vendredi 14 mars 2008

Les brèves du 15 mars

Quelques brèves pour appuyer les commentaires de ces dernières semaines!

Brèves de Mediscoop, par le Dr Marie-Elisabeth Sanselme-Cardenas
La presse médicale au scanner

Ce n'est même plus du scientisme, c'est du crétinisme et qui n'a rien à voir avec le manque d'iode! Ce n'est même plus de la recherche de profit à tout prix, c'est du gaspillage des deniers publics et privés!

On a du mal à croire que l'argent puisse être utilisé à cela, d'autant plus, tant que des petits patients par exemple, attendent qu'on s'occupe de leurs maladies orphelines ou que tant d'êtres humains meurent encore de faim! Pourtant lisez, oui, bien des dollars ont dû être dépensés pour conclure, mais si, que "quand ça démange, ça fait du bien de se gratter"! Knock est largement dépassé!

On a du mal à croire que cela puisse paraître dans des revues dites scientifiques et si on enchaîne en disant que certains et même beaucoup de chercheurs n'ont plus d'autre culture que celle des revues scientifiques parues les cinq dernières années, on mesure pour de bon cette fois, la débilité d'un certain milieu de la cognition, et pourtant, je suis de celles à qui rien ne paraît plus fascinant que d'avancer dans la réelle connaissance du fonctionnement du corps humain. Il est urgent et nécessaire de revenir à l'enseignement des humanités dès le collège et jusqu'au lycée et à la mise en valeur de la réflexion personnelle et de l'esprit critique!


La huitième campagne du Neurodon est lancée. La Croix
La Croix indique en effet qu’« à partir d’aujourd’hui et jusqu’à dimanche se déroule la campagne annuelle du Neurodon, organisée par la Fédération pour la recherche sur le cerveau ».
Le journal rappelle à ses lecteurs que « l’objectif est de collecter des fonds en faveur de la recherche sur le cerveau, portant sur les principales maladies neurologiques, comme les maladies d’Alzheimer et de Parkinson, ou encore les scléroses en plaques, les accidents vasculaires cérébraux et l’épilepsie ».
Le quotidien précise que le thème principal cette année portera sur la stimulation cérébrale.
La Croix rappelle que « l’an dernier, le Neurodon avait permis de recueillir un peu plus de 2 millions d’euros ».

« Les bienfaits visibles des gratouillis ». Sciences et Avenir numéro 733
Sciences et Avenir consacre un article à une expérience sur les « bienfaits visibles des gratouillis », menée par Gil Yosipovitch et ses collègues de l'université Wake Forest, à Winston-Salem (Caroline du Nord, Etats-Unis), et relatée dans le Journal of Investigative Dermatology.
Le mensuel explique que « 13 volontaires ont été placés dans un appareil d'imagerie par résonance magnétique nucléaire. Pendant que la machine fonctionnait, un des chercheurs, armé d'une petite brosse, grattait le bas de la jambe du sujet durant trente secondes, faisait une pause d'un temps équivalent et réitérait l'opération. Le tout durant 5 minutes. ».
Le magazine note que « les résultats mettent en lumière les zones du cerveau qui s'inactivent et celles qui redoublent d'intensité durant le gratouillis ».
Sciences et Avenir observe que « l'effet le plus significatif est la baisse d'activité dans la région du cortex cingulé, une aire associée aux expériences sensorielles désagréables, notamment la douleur. Plus le grattage est intense, plus cette zone voit son activité réduite ».
Le mensuel remarque que « pour les chercheurs, c'est la preuve que les démangeaisons ou des affections comme l'eczéma ou le prurit peuvent être soulagées par le grattage (mais cela peut endommager la peau) ».
Sciences et Avenir indique que « l'équipe envisage de s'intéresser à des patients souffrant de ces affections afin de mieux jauger les éventuels effets bénéfiques du gratouillis ».


CONDITIONS DE TRAVAIL

Nous avons développé dans nos commentaires l'importance du rôle du médecin du travail et la nécessité de lui donner une réelle indépendance. Tout en considérant politiquement, économiquement, socialement, médicalement, psychologiquement les conditions de travail et en cherchant à comprendre leur impact de plus en plus négatif sur les travailleurs, il faut aussi tenir compte et analyser leur mal-être particulier et les situations singulières qui les conduisent à la "déprise" dans le milieu du travail. Y a-t-il encore une place pour la satisfaction d'avoir bien fait son travail? pour la conscience professionnelle?

« De plus en plus de salariés souffrent de la mode du sans cloisons » dans les bureaux Libération
Libération remarque que « les salariés sont de plus en plus nombreux à bosser dans de grands bureaux pleins à craquer. Et 60 % d’entre eux seraient au bord de la crise de nerfs, selon le Journal du Net ».
Le quotidien, qui titre son article « Open space, open stress », livre notamment le témoignage de Pierre, 30 ans, qui « a travaillé pendant un an dans un bureau de 100 personnes ».
Le jeune homme déclare ainsi : « Les premiers jours, c’était le rêve. Une impression que tout est possible, que les chefs sont accessibles, que ça bouillonne ».
Un mois plus tard : « Tout le monde surveillait tout le monde. Impossible de surfer sur le Net sans que le collègue de derrière n’ait les yeux rivés sur mon ordinateur. Ni de téléphoner sans la désagréable impression d’être en permanence sur écoute ».
Libération cite la sociologue Thérèse Evette, qui remarque que « l’open space est devenu une doctrine que personne ne remet en question. Il faut ouvrir les espaces, pour plus de communication et donc d’efficacité. Or la qualité et la productivité de ces échanges restent à mesurer ».
Le quotidien observe que « conscients du mal-être des salariés, les experts continuent de plancher. Et inventent des prototypes destinés à être implantés dans les open space. Le must en la matière, c’est la digital yurt. En gros, il s’agit d’un petit cocon à moitié fermé doté d’un canapé en demi-cercle, le tout baigné d’une lumière jaune tamisée ».
« Tout un programme »,
remarque Libération.

« Le fléau du stress au travail » Le Parisien, Le Figaro économie, Libération, L’Humanité, La Tribune, Les Echos, Le Nouvel Observateur numéro 2262
Le Parisien observe sur une page que « le ministre du Travail, Xavier Bertrand, veut lancer une enquête nationale sur l'ampleur du stress dans les entreprises », reprenant ainsi « l'une des recommandations du rapport d'experts qui lui a été remis hier ».
Le journal remarque que « la France partage avec les Etats-Unis le triste privilège d'être l'un des pays au monde où le stress au travail fait le plus de ravages ».
Le Parisien relève que « le phénomène y est même devenu un enjeu crucial de santé publique depuis l'épidémie de suicides qui a touché des entreprises aussi différentes que Renault, PSA, IBM, la banque HSBC ou la Poste ».
Le journal note que « les symptômes sont connus mais les causes de la grande déprime des salariés [sont] plus difficiles à expliquer. On retrouve en toile de fond la course à la productivité, les pressions de l'encadrement, les restructurations ou les accidents de carrière ».
Le quotidien cite Jean-Claude Delgenes, expert en prévention des risques, qui observe que « les médecins du travail ne sont pas formés et les entreprises ne savent pas comment affronter un tel phénomène ».
« D'où l'idée […] d'une grande enquête nationale menée chaque année par l'Insee »,
pour « identifier, d'ici à 2009, les secteurs les plus touchés de façon à y rendre obligatoire la tenue de négociations sur la détection et la prévention du stress », poursuit Le Parisien.
Les Echos abordent également ce rapport de Philippe Nasse, vice-président du Conseil de la concurrence, et Patrick Légeron, médecin psychiatre, sur « les risques psycho-sociaux au travail ».
Le quotidien retient que « Bertrand met la pression sur les entreprises ».
Le journal note en effet que « le ministère du Travail souhaite rendre obligatoires des négociations sur le stress dans les branches où le phénomène est le plus marqué et envisage un bonus-malus financier pour inciter les sociétés à mieux prévenir les risques psycho-sociaux ».
La Tribune observe que « Xavier Bertrand s’attaque au stress au travail », un « sujet souvent tabou ».
Le quotidien note que « dès 2009, une «veille épidémiologique» sur les suicides au travail sera mise en place et confiée à l’InVS ».
Le Figaro économie se penche aussi sur ce rapport d’experts qui « insiste sur la nécessité de disposer d'un indicateur global du stress au travail ».
Gérard Mordillat remarque pour sa part dans Libération que « le stress est un faux nez pour ne pas nommer le mal qui ronge le monde du travail : la peur. Peur de mal faire, peur de ne pas faire assez ».
Le Nouvel Observateur relève quant à lui dans un dossier que « la souffrance au travail devient une priorité nationale ». (Rapport disponible sur le site des Echos)

« Pour certains, le travail est devenu une souffrance » La Croix
La Croix fait savoir que « le gouvernement reçoit aujourd’hui un rapport sur le stress au travail ».
Le journal en profite pour livrer le témoignage de la psychologue Marie Pezé, qui « dans sa consultation spécialisée, à Nanterre, a vu le phénomène s'aggraver depuis 10 ans ».
Marie Pezé remarque notamment : « Quand quelqu’un est en pleine détresse dans son travail, parfois, la seule chose à faire, c’est de le retirer de cet environnement professionnel. C’est difficile parce que beaucoup vivent cela comme une injustice mais, en restant, ces salariés mettraient leur santé en danger ».
La psychologue ajoute que « ce sont souvent les gens les plus investis dans leur métier que l’on retrouve en souffrance quand leur vie professionnelle ne va plus. C’est quand même un signe qu’il y a quelque chose qui ne va pas dans le monde du travail ».

ENCORE LES GÉNÉRIQUES!

Si l'Afssaps se veut rassurante, c'est qu'il y a peut-être de quoi s'inquiéter!

Médicaments génériques et épilepsie : l’Afssaps « se veut rassurante » La Croix, Le Parisien
La Croix note en effet que « dans un avis rendu public hier, l’Afssaps a indiqué qu’aucun lien ne pouvait être établi entre les récidives de crises d’épilepsie et la prise de médicaments génériques ».
Le journal rappelle que « cette question suscite depuis plusieurs années un débat parmi les neurologues et les patients ».
Le quotidien cite ainsi la Ligue française contre l’épilepsie, qui remarquait en juillet dernier que « de petites variations de concentration (dans le sang) entre médicament princeps et générique, ou de générique à générique, peuvent provoquer des effets toxiques ou la récidive de crises ».
La Croix retient que l’Afssaps « se veut rassurante », et cite Carmen Kreft-Jaïs, responsable de la pharmacovigilance à l’agence, qui « insiste sur la nécessité, en cas de substitution, d’un «dialogue approfondi» entre le médecin et son patient afin éviter tout sentiment d’angoisse chez ce dernier ».
Le Pr Hervé Vespignani, chef du service de neurologie du CHU de Nancy, remarque ainsi que « le simple fait que la boîte de comprimés change de couleur peut inquiéter certains patients. Or, l’anxiété est un facteur déclenchant fréquent dans les crises d’épilepsie ».
Le Parisien note aussi que selon l’Afssaps, « l’efficacité des médicaments génériques ne peut pas être «remise en cause» pour le traitement de l’épilepsie ».

« Plus de 200 médicaments en libre accès » Le Figaro économie
Le Figaro économie remarque que « le ministère de la Santé met la dernière main aux textes qui permettront d’ici à mai d’attraper directement, dans les rayons des officines, des médicaments sans ordonnance ».
Le journal rappelle que l’objectif est de « faire baisser les prix ».
Le quotidien indique avoir « obtenu la liste des 226 «spécialités» délivrées sans ordonnance », qui « sera bientôt validée et devrait vite s’allonger, à la demande des industriels ».
Le Figaro économie note que « les décrets en préparation précisent que ces produits resteront présentés à part, car il s’agit bel et bien de médicaments ».
« De quoi conforter la profession pour qui, ordonnance ou pas, un médicament ne se prend pas à la légère »,
ajoute le journal.
Le quotidien relève notamment que « les produits visés devraient permettre de traiter l'acné, la diarrhée passagère, le mal de gorge, la toux sèche, les aphtes, les maux de tête, les crampes ou les troubles mineurs du sommeil, et aider au sevrage tabagique ».
« Sont exclus la «pilule du lendemain», la codéine (antitussif dérivé de la morphine qui peut être détourné par les toxicomanes) ou, pour le moment, la pédiatrie, l'homéopathie et la phytothérapie »
, poursuit Le Figaro économie. (Liste des molécules concernées à télécharger ici).

EUTHANASIE

« Le débat sur l’euthanasie relancé » Le Parisien, Le Monde, L’Humanité
C’est ce que constate Le Parisien, qui consacre sa Une et deux pages à Chantal Sébire, une femme de 52 ans « atteinte d’une maladie incurable qui la défigure et la fait souffrir atrocement », et qui « veut mourir ».
Le journal observe qu’« après avoir écrit, en vain, au président de la République, elle demande aujourd’hui à la justice le droit d’être euthanasiée ».
Le quotidien explique que la femme souffre d’un esthésioneuroblastome, diagnostiqué il y a 8 ans.
Le Parisien note que « moins de 1 000 cas ont été recensés dans le monde ces 20 dernières années », et cite un médecin, qui remarque : « C’est un cancer rarissime du nerf olfactif et qui se développe dans la cavité nasale. La tumeur est située au niveau du crâne, derrière le nez, en profondeur. Vu la déformation du visage de la patiente, la sienne doit avoir la taille d’un pamplemousse ».
Le journal observe qu’« on ne survit pas à cette maladie », et précise que cette mère de famille « demande à la justice d’autoriser son médecin à lui fournir une substance létale ».
Le Parisien livre l’avis de Frédérique Dreifuss-Netter, professeur de droit à Paris-Descartes, qui remarque que « cette requête confère aux juges un rôle qui n’est pas le leur ».
Le Monde consacre également un article à cette femme qui « réclame le droit d'anticiper sa mort ».
Le journal relève qu’« invoquant la Convention européenne des droits de l'homme, qui protège le droit à la liberté et au respect de la vie privée, elle souhaite obtenir de la justice l'autorisation, pour un de ses médecins, de se procurer en pharmacie une potion létale, soit "le traitement nécessaire pour lui permettre de terminer sa vie dans le respect de sa dignité" ».
Le quotidien publie un entretien avec Chantal Sébire, qui déclare : « Il n'y a ni solution chirurgicale ni solution médicamenteuse pour stopper ma maladie, qui évolue toute seule, comme un liseron autour du nerf olfactif. Aujourd'hui, je n'en peux tout simplement plus, ma situation se dégrade de jour en jour, la souffrance est atroce. Je me sens littéralement mangée par la douleur ».
« Ce qui motive ma démarche, c'est l'incurabilité de ma maladie. J'ai rendu publique ma maladie pour faire valoir qu'il y a des gens qui sont dans des souffrances qu'on ne peut pas résoudre. C'est le dernier combat que je peux mener, s'il ne me sert pas directement, qu'il serve au moins à d'autres après moi »,
poursuit la patiente.

Le débat sur l'euthanasie est toujours relancé à propos d'un cas particulier médiatisé, extrêmement douloureux tant au plan physique que moral, où le consensus n'est pas difficile à obtenir. En général, c'est même la médiatisation qui empêche que la fin "naturelle médico sociale" de la terrible situation puisse avoir lieu. Des décisions collégiales, réfléchies, encadrées, sont régulièrement prises et depuis longtemps dans la discrétion, la temporalité requise, le respect et l'humanité, devant l'atrocité de certaines douleurs ou souffrances.

Le débat n'est pas là. Il est plutôt dans l'acceptation pour chacun, de la finitude humaine pour lui-même et pour ceux qu'il aime, et dans la volonté pour la société de permettre l'accompagnement selon le souhait de chacun de la fin de vie.

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