vendredi 16 mai 2008

L'exil des autistes ?

Brèves de Mediscoop, par le Dr Marie-Elisabeth Sanselme-Cardenas
La presse médicale au scanner


Une brève urgente qui montre que le combat pour défendre le bien-être de ces sujets n'est pas fini et que la volonté de "les laisser être" doit continuer de se faire forte pour les psychanalystes qui les y aident.

« Empêcher «l’exil» des enfants autistes » La Croix
La Croix publie un dossier avec ce titre.
Le journal note en effet que « faute de moyens, entre 3 500 et 5 000 enfants et adultes, autistes ou handicapés mentaux, sont aujourd'hui pris en charge en Belgique ».
Le quotidien observe que « ces enfants et adultes handicapés sont accueillis dans deux types de structures : des établissements médico-sociaux et des écoles spécialisées ».
« Selon un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales de septembre 2005, environ 3 600 enfants et adultes sont pris en charge dans des établissements médico-sociaux. Actuellement, 25 structures de ce type ont passé une convention avec l’assurance-maladie pour accueillir des enfants venant de France »,
continue La Croix.
Le journal ajoute que « selon l’Igas, 1 400 enfants français sont pris en charge dans des écoles spécialisées belges ».
Le quotidien se penche ainsi sur « l’insuffisance du nombre de places d’accueil en France », mais précise que « le problème n’est pas uniquement quantitatif. Nombre de parents font en effet preuve d’une grande défiance vis-à-vis des méthodes d’inspiration psychanalytique, encore largement utilisées en France. Ils préfèrent se tourner vers des approches «éducatives» largement développées en Belgique ».
La Croix ajoute que « si les méthodes belges séduisent les familles, les associations restent prudentes ».
Agnès Woimant, vice-présidente d’Autisme France, déclare ainsi : « En Belgique, on trouve le meilleur, mais aussi le pire. La solution ne passe pas par un encouragement à cet exode, mais par la création d’un nombre suffisant de places adaptées en France ».

Peut-être que la psychanalyse doit se servir des termes qui font recette auprès des parents et dire qu'elle est, elle aussi, éducative. La psychanalyse éduque ceux que leur propre peine et leur propre désir empêchent de voir que les enfants autistes sont avant tout en souffrance, à le voir, à le comprendre, à accepter d'aller dans leur monde et à apprendre d'eux un autre mode de contact, un autre mode de lien que la parole instituée. De ce pas fait dans leur sens avec leur lalangue, il peut y avoir parfois, souvent, tout en diminuant la souffrance pour y parvenir, un retour, un échange, mais il ne vient qu'"en plus", il ne doit pas être attendu, il faut essentiellement, mais cela, très fort, vouloir leur donner une vie la moins douloureuse possible.

Oui, "en Belgique on trouve le meilleur et le pire" et il ne faut pas prendre le risque d'être naïf.

Comment dire aux parents que ce qu'il faut ce sont de très nombreuses structures de taille humaine, avec un personnel qui a fait le choix de ce travail pour être l'intermédiaire entre eux et leur enfant? Comment les aider à exiger des moyens matériels et à vouloir une approche singulière?

Peut-être en leur signalant le très beau livre de Jacqueline Berger Sortir de l'autisme et en leur donnant des informations issues du commentaire, que nous avions fait sur ce site où il figure encore (à la date du 17 janvier 2008 - cliquez ici), à la suite de l'émission de l'Avis 102 du Comité d'Éthique?

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