dimanche 13 avril 2008

Les brèves du 14 avril

Brèves de Mediscoop, par le Dr Marie-Elisabeth Sanselme-Cardenas
La presse médicale au scanner


Nous commençons par une brève choquante sur l'intérêt d'une bonne nutrition!

Une nutrition correcte dans la petite enfance pour une meilleure « productivité économique à l’âge adulte » ? La Tribune
La Tribune observe sur quelques lignes qu’« une nutrition correcte dans la petite enfance a des conséquences directes en termes de productivité économique à l’âge adulte ».
Le journal explique que « c’est le constat fait au Guatemala sur près de 3 000 enfants qui ont reçu un supplément nutritionnel entre 0 et 7 ans, soit une boisson fabriquée à partir d’incaparina, une protéine d’origine végétale ».
La Tribune remarque que « devenus adultes, [ces sujets] travaillaient un nombre d’heures plus important et recevaient un salaire moyen augmenté de 46 % ».

Quelques brèves sur ce qui se prépare peu à peu mais déjà depuis quelques années, à savoir la disparition des hôpitaux et des maternités de proximité. L'évaluation a dû donner la priorité à la performance technique médicale sur l'approche dévouée, proche, humaine, et néanmoins dans la plupart des cas compétente, de la prise en charge médicale et on y a ajouté la logique comptable, à court terme, car à long terme, il est loin d'être sûr que la santé des français et des caisses de la Sécurité Sociale gagne à la centralisation dans quelques très grands hôpitaux de quelques très grandes villes! Et ce qui est sûr, c'est que la relation médecin-malade, médecin-soignant, entre pour une bonne part dans le mieux être et dans la guérison des patients qui nous font confiance.

Méfions-nous aussi de cette soudaine nécessité de répartir différemment les actes et les tâches entre les différents acteurs de la santé: avant c'était, non sans un certain corporatisme, une chasse gardée et maintenant c'est "tout le monde peut faire"! Il est temps que l'on cesse de vouloir que la santé soit un simple secteur de l'économie de marché. Elle est un des droits auquel tout citoyen d'une république démocratique doit pouvoir prétendre et avoir accès, qu'il naisse chanceux ou moins heureux, à la ville ou à la campagne, comme l'éducation. Peut-être en contre partie les citoyens ont-ils à revoir l'ensemble de leurs devoirs dans ces mêmes démocraties.

Constatons qu'au fur et à mesure des brèves, c'est-à-dire des jours qui ont avancé, le débat est plus ouvert et on est peut-être en train de prendre le bon chemin pour arriver à garder un système de soins performant, social, solidaire et égalitaire dans son accès y compris géographiquement! Il n'est pas interdit de rêver! Une petite crainte toutefois, la rémunération au mérite! Est-ce le mérite pour cause de pénibilité, de réussite en pourcentage de guérison? Alors habile celui qui décide de soigner les moins malades, mérite pour avoir respecter les objectifs comptables du gouvernement quel que soit le résultat en terme de santé pour ses patients? Bonne lecture!

Le Nouvel Observateur remarque en effet sur 5 pages que « le gouvernement veut remettre à plat la carte hospitalière. Maternités et services chirurgicaux risquent de fermer leurs portes par dizaines ».
Le magazine observe que « dans les villes moyennes, la résistance est déjà vive », et s’interroge : « Faut-il redéployer l'hôpital public ? L'égal accès aux soins sera-t-il garanti ? ».
L’hebdomadaire relève notamment que « pour l'heure, point de carte officielle. Mais le récent «Atlas hospitalier et médico-social de la FHF», publié par la très officielle Fédération hospitalière de France, permet de se faire une idée des établissements qui pourraient être visés ».
Le Nouvel Observateur note ainsi que « selon cette étude pionnière et détonante, près de la moitié des établissements de soins hospitaliers publics ou privés présentent des critères de vulnérabilité. Sur 550 hôpitaux disposant d'un bloc de chirurgie, ce sont 240 établissements, qui pourraient bientôt voir leur existence menacée par une activité insuffisante, source de risques médicaux et de déficits, le vieillissement de leurs équipes médicales ou leur implantation dans une zone géographique faiblement peuplée ».
Le magazine remarque que « la tendance n'est pas nouvelle. Cela fait déjà 30 ans que l'on liquide des maternités. […] La concurrence croissante avec le secteur privé accélère le mouvement ».
Le Nouvel Observateur aborde le combat des « défenseurs des hôpitaux de proximité », qui, « sur fond de grande déglingue financière de l'hôpital public, dénoncent une logique purement comptable ».
L’hebdomadaire publie en outre un entretien avec Claude Evin, président de la FHF, qui dit « non à la politique de l’autruche ».

Le système de santé sait mieux guérir que prévenir » La Tribune
C’est ce que note La Tribune sur une double page.
Le journal observe ainsi que « la prévention a été trop longtemps négligée. Les campagnes contre la consommation excessive d'alcool et de tabac se sont longtemps contentées de chercher à peser sur les comportements individuels ».
Le quotidien note que « les pouvoirs publics souhaitent à l'avenir promouvoir les actions de prévention collectives, en milieu scolaire et en entreprise ».
« Il reste à améliorer la place de la prévention chez les médecins »,
poursuit La Tribune.
Le journal remarque ainsi que « la prévention est ingrate. Son bénéfice est lointain alors qu’il est immédiat dans le curatif », mais rappelle qu’« au cours des dernières années, des efforts importants ont été fournis ».
Le quotidien relève par ailleurs que « la médecine scolaire peine à remplir sa mission ».
La Tribune livre notamment les propos de Philippe Lamoureux, directeur de l’Inpes, qui déclare que « la prévention, c’est le Far West de notre système de santé : beaucoup reste à faire et à découvrir ».
Le journal publie en outre un entretien avec Roselyne Bachelot, qui remarque : « Il faut développer l’offre de prévention de proximité et permettre aux médecins de faire davantage de prévention. Ils disent souvent qu’ils n’ont pas de temps pour la prévention, compte tenu du paiement à l’acte. Le contrat individuel proposé par la loi de financement de 2008 devrait commencer à y remédier « Hôpitaux en sursis »
Le Nouvel Observateur numéro 2263

« Les maternités au banc d‘essai » L'Express numéro 2959
L'Express livre son classement des maternités de l’Hexagone et des DOM.
Le magazine observe en effet : « Un environnement très médicalisé ou une approche plus naturelle : tous les parents n'ont pas les mêmes attentes à l'égard des maternités ».
« Pour les aider à se forger une opinion et à faire leur choix »,
l’hebdomadaire « a établi un profil des 584 établissements - publics et privés – français ».
L'Express remarque : « Trop de médical. Pas assez d'émotion. Voilà, en résumé, le point de vue d'une majorité de futurs parents sur les maternités d'aujourd'hui. En quelques années, leurs attentes ont radicalement changé. La plupart veulent être écoutés, informés, participer aux soins dispensés au nouveau-né ».
Le magazine ajoute que « de leur côté, les équipes médicales ont évolué. Elles ne se tiennent plus sur la défensive et les initiatives fleurissent, un peu partout en France, pour mieux prendre en compte les désirs des familles. Une révolution culturelle se dessine ».
L'Express relève toutefois que « les maternités changent, mais l'information ne suit pas. Se renseigner sur les pratiques en vigueur dans un établissement avant de s'y inscrire reste un véritable casse-tête ».
L’hebdomadaire publie ainsi son classement des établissements, département par département, établi selon divers critères, tels que les infections nosocomiales, le nombre d’accouchements, la proportion de césariennes, le nombre de bébés au poids inférieur à 2,5 kg, la part de chambres individuelles ou encore la réalisation, ou non, de l’entretien du quatrième mois. (Classement disponible sur le site de L’Express)

« Les hôpitaux de proximité n’ont pas dit leur dernier mot » L’Humanité, Libération
Libération note en bref que « les comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité ont «exigé haut et fort» ce week-end «un moratoire» sur les fermetures de services prévues dans nombre de régions ».
Le journal indique qu’« ils veulent ainsi garantir «le minimum vital pour les populations de ce pays» en matière de santé ».
Le quotidien se penche ainsi sur les dixièmes rencontres nationales de cette coordination nationale, qui ont eu lieu ce week-end à Ucel dans l’Ardèche, notant que celle-ci « s’est montrée réservée sur les propositions du rapport sur l’hôpital que l’ancien ministre du Travail Gérard Larcher doit remettre jeudi à l’Elysée ».
« Et notamment l’incitation des petits hôpitaux publics à se regrouper sous la houlette d’un grand hôpital référent aux responsabilités accrues »,
poursuit le journal.
L’Humanité retient pour sa part que « les hôpitaux de proximité n’ont pas dit leur dernier mot ».
Le quotidien estime que « des dizaines d’hôpitaux sont menacés et les attaques s’accélèrent », puis aborde « l’urgence d’un débat national ».

La Sécu promise en douce au régime amaigrissant » Libération, L’Humanité, La Tribune, Les Echos
Libération note en effet que « vendredi, Nicolas Sarkozy présentait un train de 166 mesures illustrant la révision générale des politiques publiques, dont l’objectif est d’économiser 7 milliards d’euros d’ici 2012 ».
« Mais en plus, dès 2009, il va falloir réduire de 5 milliards d’euros les dépenses de la Sécurité sociale »,
constate le journal.
Le quotidien relève que cette « annonce a été faite discrètement par Eric Wœrth [ministre du Budget], au détour d’une interview publiée par le Journal du Dimanche ».
Libération cite le ministre, qui a précisé hier sur Europe 1 : « Nous présenterons [les mesures d’économies] au président de la République, avec le Premier ministre et la ministre de la Santé. [Il s’agirait] d’économies portant sur le médicament, d’économies de gestion de l’ensemble du système, et de réformes sur la manière de rembourser un certain nombre de soins ».
Les Echos retiennent pour leur part qu’en matière d’économies sur les dépenses publiques, « l'assurance-maladie est en première ligne ».
Le journal précise que ces économies prévues pour 2009 « visent à tenir les engagements européens de la France », puis note que « le gouvernement va se focaliser sur l'assurance-maladie, et notamment sur d'éventuels transferts de charges vers les mutuelles et les assurances pour les soins, ou vers les employeurs pour les arrêts maladie ».
Le quotidien relève que « les montants économisés représenteraient très vite plusieurs milliards d'euros, mais, outre leur impopularité, de telles mesures ne peuvent se faire qu'à un rythme modéré au risque de faire bondir les tarifs des contrats complémentaires ».
La Tribune observe aussi que « le gouvernement veut 5 milliards d’euros d’économies pour la Sécu dès 2009 ».
Le journal parle d’un « plan de rigueur » et explique que « les efforts porteront essentiellement sur l’assurance-maladie. Des remboursements, une baisse de la prise en charge des maladies chroniques et des efforts de gestion à l’hôpital sont à l’étude ».
De son côté, L’Humanité s’interroge : « La grippe exclue de la couverture ? ».
Le quotidien cite en effet Eric Wœrth, qui a déclaré : « Ce n’est pas acceptable que votre grippe ou votre bronchite du jour soient payées par vos enfants ».

Malgré tous les efforts, le combat n'est pas gagné! Quelques brèves qui nous prouvent que certaines idées ont la vie longue! Les psychanalystes doivent continuer avec courage à prendre en charge les autistes que les familles leur confient, et montrer qu'ils sont capables, très souvent, d'atténuer la souffrance de ceux qu'ils considèrent comme des sujets à part entière c'est-à-dire des sujets qui méritent qu'on essaie de les rejoindre, un peu, dans leur monde, plutôt que de les forcer à entrer dans le nôtre coûte que coûte, ou pour le dire autrement, quelle que soit la souffrance à endurer par eux pour y parvenir.

Les autres brèves mélangent quelque peu l'intérêt à trouver une cause scientifique à la maladie, départ de la recherche pour pouvoir la combattre dans ses effets nocifs, et trouver les causes du mal-être grandissant des personnes dans notre société.

« Les grandes lignes du plan sur la prise en charge de l'autisme » Le Monde
C’est ce que dévoile Le Monde, qui précise que l’objectif de ce plan, qui sera annoncé par le gouvernement le 16 mai, est de « diversifier les prises en charge et "prendre du recul par rapport à l'approche psychiatrique et psychanalytique" de l'autisme ».
Le quotidien relève que « ce programme d'action […] devrait notamment inciter les Directions départementales d'action sanitaire et sociale à financer l'ouverture de structures plus clairement éducatives ».
Le journal cite Valérie Létard, secrétaire d'Etat à la solidarité, qui déclare que « jusqu'ici, on avait une prise en charge qui n'était quasiment inspirée que par la psychiatrie. Nous souhaitons aujourd'hui qu'il y ait une plus grande diversité de l'offre dans l'intérêt des personnes autistes et de leurs familles ».
Mme Létard précise toutefois : « Il n'y a pas de méthodes supérieures à d'autres et chaque expérience sera évaluée ».
Le Monde publie pour l’occasion un reportage réalisé à l'hôpital de jour Mosaïques de Lille, « un centre spécialisé dans la prise en charge des troubles envahissants du développement ».

Vers un test de la dépression ? » L’Express numéro 2961
L’Express indique que « ce pourrait être une révolution : des médecins de l’université de l’Illinois (Etats-Unis) ont découvert un marqueur biologique propre à la dépression, qui pourrait déboucher sur un test de dépistage ».
Le magazine explique qu’« il s’agit d’une protéine (Gs alpha), qui modifie la transmission de certains neuromédiateurs dans le cerveau. On la trouve en quantité égale chez les individus normaux et les déprimés, mais, chez ces derniers, elle a tendance à s’accumuler à des endroits spécifiques sur la membrane des cellules, bloquant ainsi les capacités de communication ».

« Schizophrénie : de nouvelles pistes génétiques » Le Figaro

Le Figaro note que selon une étude de chercheurs nord-américains publiée dans Science, les schizophrènes « sont porteurs d’un grand nombre de facteurs de vulnérabilité génétique, rares mais puissants, qui perturbent leur développement neuronal ».
Le journal explique ainsi que « Tom Walsh et ses collègues de l’université de Washington, à Seattle, ont découvert, à partir de l’ADN de 150 schizophrènes comparé à celui de 268 personnes saines, de multiples anomalies sous formes de duplications ou de délétions ».
Le quotidien précise que « ce type de perturbations se retrouve 4 fois plus souvent chez les patients atteints de forme précoce, avant l’âge de 18 ans ».
Le Figaro ajoute que « l’étude montre que de nombreux gènes sont impliqués, mais que chaque «mutation» est différente d’un schizophrène à un autre (sauf pour des jumeaux, tous deux atteints). […] Les «empreintes» de telle ou telle forme de schizophrénie semblent uniques pour chaque individu ».
Le journal cite notamment Stéphane Jamain, de l’unité de psychiatrie génétique de l’Inserm, qui remarque qu’il « reste à savoir si de telles anomalies sont à elles seules responsables des troubles. Pour l’instant, il n’a été démontré aucun lien de cause à effet, il y a encore beaucoup de chemin à parcourir ».
Le Figaro retient qu’« au final, cette publication révèle qu’un certain nombre de systèmes neurobiologiques sont bien impliqués. Elle devrait ouvrir de nouvelles pistes et orienter la recherche dans une nouvelle direction ».

« Un Français sur deux en panne de sommeil » Le Figaro, L’Humanité
Le Figaro note en bref que « près d’un jeune Français sur deux, âgé de 25 à 45 ans, se plaint de ne pas dormir assez, selon une enquête rendue publique hier à quelques jours de la Journée nationale du sommeil ».
Le journal relève que « le travail est cité comme première cause d’insomnie (53 %), suivi des difficultés psychologiques (40 %) ».
Le quotidien observe que « les mauvais dormeurs perdent 40 min par rapport à ceux qui ont un temps de repos suffisant (6 H 41 au lieu de 7 H 21) ».
Le Figaro indique enfin que « 13 % des Français prennent des psychotropes, des tisanes ou de l’homéopathie pour tomber dans les bras de Morphée ».
L’Humanité relaie aussi cette étude de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé.
Le journal précise qu’après le travail et les difficultés psychologiques, les autres causes d’insomnie sont les « enfants (27 %), les loisirs (21 %) et le temps de transport (17 %) ».

Les Français sont fatigués » Le Parisien, L’Humanité

C’est ce que remarque Le Parisien sur sa Une, en gros caractères.
Le journal observe que « beaucoup éprouvent une grande lassitude en cette fin d’hiver, qui coïncide avec la Journée nationale du sommeil ».
Le quotidien se penche sur les « raisons de cette grosse fatigue » et livre ses « conseils pour retrouver la forme ».
Le Parisien relève ainsi sur une double page que « les épidémies ont épuisé les organismes, le contexte économique n'est guère réjouissant », ou encore note que « les allergies printanières aux pollens ont débuté ».
Le journal conseille donc à ses lecteurs de « profiter des conseils que dispenseront aujourd'hui un peu partout en France de nombreux médecins à l'occasion de la Journée nationale du sommeil pour apprendre à bien dormir ».
Le quotidien constate en effet que « près d'un Français sur deux se plaint de dormir mal ou pas assez. Un quart des adultes ne se sentent pas reposés lorsqu'ils se réveillent le matin ».
Le Parisien livre notamment les propos du Pr Joël Paquereau, président de l'Institut national du sommeil et de la vigilance, qui remarque qu’« on ne dort pas assez ! Sept heures et demie en moyenne par nuit, or la majorité des gens ont besoin de huit heures de sommeil au moins ».
Le spécialiste explique qu’« il faut aller chercher les raisons de ces nuits plus courtes dans les programmes de seconde partie de soirée à la télévision qui s'éternisent, le surf sur Internet jusqu'à pas d'heure et les jeux en réseau avec des gens qui vivent sur d'autres fuseaux horaires... Et puis bien sûr dans le stress, qui est souvent lui-même induit par la fatigue ».
Le Parisien se penche en outre sur la « sieste, nouveau must pour récupérer », et remarque que « partout dans Paris, les espaces détente envahissent les spas ».
L’Humanité retient pour sa part que « dormir, c’est bon pour la santé ».
Le journal rappelle qu’« il est désormais démontré qu’une privation chronique de sommeil touche les régulations métaboliques de notre organisme et s’associe à un risque d’obésité, de diabète et d’hypertension ».

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