lundi 3 mars 2008

Quelques brèves au sujet de la santé en France

Brèves de Mediscoop, par le Dr Marie-Elisabeth Sanselme-Cardenas

« Comprendre et vaincre la dépression » Sciences et Avenir numéro 732
C’est ce que titre Sciences et Avenir sur sa Une.
Le magazine observe en effet dans un dossier que « le fonctionnement d'un cerveau déprimé est aujourd'hui mieux compris grâce aux neurosciences. Et la panoplie des traitements - médicaments et psychothérapies - s'élargit ».
Le mensuel relève notamment que « des études américaines ont précisé les zones cérébrales activées dans les moments de bien-être mental ».
« Une piste pour soigner les périodes plus sombres ? »,
s’interroge Sciences et Avenir.
Le magazine explique en outre « comment reconnaître une dépression », rappelant qu’« il n'y a pas une dépression, mais plusieurs, très différentes les unes des autres », ou encore remarque que « les femmes sont deux fois plus touchées que les hommes, et tous les âges sont concernés ».
Sciences et Avenir consacre 4 pages à la « panoplie de nouveaux traitements », relevant notamment qu’« une molécule, l'agomélatine, encore à l'étude, agit en régulant l'horloge interne du malade. Et sans les effets secondaires des précédentes classes d'antidépresseurs ».

« Et si le Prozac n'avait aucune efficacité ? » Le Parisien, Le Figaro
C’est ce que se demande Le Parisien.
Le journal rend compte d’une étude britannique publiée hier dans Plos Medicine, relevant que « le Prozac et ses semblables ne seraient pas plus efficaces contre la dépression que... le sucre ! ».
Le Parisien explique que « les chercheurs de l'université de Hull (Yorkshire) ont réuni, afin de les comparer, diverses enquêtes publiées ces dernières années concernant plusieurs antidépresseurs de la même famille comme Prozac, Effexor ou encore Deroxat ».
« Mais les scientifiques anglais ne se sont pas arrêtés là puisqu'ils ont réussi à mettre la main sur des études non divulguées jusque-là par les laboratoires fabriquant ces médicaments »,
poursuit le quotidien.
Le Parisien note ainsi que « sur les personnes légèrement dépressives, les effets de ces antidépresseurs sont similaires à ceux de molécules placebo remplies de sucre. Les «pilules du bonheur» sont significativement plus efficaces que les gélules sucrées uniquement lorsqu'elles sont administrées à des dépressifs sévères ».
Le journal cite le Pr Maurice Ferreri, chef du service de psychiatrie de l'hôpital Saint-Antoine à Paris, qui remarque que ces résultats « ne sont pas si éloignés de ce que recommande en France la Haute Autorité de santé. Les médicaments ne doivent être administrés que lorsqu'il y a une dépression caractérisée ».
Le praticien observe toutefois que « trop d'antidépresseurs sont donnés sans raison à des non dépressifs. Et trop de dépressifs sévères n'ont pas de traitements ».
Le Figaro note également sur sa Une que « l’efficacité du Prozac [est] remise en question ».
Le quotidien relève que les résultats de cette étude « n’étonnent pas le psychiatre Michel Patris qui préconise aux médecins de «moins prescrire» ».
Le journal publie ainsi un entretien avec le chef de service de psychiatrie au CHU de Strasbourg, qui déclare notamment que ces résultats « ne m’étonnent pas » et indique qu’« il faut avant tout accompagner les patients et ne pas leur faire croire qu’une simple petite pilule résoudra leurs difficultés ».
Le Figaro retient en outre que « les laboratoires ne publient que les études donnant des résultats positifs. L’efficacité des médicaments est donc largement exagérée ».

Il serait bon de commencer par apprendre la clinique et de s'obliger à poser un diagnostic en interrogeant le patient, en le laissant parler. Plutôt que de moins prescrire, ce qui est sans doute grandement nécessaire, il faudrait surtout mieux prescrire la dépression mélancolique implique le traitement, les syndromes dépressifs impliquent de rechercher leur cause consciente ou non. La campagne sur la dépression n'est pas close mais elle semble moins bornée.

« Médicaments : le rendement des franchises est conforme aux prévisions » Les Echos
Les Echos indiquent que « la CNAM doit publier aujourd'hui les statistiques de dépenses de remboursement de janvier du régime général ».
« Elle devrait souligner que le rendement des franchises non remboursées sur les soins est conforme aux prévisions, qui font état d'une économie d'environ 850 millions d'euros sur l'année »
2008, note le journal.
Le quotidien relève toutefois que « la CNAM est incapable à ce stade de mesurer un éventuel effet volume sur la consommation de médicaments qui serait lié à l'instauration des franchises ».

« Les franchises sur les soins ont économisé 69 millions d'euros en janvier » Les Echos, La Tribune, Le Figaro économie
Les Echos reviennent sur le « rendement de début d'année des franchises non remboursées sur les soins […] conforme aux estimations du gouvernement ».
Le journal indique que ces franchises « ont économisé 69 millions d'euros en janvier » 2008.
Le quotidien ajoute que « les conséquences sur la consommation de médicaments sont moins claires : les dépenses de remboursement ont chuté de 4,3 % en janvier mais, en raison de fortes corrections (jours ouvrés, variations saisonnières), la CNAM souligne qu'il «très difficile à ce stade» d'évaluer «l'impact éventuel» des franchises sur les volumes de médicaments ».
La Tribune note aussi que « la mise en place des franchises a entraîné, comme prévu, un ralentissement de la croissance des dépenses de soins de ville ».
Le Figaro économie observe de son côté qu’« il est trop tôt pour mesurer si, oui ou non, les franchises ont un effet «responsabilisant » »

On peut constater que le but premier est de faire chuter les dépenses de remboursement des médicaments sans même qu'on puisse savoir si les français en ont moins consommé ou pas, ni bien sûr, quel impact cela peut avoir sur la santé réelle des français présente et future et donc à long terme sur le coût réel, coût qui est pourtant la seule chose qui semble intéresser les dirigeants. Quant au "ralentissement de la croissance des dépenses de soins de ville" c'est autant de diagnostics inopinés ou associés qui n'auront pas été faits ce qui retardera le traitement d'autant. On croirait entendre à nouveau le genre d'arguments stupides qui avaient accompagné la mise en place du numerus clausus dèsl'année 1971/1972, à savoir, "s'il y a moins d'offre il y aura moins de demande"!

« 200 000 postes à pourvoir dans les hôpitaux » Le Parisien, Le Figaro économie
Le Parisien indique que, dans le but d’« inciter les jeunes à se tourner vers les métiers de l’hôpital », Roselyne Bachelot « a lancé hier une opération séduction ciblée sur les 15-20 ans avec spots télé décalés et site Internet dédié (
www.lhopitalabesoindevous.fr) ».
Le journal remarque qu’il s’agit « des grands moyens pour faire face à une situation de plus en plus problématique. En effet, départs massifs à la retraite obligent, 200.000 postes seront à pourvoir dans les 5 ans dans les hôpitaux ».
Le Parisien observe que « les infirmières sont les plus demandées, mais les métiers proposés sont très diversifiés. Roselyne Bachelot en comptabilise pas moins de 150, dans le secteur technique notamment ».
Le quotidien relève cependant que « le contexte est plutôt morose. Les récentes grèves des urgentistes et des agents hospitaliers ont à nouveau mis au jour les préoccupations des salariés sur les conditions de travail ».
Le Figaro économie note aussi que « les hôpitaux vont recruter 200 000 emplois en 5 ans ».
Le journal remarque que « selon Roselyne Bachelot, les jeunes qui s’interrogent sur leur carrière «ont une image fausse de l’hôpital : il ne faut pas forcément faire de longues études pour y travailler» ».

Les études de médecine réformées pour réduire un taux d'échec massif » Les Echos, Le Monde
Les Echos indiquent que « le gouvernement entend modifier le cursus de médecine dès la prochaine rentrée universitaire ».
Le journal précise qu’est « en jeu la réduction du taux d'échec de 80 % en première année (plus de deux étudiants sur trois échouent, même après redoublement) ».
Le quotidien note ainsi que « Jean-François Bach, secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences, a remis hier un rapport à Valérie Pécresse (Enseignement supérieur) et Roselyne Bachelot (Santé), les deux ministres ayant dans la foulée annoncé les propositions retenues, qui vont maintenant «être soumises à la concertation avec les étudiants» ».
Les Echos abordent deux propositions : « Organiser 4 concours distincts pour les filières médecine, odontologie, sage-femme et pharmacie, au lieu d'un concours unique pour les trois premiers et d'un distinct seulement pour le dernier ».
« Deuxième proposition : prévenir l'échec en réorientant dès janvier les étudiants qui ont eu moins de 7/20 aux premiers examens. […] Le gouvernement entend aussi que soit validée la première année pour les étudiants ayant eu la moyenne mais n'ayant pas été reçus au concours, afin de leur permettre une poursuite automatique d'études vers d'autres filières »,
précise le journal.
Le quotidien relève que « les organisations étudiantes ont accueilli ces propositions avec «réserve» », observant que « l'organisation de quatre concours distincts est plutôt appréciée », mais que « la réorientation dès janvier est critiquée ».
Le Monde observe également que « pour remédier à un taux d'échec de 80 %, un entretien préalable serait instauré, ainsi qu'une note-barrage à l'issue du premier semestre », qui « pourrait ainsi réduire de 30 % l'effectif des promotions ».
Le journal ajoute que la commission présidée par Jean-François Bach « estime nécessaire d'ouvrir l'accès à la deuxième année de médecine, sans passer le concours, à des étudiants titulaires d'un mastère scientifique ou diplômés d'une école paramédicale ».

L'Etat va récompenser financièrement les hôpitaux les plus dynamiques » Les Echos
Les Echos indiquent que « le gouvernement donne aux établissements [hospitaliers] un nouveau signal de sa volonté de les réformer ».
Le journal remarque qu’« en 2007, les hôpitaux étaient rémunérés à hauteur de 50 % en fonction de leur activité et le reste en dotation globale. Le gouvernement a annoncé à l'automne que la part de cette tarification à l'activité (T2A) allait passer à 100 %, avec, toutefois, des coefficients correcteurs prévus jusqu'en 2012 pour en lisser les effets ».
Le quotidien explique que « ce lissage ne sera pas linéaire. La T2A représentera ainsi environ 65 % du budget des établissements dès cette année, voire davantage pour certains hôpitaux (au lieu de 60 % si le rythme avait été linéaire). Le ministère de la Santé entend montrer aux hôpitaux les plus dynamiques qu'ils seront récompensés rapidement ».
« Et aux moins «vertueux» qu'ils n'ont d'autre choix que de se restructurer, sous peine de voir leurs déficits bondir », ajoutent Les Echos.
Le journal rappelle que « dans le même temps, les tarifs des actes facturés par les hôpitaux et les cliniques à la Sécurité sociale ne vont augmenter que de manière très limitée au 1er mars », puis note que « les hôpitaux comme les cliniques estiment que la prévision d'activité est surévaluée et dénoncent une sous-tarification constante ».

De plus en plus de médecins « victimes de «burn out» » Le Figaro
Le Figaro observe que les médecins généralistes « expriment un malaise persistant face à des conditions de travail dégradées, qui acculent certains d’entre eux au burn out, l’épuisement professionnel ».
Le journal note que « le récent suicide d’un généraliste du Nord-Pas-de-Calais […] illustre tragiquement la pression à laquelle la profession est soumise ».
Le quotidien cite Thierry Le Brun, vice-président de MG-France, qui remarque : « On note de plus en plus de cas de burn out, et les taux de suicide sont deux fois plus élevés que dans le reste de la population ».
Le Figaro relève que le responsable « constate aussi «les divorces plus fréquents» et, chez les femmes médecins, un taux de bébés prématurés «plus élevé que dans le reste de la population» ».
« Les rasions selon lui : «toujours plus de travail, mais sans aide des pouvoirs publics et sans reconnaissance» »,
poursuit le journal.
Le quotidien cite en outre la socioanthropologue Anne Vega, qui précise que « selon la clientèle que l’on a, le lieu où l’on exerce, le capital dont on dispose pour s’installer, tout change. Les cas d’épuisement professionnel touchent plutôt des médecins ne triant pas leurs patients, exerçant dans des zones isolées ou des banlieues défavorisées ».

« Le gouvernement veut encadrer les tarifs des opérations dans les cliniques » Les Echos
C’est ce que remarquent Les Echos, indiquant que « Nicolas Sarkozy veut limiter les dépassements d'honoraires non remboursés des médecins ».
« Cela devrait se traduire, en 2008, par le plafonnement des tarifs des soins chirurgicaux dans les établissements de santé. Mais la négociation sera âpre »,
poursuit le journal.
Le quotidien rappelle ainsi que « l'accès aux soins (chirurgie en particulier) étant menacé dans certaines régions où la quasi-totalité des spécialistes exercent en secteur 2, le gouvernement a exprimé, dès l'automne, sa volonté de réagir ».
Les Echos citent une « source gouvernementale », qui déclare que « le problème, ce n'est pas le prix de la consultation du dermatologue du 7ème arrondissement de Paris, mais le coût de la prothèse de hanche lors d'une opération en clinique ».
Le journal note en effet que « l'Igas a montré que 89 % des opérés en clinique paient en moyenne un dépassement de 454 euros sur cet acte », ajoutant que « plusieurs facteurs concourent à une action rapide sur les soins lourds effectués en établissement : chirurgie, anesthésie, obstétrique ».
Le quotidien relève que « la FHP est d'accord sur le principe : les dépassements, perçus par les praticiens, limitent les marges des cliniques pour facturer d'autres services aux patients (chambre individuelle, etc.) et compliquent les comparaisons tarifaires avec les hôpitaux ».
Les Echos ajoutent que « la CSMF, très présente chez les spécialistes, est aussi bien disposée : elle espère obtenir des complémentaires qu'elles financent un supplément de rémunération en échange d'engagements sur la qualité ».
Le journal précise que « l'objectif de la réforme consiste à établir de nouveaux tarifs de remboursement opposables, avec un premier étage pris en charge par l'assurance-maladie et le deuxième par les mutuelles ».
Les Echos relèvent toutefois qu’« il reste à en fixer les contours précis, ce qui s'annonce ardu ».

Voilà cinq brèves qui montrent le manque d'adéquation entre les besoins et la réalité en ce qui concene la santé en France depuis les études médicales jusqu'à l'exercice de la médecine sous ses différentes formes et le manque d'équilibre dans la répartition des tâches et des revenus des médecins qui ont pourtant la plupart du temps le même cursus.On essaie d'utiliser la carotte et le bâton pour que cela marche encore un peu, encore un temps.

« Arrêts maladie : la traque aux fraudeurs s'accélère » Le Figaro économie
C’est ce que titre Le Figaro sur sa Une, en gros caractères.
Le journal observe en effet dans ses pages saumon que « dès le mois de mars, une dizaine de caisses de la Sécurité sociale suspendront les indemnités journalières lorsque les contre-visites demandées par les employeurs révéleront des abus ».
Le quotidien note qu’« à l’exception d’une seule, ces caisses ont un point commun : les arrêts de travail y sont plus élevés que la moyenne nationale ».
Le journal précise qu’il s’agit d’Amiens, d’Avignon, de Vannes, d’Evreux, de Reims, de Nîmes et de Carcassonne pour le régime général ; de la Gironde, l'Armorique (Finistère et Côtes-d'Armor) et l'Ile-de-France (Paris et Val-de-Marne) pour la Mutualité sociale agricole.
Le Figaro économie indique que « cette expérimentation durera jusque fin 2009. Elle pourrait être généralisée dès 2010 ».
Le journal rappelle que « la contre-visite médicale, demandée et payée par l'employeur, est autorisée depuis 1978. Mais le plus souvent, lorsque le médecin libéral ainsi mandaté juge le salarié apte à reprendre le travail, cela ne débouche que sur la suspension de la part complémentaire versée par l'entreprise à son salarié ».
« Il est rare que soient également suspendues les indemnités journalières elles-mêmes, et qui représentent en règle générale 50 % du salaire, dans la limite du «plafond Sécu» », ajoute le quotidien.
Le Figaro livre le témoignage de deux médecins bretons qui « acceptent de participer à ces contrôles. […] Ils citent des exemples de «malades» pas vraiment à l’agonie, surtout le vendredi… Mais ils insistent sur le caractère très minoritaire des abus ».

Tour de vis sur les arrêts maladie : les syndicats de médecins « très perplexes » Le Parisien

Le Parisien revient sur l’expérimentation dans une dizaine de caisses de la Sécurité sociale, en mars prochain, pour « traquer les abus [aux arrêts maladie] avec l’aide des employeurs ».
Le journal note que « les médecins mandatés par les employeurs afin de vérifier si les salariés ne sont pas des malades imaginaires pourront, en cas de fraude, déclencher la suspension des indemnités journalières ».
Le quotidien relève que « la Cnam précise qu’elle «va travailler dans les semaines à venir, notamment avec les Ordres de médecins», pour s’assurer du sérieux et du respect de la déontologie par les sociétés qui proposent ces contre-visites ».
Le Parisien remarque toutefois que « dans les rangs des syndicats de médecins, très perplexes, on dénonce «la paranoïa de l’arrêt de travail» ».

Arrêts maladie : de nombreux salariés seront mieux indemnisés » Les Echos
Les Echos reviennent sur l’accord sur le marché du travail passé début janvier entre les partenaires sociaux, dans le cadre d’un projet de loi sur la modernisation du travail.
Le quotidien relève que cet accord « assouplit la condition d'ancienneté et le délai de carence des couvertures complémentaires en cas d'arrêt maladie ».
« Une majorité de conventions collectives devront donc être revues pour améliorer les droits des salariés »,
ajoute le journal.

Et si l'arrêt maladie était simplement devenu un symptôme du monde du travail, à saisir juste à temps, juste avant le suicide dont nous avons récemment appris l'augmentation de fréquence, cachée jusque là ?

La médecine du travail a un rôle très important qu'elle ne peut pas toujours jouer pleinement. Dans le cas des femmes enceintes, le médecin du travail auquel je fais appel dès que la situation professionnelle de ma patiente le demande, a un rôle particulièrement important d'appréciation des risques, de redistribution des postes ou de mise en incapacité temporaire. Peut-être que les choses commencent à bouger, ou du moins que l'alerte est donnée, dans le sens d'une réelle indépendance et donc d'une possible augmentation de l'efficacité de cette médecine particulièrement nécessaire à l'heure où seule compte la rentabilité des entreprises et où, de fait, l'humain est mis à son service à l'encontre même de l'impératif catégorique le plus connu de la morale kantienne. Voici deux brèves...


« Le Conseil économique et social veut rénover la médecine du travail » Le Figaro économie, La Croix, L’Humanité, Libération
Le Figaro économie note en effet que « le CES propose des «mesures urgentes» pour la médecine du travail ».
Le journal remarque que dans un projet d’avis, l’organisme « suggère de laisser le financement à la charge des employeurs […] mais de déconnecter la cotisation du nombre de visites effectuées par le médecin ».
« Il recommande de prendre en compte la masse salariale mais aussi d’autres critères «à fixer par les partenaires sociaux» pour favoriser la prévention »,
poursuit le quotidien.
Le Figaro économie ajoute que, dans le but de « préserver la santé des salariés », le CES « propose de ne plus privilégier les visites «de routine» mais plutôt de se concentrer sur «des actions ciblées, demandées ou programmées» sur les salariés les plus fragiles ».
La Croix observe également que le Conseil économique et social « veut une réforme » de la médecine du travail.
Libération publie pour sa part un entretien avec Christian Dellacherie, rapporteur de l’avis du CES.
Ce dernier remarque que « la médecine du travail n’est plus adaptée », et déclare que ses « missions doivent être définies dans la loi ! L’inscription de la santé au travail et du rôle du médecin dans la loi sera aussi une protection des médecins concernés, parfois soumis à la pression des employeurs ».
Christian Dellacherie ajoute : « Nous souhaitons faire passer la gouvernance de la santé au travail sous la responsabilité de la Cnam, ce qui ira forcément dans le sens d’une clarification ».

« Stress au travail – L’état d’urgence » ’Express numéro 2956

L’Express constate en effet dans un dossier que « la souffrance des salariés devient un enjeu majeur ».
« Pour le gouvernement, d'abord : Xavier Bertrand veut ouvrir le dossier et attend un rapport. Pour les entreprises, ensuite: elles commencent à peine à prendre le mal à la racine »,
poursuit le magazine.
L’Express indique ainsi que « les deux experts qui s'apprêtent à remettre un rapport sur le stress au travail proposent plusieurs pistes en avant-première ».
L’hebdomadaire relève notamment que Philippe Nasse, statisticien et vice-président du Conseil de la concurrence, et Patrick Légeron, psychiatre et patron du cabinet de conseil Stimulus, « proposent de «construire un indicateur national neutre, transversal et scientifique pour mesurer l'ampleur du problème en combinant approche ergonomique et regard médical» ».
Le magazine ajoute que « le rapport propose le lancement d'une campagne nationale d'information consacrée au stress, relayée dans les branches professionnelles et dans les entreprises ».
L’Express note en outre que « les rapporteurs prônent la méthode douce. Pas question de légiférer sur le stress. «En revanche, les pouvoirs publics doivent pousser les entreprises à s'intéresser davantage aux risques psychosociaux, souligne Patrick Légeron. A eux de revaloriser le rôle des acteurs de l'entreprise qui se trouvent en première ligne: les médecins du travail, les DRH, les CHSCT, etc.» ».
L’hebdomadaire rappelle que « des travaux scientifiques le démontrent: le stress peut provoquer certaines pathologies. Les facteurs de risque sont repérables ».

« Les priorités du Comité d’éthique » La Croix, Le Figaro
La Croix consacre près de deux pages au Comité consultatif national d’éthique, observant que « depuis 25 ans, [il] fait avancer la réflexion sur la société ».
Le journal note en effet qu’à sa création par François Mitterrand en février 1983, une « première mondiale, la France marquait sa volonté d’encadrer les avancées scientifiques et médicales ».
« Vingt-cinq ans après, le Comité d’éthique a inspiré, un peu partout dans le monde, la création d’instances semblables. Un succès qui s’explique par sa composition – moitié scientifiques, moitié personnalités, dont celles appartenant aux grandes familles de pensée –, son indépendance et un mode de fonctionnement original basé sur le débat, l’échange, la libre discussion », remarque le quotidien.
La Croix ajoute que le CCNE « est aussi un lieu de «production». À ce jour, il a émis 103 avis, posant peu à peu les bases des grands «dogmes éthiques» à la française : gratuité et anonymat du don, recueil du consentement avant toute recherche, indisponibilité du corps, respect de la dignité de la personne humaine ».
Le journal relève cependant que « les avis du Comité n’ont pas toujours été suivis par le législateur, loin s’en faut ».
La Croix publie pour l’occasion un entretien avec le Pr Alain Grimfeld, qui « a été nommé [hier] par l'Élysée à la présidence du Comité d'éthique », en remplacement de Didier Sicard, nommé président d’honneur.
Alain Grimfeld déclare notamment que « le Comité d'éthique restera indépendant », et indique que l’éthique « est pour moi quelque chose d’essentiel qui devrait être enseigné plus largement au cours des études de médecine ».
Le Figaro remarque de son côté que « le nouveau président est le créateur du premier centre de l’asthme pour enfants en France ».

ET SI !

« Bientôt de l’aspirine chez l’épicier ? » Le Figaro économie
Le Figaro économie rend compte du rapport que Robert Rochefort, directeur du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie, vient de rendre à la ministre de la Ville, Christine Boutin, « pour redynamiser les commerces de centre-ville ».
Le journal retient que parmi ses 34 mesures, Robert Rochefort « recommande d’«autoriser la vente des produits pharmaceutiques courants dans certains petits commerces de quartier» ».
Le Figaro économie relève que « bureaux de tabac et supérettes pourraient ainsi vendre des compresses, des vitamines, mais aussi de l’aspirine ».
Le quotidien note toutefois : « Seul hic, Roselyne Bachelot est contre ».
Le journal remarque qu’« à plusieurs reprises, la ministre de la Santé a rassuré les pharmaciens sur leur monopole. En échange, ils ont accepté que certains produits vendus soient en accès libre dans leurs officines ».

Les pharmaciens s'alarment de la remise en cause de leur monopole » La Tribune
La Tribune observe sur près d’une page que « la distribution du médicament dans l’Hexagone semble condamnée à évoluer. […] La commission Attali ou encore Bruxelles figurent parmi les principaux et plus chauds partisans de la déréglementation des pharmacies en France ».
Le journal relève que « dans ce contexte peu favorable, les pharmaciens ont commencé à se regrouper pour réduire leurs coûts et anticiper la fin du monopole ».
Le quotidien indique que « l’Ordre des pharmaciens suggère d’instaurer «l'acte pharmaceutique», soit une rémunération pour tout ce qui ne donne pas lieu à la délivrance de médicaments ».
La Tribune remarque par ailleurs que « l’Allemagne défriche la vente de médicaments par Internet », notant qu’« avec des coûts réduits, les pharmacies Internet peuvent baisser nettement la facture finale pour les caisses de Sécurité sociale ».

On a du mal à croire qu'encore une fois on ne recule devant aucun slogan: l'aspirine pour redynamiser le commerce du centre-ville! Peut-être bientôt on pourra y ajouter des pompes funèbres car à ce que l'on voit, les alliances se font pour la baisse des prix à tous prix, c'est-à-dire à tous risques car rien du risque médical ne semble être analysé et discuté pour prendre la mesure des conséquences.

Dans les trois brèves qui suivent, le monde médical n'est pas tout blanc, ni tout rose...

« Cancer : de nouveaux traitements très demandés » Le Parisien
Le Parisien observe sur une page qu’« autrefois victimes impuissantes, les personnes atteintes d'un cancer se montrent aujourd'hui plus combatives. Elles réclament notamment de pouvoir plus facilement participer aux essais de nouveaux traitements ou molécules ».
Le journal note ainsi que les patients « n'hésitent pas à se porter candidats au test de nouvelles molécules, à réclamer les nouveaux médicaments à leur médecin traitant, à se passer le mot sur les forums, à créer leur blog pour faire évoluer les choses dans la recherche ».
Le quotidien ajoute que « certains vont, pour plus d'efficacité disent-ils, jusqu'à créer des listes noires de cancérologues peu recommandables... ».
Le Parisien remarque que « s'il y a une chance d'être sauvé, les patients 2008 veulent la saisir. Ils déplorent seulement de ne pas être assez informés de ce qui se passe, de ce qui existe, par leurs médecins ».
Le journal cite l’un d’eux, Frédéric Secrétan, atteint d'un cancer du poumon, qui déclare : « Il faut que les pontes soient plus accessibles aux praticiens du terrain. Qu'ils soient joignables par téléphone ou par mail, et qu'ils fassent bénéficier leurs collègues de leurs connaissances et de leur expérience. Que nos médecins, surtout en province, se tiennent au courant ».
« Les malades doivent cesser de se satisfaire de noms et de phrases auxquels ils ne comprennent rien... Il n'y aura de médecins volontaires et imaginatifs que pour des patients volontaires et décidés à guérir »,
poursuit ce « leader de ce mouvement », comme le nomme Le Parisien.
Le quotidien note cependant que « lors du colloque organisé à Paris par la Ligue contre le cancer, les médecins ont appelé à la prudence. L'empressement ne doit pas prendre la place de la réflexion ».
Le journal publie un entretien avec François Goldwasser, cancérologue à l’hôpital Cochin (Paris), qui rappelle que « les essais cliniques ne sont proposés qu’à une élite. A ceux dont la maladie a échappé à toutes les thérapeutiques conventionnelles, [mais] il faut s’attendre à des effets secondaires, graves dans certains cas ».
Le praticien souhaite en outre qu’« on impose aux médecins de s’engager quant aux suites et au devenir de la personne après l’essai ».

« Essais cliniques : des pistes pour faire diminuer les risques » Les Echos
Les Echos rendent compte de la conférence annuelle du Forum européen sur la bonne pratique clinique, qui s’est tenue à Bruxelles en janvier.
Le journal note que « professionnels et agences ont tiré les leçons d'un grave accident survenu lors d'essais à Londres en 2006 ».
Le quotidien indique ainsi qu’il y a une « marge d’amélioration » pour déterminer les doses administrées.
Les Echos relèvent notamment que « pour affiner le calcul de la première dose, on peut combiner les approches. Par exemple en se focalisant non plus sur la toxicité et l’apparition d’effets indésirables, mais sur l’activité pharmacologique pour déterminer la dose à partir de laquelle la molécule est active ».
« Si la valeur de cette dose est inférieure à celle où les effets indésirables apparaissent, on peut commencer avec elle et réduire encore le risque », continue le journal, qui ajoute qu’« on peut aussi recourir au microdosage ».
Le quotidien cite toutefois l’un des professionnels présents à cette conférence, Jan de Hoon, directeur du centre de pharmacologie clinique de l’hôpital Gasthuisberg de Louvain (Belgique), qui note que « si on ne veut prendre aucun risque, il ne faut pas participer à la recherche biomédicale

Procès de l'hormone de croissance : « Les méthodes sordides pour prélever les hypophyses » Le Figaro, Libération, La Croix
Le Figaro revient sur le procès de l’hormone de croissance, qui « plonge à présent le tribunal de Paris dans les coulisses glauques du prélèvement des hypophyses ».
Le quotidien note que « Françoise Lalande, maître d'œuvre, en 1992, d'un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales, dresse un constat glaçant. De 1973 à 1988, quelque 200 000 hypophyses ont été recueillies, dont 135 000 en France ».
« L'opération était la plupart du temps réalisée, moyennant pourboire fixé à France Hypophyse, par des garçons d'amphithéâtre, sans contrôle médical et, surtout, sans prise en compte de la cause de décès du donneur », poursuit le journal.
Le Figaro remarque que « pour accéder plus aisément à la glande convoitée, on avait recours à la méthode dite «de Balouet» qui, certes, évite la trépanation, mais présente l'inconvénient majeur de rapporter du tissu nerveux potentiellement surinfecté par le prion, propagateur de la MCJ ».
Le quotidien ajoute que « certains agents d'amphithéâtre avaient bricolé, avec un cintre et un fin tuyau de plomberie, un instrument qui, apparemment, faisait l'affaire. Ces descriptions sordides laissent à penser que les corps humains n'étaient pas mieux considérés que des épaves automobiles, dans lesquelles on récupérait une pièce intéressante ».
La Croix retient de son côté que « la collecte des hypophyses était mal contrôlée ».
Le journal note que « curieusement, malgré une enquête record de 16 années, l’instruction n’a pas fait la lumière sur la responsabilité des chefs de service d’anatomopathologie ».

JUSTICE ET SANTÉ : information à connaître +++

« Que faire des criminels sexuels en fin de peine ? » Le Parisien
C’est ce que se demande Le Parisien sur deux pages, annonçant sur sa Une la « liste secrète de la justice ».
Le quotidien indique en effet que le ministère de la Justice « a établi une liste confidentielle de 32 détenus, auteurs de crimes sordides, dont la libération est prévue dans les 3 ans », la chancellerie souhaitant « prolonger leur détention ».
Le journal parle de « document explosif à l'heure où le Conseil constitutionnel examine la loi controversée relative à la rétention de sûreté ».
Le Parisien note ainsi que « le Conseil s'apprête à se prononcer […] sur la conformité de [cette loi] à notre Constitution », un texte qui « entend maintenir dans des «centres socio-médico-judiciaires de sûreté» des détenus ayant purgé leur peine mais considérés comme «potentiellement dangereux» ».
Le quotidien indique qu’« aux termes de la loi, l'examen de la «dangerosité potentielle» des criminels sera confié à une commission pluridisciplinaire dans laquelle les psychiatres auront une autorité particulière ».
Le journal observe cependant que « sur ce rôle qu'entend leur assigner la loi, ces derniers sont divisés ».
Le Parisien interroge notamment le psychiatre Philippe Carrière, qui a exercé 9 ans en milieu carcéral, qui déclare qu’« un homme peut avoir commis un acte abominable sans être dangereux d’un point de vue psychiatrique. Il existe aussi des malades qui, bien que n’ayant commis aucun délit, nous inquiètent fortement. La logique de l’administration n’est pas la nôtre. […] La psychiatrie n’a pas à jouer ce rôle de flic ».

«La rétention de sûreté validée partiellement par les Sages » Le Figaro, Le Parisien, Libération
Le Figaro fait savoir que « le Conseil constitutionnel a finalement validé - mais partiellement - le projet de loi sur la rétention de sûreté, qui prévoit la détention à vie des criminels jugés dangereux en créant des «hôpitaux-prisons» ».
Le journal note que « les principes généraux du texte sont approuvés, mais son application immédiate est strictement encadrée ».
Le quotidien indique notamment que « les personnes actuellement en prison ne pourront être retenues dans les centres «rétention de sûreté» après leur peine que dans des conditions très strictes, si elles violent les obligations de la «surveillance de sûreté» qui pourront leur être imposées (port d'un bracelet électronique, obligation de soin, etc.) ».
Le Parisien remarque aussi que « la «rétention de sûreté» ne sera pas immédiatement applicable ».
Le journal relève que « les neuf Sages introduisent un bémol de taille à l’ensemble de leur décision. Le dispositif n’est validé qu’à la condition «que les personnes concernées aient pu bénéficier, pendant l’exécution de leur peine, des soins adaptés au trouble de la personnalité dont elles souffrent» ».

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