se consolide l'impact du système sérotoninergique sur la régulation du sommeil et des comportements émotionnels. Et une fois ce système mis en place, il semble qu'il ne soit plus possible de le modifier ».
La journaliste remarque que « de là à extrapoler à l'être humain, les chercheurs restent extrêmement prudents. Mais ils mettent néanmoins l'accent sur la nécessité d'évaluer les effets à très long terme d'un traitement par antidépresseurs chez l'enfant (assez rarement prescrit en France mais beaucoup plus aux États-Unis) et aussi chez la femme enceinte ».

Souffrance au travail – L’épidémie invisible » L’Humanité, La Tribune
L’Humanité revient sur deux pages sur la « souffrance au travail », observant que « le suicide d’un conseiller au patrimoine financier [de BNP Paribas en janvier dernier] a mis en lumière les dérives d’un management tendu vers un seul objectif : le profit maximum ».
Le quotidien livre un entretien avec Valérie Langevin, psychologue du travail à l’INRS (Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles), qui observe que « l’individualisation des performances génère de la souffrance ».
La Tribune consacre de son côté un court article aux « conventions signées hier par Xavier Bertrand, ministre du Travail, avec 3 fédérations professionnelles », pour « prévenir le risque CMR (cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques) ».
Le journal indique que « les fédérations s’engagent à perfectionner la formation des chefs d’entreprise sur ces risques chimiques, et à améliorer l’évaluation des risques et la substitution des produits dangereux ».

Internet, « la principale source d’infos du suicidaire » Libération
Libération note sur une page qu’une étude « contestée », parue dans le British Medical Journal, « mesure l’influence des sites [Internet] dédiés au suicide ».
Le journal remarque ainsi que « les épidémiologistes et psychologues britanniques ont relevé trois observations : le réseau est devenu la principale source d’infos du suicidaire ; la plupart des requêtes se font via une simple combinaison de mots-clés entrée dans un moteur de recherche ; les utilisateurs vont rarement voir au-delà de la première page de résultats ».
Le quotidien note qu’après « 48 recherches [dans des moteurs en ligne] renvoyant des liens vers 480 sites, […] les chercheurs ont établi les choses suivantes. Environ la moitié des sites répertoriés donne des informations plus ou moins précises sur les méthodes de suicides. Un cinquième sont des sites spécialisés sur le sujet, la moitié d’entre eux faisant la promotion du suicide ou facilitant le passage à l’acte ».
Libération ajoute que « 44 autres sites donnent des informations purement factuelles, présentées avec un ton neutre ou ironique. Les sites dédiés à la prévention du suicide sont au nombre de 62, et ceux qui le condamnent fermement au nombre de 59 ».
Le journal observe que « les sites de prévention arrivent rarement parmi les premiers » dans les pages de résultats des moteurs de recherche.
Le quotidien précise que « les chercheurs britanniques sont toutefois bien obligés de noter que le taux de suicide chez les 15-34 ans (les plus gros utilisateurs du Net) a baissé en Angleterre depuis le milieu des années 90, parallèlement à l’explosion du réseau ».
« Hypothèse : les cas où Internet aurait facilité un suicide seraient finalement moins nombreux que ceux où il a joué un rôle de prévention »,
poursuit le journal.

« Le stress du début de semaine, un «fléau mondial» » Libération, Le Monde
Libération se penche sur les « 50 % de salariés français qui souffrent de troubles du sommeil dans la fameuse nuit [du dimanche au lundi], selon une étude menée sur 24 224 salariés par le groupe Monster ».
Le journal ajoute que « la France se situe en deçà de la moyenne mondiale avec ses 61 % de stressés du dimanche soir. Gagnants, les Etats-Unis et l’Angleterre, où 70 % des salariés avouent être frappés par le stress du travail dans la nuit de dimanche ».
Le quotidien s’intéresse ainsi à ce ««trouble dysphorique du lundi matin», pathologie méconnue dont les caractéristiques cliniques observées sur les sujets (au moins deux lundis d’affilée) sont : 1. manque d’énergie ; 2. sentiment de lourdeur ; 3. irritabilité ; 4. difficulté à se concentrer ; 5. repli social ; 6. anxiété ou tension ; 7. bâillements répétés ; 8. ptosis (chute de la paupière) bilatéral, etc. ».
Le Monde relève aussi que « le stress du lundi empêche un salarié sur deux de dormir ».
Le quotidien rappelle que « le manque de sommeil est source d’anxiété et de différents troubles ».

Nous sommes entrés dans l'ère d'une psychiatrie postmoderne » Le Monde
Le Monde publie un entretien avec Roland Gori, psychanalyste et professeur de psychopathologie, qui « décrypte l’évolution probable de la santé mentale ».
Le psychanalyste remarque ainsi que « nous sommes entrés dans l'ère d'une psychiatrie postmoderne, qui veut allouer, sous le terme de "santé mentale", une dimension médicale et scientifique à la psychiatrie ».
« Jusqu'à présent, cette discipline s'intéressait à la souffrance psychique des individus, avec le souci d'une description fine de leurs symptômes, au cas par cas. Depuis l'avènement du concept de santé mentale, émerge une conception épidémiologique de la psychiatrie, centrée sur le dépistage le plus étendu possible des anomalies de comportement »,
continue Roland Gori.
Le psychanalyste ajoute que « depuis l'effacement des grandes idéologies, l'individu se concocte son propre guide normatif des conduites, qu'il va souvent chercher dans les sciences du vivant. Résultat, ce sont les "prophètes de laboratoires" qui nous disent comment se comporter pour bien se porter ».
Roland Gori déclare en outre : « Je ne suis pas certain que les dispositifs de santé mentale aient le souci de soigner, et encore moins de guérir. Ils sont plutôt du côté d'un dépistage précoce et féroce des comportements anormaux, que l'on suit à la trace tout au long de la vie. […] La "nouvelle" psychiatrie se moque éperdument de ce qu'est le sujet et de ce qu'il éprouve. Seul importe de savoir s'il est suffisamment capable de s'autogouverner, et d'intérioriser les normes sécuritaires qu'on exige de lui ».

La psychiatrie moderne n'est pas au service du patient, elle ne semble pas davantage au service de la société comme elle a pu l'être à certaines époques, elle est au service de l'économie de la société. De même que nous avons récemment pu lire la nécessité d'une bonne nutrition dès l'enfance pour une bonne productivité à l'âge adulte, nous voyons la psychiatrie s'intéresser à la santé mentale ou au stress, dans le but de supprimer et par la suite de prévenir tout ce qui peut empêcher un travailleur de travailler, de travailler plus, n'est-on pas au temps du mandat de l'augmentation du pouvoir d'achat et du travailler plus pour gagner plus?

Le zéro de conduite était le projet le plus abouti puisqu'il allait permettre le repérage et le redressement des anomalies des enfants à travers l'observation précoce de leur comportement. Mais il est mal "passé" car la mobilisation a été forte alors d'autres solutions sont possibles pour formater "nos frères" et les rendre gentils et certaines empruntent des voies que l'hygiénisme a eu à d'autres périodes l'occasion d'emprunter et cela avec le secours puissant et efficace de ce que nous avons eu à dénoncer de nombreuses fois et notamment dans les meetings, le support du scientisme.

Pas besoin et d'ailleurs pas le temps, de comprendre le "pourquoi cela ne va pas" pour tel sujet, si on a la possibilité de faire que cela aille avec de bons antidépresseurs, un peu chers il est vrai pour le Ministère et la Sécurité Sociale, mais si pratiques et si rapides pour rendre les gens "comme tout le monde". Les effets secondaires sont vendus avec la boîte, comme le prix à payer pour les bénéfices escomptés, on ne peut pas tout avoir, et ils permettent aussi aux laboratoires de rester dans l'économie en cherchant et en vendant d'autres produits qui auront d'autres effets secondaires. La psychiatrie ne peut plus soulager ou soigner l'être humain, elle doit soigner l'économie à travers et grâce à l'être humain. Kant, nous l'avons déjà dit cette année, est dépassé: si l'être humain peut rendre service à l'économie, il faut savoir laisser de côté les grands principes!

Les suicides au travail montrent que les employés ne sont pas encore assez prêts, assez motivés par le profit maximum de l'entreprise et il faut savoir détecter les professions et les conditions les plus à risques, non certes pour les dénoncer et les supprimer mais pour que l'on prépare ces employés avec des techniques comportementales et si échec de celles-ci, des médications appropriées, à supporter les contraintes de l'économie mondiale sans qu'ils en arrivent au suicide qui n'est pas bien vu.

Quand au syndrome "du stress du début de semaine", on s'étonne qu'un laboratoire n'ait pas déjà trouvé, il aurait fait fortune, la molécule capable de combattre ce "trouble dysphorique du lundi matin" car les signes diagnostiques, eux, sont bien analysés et définis!

On a depuis déjà longtemps enlevé les Humanités des études de médecine, on les a d'ailleurs enlevées des études générales tout simplement, c'était un premier pas pour que la médecine puisse un jour devenir une science sinon dure, au moins vraie, la psychiatrie en avait par certains côtés encore gardé des traces: cela doit cesser, la psychiatrie ne devrait plus s'enseigner à la faculté de médecine que pour la thérapeutique appliquée, le diagnostic pouvant se faire par ordinateur, et elle devrait être laissée à la faculté des sciences pour la recherche et l'expérimentation thérapeutique et à la faculté d'économie et dans les écoles de commerce, avec l'aide de quelques épidémiologistes, pour sa partie diagnostique et préventive! Nous sommes tout de même au XXIème siècle!

dimanche 4 mai 2008

Le système de santé, mis en pièces

Brèves de Mediscoop, par le Dr Marie-Elisabeth Sanselme-Cardenas
La presse médicale au scanner

Des réponses aux interrogations de la semaine dernière, pas forcément celles qu'on attendait et ...peu rassurantes. Décidément, la politique de la santé ne s'apprécie plus qu'à son coût au présent, dorénavant plus à ses effets sur son but, la santé des habitants, ni même à son coût dans un futur moyen ou plus lointain.

Hôpitaux

Roselyne Bachelot : « Pas de fermeture d’hôpital » Le Parisien, Le Figaro, Les Echos
Le Parisien fait savoir que Roselyne Bachelot, invitée hier du « Grand Jury » RTL-Le Figaro-LCI, « a soutenu la proposition du rapport Larcher de regrouper les hôpitaux en «communautés hospitalières de territoire» ».
Le journal rappelle que « ces regroupements se feront sur la base du volontariat et bénéficieront d’incitations financières ».
Le quotidien cite la ministre de la Santé, qui a « martelé » qu’« il n’y aura aucune fermeture d’hôpital ».
Le Parisien relève de plus que Roselyne Bachelot « a rejeté l’hypothèse d’une baisse des remboursements des affections de longue durée. Elle a plaidé pour une moralisation de la vente libre des médicaments en pharmacie et le transfert aux organismes de santé [complémentaires] de certains remboursements ».
« Elle a confirmé l’objectif d’un retour à l’équilibre «dans 2 ou 3 ans» des comptes de la Sécu »,
poursuit le quotidien.
Le Figaro revient également sur les déclarations de la ministre, retenant que cette dernière « n'envisage de recourir davantage aux mutuelles que si elles couvrent toute la population ».
Le journal indique ainsi qu’« interrogée sur la possibilité de confier aux complémentaires santé la totalité du remboursement des soins d'optique, Roselyne Bachelot répond : «La question est posée» ».
Le quotidien précise que la ministre « pose ses conditions : que les complémentaires soient davantage mises en concurrence pour éviter une envolée des primes, qu'elles fassent la preuve de leur capacité à apporter «un plus» dans l'efficacité à gérer. Et surtout, «faire en sorte que tous les Français soient couverts par une complémentaire» ».
Les Echos notent quant à eux que Roselyne Bachelot « met la pression sur l’assurance-maladie ».
Le journal indique en effet que la ministre « veut 3 milliards d’économies sur les dépenses en 2009 » et « entend résorber le déficit de l'assurance-maladie d'ici à «2 ou 3 ans» ».
Le quotidien constate lui aussi que « pour y parvenir, Roselyne Bachelot a reconnu que la question d'un transfert de certaines dépenses vers les organismes complémentaires «se pose» ».
En matière d’affections de longue durée, Les Echos relèvent que la ministre « a écarté l'idée de dérembourser partiellement la prise en charge des maladies graves » et « estime qu'il faut plutôt durcir l'entrée dans le dispositif des ALD, «qui peut donner lieu à un certain laxisme» ».

« Les hôpitaux refusent une réforme sous «asphyxie financière» » Les Echos, Libération, La Tribune, Le Figaro économie, L’Humanité
Les Echos observent en effet que « si la FHF soutient l'essentiel des préconisations de Gérard Larcher, […] elle s'inquiète en revanche du contexte financier dans lequel ces mesures interviennent ».
Le journal relève que son président, Claude Evin, « a dénoncé hier une «asphyxie programmée» des hôpitaux et appelé le gouvernement à «un plan de résorption» de leurs déficits : «Nous n'accepterons pas une réforme menée sous la contrainte budgétaire», prévient-il ».
Le quotidien indique que « les déficits des hôpitaux auraient atteint entre 700 et 800 millions d'euros l'an dernier ».
« La FHF et les représentants des communautés médicales d'établissement et des directeurs d'hôpital estiment que le manque de financement devrait être du même ordre, 800 millions d'euros, en 2008 »,
continuent Les Echos.
Le journal ajoute que « s'il fallait arriver immédiatement à l'équilibre budgétaire, la résorption des déficits nécessiterait un plan social de près de 20.000 emplois, soulignent les gestionnaires hospitaliers ».
La Tribune constate également que « les hôpitaux crient à l’asphyxie budgétaire », tandis que Le Figaro économie note que selon la FHF, « le gouvernement «organise la faillite» des établissements publics ».
L’Humanité note aussi que « la FHF alerte sur la gravité de la situation financière des établissements publics ».

235 hôpitaux sur la sellette » Libération, Le Figaro économie, Le Parisien, La Croix, L’Humanité, La Tribune, Les Echos
C’est ce que titre Le Parisien sur sa Une.
Le journal indique en effet que « Nicolas Sarkozy annonce aujourd’hui le plan de réforme des hôpitaux. Les petits établissements sont les premiers concernés, d’abord par des fermetures de services ».
Le quotidien précise : « Pas de fermetures brutales mais des modifications dans les services de chirurgie et les maternités ».
Le Parisien s’interroge : « Les petits hôpitaux sont-ils condamnés ? », et publie sa « carte des principaux points noirs », réalisée à partir de « L'Atlas hospitalier », établi par la FHF.
Le journal note que « 235 petits établissements sont vulnérables, […] parce qu'ils comptent moins de 4 000 interventions par an ».
Le quotidien observe que « sur le terrain, nombreux sont ceux qui vont barrer la route à cette réforme. […] Des comités de défense des hôpitaux prennent de l'ampleur. Il y en aurait une centaine dans toute la France ».
Le Parisien cite l’Elysée, qui précise : « Il ne s'agit pas de fermer des hôpitaux mais d'apporter des soins adaptés aux populations. [Il faut] rationaliser l'offre de soins, car, si l'on ne maîtrise pas les comptes, le système va s'écrouler ».
Le Figaro économie indique également que « Sarkozy ouvre le chantier de l'hôpital ».
Le journal se penche sur les « quatre axes » abordés aujourd’hui par le Président (« l'accès aux soins », « la recomposition hospitalière », « la gouvernance » et « la recherche »), retenant que le chef de l’Etat « compte appliquer l’intégralité du rapport Larcher ».
Libération retient pour sa part que « Sarkozy redessine les contours de l’hôpital ».
Le quotidien note lui aussi que l’Elysée précise qu’« il n’y aura pas de fermeture d’hôpitaux, comme il n’y aura pas l’instauration d’une nouvelle carte hospitalière. Tout se fera sur la base du volontariat ».
Le journal observe que « là où la réforme risque de faire grincer des dents, c’est sur le statut du médecin hospitalier. Il n’explose pas, mais évolue profondément ».
Libération relève enfin le point « peut-être le plus polémique, c’est le directeur de l’agence régionale de santé qui nommera les médecins, et non plus le ministre de la Santé ».
Les Echos retiennent que « Sarkozy veut concentrer les budgets sur les hôpitaux qui se regroupent », observant que « le nombre d’hôpitaux pourrait être ramené d’un millier à quelque 300 unités ».
La Tribune note que « la réforme de l’hôpital [est] sur les rails », tandis que L’Humanité titre sur sa Une : « Notre santé vaut plus que leurs économies ».
Le journal estime en effet que ce projet « transforme l’hôpital en entreprise marchande, lui impose la rigueur et menace de nombreux établissements ».

« Promesse de concertation pour la réforme hospitalière » La Croix, Le Figaro, Le Parisien, L’Humanité, La Tribune, Les Echos

La Croix revient sur le fait que Nicolas Sarkozy « a confirmé hier la mise en place de «communautés hospitalières» et la reconversion des services de chirurgie et de maternité jugés dangereux ».
Le journal observe cependant : « Prudence, prudence… Le gouvernement ne veut pas revivre avec la réforme de l’hôpital la même levée de boucliers qu’avec la carte judiciaire ».
Le quotidien retient ainsi la « promesse de concertation », citant le chef de l’Etat, qui a déclaré : « La réforme de l’hôpital, ce n’est pas la fermeture des hôpitaux. Rien ne serait pire que d’imposer de Paris des rapprochements artificiels entre hôpitaux. Ce sont les besoins de la population, sur le terrain, qui nous guideront ».
Le Président a ajouté : « Dans un même territoire, chaque hôpital doit cesser de vouloir tout faire ».
La Croix remarque ainsi que « contrairement à une crainte souvent exprimée localement, les établissements qui perdront leur activité chirurgicale et obstétrique ne fermeront pas pour autant leurs portes. Ils pourront se tourner vers d’autres activités, par exemple la rééducation fonctionnelle, les soins de suite ou la gériatrie."
Le Parisien cite aussi Nicolas Sarkozy, notant que « les aides et subventions, d’«une dizaine de milliards d’euros», iront désormais «par priorité aux communautés hospitalières de territoire», […] souhaitant que la gestion «plus libre» de l’hôpital public leur permette «d’être tous à l’équilibre d’exploitation d’ici à 2012» ».
Le Figaro parle sur une page de « réforme «majeure» de l’hôpital » et de « modernisation attendue par les professionnels ».
La Tribune observe pour sa part que « nombre de patients devront faire un trajet plus long pour se rendre aux urgences ou subir une opération ».
Le quotidien remarque cependant que la « méthode basée sur le volontariat semble porter ses fruits puisque la réforme, hautement sensible, n’a pas provoqué de levées de boucliers ».
Le journal publie un entretien avec Gérard Vincent, délégué général de la FHF, qui note, entre autres, que « le problème de demain, ce sera moins les déficits que d’assurer des missions de service public, faute de main d’œuvre ».
Les Echos retiennent que « les maires [sont] ouverts à la réforme, [alors que] le PS dénonce l'absence de financement ».
Et L’Humanité titre sur une page sur « une réforme de l’hôpital qui casse le service public ».

« Les infirmières vont effectuer plus d'actes médicaux » Le Figaro
Martine Perez fait savoir dans Le Figaro qu’« un rapport de la Haute Autorité de santé propose de faire réaliser certaines missions, remplies jusqu'à présent par des médecins, par le personnel paramédical ».
La journaliste observe en effet que « la demande médicale est devenue plus forte que jamais, les besoins médicaux se sont multipliés, les progrès technologiques se sont développés, la démographie médicale, elle, est très contrôlée et certains actes sont devenus, eux, très codifiés ».
Martine Perez indique que « ce rapport fait suite à une série d'expérimentations réalisées en France », remarquant que « pour 4 de ces expérimentations, l'évaluation est déjà disponible. Celle-ci s'est proposée de comparer la pertinence de l'attitude du médecin et de l'infirmière face à une même situation ».
La journaliste poursuit : « Pour trois de ces essais (en oncologie, en échographie, en entretien avant un don de sang), une forte concordance a été notée entre la décision du médecin et celle de l'infirmière ou du manipulateur radio ».
« Les discordances les plus fortes ont été observées dans l'entretien avant le don de sang, avec une application plus forte du principe de précaution parmi le personnel paramédical. Pour une expérimentation, en échocardiologie, des écarts peu importants ont été observés, même si les médecins se sont déclarés satisfaits des résultats obtenus »,
précise Martine Perez.
La journaliste relève que « l'Académie de médecine et l'Ordre des médecins estiment que face à un besoin de soins et de prévention, le médecin doit rester, sauf circonstances exceptionnelles, le premier recours du patient, mais ils ajoutent que «conscients de la nécessité de renforcer la coopération entre professionnels de santé, ils demandent que les expérimentations déjà entreprises dans un cadre essentiellement hospitalier, soient complétées par des expérimentations concernant les soins de ville et que les sociétés savantes et les collèges professionnels définissent les actes qui pourraient faire l'objet de nouvelles délégations» ».
Martine Perez observe cependant que « ces nouvelles formes de coopération soulèvent des questions sur la formation, la rémunération et le droit ».

Franchises

« Manifestations contre les franchises médicales » La Croix, Libération, L’Humanité, Les Echos
La Croix note en bref que « des rassemblements contre les franchises médicales ont eu lieu samedi à Paris et en province à l’appel de Bruno-Pascal Chevalier, un malade du sida en «grève des soins» depuis 7 mois ».
Le journal relève que « les manifestants étaient invités à déposer des boîtes de médicaments devant les préfectures ».
Le quotidien indique que « les associations de patients affirment maintenant vouloir occuper, dans les 15 jours qui viennent, les locaux de plusieurs CPAM ».
Libération remarque de son côté que les manifestants « n’étaient peut-être pas très nombreux, mais ils étaient bien décidés ».
L’Humanité observe pour sa part que « le mouvement de contestation des franchises sur les soins médicaux a franchi un nouveau cap », remarquant que « plusieurs villes organisaient des rassemblements ».

La vue

« Les lunettes déremboursées ? » Le Parisien, Libération, Le Figaro économie, La Croix, L’Humanité, Les Echos
C’est ce que se demande Le Parisien, qui parle de « nouvelle polémique ».
Le journal observe ainsi que « les déclarations de Roselyne Bachelot, évoquant la possibilité de transférer du régime général aux organismes complémentaires certaines dépenses de santé, ont soulevé un tollé ».
Le quotidien remarque que « la ministre de la Santé s'est bien gardée de lister les frais médicaux concernés. Malgré tout, le débat s'est focalisé sur les lunettes remboursées aujourd'hui à 65 % ».
« Les professionnels ont, à l'unanimité, rejeté une démédicalisation de ce type de soin »,
note Le Parisien.
La Croix retient également que « l’assurance-maladie pourrait cesser de rembourser les frais de lunettes ».
Le quotidien ajoute que « selon certains experts, la question du périmètre de remboursement pourrait concerner d’autres prestations, en particulier les soins dentaires ».
Libération remarque que « Roselyne Bachelot s’attaque aux yeux », créant ainsi « un tollé parmi les mutuelles de santé et les professionnels du secteur ».
Les Echos relaient la réaction de Jean-Pierre Davant, président de la Mutualité française, qui a déclaré que « sur la forme, ce n'est pas terrible de faire des annonces et de dire que les complémentaires gagnent de l'argent, quand on n'a pas commencé à partager ensemble une analyse pour trouver des solutions. Sur le fond, dérembourser l'optique et le dentaire ne changerait rien au problème des dépenses de santé ».
Le quotidien relève que « si le déremboursement complet de l'optique, [« une simple piste » selon le ministère], revêt un caractère symbolique fort, le gain serait tout aussi symbolique pour l'assurance-maladie, qui prend déjà très peu en charge les lunettes : le transfert représenterait environ 100 millions d'euros ».
Le journal indique que « les autres transferts et déremboursements à l'étude sont beaucoup plus lourds. Ils s'élèvent, potentiellement, à 4 milliards d'euros, l'essentiel étant constitué par les soins dentaires ».
Les Echos notent toutefois qu’« un tel transfert conduirait à une hausse de l'ordre de 20 % des tarifs des complémentaires santé ».
L’Humanité remarque pour sa part, sur sa Une, que « le gouvernement tire à vue sur les remboursements ».
Le journal estime que « mieux vaut être riche… que pauvre et myope », rappelant que « 14 % des assurés déclarent renoncer à des soins pour des raisons financières. Et c’est d’abord sur l’optique que portent ces renoncements ».

« Bachelot nie vouloir dérembourser les frais d’optique » La Tribune, Le Figaro, Le Monde
La Tribune relève en effet que la ministre de la Santé « a démenti hier avoir évoqué un éventuel déremboursement des frais d’optique, en dénonçant une «polémique ridicule» ».
Le journal observe que Roselyne Bachelot « a assuré que son objectif était au contraire d’obtenir que les Français soient «mieux assurés, mieux pris en charge pour l’optique» ».
Le quotidien ajoute que la ministre « a expliqué que des négociations sur le financement du système de santé allaient bien s’ouvrir avec les complémentaires santé ».
La Tribune note que « concernant l’optique, ce secteur est «tout à fait majoritairement pris en charge» par les organismes complémentaires et de «façon très, très marginale par l’assurance-maladie», a souligné [la ministre], expliquant qu’une réflexion avait bien été lancée mais pour «renforcer la prise en charge solidaire des dépenses d’optique qui peuvent grever le budget de nos concitoyens les plus modestes» ».
Le Monde aborde également ce « débat sur l'abandon de la prise en charge des frais d'optique par la Sécurité sociale ».
Le journal constate aussi que « le ministère de la Santé a assuré qu'il n'était pas question de "déremboursement" des frais d'optique ».
« Selon le ministère, les dépenses d'optique ne sont pas particulièrement ciblées. […] Pour Mme Bachelot, les complémentaires doivent prendre plus de place dans le remboursement des soins »,
poursuit le quotidien.
Le Figaro relève de son côté que « Bachelot tente de corriger le tir », observant que « la ministre de la Santé veut calmer les inquiétudes sur le remboursement des dépenses d’optique ».

« Le cri d’alarme des ophtalmologistes » Le Figaro

Le Figaro indique que « les médecins ophtalmologistes, par la voix de leur syndicat national (Snof), lancent une nouvelle fois un cri d’alarme ».
Le quotidien relève ainsi que « le nombre d’ophtalmologistes en France est insuffisant et les choses ne devraient que s’aggraver dans l’avenir ».
Le journal explique notamment que ces praticiens, « comme les autres spécialités médicales, ont pâti des numerus clausus très bas des années 1990. De plus, hasard des choix de spécialité, il semble que l’ophtalmologie ait moins «recruté» que les autres ».
Le Figaro relève ainsi que « les ophtalmologistes ne représentent plus que 1,5 % des nouveaux diplômés contre 2,2 % il y a quelques années, et ce pour des besoins estimés à 3 % ».
Le quotidien observe que « la situation est très tendue. D’après un sondage réalisé par le Snof, près de la moitié des ophtalmologistes assurent en moyenne 135 consultations par semaine. Soit 30 par jour. D’où des difficultés à obtenir un rendez-vous dans un court délai ».
Le journal ajoute que « les médecins des yeux sont inégalement répartis dans l’Hexagone ».
Le Figaro cite Jean-Luc Seegmuller, président du Snof, qui déclare que « sans augmentation importante du nombre d’internes en ophtalmologie, il faudra se résoudre à voir diminuer la qualité des soins oculaires en France et augmenter le nombre de malvoyants ».

L'adolescence,

une épreuve désormais sans initiation sociale, mais pas sans dangers mortels favorisés par la société de consommation dont l'économie vise particulièremet ces consommateurs fragiles que, de surcroît, les parents ne savent pas par quel bout prendre et abandonnent aux objets de la technologie ou de l'addiction impuissants pour les aider à se réaliser comme sujets.

Anorexie

Inciter à l’anorexie pourrait être puni de prison » Le Parisien
Le Parisien indique qu’« une proposition de loi veut punir l'incitation à l'anorexie ».
Le journal note que le texte, présenté par Valérie Boyer, députée des Bouches-du-Rhône, et « dont l'examen à l'Assemblée nationale commencera le 15 avril, vise pour la première fois à punir l'incitation à l'anorexie de peines d'emprisonnement ».
Le Parisien précise que « Valérie Boyer propose d'insérer dans le Code pénal une peine de 2 ans de prison et une amende de 30 000 € pour ceux qui provoqueraient «une personne à se priver d'aliments de façon persistante» ou à «maigrir de façon excessive pour agir sur son apparence physique, qui pourrait l'exposer à un danger de mort ou compromettre sa santé» ».
Le journal ajoute que « ces peines s'élèveront à 3 ans de prison et 45 000 € d'amendes si l'incitation entraîne le décès de la personne ».
Le Parisien remarque cependant qu’« il y a une différence entre inciter à «faire un régime» et inciter à l'anorexie ».
Le quotidien cite le psychiatre Gérard Apfeldorfer, qui rappelle que « l'anorexie est une maladie mentale, rarement provoquée par l'imitation. Je ne suis pas sûr que le meilleur moyen de prévenir cette pathologie soit de mettre une pression sur les publicitaires et les magazines de mode ».
« En revanche, c'est une bonne chose pour mettre un terme à la dictature des régimes. Mais ce problème n'a rien à voir avec l'anorexie... », continue le psychiatre.
Le Parisien relève enfin qu’« en ce qui concerne la dictature de la minceur dans les magazines et la publicité, une charte de bonne conduite sur l'image du corps sera présentée dès demain par la ministre de la Santé ».

Une charte contre la promotion de l’anorexie » L’Humanité, La Croix, Le Figaro, Libération

L’Humanité note que « les organisations représentatives des professionnels de la mode, de la publicité et des médias et la ministre de la Santé ont signé, hier, une «charte d’engagement volontaire sur l’image du corps et contre l’anorexie» dans le cadre de mesures de lutte contre cette maladie ».
Le journal explique que « le texte ne contient pas de mesures contraignantes mais des «engagements partagés et concertés de tous les acteurs» en vue d’«actions positives à construire collectivement», essentiellement de sensibilisation et d’information ».
La Croix consacre également quelques lignes à cette « charte sur l’image du corps ».
Le quotidien retient que « le texte prévoit de «mieux informer le public» pour éviter toute «promotion de la maigreur» ».
Le Figaro aborde aussi cette « charte de bonne conduite » et cite Roselyne Bachelot, qui a déclaré à cette occasion que ce texte « permet d’ouvrir la voie d’une approche globale de la prévention de l’anorexie qui figure parmi les plus mortelles des maladies du psychisme ».
Le journal rappelle que « la France compterait entre 30 000 et 40 000 anorexiques ».
Libération cite également la ministre de la Santé, qui a indiqué : « Sachons faire la part entre des marronniers d’hebdomadaires féminins, proposant à leurs lectrices de perdre quelques kilos à l’approche des fêtes ou de l’été, et certains sites Internet incitant explicitement à l’anorexie ».

Apologie de l’anorexie : « Est-ce qu’une loi suffira ? » Libération, Le Figaro, La Croix
C’est ce que se demande Libération.
Le journal indique que « le texte qui réprime l’apologie et l’incitation à l’anorexie a été voté à l’Assemblée nationale » hier.
Le quotidien note que « cette proposition de loi, qui doit encore passer au Sénat, a pour objet de créer «une incrimination spécifique de la provocation à l’anorexie»
Libération relève ainsi que « le fait de provoquer une personne à rechercher une maigreur excessive, en encourageant des restrictions alimentaires prolongées ayant pour effet de l’exposer à un danger de mort ou de compromettre directement sa santé, sera puni d’une peine maximum de 2 ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende ».
Le journal ajoute que « pour lutter contre les sites «pro-ana» sur Internet, il est stipulé qu’est punie [...] «la propagande ou la publicité, en faveur de produits, d’objets ou de méthodes préconisés comme moyens de parvenir à une maigreur excessive ayant pour effet de compromettre directement la santé» ».
Libération livre la réaction du Dr Jean-Pierre Benoît, psychiatre et spécialiste à la Maison des adolescents à Paris de la prise en charge des anorexiques, qui remarque que « bizarrement, cela ne me paraît pas complètement à côté. Avec ces jeunes filles, il y a toujours besoin qu’une limite assez forte leur soit opposée. Elles dérapent, parfois très vite. Au moins, cela va mettre des bornes même si elles sont indirectes ».
Le Figaro retient de son côté que « l’incitation à l’anorexie devient un délit ».
Le journal cite le psychiatre et spécialiste de l’anorexie Xavier Pommereau, qui déclare pour sa part : « Aucune des jeunes filles anorexiques que j’ai rencontrées n’a été entraînée par des sites pro-ana ou des défilés de mode. L’anorexie mentale n’est pas un simple phénomène d’imitation. C’est une maladie et on ne prévient pas une maladie par une loi ».

Alcool

« L'initiation à l'alcool commence dès 11 ans » Le Figaro
Le Figaro relaie les premiers résultats d’une enquête de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies, coordonnée par le service médical du rectorat de Toulouse et portant sur 7 000 élèves scolarisés, qui « montre la précocité de l'initiation à l'alcool en France ».
Le journal retient ainsi qu’« à 11 ans, six élèves sur dix ont déjà bu un verre d'alcool. Ils sont plus de huit sur dix à l'âge de 15 ans. […] A 13 ans, 16 % des jeunes ont déjà été ivres ».
Le quotidien remarque que « l’alcool est le produit le plus expérimenté par les jeunes de moins de 15 ans, loin devant le tabac, le cannabis ou les autres drogues ».
Le Figaro cite le Dr Emmanuelle Godeau, médecin de santé publique au rectorat de Toulouse et responsable de l'étude, qui observe que « ce résultat n'est pas surprenant dans une culture où cette boisson demeure omniprésente. C'est en famille que les jeunes sont invités à boire pour la première fois ».
Le journal remarque en outre que « l'étude confirme l'émergence en France des «alcoolisations aiguës», ou binge drinking ».
Le quotidien relève par ailleurs que « les auteurs de l'étude s'interrogent sur l'efficacité des mesures de prévention en matière de tabagisme. Malgré l'interdiction de vente des cigarettes aux moins de 16 ans, l'expérimentation du tabac apparaît en effet banale chez les primo-adolescents ».
« Si un élève sur dix seulement a testé cette substance à l'âge de 11 ans, ils sont un sur trois à 13 ans et plus d'un sur deux à 15 ans », observe Le Figaro.
Emmanuelle Godeau précise toutefois que ces chiffres sont « en baisse par rapport à l'enquête précédente, il y a quatre ans ».
Le journal aborde une « bonne nouvelle : l'expérimentation du cannabis semble avoir atteint un seuil, après avoir fortement augmenté ces dernières années et ce jusqu'en 2002 ».

Ordinateur, télévision, DVD...

Les adolescents, des « êtres désynchronisés vivant dans un perpétuel décalage horaire » Libération
Libération observe dans un article que « l’ado n’est pas mou, il est juste fatigué ».
Le journal s’intéresse ainsi à une étude australienne publiée dans le Journal of Adolescence, selon laquelle les adolescents seraient « des êtres désynchronisés, vivant, en réalité, dans une sorte de perpétuel décalage horaire ».
« Ce jet lag permanent serait dû à leur horloge interne. Hibous plutôt que coqs chantants, ces pauvres et molles âmes sont souvent contraintes de se réveiller 2 heures et 30 minutes plus tôt que leur rythme biologique l’exigerait », remarque le quotidien.
Libération explique que « les chercheurs ont passé au crible les emplois du temps de 310 lycéens, en période scolaire et pendant les vacances. Conclusion : dès qu’il n’y a plus cours, les ados dorment facilement 9 heures par nuit. Et ce long sommeil correspondrait à leur rythme de croisière ».
Le journal continue : « Pourquoi les adolescents entament-ils systématiquement une séance de tchat, ou une partie de jeu en réseau, ou un programme télé, à l’heure du coucher ? […] C’est la faute à la mélatonine. Hormone maîtresse de l’horloge biologique, la mélatonine, à l’âge de la puberté, n’est libérée que tard le soir ».
Le quotidien retient donc que « pour amener un ado à s’endormir plus tôt, il est bon, conseillent les chercheurs, de réduire les sources de lumière et de débrancher télévision et ordinateur au moins une heure avant le moment souhaité du coucher ».

Le problème des greffes

Ne paraissant morale que sous sa condition de gratuité et sans doute d'anonymat, la greffe révolte la pensée dans ses prélèvements aux condamnés des prisons ou aux pauvres. Elle pose aussi une question scientifique des limites de la vie!

Le «tourisme de transplantation» semble diminuer » La Croix

C’est ce que constate La Croix dans son cahier « sciences et éthique ».
Le journal explique notamment qu’« à la suite des évolutions de la Chine et du Pakistan, l’achat d’organes à des personnes vulnérables, à destination de clients étrangers, paraît en recul. […] En Chine, le nombre d’hôpitaux pratiquant des transplantations a été divisé par 3 ».
Le quotidien se penche sur l’Iran, « le seul pays au monde à rémunérer officiellement les donneurs ».
La Croix publie ainsi un reportage réalisé à Téhéran, notant que dans ce pays, « on vend son rein pour 3 000 euros ».
Le journal précise toutefois que « le don d’un rein par un Iranien à un étranger est interdit pour ne pas donner prise au «tourisme de transplantation» ».

Le prélèvement d'organes sur «coeur arrêté» fait débat » Le Parisien
Alexandra Echkenazi observe dans Le Parisien que la technique de prélèvement d’organes sur « cœur arrêté », qui consiste à « prélever des organes, même si le cerveau n'est pas officiellement mort, […] expérimentée en France, sème le trouble au sein du corps médical ».
« Car on sait ranimer des patients en long arrêt cardiaque »
, remarque la journaliste.
Alexandra Echkenazi rappelle que « selon cette nouvelle méthode, […] on devient un donneur potentiel après une réanimation cardiaque de 30 minutes et le constat de l'absence de reprise de battements du coeur sur un électrocardiogramme durant au moins 5 minutes ».
La journaliste relève que « l'inconvénient [est de] transformer le prélèvement en une course contre la montre, puisque l'équipe médicale n'a que 120 minutes […] avant que les organes ne soient plus irrigués par le coeur, et donc inutilisables ».
Alexandra Echkenazi ajoute que « pour les professionnels de la réanimation, la vraie question est celle des moyens mis en oeuvre pour faire repartir le coeur avant que le patient soit considéré comme mort ».
La journaliste cite notamment le Pr Gilles Grollier, du CHU de Caen, qui observe qu’« il existe des techniques qui permettent de faire repartir le coeur au bout de 2 heures d'arrêt cardiaque. Le problème, c'est que les machines qui permettent cela ne sont pas disponibles sur tout le territoire ».
Alexandra Echkenazi se penche sur « le cas qui sème le trouble », un homme de 45 ans qui, en février dernier à Paris, a eu un arrêt cardiaque.
La journaliste explique qu’« après plus d’une heure trente d’arrêt cardiaque, [l’homme] est considéré comme donneur potentiel. […] Mais, lors des préparatifs [pour un prélèvement], le patient montre… des signes de vie. Son coeur se remet à battre ».
Alexandra Echkenazi note que cet homme « est aujourd’hui sur ses deux jambes ». (Pour en savoir plus)