lundi 14 avril 2008

Le Meeting de Rennes

MEETING À RENNES le 10 avril 2008

DÉVALUONS L’ÉVALUATION : pour ne pas devenir idiots

Environ 320 personnes ont assisté au Meeting de Rennes dans l’auditorium de la Maison du Champ de Mars et dans une salle attenante avec une retransmission vidéo.

3h30 d’exposés, mais aussi de débats.

Dans son introduction, Roger Cassin a d’abord situé, pour nous, les enjeux à venir en rappelant la nocivité du tout mesurable, pour conclure par un avertissement : “Alors que le réchauffement de la planète commence à faire des dégâts, entrons-nous dans l’ère de la glaciation de l’humain par l’évaluation ?”

Ensuite, tandis que Laurent Ottavi, Professeur de Psychopathologie, dans une longue intervention, analysait soigneusement les tenants et les aboutissants idéologiques de l’évaluation à partir de son expérience de Directeur d’Équipe d’Accueil, Hervé Regnauld, Professeur de Géographie physique à l’Université de Rennes, illustrait clairement et brillamment, à partir de sa discipline, comment cette idéologie pouvait conduire au mensonge et à l’absurde. Puis Régis Réau, Professeur de Chimie, délégué adjoint de l’AERES a tenté de faire valoir les améliorations que l’évaluation par l’AERES a apporté dans sa discipline : indépendance, prise en compte des particularités, transparence et participation. Un débat – cordial – s’en est suivi, où l’accent a été mis sur le reste, le non quantifiable, même en chimie, selon les propres termes de Régis Réau. Il y a une faille entre la pratique, la technique de l’Évaluation et son usage en tant qu’instrument de pouvoir.

Armelle Guivarc’h, Praticien hospitalier, psychanalyste et toute nouvelle évaluée nous a fait part de son expérience avec les “Visiteurs”. Un ton gai, pour une histoire triste et honteuse. Les coûts de l’Évaluation en temps, en argent, en personnel, sont faramineux et jamais évalués, ce qui montre bien que la rationalisation budgétaire, supposée être la clé de l’évaluation, est un leurre.

C’est ce que va éclairer Jean-Claude Maleval, Professeur de Psychopathologie à l’Université de Rennes. L’évaluation ampute l’activité qu’elle évalue, elle est ségrégative, elle introduit la suspicion, elle ne croit ni à l’éthique, ni à l’humain. Mais surtout, l’évaluation vise le consentement de celui à qui elle s’adresse, pour l’asservir au projet politique qui la sous-tend et dont le modèle est un monde de profit, de marché, un monde d’uniformisation consumériste.

Entre temps, Hèlène Enault du CORESO, c’est-à-dire le Collectif Rennais de RÉsistance SOciale, nous a expliqué dans le détail l’avenir que l’Évaluation réserve à nos enfants numérisés dans la “base élèves”, dont les données sont potentiellement exploitables par toutes les administrations ou sociétés privées qui le souhaitent. Big Brother venait d’entrer dans la salle, glaçant. Politique de prévention et secret partagé, traduction en NOVLANGUE du vieux terme de “délation”.

Raphaëlle Jeune, commissaire de la future biennale d’art contemporain qui se tiendra en mai et juin dans un édifice historique du Vieux Rennes, le Couvent des Jacobins, est venue nous parler des rapports entre l’art et l’industrie. Cette Biennale est en effet à l’initiative d’un industriel mécène qui attend aussi un “retour d’image” : il fera donc évaluer par une société ad hoc l’équipe que Raphaëlle Jeune dirige. Une contre-évaluation est proposée : un questionnaire qui tente de saisir l’insaisissable du désir des visiteurs de la Biennale. Est-ce possible ? La question est restée ouverte.

Puis, Pierre-Gilles Guéguen, dans un texte limpide, nous a emmené chez nos amis anglais, de l’autre côté du Channel. Sa description du système anglais, précise, nous a projeté dans un monde où le bonheur fait l’objet de cours à l’école, mais où l’individualisme est porté à son point d’incandescence. Le futur est-il déjà là ?

Caroline Pauthe-Leduc pour Le Diable probablement et Carole Pineau, enfin, pour l’AH!NON ont su clore élégamment ce Meeting par deux courts textes allégoriques, dans lesquels l’évaluation se réduit à ce qu’elle est en son coeur, une stupidité “pernicieuse.”

Une enquête de satisfaction va être lancé auprès des participants pour évaluer plus finement l’impact de ce Meeting : nous sommes confiants.

Jean Luc Monnier

dimanche 13 avril 2008

Les brèves du 14 avril

Brèves de Mediscoop, par le Dr Marie-Elisabeth Sanselme-Cardenas
La presse médicale au scanner


Nous commençons par une brève choquante sur l'intérêt d'une bonne nutrition!

Une nutrition correcte dans la petite enfance pour une meilleure « productivité économique à l’âge adulte » ? La Tribune
La Tribune observe sur quelques lignes qu’« une nutrition correcte dans la petite enfance a des conséquences directes en termes de productivité économique à l’âge adulte ».
Le journal explique que « c’est le constat fait au Guatemala sur près de 3 000 enfants qui ont reçu un supplément nutritionnel entre 0 et 7 ans, soit une boisson fabriquée à partir d’incaparina, une protéine d’origine végétale ».
La Tribune remarque que « devenus adultes, [ces sujets] travaillaient un nombre d’heures plus important et recevaient un salaire moyen augmenté de 46 % ».

Quelques brèves sur ce qui se prépare peu à peu mais déjà depuis quelques années, à savoir la disparition des hôpitaux et des maternités de proximité. L'évaluation a dû donner la priorité à la performance technique médicale sur l'approche dévouée, proche, humaine, et néanmoins dans la plupart des cas compétente, de la prise en charge médicale et on y a ajouté la logique comptable, à court terme, car à long terme, il est loin d'être sûr que la santé des français et des caisses de la Sécurité Sociale gagne à la centralisation dans quelques très grands hôpitaux de quelques très grandes villes! Et ce qui est sûr, c'est que la relation médecin-malade, médecin-soignant, entre pour une bonne part dans le mieux être et dans la guérison des patients qui nous font confiance.

Méfions-nous aussi de cette soudaine nécessité de répartir différemment les actes et les tâches entre les différents acteurs de la santé: avant c'était, non sans un certain corporatisme, une chasse gardée et maintenant c'est "tout le monde peut faire"! Il est temps que l'on cesse de vouloir que la santé soit un simple secteur de l'économie de marché. Elle est un des droits auquel tout citoyen d'une république démocratique doit pouvoir prétendre et avoir accès, qu'il naisse chanceux ou moins heureux, à la ville ou à la campagne, comme l'éducation. Peut-être en contre partie les citoyens ont-ils à revoir l'ensemble de leurs devoirs dans ces mêmes démocraties.

Constatons qu'au fur et à mesure des brèves, c'est-à-dire des jours qui ont avancé, le débat est plus ouvert et on est peut-être en train de prendre le bon chemin pour arriver à garder un système de soins performant, social, solidaire et égalitaire dans son accès y compris géographiquement! Il n'est pas interdit de rêver! Une petite crainte toutefois, la rémunération au mérite! Est-ce le mérite pour cause de pénibilité, de réussite en pourcentage de guérison? Alors habile celui qui décide de soigner les moins malades, mérite pour avoir respecter les objectifs comptables du gouvernement quel que soit le résultat en terme de santé pour ses patients? Bonne lecture!

Le Nouvel Observateur remarque en effet sur 5 pages que « le gouvernement veut remettre à plat la carte hospitalière. Maternités et services chirurgicaux risquent de fermer leurs portes par dizaines ».
Le magazine observe que « dans les villes moyennes, la résistance est déjà vive », et s’interroge : « Faut-il redéployer l'hôpital public ? L'égal accès aux soins sera-t-il garanti ? ».
L’hebdomadaire relève notamment que « pour l'heure, point de carte officielle. Mais le récent «Atlas hospitalier et médico-social de la FHF», publié par la très officielle Fédération hospitalière de France, permet de se faire une idée des établissements qui pourraient être visés ».
Le Nouvel Observateur note ainsi que « selon cette étude pionnière et détonante, près de la moitié des établissements de soins hospitaliers publics ou privés présentent des critères de vulnérabilité. Sur 550 hôpitaux disposant d'un bloc de chirurgie, ce sont 240 établissements, qui pourraient bientôt voir leur existence menacée par une activité insuffisante, source de risques médicaux et de déficits, le vieillissement de leurs équipes médicales ou leur implantation dans une zone géographique faiblement peuplée ».
Le magazine remarque que « la tendance n'est pas nouvelle. Cela fait déjà 30 ans que l'on liquide des maternités. […] La concurrence croissante avec le secteur privé accélère le mouvement ».
Le Nouvel Observateur aborde le combat des « défenseurs des hôpitaux de proximité », qui, « sur fond de grande déglingue financière de l'hôpital public, dénoncent une logique purement comptable ».
L’hebdomadaire publie en outre un entretien avec Claude Evin, président de la FHF, qui dit « non à la politique de l’autruche ».

Le système de santé sait mieux guérir que prévenir » La Tribune
C’est ce que note La Tribune sur une double page.
Le journal observe ainsi que « la prévention a été trop longtemps négligée. Les campagnes contre la consommation excessive d'alcool et de tabac se sont longtemps contentées de chercher à peser sur les comportements individuels ».
Le quotidien note que « les pouvoirs publics souhaitent à l'avenir promouvoir les actions de prévention collectives, en milieu scolaire et en entreprise ».
« Il reste à améliorer la place de la prévention chez les médecins »,
poursuit La Tribune.
Le journal remarque ainsi que « la prévention est ingrate. Son bénéfice est lointain alors qu’il est immédiat dans le curatif », mais rappelle qu’« au cours des dernières années, des efforts importants ont été fournis ».
Le quotidien relève par ailleurs que « la médecine scolaire peine à remplir sa mission ».
La Tribune livre notamment les propos de Philippe Lamoureux, directeur de l’Inpes, qui déclare que « la prévention, c’est le Far West de notre système de santé : beaucoup reste à faire et à découvrir ».
Le journal publie en outre un entretien avec Roselyne Bachelot, qui remarque : « Il faut développer l’offre de prévention de proximité et permettre aux médecins de faire davantage de prévention. Ils disent souvent qu’ils n’ont pas de temps pour la prévention, compte tenu du paiement à l’acte. Le contrat individuel proposé par la loi de financement de 2008 devrait commencer à y remédier « Hôpitaux en sursis »
Le Nouvel Observateur numéro 2263

« Les maternités au banc d‘essai » L'Express numéro 2959
L'Express livre son classement des maternités de l’Hexagone et des DOM.
Le magazine observe en effet : « Un environnement très médicalisé ou une approche plus naturelle : tous les parents n'ont pas les mêmes attentes à l'égard des maternités ».
« Pour les aider à se forger une opinion et à faire leur choix »,
l’hebdomadaire « a établi un profil des 584 établissements - publics et privés – français ».
L'Express remarque : « Trop de médical. Pas assez d'émotion. Voilà, en résumé, le point de vue d'une majorité de futurs parents sur les maternités d'aujourd'hui. En quelques années, leurs attentes ont radicalement changé. La plupart veulent être écoutés, informés, participer aux soins dispensés au nouveau-né ».
Le magazine ajoute que « de leur côté, les équipes médicales ont évolué. Elles ne se tiennent plus sur la défensive et les initiatives fleurissent, un peu partout en France, pour mieux prendre en compte les désirs des familles. Une révolution culturelle se dessine ».
L'Express relève toutefois que « les maternités changent, mais l'information ne suit pas. Se renseigner sur les pratiques en vigueur dans un établissement avant de s'y inscrire reste un véritable casse-tête ».
L’hebdomadaire publie ainsi son classement des établissements, département par département, établi selon divers critères, tels que les infections nosocomiales, le nombre d’accouchements, la proportion de césariennes, le nombre de bébés au poids inférieur à 2,5 kg, la part de chambres individuelles ou encore la réalisation, ou non, de l’entretien du quatrième mois. (Classement disponible sur le site de L’Express)

« Les hôpitaux de proximité n’ont pas dit leur dernier mot » L’Humanité, Libération
Libération note en bref que « les comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité ont «exigé haut et fort» ce week-end «un moratoire» sur les fermetures de services prévues dans nombre de régions ».
Le journal indique qu’« ils veulent ainsi garantir «le minimum vital pour les populations de ce pays» en matière de santé ».
Le quotidien se penche ainsi sur les dixièmes rencontres nationales de cette coordination nationale, qui ont eu lieu ce week-end à Ucel dans l’Ardèche, notant que celle-ci « s’est montrée réservée sur les propositions du rapport sur l’hôpital que l’ancien ministre du Travail Gérard Larcher doit remettre jeudi à l’Elysée ».
« Et notamment l’incitation des petits hôpitaux publics à se regrouper sous la houlette d’un grand hôpital référent aux responsabilités accrues »,
poursuit le journal.
L’Humanité retient pour sa part que « les hôpitaux de proximité n’ont pas dit leur dernier mot ».
Le quotidien estime que « des dizaines d’hôpitaux sont menacés et les attaques s’accélèrent », puis aborde « l’urgence d’un débat national ».

La Sécu promise en douce au régime amaigrissant » Libération, L’Humanité, La Tribune, Les Echos
Libération note en effet que « vendredi, Nicolas Sarkozy présentait un train de 166 mesures illustrant la révision générale des politiques publiques, dont l’objectif est d’économiser 7 milliards d’euros d’ici 2012 ».
« Mais en plus, dès 2009, il va falloir réduire de 5 milliards d’euros les dépenses de la Sécurité sociale »,
constate le journal.
Le quotidien relève que cette « annonce a été faite discrètement par Eric Wœrth [ministre du Budget], au détour d’une interview publiée par le Journal du Dimanche ».
Libération cite le ministre, qui a précisé hier sur Europe 1 : « Nous présenterons [les mesures d’économies] au président de la République, avec le Premier ministre et la ministre de la Santé. [Il s’agirait] d’économies portant sur le médicament, d’économies de gestion de l’ensemble du système, et de réformes sur la manière de rembourser un certain nombre de soins ».
Les Echos retiennent pour leur part qu’en matière d’économies sur les dépenses publiques, « l'assurance-maladie est en première ligne ».
Le journal précise que ces économies prévues pour 2009 « visent à tenir les engagements européens de la France », puis note que « le gouvernement va se focaliser sur l'assurance-maladie, et notamment sur d'éventuels transferts de charges vers les mutuelles et les assurances pour les soins, ou vers les employeurs pour les arrêts maladie ».
Le quotidien relève que « les montants économisés représenteraient très vite plusieurs milliards d'euros, mais, outre leur impopularité, de telles mesures ne peuvent se faire qu'à un rythme modéré au risque de faire bondir les tarifs des contrats complémentaires ».
La Tribune observe aussi que « le gouvernement veut 5 milliards d’euros d’économies pour la Sécu dès 2009 ».
Le journal parle d’un « plan de rigueur » et explique que « les efforts porteront essentiellement sur l’assurance-maladie. Des remboursements, une baisse de la prise en charge des maladies chroniques et des efforts de gestion à l’hôpital sont à l’étude ».
De son côté, L’Humanité s’interroge : « La grippe exclue de la couverture ? ».
Le quotidien cite en effet Eric Wœrth, qui a déclaré : « Ce n’est pas acceptable que votre grippe ou votre bronchite du jour soient payées par vos enfants ».

Malgré tous les efforts, le combat n'est pas gagné! Quelques brèves qui nous prouvent que certaines idées ont la vie longue! Les psychanalystes doivent continuer avec courage à prendre en charge les autistes que les familles leur confient, et montrer qu'ils sont capables, très souvent, d'atténuer la souffrance de ceux qu'ils considèrent comme des sujets à part entière c'est-à-dire des sujets qui méritent qu'on essaie de les rejoindre, un peu, dans leur monde, plutôt que de les forcer à entrer dans le nôtre coûte que coûte, ou pour le dire autrement, quelle que soit la souffrance à endurer par eux pour y parvenir.

Les autres brèves mélangent quelque peu l'intérêt à trouver une cause scientifique à la maladie, départ de la recherche pour pouvoir la combattre dans ses effets nocifs, et trouver les causes du mal-être grandissant des personnes dans notre société.

« Les grandes lignes du plan sur la prise en charge de l'autisme » Le Monde
C’est ce que dévoile Le Monde, qui précise que l’objectif de ce plan, qui sera annoncé par le gouvernement le 16 mai, est de « diversifier les prises en charge et "prendre du recul par rapport à l'approche psychiatrique et psychanalytique" de l'autisme ».
Le quotidien relève que « ce programme d'action […] devrait notamment inciter les Directions départementales d'action sanitaire et sociale à financer l'ouverture de structures plus clairement éducatives ».
Le journal cite Valérie Létard, secrétaire d'Etat à la solidarité, qui déclare que « jusqu'ici, on avait une prise en charge qui n'était quasiment inspirée que par la psychiatrie. Nous souhaitons aujourd'hui qu'il y ait une plus grande diversité de l'offre dans l'intérêt des personnes autistes et de leurs familles ».
Mme Létard précise toutefois : « Il n'y a pas de méthodes supérieures à d'autres et chaque expérience sera évaluée ».
Le Monde publie pour l’occasion un reportage réalisé à l'hôpital de jour Mosaïques de Lille, « un centre spécialisé dans la prise en charge des troubles envahissants du développement ».

Vers un test de la dépression ? » L’Express numéro 2961
L’Express indique que « ce pourrait être une révolution : des médecins de l’université de l’Illinois (Etats-Unis) ont découvert un marqueur biologique propre à la dépression, qui pourrait déboucher sur un test de dépistage ».
Le magazine explique qu’« il s’agit d’une protéine (Gs alpha), qui modifie la transmission de certains neuromédiateurs dans le cerveau. On la trouve en quantité égale chez les individus normaux et les déprimés, mais, chez ces derniers, elle a tendance à s’accumuler à des endroits spécifiques sur la membrane des cellules, bloquant ainsi les capacités de communication ».

« Schizophrénie : de nouvelles pistes génétiques » Le Figaro

Le Figaro note que selon une étude de chercheurs nord-américains publiée dans Science, les schizophrènes « sont porteurs d’un grand nombre de facteurs de vulnérabilité génétique, rares mais puissants, qui perturbent leur développement neuronal ».
Le journal explique ainsi que « Tom Walsh et ses collègues de l’université de Washington, à Seattle, ont découvert, à partir de l’ADN de 150 schizophrènes comparé à celui de 268 personnes saines, de multiples anomalies sous formes de duplications ou de délétions ».
Le quotidien précise que « ce type de perturbations se retrouve 4 fois plus souvent chez les patients atteints de forme précoce, avant l’âge de 18 ans ».
Le Figaro ajoute que « l’étude montre que de nombreux gènes sont impliqués, mais que chaque «mutation» est différente d’un schizophrène à un autre (sauf pour des jumeaux, tous deux atteints). […] Les «empreintes» de telle ou telle forme de schizophrénie semblent uniques pour chaque individu ».
Le journal cite notamment Stéphane Jamain, de l’unité de psychiatrie génétique de l’Inserm, qui remarque qu’il « reste à savoir si de telles anomalies sont à elles seules responsables des troubles. Pour l’instant, il n’a été démontré aucun lien de cause à effet, il y a encore beaucoup de chemin à parcourir ».
Le Figaro retient qu’« au final, cette publication révèle qu’un certain nombre de systèmes neurobiologiques sont bien impliqués. Elle devrait ouvrir de nouvelles pistes et orienter la recherche dans une nouvelle direction ».

« Un Français sur deux en panne de sommeil » Le Figaro, L’Humanité
Le Figaro note en bref que « près d’un jeune Français sur deux, âgé de 25 à 45 ans, se plaint de ne pas dormir assez, selon une enquête rendue publique hier à quelques jours de la Journée nationale du sommeil ».
Le journal relève que « le travail est cité comme première cause d’insomnie (53 %), suivi des difficultés psychologiques (40 %) ».
Le quotidien observe que « les mauvais dormeurs perdent 40 min par rapport à ceux qui ont un temps de repos suffisant (6 H 41 au lieu de 7 H 21) ».
Le Figaro indique enfin que « 13 % des Français prennent des psychotropes, des tisanes ou de l’homéopathie pour tomber dans les bras de Morphée ».
L’Humanité relaie aussi cette étude de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé.
Le journal précise qu’après le travail et les difficultés psychologiques, les autres causes d’insomnie sont les « enfants (27 %), les loisirs (21 %) et le temps de transport (17 %) ».

Les Français sont fatigués » Le Parisien, L’Humanité

C’est ce que remarque Le Parisien sur sa Une, en gros caractères.
Le journal observe que « beaucoup éprouvent une grande lassitude en cette fin d’hiver, qui coïncide avec la Journée nationale du sommeil ».
Le quotidien se penche sur les « raisons de cette grosse fatigue » et livre ses « conseils pour retrouver la forme ».
Le Parisien relève ainsi sur une double page que « les épidémies ont épuisé les organismes, le contexte économique n'est guère réjouissant », ou encore note que « les allergies printanières aux pollens ont débuté ».
Le journal conseille donc à ses lecteurs de « profiter des conseils que dispenseront aujourd'hui un peu partout en France de nombreux médecins à l'occasion de la Journée nationale du sommeil pour apprendre à bien dormir ».
Le quotidien constate en effet que « près d'un Français sur deux se plaint de dormir mal ou pas assez. Un quart des adultes ne se sentent pas reposés lorsqu'ils se réveillent le matin ».
Le Parisien livre notamment les propos du Pr Joël Paquereau, président de l'Institut national du sommeil et de la vigilance, qui remarque qu’« on ne dort pas assez ! Sept heures et demie en moyenne par nuit, or la majorité des gens ont besoin de huit heures de sommeil au moins ».
Le spécialiste explique qu’« il faut aller chercher les raisons de ces nuits plus courtes dans les programmes de seconde partie de soirée à la télévision qui s'éternisent, le surf sur Internet jusqu'à pas d'heure et les jeux en réseau avec des gens qui vivent sur d'autres fuseaux horaires... Et puis bien sûr dans le stress, qui est souvent lui-même induit par la fatigue ».
Le Parisien se penche en outre sur la « sieste, nouveau must pour récupérer », et remarque que « partout dans Paris, les espaces détente envahissent les spas ».
L’Humanité retient pour sa part que « dormir, c’est bon pour la santé ».
Le journal rappelle qu’« il est désormais démontré qu’une privation chronique de sommeil touche les régulations métaboliques de notre organisme et s’associe à un risque d’obésité, de diabète et d’hypertension ».

lundi 7 avril 2008

Les brèves du 7 avril

La voie de la psychanalyse est encore bien semée d'embûches : il y a ceux qui informent pour la défense, il y a ceux qui instruisent l'accusation.

Brèves de Mediscoop, par le Dr Marie-Elisabeth Sanselme-Cardenas
La presse médicale au scanner

« Dérives sectaires - Gare aux thérapeutes malveillants » Le Parisien, Libération, La Croix
Le Parisien consacre un article au « dernier rapport de la Miviludes (Mission interministérielle de lutte contre les dérives sectaires) [qui] raconte les appels brutaux reçus un beau jour par des parents soudain désemparés ».
Le quotidien explique qu’« après avoir commencé une thérapie, leur fille accuse son père ou son frère d'inceste. Puis disparaît ».
Le journal indique que la Miviludes « consacre un chapitre entier à ces dérives thérapeutiques et ce cas particulier des «faux souvenirs induits». Car dans certains cas dénoncés par la Miviludes, de viol, ou d'attouchement, il n'y a jamais eu ».
Le Parisien note que « ces jeunes femmes, 30-40 ans en moyenne, mais parfois aussi des hommes, se sont fait manipuler par des thérapeutes ».
Le journal cite Philippe-Jean Parquet, docteur en psychiatrie, qui explique que « le thérapeute recherche à exercer une emprise mentale sur son patient et à devenir le deus ex machina de sa vie ».
Le Parisien relève ainsi que « pour régler les problèmes de vie conjugale, de vie sexuelle de sa patiente, le thérapeute l'invite à puiser dans le passé. Mais, l'air de rien, il oriente les recherches ».
Le quotidien cite la Miviludes, qui constate que « loin de régresser, ce phénomène se développe aujourd'hui de manière inquiétante ».
Le journal précise qu’« en aucun cas, la Miviludes ne veut jeter l'opprobre sur une profession. Mais elle suggère de donner les moyens aux patients de s'y retrouver. C'est tout l'enjeu du fameux décret Accoyer, toujours en cours de rédaction, qui labelliserait la profession de thérapeute ».
La Croix constate également que « le rapport annuel de la Miviludes s’inquiète entre autres d’une forme de déviance thérapeutique : les «faux souvenirs induits» ».
Le quotidien relève pour l’organisme, « il y a urgence à protéger les patients ».

L'amalgame risque d'être fatal ! Il ne faut pas permettre qu'il soit fait, d'abord en empêchant qu'il soit possible en se démarquant de toutes les thérapies qui n'ont pas la rigueur extrême du contrôle interne auquel la psychanalyse oblige, ensuite en faisant connaître cette exigence. En ces temps où on fait facilement parler, il ne faut pas laisser parler dans le vague, il faut exiger des rapporteurs et des journalistes, dont l'honnêteté intellectuelle ne fait, pour la plupart, aucun doute, d'évoquer les thérapies avec précision et justesse car il y a ceux qui informent pour la défense et ceux qui instruisent l'accusation.

Questions d'éthique

La loi dite de bioéthique est revue régulièrement, tous les cinq ans, et la révision suivante est proche d'où l'abord de manière récurrente des thèmes porteurs dans l'actualité. Ces thèmes sont nombreux et nous aurons à y réfléchir dans les mois qui viennent, chaque citoyen ne doit-il pas essayer de s'éclairer pour avoir un avis raisonné?

« Maintenant, son ADN sur le Net » Le Parisien
Le Parisien remarque que « parler de soi est devenu le sport préféré des internautes ».
« Vous avez envie de savoir si vous avez des gènes en commun avec vos amis ? De les comparer avec les membres de votre famille ? Certaines personnalités historiques ? Mais aussi de connaître les éventuelles maladies génétiques dont vous êtes porteur ? »,
poursuit le journal.
Le quotidien indique que « le site Web 23andMe est pour vous, à condition que vous ayez 1 000 $ à dépenser et que vous n'ayez pas peur des résultats... ».
Le Parisien explique en effet que « 23andMe vient d'être ouvert aux clients français. Ainsi baptisé en référence aux 23 chromosomes qui constituent la carte d'identité génétique de chaque être humain, […] le site propose d'analyser votre génome et d'inscrire ces données sur une page Web perso, consultable à distance, et surtout comparable et partageable avec vos amis ».
Le journal note que « dans l'Hexagone, ces tests génétiques sans justification médicale sont interdits par la loi de bioéthique. […] Mais rien n'empêche les Français qui le désirent de s'offrir les services de cette entreprise basée dans la Silicon Valley, en Californie ».
Le quotidien remarque cependant que « certains scientifiques s'interrogent sur l'impact psychologique d'une annonce [d’une éventuelle susceptibilité à des maladies] effectuée sans aucun accompagnement médical ».
Le Parisien livre l’avis du généticien Axel Kahn, qui estime qu’il s’agit de « narcissisme qui flirte avec le racisme », imaginant l’étape suivante : « un site de rencontres basé sur la carte génétique », tandis que le blogueur Loïc Lemeur « attend avec impatience [ses] résultats ».

« Un réseau de banques de données biomédicales va être créé en Europe » Le Monde
Le Monde note en effet que « l’Union européenne veut fédérer les banques de données biomédicales ».
« Un rêve pour les chercheurs qui y auront accès. Un sujet de préoccupation pour les défenseurs des libertés individuelles », poursuit le journal.
Le quotidien remarque que le « coordinateur du projet, l'anatomopathologiste autrichien Kurt Zatloukal, dispose de 27 mois pour concevoir la mise en réseau des partenaires. Lourd défi tant sont grandes les différences ».
Le Monde indique que « la première tâche consistera à établir un état des lieux des pratiques dans les 21 pays européens associés, à dresser l'inventaire des moyens disponibles ». « Universités, hôpitaux, centres de recherches privés ou publics, ministères : les 52 partenaires du projet européen sont on ne peut plus hétéroclites », note le journal.
Le quotidien cite notamment Anne Cambon-Thomsen, directrice du département d'épidémiologie à l'université de Toulouse, en charge du volet Ethique et droit, qui remarque que « le défi n'est pas uniquement scientifique. Il faut non seulement harmoniser les techniques de collecte et d'évaluation mais aussi les corpus juridiques et le respect de normes éthiques. Dans certains pays, tout est réglementé alors que d'autres n'ont pas l'embryon d'une loi ».
Kurt Zatloukal indique pour sa part : « On peut imaginer la mise en place d'un prototype associant les 10 à 15 partenaires les plus avancés en 2010 ».

Bioéthique : les étudiants plutôt conservateurs » e Figaro
Martine Perez indique dans Le Figaro que « l’Académie de médecine s’est associée à l’Institut du droit de la famille et du patrimoine pour réaliser une enquête sur les questions [d’aide à la procréation] auprès [d‘une centaine de] jeunes doctorants en droit, en biologie, en sciences humaines, en médecine ainsi qu’à des élèves sages-femmes ».
La journaliste note que « l’objectif était de connaître le point de vue de tous ceux qui représentent l’avenir sur ces problèmes majeurs ».
Martine Perez retient que « les experts de demain expriment une opinion assez conservatrice, même si une minorité manifeste une volonté d’ouverture certaine, plus franche chez les jeunes juristes que chez les futurs professionnels de santé ».
Martine Perez relève ainsi que les répondants « montrent une adhésion aux indications actuelles de l’assistance médicale à la procréation. […] Cependant, pour 25 % des répondants, l’AMP devrait être accessible aux femmes homosexuelles et un sur six estime que ces techniques pourraient s’appliquer à des femmes vivant seules ».
« Près de 10 % des répondants s’avèrent cependant opposés à toute assistance médicale à la procréation », poursuit la journaliste.
Martine Perez ajoute qu’« une minorité considère le très jeune embryon comme un patient et accorde logiquement la même valeur à un embryon de 3 jours, un fœtus de 4 mois un nouveau-né. La grande majorité pense totalement différemment et ne considère absolument pas l’embryon comme une personne ».
La journaliste relève par ailleurs que « la création d’un embryon dans un but de recherche […] n’est pas plébiscitée, mais près d’un tiers des personnes interrogées déclarent ne pas y être opposées », ou encore note que « deux tiers des répondants sont opposés à la levée de l’anonymat du don de gamètes ».

Nous avons déjà eu l'occasion de pointer combien il nous paraît dangereux de laisser un sujet face à un diagnostic de maladie dégénérative incurable sans le soutien et le recul qu'apportent l'expérience et l'accompagnement d'un médecin. L'annonce de telles maladies est un des enjeux actuels de la médecine prédictive et son encadrement celui de l'éthique de cette très jeune médecine.

Toujours sous l'affichage de bonnes intentions et de services rendues aux insuffisances de Mère Nature, se profilent des intentions réelles beaucoup plus divergentes allant de la correction des erreurs de la Nature après la naissance, et donc on reste dans le but de la médecine plus traditionnelle, la médecine curative, mais en pouvant agir avant que les signes n'apparaissent et donc on se rapproche de la deuxième des médecines qui fut celle des vaccins par exemple, la médecine préventive, jusqu'à la prédiction fatale de telle ou telle maladie alors même que la plupart des maladies sont multifactorielles et que le déterminisme n'est jamais total (même une des plus redoutables des maladies monogéniques, la Chorée de Huntington, est difficile à prévoir quand à la date de sa survenue, laissant peut-être le temps d'une vie normale, de durée moyenne), ou de tel ou tel phénotype et c'est là que les dérives racistes ou l'intolérance progressive aux différences peuvent se loger.

Pour la troisième brève, on peut constater que c'est le droit à l'enfant qui est considéré plus que le questionnement sur les raisons conscientes ou inconscientes d'une stérilité (peut-être que l'enquête ne poussait pas à aborder le problème sous cet angle, mais ces doctorants n'avaient-ils pas des armes suffisantes entre autres intellectuelles, pour retourner eux-mêmes ces questions et lancer le débat sous la forme : jusqu'où faut-il suppléer la Nature dans la stérilité par la procréation médicalement assistée? que signifie la stérilité d'un couple? que valent les autres solutions de suppléance?

Juste un mot sur l'anonymat des dons. C'est un grand problème car pour le futur enfant, il semble évident que lui interdire a priori l'accès à ses origines biologiques même si chaque être humain s'en fait un roman personnel, Freud nous l'a appris, n'est pas une bonne prémisse à sa venue au monde même si elle peut être parfaitement réussie. Par contre pour le donneur, il serait déloyal de revenir sur un don qui a été fait sur la base de l'anonymat, mais pour l'avenir, il serait sans doute bon, même au risque de voir le nombre des dons diminuer, que les choses soient claires au départ.

« Soins palliatifs : état de carence généralisée » Le Monde, Le Parisien
Le Monde observe à son tour que « la mort récente de Chantal Sébire relance le débat sur l'accompagnement de patients en "fin de vie" ».
Le journal rappelle sur une page que « fin 2007, une étude sur les soins palliatifs en France a été remise par la psychologue Marie de Hennezel au ministère de la santé. Elle dresse un tableau édifiant ».
Le quotidien parle ainsi d’un « état de carence généralisée », observant que ce texte « établit l'existence d'inégalités profondes dans l'accès aux soins palliatifs, ainsi que de difficultés majeures et récurrentes dans la diffusion de la culture des soins palliatifs ».
« Il conclut enfin que les sources actuelles de financement de ces activités ne sont aucunement à la hauteur des missions et des enjeux ; et ce, alors même qu'il faut compter avec les effets pervers des nouveaux systèmes de tarifications hospitalières qui n'ont de cesse de privilégier la réduction des durées d'hospitalisation », poursuit Le Monde.
Le journal cite Marie de Hennezel, qui remarquait notamment que « beaucoup ignorent ce que la loi [Leonetti] leur permet de faire. Ils persistent à croire que l'ultime solution pour apaiser les souffrances en fin de vie consiste à abréger la vie ».
Le Parisien observe de son côté qu’« une semaine après sa disparition, le mystère plane encore sur les causes du décès de Chantal Sébire. […] Seule certitude révélée par l’autopsie : cette femme de 52 ans […] n’est pas morte «naturellement» ».
Le journal cite le Dr Jean-Louis Béal, chef de l’unité des soins palliatifs (CHU de Djion), qui observe que « l’affaire a parfois été présentée comme celle d’une médecine bornée qui ne veut rien savoir, enfermée dans ses certitudes. Ce n’est pas ce qui s’est passé. […] A la fin, Chantal Sébire ne voulait être soignée que par homéopathie ».

Nous n'avons pas souhaiter rapporter la douzaine de brèves voire un peu plus, au sujet de cette mort, par trop médiatisée comme nous l'avons dit récemment.

Par contre, il nous semble important de parler de l'état des soins palliatifs en France. Ils sont peu enseignés et peu considérés comme si c'était par avance un échec des prouesses de la médecine, au lieu de devenir une spécialité de l'accompagnement et de l'aide nécessaires à ce moment de passage obligatoire que, quelque part et plus ou moins selon nos croyances, nous redoutons tous un peu, si nous nous y arrêtons, car ce n'est pas non plus dans l'air du temps de penser à sa propre mort ! Sans parler de la regarder en face, selon la maxime de La Rochefoucault "Le soleil ni la mort ne se peuvent regarder fixement", il faut que la société cesse de jeter la mort loin de la vie jusqu'à la faire découvrir au moment le plus douloureux, celui de la mort de ceux qu'on aime.

Accompagner un patient jusqu'au bout de sa vie entamée par la maladie, en le rassurant et lui donnant la confiance que tout ce qui est dans le possible de la médecine contemporaine sera fait pour qu'il ne souffre pas, en sachant que l'augmentation des antalgiques puissants au fur et à mesure qu'ils deviennent nécessaires et pas plus vite, sont capables, on le sait, et on peut en prendre le risque, d'entraîner par exemple, une dépression respiratoire fatale, et accompagner la famille jusqu'à la possibilité d'envisager et d'admettre comme nécessaire le vide que laissera la perte de l'être cher, mais en lui ayant permis de voir au jour le jour ce qui était fait, jusqu'à une sorte de coma léger, quand c'est devenu indispensable à cause par exemple de la douleur, pour que le mourant s'éteigne paisiblement, n'est-ce pas là aussi un des rôles de la médecine et n'a-t-il pas la même noblesse que ses autres branches?

Ne voulant pas rester sur un pessimisme fixé, nous devons dire que petit à petit, on voit s'ouvrir des services où le personnel a cette dimension d'humanité, cette noble capacité d'accompagner les êtres humains qui empruntent le chemin au bout duquel, eux, soignants, n'auront aucune reconnaissance à attendre autre que celle d'avoir aider des sujets jusqu'au bout en essayant de respecter au plus près ce qu'ils ont pu comprendre de leur souhaits. Nous devons exiger des crédits pour former le personnel qui se sent apte pour accomplir cette tâche, et pour ouvrir de tels services dans tous les hôpitaux.

« Les grands laboratoires ont ralenti leurs acquisitions de molécules issues des biotechnologies » Le Monde

Le Monde s’interroge : « La fringale des grands laboratoires pharmaceutiques européens et américains pour les molécules des petites entreprises de biotechnologie arriverait-elle à satiété ? ».
Le journal indique en effet qu’« une étude de la société de conseil Alcimed montre que ces achats, grâce auxquels ces grands groupes pallient les carences de leur recherche interne, connaissent un ralentissement ».
Le Monde note ainsi qu’« en 2007, le nombre de transactions a chuté : 50 accords de licence ont été signés contre une centaine en 2006 et plus de 125 en 2005 ».
Le quotidien précise que « ce repli n'a pas impliqué de baisse des coûts financiers », et relève que « le tassement constaté est interprété par l'étude comme une phase "digestive" ».Le journal cite les auteurs de ce travail, qui remarquent qu’« après deux années où les accords se sont succédé (...) chaque partie s'emploie à consolider son engagement ».

Leclerc s'attaque au monopole des pharmacies » Le Figaro économie, Les Echos
Le Figaro économie indique en effet que « l'enseigne d'hypermarchés propose de vendre 25% moins cher les médicaments à prescription facultative dans ses 110 parapharmacies ». Le journal s’interroge : « Les pharmaciens vont-ils devoir baisser leurs prix ? ».
Le quotidien rappelle qu’« à partir du mois de mai, un peu plus de 200 médicaments (des antalgiques surtout) devraient être en libre accès dans les officines ».
« La législation n'autorise leur vente qu'en pharmacie, mais Michel-Édouard Leclerc estime que le moment est venu d'en finir avec ce monopole »,
observe Le Figaro économie.
Le journal explique que pour l’industriel, « tous les déremboursements de médicaments s'accompagnent de hausse des prix. Il estime que son groupement est «le plus crédible» pour «faire barrage» à cette inflation, et qu'avec 150 docteurs en pharmacie, ses parapharmacies en galeries marchandes sont armées pour le faire ».
Le quotidien remarque cependant que « les velléités de Michel-Édouard Leclerc préoccupent les pharmaciens et les fabricants de produits d'automédication ».
Le Figaro économie cite ainsi Jean Parrot, président de l'Ordre des pharmaciens, qui estime que le distributeur « veut faire peur aux patients en leur laissant craindre un déremboursement généralisé des médicaments. Ce procédé est malhonnête ».
Les Echos notent également que « Leclerc relance la polémique » sur le monopole des pharmacies.
Le journal indique que « des espaces «pilotes» ont été mis en place dans deux parapharmacies de la région parisienne. Les boîtes de médicaments sont factices pour l’instant, mais les «discussions» avec les laboratoires fournisseurs sont bien réelles ».
« C’est ce qui s‘appelle préparer le terrain très à l’avance »,
observe le quotidien.

« Les médicaments en libre-service vont donner du pouvoir d'achat, selon Bachelot » Les Echos, Le Figaro économie
Les Echos notent en effet que « Roselyne Bachelot a estimé que la vente de certains médicaments en libre-service dans les pharmacies prévue pour le printemps permettra d’«améliorer le pouvoir d’achat» et de favoriser l’éducation thérapeutique des Français ».
Le journal cite la ministre de la Santé, qui a indiqué ce week-end que « les listes de médicaments sont prêtes », mais a précisé qu’« elles ne seront dévoilées que vers «fin mai», au moment de la publication d’un décret qui fixera également les règles de conditionnement ».
De son côté, Le Figaro économie remarque que « les pharmaciens craignent les hypers ».
Le quotidien indique en effet qu’« à quelques semaines de la mise en libre-service de certains médicaments dans les officines, les pharmaciens se sentent menacés par la grande distribution, malgré des engagements renouvelés samedi par Roselyne Bachelot ».
Le journal explique que la « mise en libre-service de quelque 200 médicaments ce printemps […] serait, selon [les pharmaciens], un premier pas vers la vente en supermarché ».

Face au cancer, il existe des éléments que l'individu ne peut pas contrôler » Le Monde
Le Monde publie un entretien avec Annie Sasco, médecin épistémologiste qui « a travaillé plus de 20 ans au Centre international de recherche sur le cancer » et « est désormais directrice de recherche à l'Inserm (unité 897-Bordeaux), responsable de l'équipe épidémiologie pour la prévention du cancer ».
La spécialiste déclare notamment qu’« actuellement, on assiste à un dérapage : on traite des gens qui ne sont pas encore malades pour éviter qu'ils ne tombent malades. […] Le problème est que nous ne sommes pas sûrs de réellement empêcher la survenue de la maladie et que sont utilisés des médicaments, peut-être efficaces, mais agressifs, avec des effets secondaires ».
Annie Sasco ajoute à propos du cancer : « Dire qu'il ne faut pas fumer, boire le moins d'alcool possible, avoir une alimentation équilibrée, […] faire de l'exercice physique, tout cela est très bien. Mais il existe d'autres éléments que l'individu ne peut pas contrôler : l'air qu'il respire, l'eau qu'il boit, l'endroit où il habite, l'exposition aux champs électromagnétiques ».
La spécialiste observe qu’« aujourd'hui, quand on fait un repas normal, en France, on est exposé aux résidus de 21 pesticides. Il faudrait davantage éliminer de notre mode de vie et de notre environnement les composés dont on sait avec certitude ou que l'on soupçonne très fortement d'être des cancérogènes pour l'être humain. Mais on se heurte à des intérêts commerciaux. Cela relève de décisions politiques sur lesquels chacun d'entre nous peut peser ».

« Un malade du cancer sur quatre voit ses revenus baisser » La Croix, L’Humanité, Libération
La Croix aborde à son tour l’étude sur la qualité de vie de patients cancéreux dévoilée hier par la Direction de la recherche et des études du ministère de la Santé.
Le journal retient que « 2 ans après le début de la maladie, un malade du cancer sur 10 se dit victime de discrimination et 1 sur 4 déplore une baisse de ses revenus ».
Le quotidien relève ainsi qu’« au moment du diagnostic, 88 % étaient en activité (dont 5 % au chômage). Deux ans plus tard, 60 % ont encore un emploi mais 23 % sont inactifs, 12 % en arrêt maladie et 8 % au chômage ».
La Croix ajoute que « 9 % déclarent avoir été exposés à des attitudes de rejet ou de discrimination ».
L’Humanité observe également que cette enquête « met au jour les conditions de vie dégradées des malades ».

Ces cinq brèves sont choquantes pour elles-mêmes et à la suite! Le médicament est dorénavant un business comme un autre, et le but du médicament n'est plus vraiment celui de soigner ou de soulager mais celui de rapporter de l'argent et de booster l'économie. Soyez citoyens, que diable, consommez un peu plus de médicaments non remboursés !

Par ailleurs, tantôt on surdépiste le cancer et on traite sans maladie déclarée; est-ce pour soigner l'économie? Tantôt, ceux qui sont réellement malades sont laissés pour compte : les malades n'avaient qu'à ne pas "l'attraper"! Belle solidarité !

ÉTHIQUE et PRISONS

Une psychiatre qui « se dresse contre les internements de malades mentaux » en prison Libération
Libération brosse le portrait de Christiane de Beaurepaire, psychiatre à la prison de Fresnes (Val-de-Marne) depuis 15 ans, qui « se dresse contre les internements de malades mentaux, qui atteindraient 25 % de la population pénale ».
La psychiatre déclare notamment : « Si l’on veut régler le problème de la surpopulation dans les prisons, c’est très simple : il faut les vider de toutes les personnes qui n’ont rien à y faire. Malades mentaux, sans-papiers, sans-domicile, vieillards déments, jeunes en errance, toxicomanes… et remplacer la prison par des structures appropriées ».
Christiane de Beaurepaire remarque en outre que « le code pénal proscrit l’hébergement des malades mentaux des établissements pénitentiaires. Avec plus de 25 % de détenus qui souffrent de troubles avérés - schizophrénie, paranoïa, psychose, dépression grave -, nous prenons quelques libertés avec la loi ».
La psychiatre s’interroge : « Est-ce qu’un pays qui déresponsabilise la délinquance financière mais qui met en prison les enfants et les malades mentaux est encore une démocratie ? ».

Les inquiétantes failles de l'hospitalisation d'office » Le Figaro
Le Figaro se penche sur le « tableau inquiétant que brosse une enquête fouillée de l'Inspection générale de l'administration, consacrée à «la prise en charge des patients susceptibles d'être dangereux» ».
Le journal parle ainsi de « dispositif en forme de passoire », observant que « parmi les prisonniers hospitalisés d'office, car manifestant des troubles psychiatriques trop importants pour être soignés en détention, un sur huit avait disparu dans la nature en 2005. La prison ne sait pas les soigner et l'hôpital ne peut pas les retenir ».
Le quotidien estime que « ce chiffre impressionnant met en lumière la faillite du système psychiatrique dans le suivi des malades mentaux ».
Le Figaro observe qu’« au cours des dernières décennies, la psychiatrie a vu le nombre de lits d'hospitalisation diminuer régulièrement. […] Mais parallèlement, la société a vu croître le nombre de personnes souffrant de troubles liés à la maladie, la désocialisation, la toxicomanie, etc. ».
Le journal rappelle que « l'hospitalisation d'office est très strictement encadrée par la loi, soucieuse de protéger la liberté individuelle : elle ne peut s'appliquer que lorsque «l'ordre public et la sécurité des personnes» sont en jeu ».
Le quotidien note enfin qu’« il n'existe aucun fichier national recensant les hospitalisations d'office », et observe que « dans son rapport, l'Inspection générale de l'administration fustige «la vision extensive du secret médical» en France ».