À la demande du Docteur Sophie Bialek qui m'en a soufflé l'idée, je vous présente la rubrique "commentaires des brèves de médiscoop" que vous avez pu voir sur le site du forum depuis deux semaines. Médiscoop est une revue de presse professionnelle envoyée à plus de 88000 abonnés. Ces brèves balayent l'actualité essentiellement dans les domaines médical, psychologique, éducatif, social et de la recherche scientifique.
J'en commente avec honnêteté, sous un regard critique autant que je le peux mais sans cynisme, et avec autant que je le pourrai une bonne assise de mes informations, les brèves que je sélectionne en fonction d'un intérêt plus immédiat avec nos préoccupations ou pour leur caractère d'intérêt général.
Dorénavant, et dans la plupart des cas, toujours sur les conseils astucieux de notre collègue, la brève entre guillemets et en grande partie en italique, précèdera le commentaire qui sera en gras.
J'espère vous donner des informations utiles et capables de solliciter des discussions et débats pleins d'intérêt.
Docteur Marie-Élisabeth SANSELME-CARDENAS
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« Une grossesse interrompue peut avoir des répercussions sur le prochain enfant » Le Monde
C’est ce que déclare Stéphane Clerget, psychiatre et pédopsychiatre, auteur de « Quel âge aurait-il aujourd'hui ? » (Fayard), interrogé par Le Monde.
Le quotidien indique ainsi que « les femmes qui perdent un enfant avant terme peuvent en concevoir une grande culpabilité et le vivre comme un échec personnel ».
Stéphane Clerget observe notamment : « Les médecins ont tendance à évacuer le sujet en expliquant à leurs patientes que "c'est la sélection naturelle", que "c'est mieux comme ça", qu'"il faut vite refaire" un bébé ».
« Aujourd'hui, dans une société où l'on maîtrise la procréation, les femmes qui subissent ces pertes peuvent en éprouver de la honte, le vivre comme un échec personnel ou en concevoir beaucoup de culpabilité en pensant qu'elles ont été trop actives, qu'elles n'ont pas pris toutes les précautions », poursuit le psychiatre.
Stéphane Clerget remarque qu’« un deuil non fait peut être inoculé à son enfant. Plus ils sont jeunes, plus les enfants sont réceptifs à la douleur de leur mère. Ils expriment alors de la tristesse, des troubles du sommeil, ou encore de l'irritabilité, de l'agitation, de l'hyperactivité... ».
Le psychiatre estime qu’« il faut légitimer la douleur morale liée à la perte du foetus. […] Dans le cas de fausses couches précoces, il faut aider la mère à se détacher de son enfant perdu en lui proposant systématiquement une consultation psychologique ».
Le lieu alpha qu'est en devenir la Maternité de l'Hôtel Dieu de Clermont-Ferrand avec la présentation clinique et le retour que constituent la discussion et le compte rendu, nous ont donné l'occasion de voir à quel point la fausse couche ou l'accouchement très prématuré pouvaient constituer le premier traumatisme qui, au cours d'une grossesse suivante est réactivé par : une "parole malheureuse", l'annonce d'une difficulté, la manifestation d'une crainte par l'équipe soignante ou quelque parole anodine dont l'interprétation par le sujet fait le reste.
L'an dernier, nous avons vu la courbe de la croissance foetale se casser devant le soupçon d'un problème annoncé, de surcroît de manière fort peu habile, à une des dames présentées, sans aucune explication organique ou autre que cette annonce rappelant la première grossesse et son issue fatale.
Nous avons aussi vu l'obsession de la vérification, la nécessité de se rassurer sans cesse sur la vitalité du foetus, par la palpation du ventre et le comptage des mouvements, l'angoisse se faisant de plus en plus grande et le Surmoi , exigeant de plus en plus pour ne plus même parvenir à la calmer.
Il est vrai, que plus la fausse couche est précoce moins l'idée d'un deuil à faire s'impose de manière évidente tout comme la nécessité d'un accompagnement pour aider à le faire. Alors, oui, là est le point où l'équipe soignante peut agir, en essayant ainsi de désamorcer le deuxième temps.
Mais là où la singularité reprend le dessus, c'est que cela ne suffit pas et que de plus, il n'y a aucune proportionnalité entre le symptôme et sa cause et que l'interprétation de toute parole médicale par la future mère amène l'inconscient, comme toujours, à se manifester là où on l'attend le moins et sous une forme et une intensité très variables.
Alors, l'application du discours analytique aura toujours sa raison d'être devant tout signe clinique inexpliqué par la science, ou dont l'explication paraît insuffisante. Lui faire une place, permettra de mettre en évidence la cause de l'inconscient.
« Les promesses des gélules "santé" » Le Monde Le Monde consacre un article aux « promesses des gélules "santé" ». Le quotidien constate que « la gamme de ces produits - qui se situent à la frontière de l'alimentation et du médicament - ne cesse de se développer », observant que ceux-ci « surfent sur le culte de l'apparence, la course à l'éternelle jeunesse et la notion très à la mode de "capital santé" ». Le journal remarque cependant : « Vitamines, minéraux, oligo-éléments, acides gras, extraits d'aliments, tout ce que l'on trouve dans un complément alimentaire peut être présent... dans notre assiette ». Le Monde cite le médecin généraliste Michel Brack, chercheur attaché à l'Inserm (unité 551) et spécialiste des « bilans de stress oxydatif », qui « défend l'idée qu'il y aurait un "no man's land médical" entre l'état de bonne santé et la maladie ». « Entre les deux, on peut parler d'état de rupture de santé », déclare le praticien. Le quotidien cite toutefois Irène Margaritis chef de l'évaluation sur la nutrition et les risques nutritionnels à l'Afssa, qui rappelle quant à elle que « le premier principe est de savoir qu'une alimentation équilibrée et diversifiée répond aux besoins physiologiques et biologiques. S'il n'y a pas de déficit, un complément alimentaire ne peut pas booster une fonction qui n'a besoin de rien d'autre ». Le Monde estime ainsi : « Mieux vaut "soigner" son assiette que multiplier la prise de compléments alimentaires ». L'idée des gélules "santé" est dans la même mouvance que celle du traitement chimique de toute baisse de moral et de forme : faire faire au comprimé ce qu'on n'a pas envie de faire, pas le courage de faire, être assisté ou remplacé pour l'action, pourtant, n'est-ce pas là, la définition de la perte de la liberté ? N'est-ce pas ce qu'il y a le plus à redouter pour l'être humain? On est loin de la formule "vivre c'est penser et penser c'est agir" que les Grecs du temps d'Aristote valorisaient si tous ne la mettaient pas en pratique. Cette perte est moins acceptée, elle est même redoutée sous le terme de perte de l'autonomie parce qu'elle est physique et que seul le corps compte de nos jours. Oui, on accepte beaucoup plus facilement de perdre sa liberté de penser et de décider pour soi que celle de se mouvoir. On commande tel ou tel résultat et en payant, seule condition reconnue par notre société comme nécessaire, on doit avoir le résultat escompté. Par ailleurs, toujours les Grecs de l'Antiquité, excusez-mes références, savaient aussi, et là il faut dire que la pléthore de nos pays riches, dits du Nord, n'existait que pour quelques individus, apprécier un bon "banquet" sans se culpabiliser, tout le monde ne prenant pas le chemin de l'ascèse, attention, pas de l'anorexie, du sage stoïcien. Le "Banquet" apportait la nourriture au corps et à l'esprit et pour longtemps puisqu'il nous nourrit encore vingt cinq siècles plus tard! C'est peut-être aussi cela bien manger, ne pas mettre la valeur sur le "fast" mais sur le partage d'une nourriture qui fait partager un moment. Et si tous ceux qui ont la chance de ne pas vivre seuls essayaient de manger "ensemble" au moins une fois par jour, cela paraît enfoncer des portes ouvertes mais hélas ce n'est pas le cas, y aurait-il autant besoin d'ajouter à sa vie, vitamines, oligo éléments, oméga 3, "extraits d'aliments" (ce dernier, c'est un comble non)? Voilà encore une addiction ; en vue du superhomme? Quant aux « bilans de stress oxydatif », l'oxydation étant le mécanisme de la vie, on peut choisir de s'économiser, vivre longtemps, très longtemps, mais peu, très peu, là c'est chez les Égyptiens qu'on peut trouver le modèle, la momie, toujours là cinq à six mille ans plus tard, à l'abri des oxydations et qui nous donnera son "ADN pour le regroupement familial" de la descendance dispersée des pharaons! Je pense depuis le début (j'étais étudiante de la première année du numerus clausus) que les études médicales ont été dévoyées, amputées d'une moitié, celle des "humanités" et de la philosophie pour ne garder que le côté scientifique, et c'est une grande faiblesse même pour optimiser le côté scientifique, car c'est dans cette moitié qui manque, qu'on apprend à penser et à critiquer astucieusement y compris ce qu'on fait. Ce Docteur, qui a déjà le grand mérite de dire ce qu'il dit, aurait trouvé dans Canguilhem, Le normal et le pathologique, que le "no man's land médical" dont il parle et dont il semble être le découvreur, est plutôt une continuité qui a été bien vue et bien analysée par ce philosophe et d'autres de son époque et de la suite. L'individu est le sujet de ses normes, il n'y a pas de tableau indicateur des normes, disait-il. La normalité en matière de vie biologique ou sociale n'existe pas. C'est la science qui dit dans sa façon d'appréhender ce qui est général et dans les rapports qu'elle y établit, ce qu'est le rapport de chaque individu avec la normalité au-delà de ce qu'il en pense lui-même. Le normal ne se confond pas avec le pathologique, mais il ne s'en distingue qu'au sein d'un individu dans un état particulier et dans un contexte de vie particulier. Il aurait appris que le vitalisme de Bichat et la faculté d'adaptation et d'invention du pouvoir de la vie sont d'admirables procédés tellement complexes et merveilleusement surprenants, auxquels il faut pour l'être humain, ajouter les effets de la parole qui le distinguent de tout le règne animal et le singularisent de tous les autres êtres humains. | |
« Exigence d’un moratoire pour les hôpitaux de proximité ». L'Humanité L’Humanité indique sur une page que « reprenant la revendication des comités de défense [des hôpitaux de proximité], 80 parlementaires demandent à Mme Bachelot de stopper les fermetures de services ». Le journal parle de « mesure plus justifiée que jamais. Alors que, selon un décompte officiel, 78 services de chirurgie et maternités ont mis la clé sous la porte entre 1997 et 2004, le mouvement s’accélère ». Le quotidien note ainsi que « des établissements sont confrontés à des décisions dramatiques, semant à chaque fois colère et révolte. […] Car il ne s’agit pas seulement de santé, mais aussi d’aménagement du territoire, d’égalité (dans l’accès aux soins) ». L’Humanité se penche sur plusieurs exemples d’« efforts, de créativité déployés dans les mobilisations locales, afin de préserver des structures, dans un contexte de pénurie de toubibs ». Parfois, la créativité pour un gouvernement serait, plutôt que d'en rajouter une couche, de respecter ce qui existe et fonctionne aussi bien que possible, en attendant de rattraper les conséquences, pénurie et déhumanisation, d'une "créativité" de leurs prédécesseurs, le numerus clausus. Patience, cela ne demandera pas plus de vingt ou trente ans (!) INFO Se faire une idée sur la radiothérapie « Un plan pour une radiothérapie plus sûre » Libération, Le Figaro Libération note à son tour que « c’est en urgence que Roselyne Bachelot a présenté, hier matin, son plan de qualité sur la radiothérapie en France ». Le journal estime qu’« il y a le feu au lac », et note qu’« après les accidents d’Epinal (5 morts) et de Toulouse (4 morts), les experts se sont rendu compte que […] c’est toute la radiothérapie française qui mérite d’être auscultée, et redéfinie ». Le quotidien observe ainsi que « la radiothérapie est devenue un traitement de masse en cancérologie. Sans garde-fou ». Libération cite la ministre de la Santé, qui a déclaré : « Sur les 280 000 nouveaux malades atteints d’un cancer, 200 000 seront traités chaque année par radiothérapie, en France ». Roselyne Bachelot a ajouté que « l’utilisation croissante d’irradiations de haute précision permet d’optimiser le traitement de la cible tumorale et de diminuer ainsi très substantiellement les doses reçues sur les tissus sains adjacents ». Libération retient que « sur les 32 mesures proposées par la ministre de la Santé, la plus nécessaire sera assurément «l’obligation de recourir à la dosimétrie in vivo», soit la possibilité de mesurer en direct, pendant la séance d’irradiation, «la dose réellement reçue par le patient» ». Le journal note que « plus généralement, les centres devront désormais être agréés. «Et disposer d’une autorisation spécifique», selon Roselyne Bachelot. Celle-ci reposera sur la conformité à 17 critères. Fin 2007, on en est encore loin ». Libération indique que « 10 % des centres ne seraient pas conformes. […] Un grand nombre, en tout cas, est confronté à un problème de qualification du personnel. Avec un manque criant de radiophysiciens ». Le Figaro se penche également sur ces « mesures d’urgence contre les accidents d’irradiation ». Le journal cite notamment André-Claude Lacoste, directeur de l’Autorité de sûreté nucléaire, qui indique que « les situations [dans les centres de radiothérapie] sont très variables, mais les reproches des inspecteurs concernent surtout le respect des procédures de qualité, et l’assurance qualité ». Le quotidien note ainsi que « les centres sont hétéroclites avec des machines ultramodernes et d’autres plus anciennes. Les bombes au Cobalt disparaissent peu à peu, mais seulement un appareil sur 4 a été renouvelé depuis 2002 ». Le Figaro relève en outre qu’« il faudra entre 5 et 10 ans pour former les 300 radiophysiciens manquants ». Radiothérapie : « Un centre sur cinq pourrait fermer » Le Parisien indique qu’« un cinquième des 180 centres de radiothérapie de français pourrait fermer d’ici à 2011, faute de garantir les conditions de sécurité suffisantes pour les patients ». Le journal note qu’« il s’agit d’une des conséquences du plan Bachelot, qui est présenté ce matin lors du Congrès français de radiologie oncologique ». Le quotidien explique que « ce plan, qui comprend 32 mesures, veut éviter qu’à l’avenir se reproduisent des catastrophes sanitaires comme celle de l’hôpital d’Epinal ». Le Parisien note en effet que « ces accidents ont fait prendre conscience que c’était l’ensemble de la filière […] qui avait besoin d’être repensé ». Le journal explique notamment que « pour avoir l’agrément, les services devront maintenant «avoir deux machines de radiothérapie au minimum, un radiophysicien à plein temps, un radiothérapeute, deux manipulatrices» ». « Et être en capacité de faire «une double vérification de la dose de rayons X délivrés au patient» », poursuit le quotidien. Le Parisien cite un professeur de l’Institut national du cancer, qui indique : « D’après nos projections, les quatre cinquièmes des établissements sont aux normes. [Les autres] devront fermer s’ils n’arrivent pas à se mettre aux normes ». « Trop de radiations pour les femmes enceintes » Le Figaro fait savoir que selon une étude américaine, « les femmes enceintes subissent de plus en plus d’examens radiologiques, ce qui les expose à une dose de radiations ayant plus que doublé depuis 10 ans ». Le journal note ainsi que « ces tests ont augmenté de 121 % entre 1997 et 2006, sur un échantillon de 3 249 patientes ». Le quotidien cite le Dr Elizabeth Lazarus, de la faculté de médecine de l’université Brown à Providence (Rhode Island), qui indique que « ces niveaux, bien que faibles, «sont néanmoins suffisants pour présenter des risques pour le foetus en développement» ». Le Figaro précise cependant que « l’échographie n’expose pas la mère et le foetus à des radiations ionisantes qui peuvent endommager les cellules de l’organisme ». Marie-Elisabeth SANSELME-CARDENAS
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