dimanche 4 mai 2008

Le système de santé, mis en pièces

Brèves de Mediscoop, par le Dr Marie-Elisabeth Sanselme-Cardenas
La presse médicale au scanner

Des réponses aux interrogations de la semaine dernière, pas forcément celles qu'on attendait et ...peu rassurantes. Décidément, la politique de la santé ne s'apprécie plus qu'à son coût au présent, dorénavant plus à ses effets sur son but, la santé des habitants, ni même à son coût dans un futur moyen ou plus lointain.

Hôpitaux

Roselyne Bachelot : « Pas de fermeture d’hôpital » Le Parisien, Le Figaro, Les Echos
Le Parisien fait savoir que Roselyne Bachelot, invitée hier du « Grand Jury » RTL-Le Figaro-LCI, « a soutenu la proposition du rapport Larcher de regrouper les hôpitaux en «communautés hospitalières de territoire» ».
Le journal rappelle que « ces regroupements se feront sur la base du volontariat et bénéficieront d’incitations financières ».
Le quotidien cite la ministre de la Santé, qui a « martelé » qu’« il n’y aura aucune fermeture d’hôpital ».
Le Parisien relève de plus que Roselyne Bachelot « a rejeté l’hypothèse d’une baisse des remboursements des affections de longue durée. Elle a plaidé pour une moralisation de la vente libre des médicaments en pharmacie et le transfert aux organismes de santé [complémentaires] de certains remboursements ».
« Elle a confirmé l’objectif d’un retour à l’équilibre «dans 2 ou 3 ans» des comptes de la Sécu »,
poursuit le quotidien.
Le Figaro revient également sur les déclarations de la ministre, retenant que cette dernière « n'envisage de recourir davantage aux mutuelles que si elles couvrent toute la population ».
Le journal indique ainsi qu’« interrogée sur la possibilité de confier aux complémentaires santé la totalité du remboursement des soins d'optique, Roselyne Bachelot répond : «La question est posée» ».
Le quotidien précise que la ministre « pose ses conditions : que les complémentaires soient davantage mises en concurrence pour éviter une envolée des primes, qu'elles fassent la preuve de leur capacité à apporter «un plus» dans l'efficacité à gérer. Et surtout, «faire en sorte que tous les Français soient couverts par une complémentaire» ».
Les Echos notent quant à eux que Roselyne Bachelot « met la pression sur l’assurance-maladie ».
Le journal indique en effet que la ministre « veut 3 milliards d’économies sur les dépenses en 2009 » et « entend résorber le déficit de l'assurance-maladie d'ici à «2 ou 3 ans» ».
Le quotidien constate lui aussi que « pour y parvenir, Roselyne Bachelot a reconnu que la question d'un transfert de certaines dépenses vers les organismes complémentaires «se pose» ».
En matière d’affections de longue durée, Les Echos relèvent que la ministre « a écarté l'idée de dérembourser partiellement la prise en charge des maladies graves » et « estime qu'il faut plutôt durcir l'entrée dans le dispositif des ALD, «qui peut donner lieu à un certain laxisme» ».

« Les hôpitaux refusent une réforme sous «asphyxie financière» » Les Echos, Libération, La Tribune, Le Figaro économie, L’Humanité
Les Echos observent en effet que « si la FHF soutient l'essentiel des préconisations de Gérard Larcher, […] elle s'inquiète en revanche du contexte financier dans lequel ces mesures interviennent ».
Le journal relève que son président, Claude Evin, « a dénoncé hier une «asphyxie programmée» des hôpitaux et appelé le gouvernement à «un plan de résorption» de leurs déficits : «Nous n'accepterons pas une réforme menée sous la contrainte budgétaire», prévient-il ».
Le quotidien indique que « les déficits des hôpitaux auraient atteint entre 700 et 800 millions d'euros l'an dernier ».
« La FHF et les représentants des communautés médicales d'établissement et des directeurs d'hôpital estiment que le manque de financement devrait être du même ordre, 800 millions d'euros, en 2008 »,
continuent Les Echos.
Le journal ajoute que « s'il fallait arriver immédiatement à l'équilibre budgétaire, la résorption des déficits nécessiterait un plan social de près de 20.000 emplois, soulignent les gestionnaires hospitaliers ».
La Tribune constate également que « les hôpitaux crient à l’asphyxie budgétaire », tandis que Le Figaro économie note que selon la FHF, « le gouvernement «organise la faillite» des établissements publics ».
L’Humanité note aussi que « la FHF alerte sur la gravité de la situation financière des établissements publics ».

235 hôpitaux sur la sellette » Libération, Le Figaro économie, Le Parisien, La Croix, L’Humanité, La Tribune, Les Echos
C’est ce que titre Le Parisien sur sa Une.
Le journal indique en effet que « Nicolas Sarkozy annonce aujourd’hui le plan de réforme des hôpitaux. Les petits établissements sont les premiers concernés, d’abord par des fermetures de services ».
Le quotidien précise : « Pas de fermetures brutales mais des modifications dans les services de chirurgie et les maternités ».
Le Parisien s’interroge : « Les petits hôpitaux sont-ils condamnés ? », et publie sa « carte des principaux points noirs », réalisée à partir de « L'Atlas hospitalier », établi par la FHF.
Le journal note que « 235 petits établissements sont vulnérables, […] parce qu'ils comptent moins de 4 000 interventions par an ».
Le quotidien observe que « sur le terrain, nombreux sont ceux qui vont barrer la route à cette réforme. […] Des comités de défense des hôpitaux prennent de l'ampleur. Il y en aurait une centaine dans toute la France ».
Le Parisien cite l’Elysée, qui précise : « Il ne s'agit pas de fermer des hôpitaux mais d'apporter des soins adaptés aux populations. [Il faut] rationaliser l'offre de soins, car, si l'on ne maîtrise pas les comptes, le système va s'écrouler ».
Le Figaro économie indique également que « Sarkozy ouvre le chantier de l'hôpital ».
Le journal se penche sur les « quatre axes » abordés aujourd’hui par le Président (« l'accès aux soins », « la recomposition hospitalière », « la gouvernance » et « la recherche »), retenant que le chef de l’Etat « compte appliquer l’intégralité du rapport Larcher ».
Libération retient pour sa part que « Sarkozy redessine les contours de l’hôpital ».
Le quotidien note lui aussi que l’Elysée précise qu’« il n’y aura pas de fermeture d’hôpitaux, comme il n’y aura pas l’instauration d’une nouvelle carte hospitalière. Tout se fera sur la base du volontariat ».
Le journal observe que « là où la réforme risque de faire grincer des dents, c’est sur le statut du médecin hospitalier. Il n’explose pas, mais évolue profondément ».
Libération relève enfin le point « peut-être le plus polémique, c’est le directeur de l’agence régionale de santé qui nommera les médecins, et non plus le ministre de la Santé ».
Les Echos retiennent que « Sarkozy veut concentrer les budgets sur les hôpitaux qui se regroupent », observant que « le nombre d’hôpitaux pourrait être ramené d’un millier à quelque 300 unités ».
La Tribune note que « la réforme de l’hôpital [est] sur les rails », tandis que L’Humanité titre sur sa Une : « Notre santé vaut plus que leurs économies ».
Le journal estime en effet que ce projet « transforme l’hôpital en entreprise marchande, lui impose la rigueur et menace de nombreux établissements ».

« Promesse de concertation pour la réforme hospitalière » La Croix, Le Figaro, Le Parisien, L’Humanité, La Tribune, Les Echos

La Croix revient sur le fait que Nicolas Sarkozy « a confirmé hier la mise en place de «communautés hospitalières» et la reconversion des services de chirurgie et de maternité jugés dangereux ».
Le journal observe cependant : « Prudence, prudence… Le gouvernement ne veut pas revivre avec la réforme de l’hôpital la même levée de boucliers qu’avec la carte judiciaire ».
Le quotidien retient ainsi la « promesse de concertation », citant le chef de l’Etat, qui a déclaré : « La réforme de l’hôpital, ce n’est pas la fermeture des hôpitaux. Rien ne serait pire que d’imposer de Paris des rapprochements artificiels entre hôpitaux. Ce sont les besoins de la population, sur le terrain, qui nous guideront ».
Le Président a ajouté : « Dans un même territoire, chaque hôpital doit cesser de vouloir tout faire ».
La Croix remarque ainsi que « contrairement à une crainte souvent exprimée localement, les établissements qui perdront leur activité chirurgicale et obstétrique ne fermeront pas pour autant leurs portes. Ils pourront se tourner vers d’autres activités, par exemple la rééducation fonctionnelle, les soins de suite ou la gériatrie."
Le Parisien cite aussi Nicolas Sarkozy, notant que « les aides et subventions, d’«une dizaine de milliards d’euros», iront désormais «par priorité aux communautés hospitalières de territoire», […] souhaitant que la gestion «plus libre» de l’hôpital public leur permette «d’être tous à l’équilibre d’exploitation d’ici à 2012» ».
Le Figaro parle sur une page de « réforme «majeure» de l’hôpital » et de « modernisation attendue par les professionnels ».
La Tribune observe pour sa part que « nombre de patients devront faire un trajet plus long pour se rendre aux urgences ou subir une opération ».
Le quotidien remarque cependant que la « méthode basée sur le volontariat semble porter ses fruits puisque la réforme, hautement sensible, n’a pas provoqué de levées de boucliers ».
Le journal publie un entretien avec Gérard Vincent, délégué général de la FHF, qui note, entre autres, que « le problème de demain, ce sera moins les déficits que d’assurer des missions de service public, faute de main d’œuvre ».
Les Echos retiennent que « les maires [sont] ouverts à la réforme, [alors que] le PS dénonce l'absence de financement ».
Et L’Humanité titre sur une page sur « une réforme de l’hôpital qui casse le service public ».

« Les infirmières vont effectuer plus d'actes médicaux » Le Figaro
Martine Perez fait savoir dans Le Figaro qu’« un rapport de la Haute Autorité de santé propose de faire réaliser certaines missions, remplies jusqu'à présent par des médecins, par le personnel paramédical ».
La journaliste observe en effet que « la demande médicale est devenue plus forte que jamais, les besoins médicaux se sont multipliés, les progrès technologiques se sont développés, la démographie médicale, elle, est très contrôlée et certains actes sont devenus, eux, très codifiés ».
Martine Perez indique que « ce rapport fait suite à une série d'expérimentations réalisées en France », remarquant que « pour 4 de ces expérimentations, l'évaluation est déjà disponible. Celle-ci s'est proposée de comparer la pertinence de l'attitude du médecin et de l'infirmière face à une même situation ».
La journaliste poursuit : « Pour trois de ces essais (en oncologie, en échographie, en entretien avant un don de sang), une forte concordance a été notée entre la décision du médecin et celle de l'infirmière ou du manipulateur radio ».
« Les discordances les plus fortes ont été observées dans l'entretien avant le don de sang, avec une application plus forte du principe de précaution parmi le personnel paramédical. Pour une expérimentation, en échocardiologie, des écarts peu importants ont été observés, même si les médecins se sont déclarés satisfaits des résultats obtenus »,
précise Martine Perez.
La journaliste relève que « l'Académie de médecine et l'Ordre des médecins estiment que face à un besoin de soins et de prévention, le médecin doit rester, sauf circonstances exceptionnelles, le premier recours du patient, mais ils ajoutent que «conscients de la nécessité de renforcer la coopération entre professionnels de santé, ils demandent que les expérimentations déjà entreprises dans un cadre essentiellement hospitalier, soient complétées par des expérimentations concernant les soins de ville et que les sociétés savantes et les collèges professionnels définissent les actes qui pourraient faire l'objet de nouvelles délégations» ».
Martine Perez observe cependant que « ces nouvelles formes de coopération soulèvent des questions sur la formation, la rémunération et le droit ».

Franchises

« Manifestations contre les franchises médicales » La Croix, Libération, L’Humanité, Les Echos
La Croix note en bref que « des rassemblements contre les franchises médicales ont eu lieu samedi à Paris et en province à l’appel de Bruno-Pascal Chevalier, un malade du sida en «grève des soins» depuis 7 mois ».
Le journal relève que « les manifestants étaient invités à déposer des boîtes de médicaments devant les préfectures ».
Le quotidien indique que « les associations de patients affirment maintenant vouloir occuper, dans les 15 jours qui viennent, les locaux de plusieurs CPAM ».
Libération remarque de son côté que les manifestants « n’étaient peut-être pas très nombreux, mais ils étaient bien décidés ».
L’Humanité observe pour sa part que « le mouvement de contestation des franchises sur les soins médicaux a franchi un nouveau cap », remarquant que « plusieurs villes organisaient des rassemblements ».

La vue

« Les lunettes déremboursées ? » Le Parisien, Libération, Le Figaro économie, La Croix, L’Humanité, Les Echos
C’est ce que se demande Le Parisien, qui parle de « nouvelle polémique ».
Le journal observe ainsi que « les déclarations de Roselyne Bachelot, évoquant la possibilité de transférer du régime général aux organismes complémentaires certaines dépenses de santé, ont soulevé un tollé ».
Le quotidien remarque que « la ministre de la Santé s'est bien gardée de lister les frais médicaux concernés. Malgré tout, le débat s'est focalisé sur les lunettes remboursées aujourd'hui à 65 % ».
« Les professionnels ont, à l'unanimité, rejeté une démédicalisation de ce type de soin »,
note Le Parisien.
La Croix retient également que « l’assurance-maladie pourrait cesser de rembourser les frais de lunettes ».
Le quotidien ajoute que « selon certains experts, la question du périmètre de remboursement pourrait concerner d’autres prestations, en particulier les soins dentaires ».
Libération remarque que « Roselyne Bachelot s’attaque aux yeux », créant ainsi « un tollé parmi les mutuelles de santé et les professionnels du secteur ».
Les Echos relaient la réaction de Jean-Pierre Davant, président de la Mutualité française, qui a déclaré que « sur la forme, ce n'est pas terrible de faire des annonces et de dire que les complémentaires gagnent de l'argent, quand on n'a pas commencé à partager ensemble une analyse pour trouver des solutions. Sur le fond, dérembourser l'optique et le dentaire ne changerait rien au problème des dépenses de santé ».
Le quotidien relève que « si le déremboursement complet de l'optique, [« une simple piste » selon le ministère], revêt un caractère symbolique fort, le gain serait tout aussi symbolique pour l'assurance-maladie, qui prend déjà très peu en charge les lunettes : le transfert représenterait environ 100 millions d'euros ».
Le journal indique que « les autres transferts et déremboursements à l'étude sont beaucoup plus lourds. Ils s'élèvent, potentiellement, à 4 milliards d'euros, l'essentiel étant constitué par les soins dentaires ».
Les Echos notent toutefois qu’« un tel transfert conduirait à une hausse de l'ordre de 20 % des tarifs des complémentaires santé ».
L’Humanité remarque pour sa part, sur sa Une, que « le gouvernement tire à vue sur les remboursements ».
Le journal estime que « mieux vaut être riche… que pauvre et myope », rappelant que « 14 % des assurés déclarent renoncer à des soins pour des raisons financières. Et c’est d’abord sur l’optique que portent ces renoncements ».

« Bachelot nie vouloir dérembourser les frais d’optique » La Tribune, Le Figaro, Le Monde
La Tribune relève en effet que la ministre de la Santé « a démenti hier avoir évoqué un éventuel déremboursement des frais d’optique, en dénonçant une «polémique ridicule» ».
Le journal observe que Roselyne Bachelot « a assuré que son objectif était au contraire d’obtenir que les Français soient «mieux assurés, mieux pris en charge pour l’optique» ».
Le quotidien ajoute que la ministre « a expliqué que des négociations sur le financement du système de santé allaient bien s’ouvrir avec les complémentaires santé ».
La Tribune note que « concernant l’optique, ce secteur est «tout à fait majoritairement pris en charge» par les organismes complémentaires et de «façon très, très marginale par l’assurance-maladie», a souligné [la ministre], expliquant qu’une réflexion avait bien été lancée mais pour «renforcer la prise en charge solidaire des dépenses d’optique qui peuvent grever le budget de nos concitoyens les plus modestes» ».
Le Monde aborde également ce « débat sur l'abandon de la prise en charge des frais d'optique par la Sécurité sociale ».
Le journal constate aussi que « le ministère de la Santé a assuré qu'il n'était pas question de "déremboursement" des frais d'optique ».
« Selon le ministère, les dépenses d'optique ne sont pas particulièrement ciblées. […] Pour Mme Bachelot, les complémentaires doivent prendre plus de place dans le remboursement des soins »,
poursuit le quotidien.
Le Figaro relève de son côté que « Bachelot tente de corriger le tir », observant que « la ministre de la Santé veut calmer les inquiétudes sur le remboursement des dépenses d’optique ».

« Le cri d’alarme des ophtalmologistes » Le Figaro

Le Figaro indique que « les médecins ophtalmologistes, par la voix de leur syndicat national (Snof), lancent une nouvelle fois un cri d’alarme ».
Le quotidien relève ainsi que « le nombre d’ophtalmologistes en France est insuffisant et les choses ne devraient que s’aggraver dans l’avenir ».
Le journal explique notamment que ces praticiens, « comme les autres spécialités médicales, ont pâti des numerus clausus très bas des années 1990. De plus, hasard des choix de spécialité, il semble que l’ophtalmologie ait moins «recruté» que les autres ».
Le Figaro relève ainsi que « les ophtalmologistes ne représentent plus que 1,5 % des nouveaux diplômés contre 2,2 % il y a quelques années, et ce pour des besoins estimés à 3 % ».
Le quotidien observe que « la situation est très tendue. D’après un sondage réalisé par le Snof, près de la moitié des ophtalmologistes assurent en moyenne 135 consultations par semaine. Soit 30 par jour. D’où des difficultés à obtenir un rendez-vous dans un court délai ».
Le journal ajoute que « les médecins des yeux sont inégalement répartis dans l’Hexagone ».
Le Figaro cite Jean-Luc Seegmuller, président du Snof, qui déclare que « sans augmentation importante du nombre d’internes en ophtalmologie, il faudra se résoudre à voir diminuer la qualité des soins oculaires en France et augmenter le nombre de malvoyants ».

L'adolescence,

une épreuve désormais sans initiation sociale, mais pas sans dangers mortels favorisés par la société de consommation dont l'économie vise particulièremet ces consommateurs fragiles que, de surcroît, les parents ne savent pas par quel bout prendre et abandonnent aux objets de la technologie ou de l'addiction impuissants pour les aider à se réaliser comme sujets.

Anorexie

Inciter à l’anorexie pourrait être puni de prison » Le Parisien
Le Parisien indique qu’« une proposition de loi veut punir l'incitation à l'anorexie ».
Le journal note que le texte, présenté par Valérie Boyer, députée des Bouches-du-Rhône, et « dont l'examen à l'Assemblée nationale commencera le 15 avril, vise pour la première fois à punir l'incitation à l'anorexie de peines d'emprisonnement ».
Le Parisien précise que « Valérie Boyer propose d'insérer dans le Code pénal une peine de 2 ans de prison et une amende de 30 000 € pour ceux qui provoqueraient «une personne à se priver d'aliments de façon persistante» ou à «maigrir de façon excessive pour agir sur son apparence physique, qui pourrait l'exposer à un danger de mort ou compromettre sa santé» ».
Le journal ajoute que « ces peines s'élèveront à 3 ans de prison et 45 000 € d'amendes si l'incitation entraîne le décès de la personne ».
Le Parisien remarque cependant qu’« il y a une différence entre inciter à «faire un régime» et inciter à l'anorexie ».
Le quotidien cite le psychiatre Gérard Apfeldorfer, qui rappelle que « l'anorexie est une maladie mentale, rarement provoquée par l'imitation. Je ne suis pas sûr que le meilleur moyen de prévenir cette pathologie soit de mettre une pression sur les publicitaires et les magazines de mode ».
« En revanche, c'est une bonne chose pour mettre un terme à la dictature des régimes. Mais ce problème n'a rien à voir avec l'anorexie... », continue le psychiatre.
Le Parisien relève enfin qu’« en ce qui concerne la dictature de la minceur dans les magazines et la publicité, une charte de bonne conduite sur l'image du corps sera présentée dès demain par la ministre de la Santé ».

Une charte contre la promotion de l’anorexie » L’Humanité, La Croix, Le Figaro, Libération

L’Humanité note que « les organisations représentatives des professionnels de la mode, de la publicité et des médias et la ministre de la Santé ont signé, hier, une «charte d’engagement volontaire sur l’image du corps et contre l’anorexie» dans le cadre de mesures de lutte contre cette maladie ».
Le journal explique que « le texte ne contient pas de mesures contraignantes mais des «engagements partagés et concertés de tous les acteurs» en vue d’«actions positives à construire collectivement», essentiellement de sensibilisation et d’information ».
La Croix consacre également quelques lignes à cette « charte sur l’image du corps ».
Le quotidien retient que « le texte prévoit de «mieux informer le public» pour éviter toute «promotion de la maigreur» ».
Le Figaro aborde aussi cette « charte de bonne conduite » et cite Roselyne Bachelot, qui a déclaré à cette occasion que ce texte « permet d’ouvrir la voie d’une approche globale de la prévention de l’anorexie qui figure parmi les plus mortelles des maladies du psychisme ».
Le journal rappelle que « la France compterait entre 30 000 et 40 000 anorexiques ».
Libération cite également la ministre de la Santé, qui a indiqué : « Sachons faire la part entre des marronniers d’hebdomadaires féminins, proposant à leurs lectrices de perdre quelques kilos à l’approche des fêtes ou de l’été, et certains sites Internet incitant explicitement à l’anorexie ».

Apologie de l’anorexie : « Est-ce qu’une loi suffira ? » Libération, Le Figaro, La Croix
C’est ce que se demande Libération.
Le journal indique que « le texte qui réprime l’apologie et l’incitation à l’anorexie a été voté à l’Assemblée nationale » hier.
Le quotidien note que « cette proposition de loi, qui doit encore passer au Sénat, a pour objet de créer «une incrimination spécifique de la provocation à l’anorexie»
Libération relève ainsi que « le fait de provoquer une personne à rechercher une maigreur excessive, en encourageant des restrictions alimentaires prolongées ayant pour effet de l’exposer à un danger de mort ou de compromettre directement sa santé, sera puni d’une peine maximum de 2 ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende ».
Le journal ajoute que « pour lutter contre les sites «pro-ana» sur Internet, il est stipulé qu’est punie [...] «la propagande ou la publicité, en faveur de produits, d’objets ou de méthodes préconisés comme moyens de parvenir à une maigreur excessive ayant pour effet de compromettre directement la santé» ».
Libération livre la réaction du Dr Jean-Pierre Benoît, psychiatre et spécialiste à la Maison des adolescents à Paris de la prise en charge des anorexiques, qui remarque que « bizarrement, cela ne me paraît pas complètement à côté. Avec ces jeunes filles, il y a toujours besoin qu’une limite assez forte leur soit opposée. Elles dérapent, parfois très vite. Au moins, cela va mettre des bornes même si elles sont indirectes ».
Le Figaro retient de son côté que « l’incitation à l’anorexie devient un délit ».
Le journal cite le psychiatre et spécialiste de l’anorexie Xavier Pommereau, qui déclare pour sa part : « Aucune des jeunes filles anorexiques que j’ai rencontrées n’a été entraînée par des sites pro-ana ou des défilés de mode. L’anorexie mentale n’est pas un simple phénomène d’imitation. C’est une maladie et on ne prévient pas une maladie par une loi ».

Alcool

« L'initiation à l'alcool commence dès 11 ans » Le Figaro
Le Figaro relaie les premiers résultats d’une enquête de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies, coordonnée par le service médical du rectorat de Toulouse et portant sur 7 000 élèves scolarisés, qui « montre la précocité de l'initiation à l'alcool en France ».
Le journal retient ainsi qu’« à 11 ans, six élèves sur dix ont déjà bu un verre d'alcool. Ils sont plus de huit sur dix à l'âge de 15 ans. […] A 13 ans, 16 % des jeunes ont déjà été ivres ».
Le quotidien remarque que « l’alcool est le produit le plus expérimenté par les jeunes de moins de 15 ans, loin devant le tabac, le cannabis ou les autres drogues ».
Le Figaro cite le Dr Emmanuelle Godeau, médecin de santé publique au rectorat de Toulouse et responsable de l'étude, qui observe que « ce résultat n'est pas surprenant dans une culture où cette boisson demeure omniprésente. C'est en famille que les jeunes sont invités à boire pour la première fois ».
Le journal remarque en outre que « l'étude confirme l'émergence en France des «alcoolisations aiguës», ou binge drinking ».
Le quotidien relève par ailleurs que « les auteurs de l'étude s'interrogent sur l'efficacité des mesures de prévention en matière de tabagisme. Malgré l'interdiction de vente des cigarettes aux moins de 16 ans, l'expérimentation du tabac apparaît en effet banale chez les primo-adolescents ».
« Si un élève sur dix seulement a testé cette substance à l'âge de 11 ans, ils sont un sur trois à 13 ans et plus d'un sur deux à 15 ans », observe Le Figaro.
Emmanuelle Godeau précise toutefois que ces chiffres sont « en baisse par rapport à l'enquête précédente, il y a quatre ans ».
Le journal aborde une « bonne nouvelle : l'expérimentation du cannabis semble avoir atteint un seuil, après avoir fortement augmenté ces dernières années et ce jusqu'en 2002 ».

Ordinateur, télévision, DVD...

Les adolescents, des « êtres désynchronisés vivant dans un perpétuel décalage horaire » Libération
Libération observe dans un article que « l’ado n’est pas mou, il est juste fatigué ».
Le journal s’intéresse ainsi à une étude australienne publiée dans le Journal of Adolescence, selon laquelle les adolescents seraient « des êtres désynchronisés, vivant, en réalité, dans une sorte de perpétuel décalage horaire ».
« Ce jet lag permanent serait dû à leur horloge interne. Hibous plutôt que coqs chantants, ces pauvres et molles âmes sont souvent contraintes de se réveiller 2 heures et 30 minutes plus tôt que leur rythme biologique l’exigerait », remarque le quotidien.
Libération explique que « les chercheurs ont passé au crible les emplois du temps de 310 lycéens, en période scolaire et pendant les vacances. Conclusion : dès qu’il n’y a plus cours, les ados dorment facilement 9 heures par nuit. Et ce long sommeil correspondrait à leur rythme de croisière ».
Le journal continue : « Pourquoi les adolescents entament-ils systématiquement une séance de tchat, ou une partie de jeu en réseau, ou un programme télé, à l’heure du coucher ? […] C’est la faute à la mélatonine. Hormone maîtresse de l’horloge biologique, la mélatonine, à l’âge de la puberté, n’est libérée que tard le soir ».
Le quotidien retient donc que « pour amener un ado à s’endormir plus tôt, il est bon, conseillent les chercheurs, de réduire les sources de lumière et de débrancher télévision et ordinateur au moins une heure avant le moment souhaité du coucher ».

Le problème des greffes

Ne paraissant morale que sous sa condition de gratuité et sans doute d'anonymat, la greffe révolte la pensée dans ses prélèvements aux condamnés des prisons ou aux pauvres. Elle pose aussi une question scientifique des limites de la vie!

Le «tourisme de transplantation» semble diminuer » La Croix

C’est ce que constate La Croix dans son cahier « sciences et éthique ».
Le journal explique notamment qu’« à la suite des évolutions de la Chine et du Pakistan, l’achat d’organes à des personnes vulnérables, à destination de clients étrangers, paraît en recul. […] En Chine, le nombre d’hôpitaux pratiquant des transplantations a été divisé par 3 ».
Le quotidien se penche sur l’Iran, « le seul pays au monde à rémunérer officiellement les donneurs ».
La Croix publie ainsi un reportage réalisé à Téhéran, notant que dans ce pays, « on vend son rein pour 3 000 euros ».
Le journal précise toutefois que « le don d’un rein par un Iranien à un étranger est interdit pour ne pas donner prise au «tourisme de transplantation» ».

Le prélèvement d'organes sur «coeur arrêté» fait débat » Le Parisien
Alexandra Echkenazi observe dans Le Parisien que la technique de prélèvement d’organes sur « cœur arrêté », qui consiste à « prélever des organes, même si le cerveau n'est pas officiellement mort, […] expérimentée en France, sème le trouble au sein du corps médical ».
« Car on sait ranimer des patients en long arrêt cardiaque »
, remarque la journaliste.
Alexandra Echkenazi rappelle que « selon cette nouvelle méthode, […] on devient un donneur potentiel après une réanimation cardiaque de 30 minutes et le constat de l'absence de reprise de battements du coeur sur un électrocardiogramme durant au moins 5 minutes ».
La journaliste relève que « l'inconvénient [est de] transformer le prélèvement en une course contre la montre, puisque l'équipe médicale n'a que 120 minutes […] avant que les organes ne soient plus irrigués par le coeur, et donc inutilisables ».
Alexandra Echkenazi ajoute que « pour les professionnels de la réanimation, la vraie question est celle des moyens mis en oeuvre pour faire repartir le coeur avant que le patient soit considéré comme mort ».
La journaliste cite notamment le Pr Gilles Grollier, du CHU de Caen, qui observe qu’« il existe des techniques qui permettent de faire repartir le coeur au bout de 2 heures d'arrêt cardiaque. Le problème, c'est que les machines qui permettent cela ne sont pas disponibles sur tout le territoire ».
Alexandra Echkenazi se penche sur « le cas qui sème le trouble », un homme de 45 ans qui, en février dernier à Paris, a eu un arrêt cardiaque.
La journaliste explique qu’« après plus d’une heure trente d’arrêt cardiaque, [l’homme] est considéré comme donneur potentiel. […] Mais, lors des préparatifs [pour un prélèvement], le patient montre… des signes de vie. Son coeur se remet à battre ».
Alexandra Echkenazi note que cet homme « est aujourd’hui sur ses deux jambes ». (Pour en savoir plus)

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