mercredi 26 novembre 2008

Le point sur le monde psy

Brèves de Mediscoop, par le Dr Marie-Elisabeth Sanselme-Cardenas
La presse médicale au scanner

-Arrêt sur la situation dramatique de la psychiatrie

-"L'affaire" de Grenoble

-Là où la technique et la technologie peuvent aider les êtres humains

Arrêt sur la situation dramatique de la psychiatrie

Tout cet automne a été marqué par des informations, discrètes jusqu'à l'affaire de Grenoble, sur la situation dramatique de la psychiatrie en France, situation qui s'aggrave de jour en jour tant par la pénurie générale de médecins et en particulier de psychiatres, que par le manque de considération délibéré des besoins des malades mentaux.

La confusion, elle aussi délibérée, entre la maladie mentale et la nécessaire violence, le choix affiché de soigner les malades mentaux par l'incarcération mais de ne pas pour autant soigner dignement et de façon pertinente les prisonniers, ni même de les traiter comme de simples êtres humains, nous feraient regretter l'asile d'autrefois sans même se demander si c'était un asile pour le patient ou un asile pour la population! On constate que tout va dans le sens de transformer l'hospitalisation en enfermement et que les médias y participent en faisant comme toujours la Une, d'un cas exceptionnel, sans tenir compte de tout le travail qui se fait quotidiennement avec des moyens chaque fois plus restreints, pour que ce cas soit justement exceptionnel.

Les pratiques d'incarcération ne règlent pas les problèmes de la psychiatrie. Le rôle dévolu aux psychiatres dans la pratique de la rétention de sureté, celui de certifier qu'un individu est particulièrement dangereux et par là de le condamner à rester toute sa vie en prison, permet de légitimer les enfermements et de se défaire, sur une profession dont la mission est de soigner, de traiter, de soulager et parfois de guérir, de la mauvaise conscience que procure la prise de ce genre de décisions à d'autres professions dont c'est davantage le travail, preuve que ces professions elles-mêmes se posent des questions sur la légitimité de cette loi. Si la conscience et l'éthique des psychiatres les poussent à refuser la prédiction des passages à l'acte criminels, on pourra toujours se décharger sur les marabouts et les voyantes!

Tout concourt à rendre la mission de la psychiatrie impossible et à une allure qui ne cesse de s'accélérer: diminution quasi quotidienne du nombre des psychiatres et accès réduit à ceux qui exercent encore, réduction continue des crédits, fermetures de lits, de services.

Alors on ne doit pas s'étonner que les solutions de remplacement paraissent loufoques, perverses ou débiles :

On soigne, au Japon, la dépression par téléphone : on imagine l'effet que cela doit produire quand le patient raccroche!

On implante des électrodes pour soigner les TOC!

On prescrit des psychotropes larga manu pour soigner le mal-être individuel et l'angoisse sociale.

On laisse, parce que cela arrange les affaires, "tout le monde" écouter les malades.

On permet aux laboratoires pharmaceutiques de redéfinir les maladies afin de pouvoir prescrire leur chimiothérapie bienfaisante : dépression de tout un chacun, troubles bipolaires chez les adolescents, enfants hyperactifs ou ayant des troubles du comportement.

On fait le diagnostic de schizophrénie à l'IRM!

On prédit qui va tomber plus facilement dans la cocaïne!

On décide que l'obésité, l'alcool, le tabac, la fatigue, doivent trouver leur solution dans la chimiothérapie!

Et on constate que les placébos sont plus actifs que beaucoup de psychotropes!!

Suivent les brèves et d'autres qui montrent que l'on a vraiment besoin de tout ramener à des explications biologiques et organiques qui prouvent la finalité de la nature... et enfin la brève du jour sur ce que serait la modification de la loi sur "l'hospitalisation d'office": durcir, durcir, ne pas chercher d'où viennent les problèmes.

Vers une réforme de l’hospitalisation d’office en psychiatrie ? Le Parisien, Libération, LaCroix Le Parisien observe que « la mort mercredi à Grenoble d’un étudiant tombé sous les coups de couteau d’un déséquilibré [souffrant de schizophrénie] échappé d’un hôpital psychiatrique a suscité une vive émotion ».
Le journal indique qu’« hier, Nicolas Sarkozy a demandé aux ministres de l’Intérieur, de la Justice et de la Santé «de préparer sans délai une réforme en profondeur du droit de l’hospitalisation psychiatrique afin d’améliorer la surveillance des patients susceptibles de représenter un danger pour autrui» ».
Le quotidien ajoute que « cette réforme devrait permettre, entre autres, de «mieux encadrer les sorties des établissements, améliorer la surveillance des patients, créer un fichier national des hospitalisations d’office» ».
Le Parisien relève par ailleurs qu’« une enquête interne a été lancée au sein de l’hôpital pour comprendre comment la fugue a été possible et le procureur a ouvert une information judiciaire pour meurtre ».
Libération aborde également ce « fait divers aussi dramatique qu’insensé », et revient sur la législation actuelle.
Le journal note que « les sorties accordées sont fiables, avec peu d’accidents », et cite le neuropsychiatre Boris Cyrulnik, qui remarque : « Bien sûr, quand il y en a un c’est tragique, c’est spectaculaire et on en parle beaucoup. Mais si on empêchait les gens de sortir on ne soignerait personne ».
Libération rappelle qu’« il y a déjà un fichier des malades en hospitalisation d’office » et note qu’« après le double meurtre en 2004 à l’hôpital psychiatrique de Pau, ce furent les mêmes réactions. Avec, au final, un retour encore plus systématique à des pratiques d’enfermements ».

« La psychiatrie appelle à désobéir » Libération
Libération note en effet que « plus d’une centaine de professionnels de la psychiatrie viennent de rendre publique une pétition, où ils refusent la «perpétuité sur ordonnance» ».
Le journal explique que « les signataires affirment «qu’ils ne participeront pas à la mise en place du dispositif de rétention de sûreté prévu par la loi du 25 février», dont les décrets d’application ont été publiés le 5 novembre ».
Le quotidien rappelle que « cette loi marque une rupture dans la tradition juridique française, permettant l’incarcération de personnes ayant purgé leur peine du fait de leur «particulière dangerosité» ».
Libération cite ces pétitionnaires « très en colère », qui écrivent notamment : « Alors que sa mission est de porter secours et de soigner, la médecine se trouve ici instrumentalisée dans une logique de surveillance et de séquestration. C’est le savoir psychiatrique qui légitimera l’incarcération d’individus au motif d’un diagnostic de particulière dangerosité ».
« Au nom de notre éthique et de la nécessaire séparation des domaines, […] nous professionnels de la psychiatrie déclarons publiquement refuser de participer à la mise en place de ce dispositif de rétention de sûreté »,
ajoutent les auteurs.
Le journal remarque qu’« il n’est pas fréquent que des psychiatres appellent à la désobéissance. D’autant que cet appel est loin d’être marginal. Il est signé aussi bien par des responsables médicaux travaillant en prison que par des psychiatres de renom, des psychanalystes, des sociologues, des chercheurs et des professeurs de santé publique ».
Le quotidien livre les propos du psychanalyste Franck Chaumon, qui déclare : « On a le sentiment que le monde de «1984» d’Orwell est à nos portes ».
De son côté, la psychiatre Catherine Paulet parle de « malhonnêteté intellectuelle que de vouloir prédire un acte criminel ».

« La situation de l’offre de soins en psychiatrie publique est catastrophique » L’Humanité

C’est ce que note L’Humanité, qui rend compte d’une manifestation hier à Paris de « la communauté psy d’Ile-de-France, pour alerter l’opinion publique sur les difficultés de cette spécialité ».
Le journal remarque : « Suppression de milliers de postes, baisse constante des budgets, fermetures de centaines de lits, durée d’attente exponentielle aux consultations… […] Aucun personnel, qu’il soit soignant, technique ou administratif, ne s’y retrouve aujourd’hui ».

« Ecouter les malades, c’est l’affaire de tous » La Croix
C’est ce que remarque La Croix sur sa Une.
Le journal consacre une double page aux Assises nationales de la santé, qui « rassemblent à Lourdes 2 000 acteurs pastoraux venus de tous les diocèses. Comme eux, de nombreux bénévoles – chrétiens ou non – s’engagent auprès des malades et des personnes âgées », relève le quotidien.
La Croix note qu’« à l’hôpital, on n’a plus le temps de prendre la main d’un patient. Beaucoup d’infirmier(e)s ou d’aides-soignant(e)s sont accaparés par les soins techniques au détriment de l’écoute du patient, qui peut alors être assurée par des bénévoles ».
Le journal observe en outre qu’en Italie, « la famille joue un rôle irremplaçable », les parents « se substituant très souvent aux aides-soignants ».

Le système de soins français ne montre plus l’exemple Le Parisien
Le Parisien constate brièvement que « le système de soins français, montré en exemple en Europe il y a encore 2 ans, est aujourd’hui juste au-dessus de la moyenne à cause de nouvelles entraves à l’accès aux spécialistes ».
Le journal relaie ainsi les conclusions de l’indice européen 2008 des consommateurs de soins de santé, notant que « le pays est tombé à la dixième place parmi les systèmes nationaux des 31 pays examinés ».
Le quotidien cite le Dr Anne Bjornerg, directeur de recherche pour l’indice, qui observe que « la France développe assez rapidement un problème de délai d’attente. La fonction de filtre [pour l’accès aux spécialistes], récemment introduite, devrait être abolie avant de créer de sérieux problèmes ».

« Les Japonais traitent leur dépression par psychothérapie au téléphone » Le Figaro

Le Figaro indique en effet qu’au Japon, « les personnes dépressives vont pouvoir suivre une sorte de psychothérapie gratuite via leur téléphone portable, grâce au nouveau service inventé par un célèbre professeur de l’Archipel ».
Le journal explique que « ce site Internet pose un certain nombre de questions à l’utilisateur, sur son sommeil, ses habitudes alimentaires, ses changements de poids éventuel ou son étal moral. Il propose ensuite une thérapie consultable depuis son portable ».
Le quotidien cite ainsi le Pr Yutaka Ohno, de l’Université Keio, qui déclare que « c’est un moyen de prévention au quotidien contre la dépression en quelque sorte ».

« Des électrodes pour soigner les TOC » Le Parisien, Le Figaro

Le Parisien fait savoir qu’« une expérience de l’Inserm menée en France sur 16 personnes et publiée dans le New England Journal of Medicine pourrait apporter un espoir dans les cas les plus graves [de troubles obsessionnels compulsifs], ceux pour lesquels les traitements habituels ne peuvent rien ».
Le journal note ainsi que « ce nouveau traitement a montré des résultats spectaculaires ».
Le quotidien explique que « les chercheurs de l’Inserm se sont demandés si l’apparition de cette pathologie ne pouvait pas être liée à une cause biologique, c’est-à-dire un dysfonctionnement dans le cerveau ».
« S’inspirant d’une expérience menée sur des personnes atteintes de la maladie de Parkinson, ils ont testé sur 16 malades atteints de TOC sévères un traitement neurochirurgical consistant à introduire des électrodes dans le cerveau afin de lancer une stimulation électrique dans une zone précise, celle des «noyaux sous-thalamiques» »,
poursuit Le Parisien.
Le journal relève que « plus de 7 patients sur 10 ont montré une nette amélioration et 25 % de leurs symptômes ont disparu, après seulement 3 mois ».
Le quotidien précise que « ce traitement nécessite de plus amples essais afin d’être validé. Par ailleurs, il ne dispense pas d’un accompagnement psychiatrique ».
Le Parisien note enfin que « cette technique neurochirurgicale pourrait aussi être efficace contre la maladie de Gilles de la Tourette ».
Le Figaro consacre également un article à cette technique de « stimulateur cérébral contre les troubles obsessionnels », expérimentée par l’équipe de Luc Mallet (CNRS-Inserm) à la Pitié-Salpêtrière, à Paris.
Le journal s’interroge : « Quelle est la meilleure cible de stimulation dans le cerveau pour lutter contre les TOC ? D’autres techniques non mutilantes ont-elles une place ? Comment sélectionner parmi les 12 000 TOC résistants en France les meilleures indications ? ».

« Les Français sous psychotropes » Le Monde
Sandrine Blanchard constate dans Le Monde que « les Français sont les champions d'Europe de la consommation de psychotropes. Ce constat a beau avoir été maintes fois dressé, la tendance ne s'est jamais inversée ».
La journaliste remarque que « le décalage reste profond entre la population prise en charge par le biais de ces médicaments qui agissent sur le système nerveux central et la population "réelle" qui aurait besoin de ce type de traitement ».
Sandrine Blanchard rappelle ainsi que selon l’Invs, « les épisodes dépressifs majeurs touchent, suivant les études, entre 5 % et 7 % de la population. Soit un taux de prévalence très inférieur aux taux de consommation ».
La journaliste observe que « les psychotropes ont été détournés de leur usage premier (l'épisode dépressif majeur) pour soigner le mal-être, "l'anxiété sociale" et en devenir l'unique réponse ».
« Résultat : des personnes véritablement déprimées sont sous-diagnostiquées, et de nombreux malades imaginaires, surmenés, fatigués, consultent en mettant sur le compte de la dépression les difficultés du quotidien », note Sandrine Blanchard.
La journaliste ajoute que « les psychotropes coûtent une fortune à la Sécurité sociale. Or une analyse publiée en début d'année conclut que, en dehors des dépressions sévères, les antidépresseurs les plus prescrits ne sont pas plus efficaces qu'un placebo... ».
Sandrine Blanchard parle de « gabegie médicamenteuse », « à l'image de l'engouement suscité dans notre pays par le médicament ».
« Cette gabegie est aussi favorisée par le système du paiement à l'acte des médecins libéraux, qui engendre un manque de temps et d'écoute ; par le réflexe quasi systématique de l'ordonnance ; par une formation médicale initiale et continue insuffisante en pharmacologie et trop souvent assurée par l'industrie pharmaceutique sans information universitaire contradictoire », continue la journaliste.
Sandrine Blanchard écrit en outre qu’« un malentendu s'est installé dans la relation médecin-patient. Une enquête européenne réalisée en 2005 pour l'assurance-maladie montre que, pour les troubles du sommeil, 92 % des médecins disent ressentir "une attente de prescription", alors que seuls 27 % estiment que ce problème nécessite forcément un médicament ».
La journaliste conclut qu’« il manque cruellement d'études épidémiologiques sur les consommateurs de psychotropes. Entre la psychothérapie, difficilement accessible, et des médecines alternatives souvent méprisées par l'establishment médical, le marché des psychotropes ne connaîtra pas la crise ».

« Le mal-être surmédicalisé » Le Monde
Le Monde indique qu’« une enquête lancée par le département universitaire de médecine générale de la faculté de Rouen, présentée [aujourd’hui] à Paris lors du Congrès international d'épidémiologie, apporte un éclairage instructif sur les "obstacles perçus par les médecins généralistes dans la prise en charge des patients dépressifs" ».
Le journal note ainsi : « Réalisée par questionnaire auprès de 2 000 médecins dans 4 régions du Nord-Ouest (Basse-Normandie, Haute-Normandie, Picardie, Nord-Pas-de-Calais), l'enquête révèle que seulement 28 % des généralistes connaissent l'existence des guides de pratique clinique de la dépression, et qu'à peine un praticien sur cinq a effectué un stage de psychiatrie au cours de sa formation initiale ».
Le quotidien ajoute que « pour soigner leurs patients, 47 % des médecins disent se heurter à "l'insuffisance et aux difficultés d'accès des services spécialisés" ».
« Pas étonnant, dans ces conditions, que le médicament soit la principale approche thérapeutique (94,8 % des médecins interrogés déclarent y avoir recours "souvent" ou "toujours"), suivie, loin derrière, par les thérapies comportementales et cognitives (44,3 %), les psychothérapies conventionnelles (35,7 %) ou les groupes d'entraide (12,6 %) », continue Le Monde.
Le journal cite cette étude, qui indique notamment que « la qualité de la prise en charge du patient dépressif passe par une formation adaptée et par l'amélioration des circuits de soins ».
Le quotidien constate cependant qu’« entre des généralistes qui n'ont ni le temps ni la formation suffisante pour proposer autre chose que du Lexomil ou du Prozac, des patients pour lesquels le médicament s'avère la solution la plus économique financièrement et moralement, une industrie pharmaceutique qui ne relâche pas sa pression marketing, des psychiatres très mal répartis géographiquement et des pouvoirs publics qui n'entendent pas ouvrir le dossier du remboursement des thérapies non médicamenteuses, la consommation de psychotropes a encore de beaux jours devant elle ».

« La dépression touche de plus en plus de Français » Le Parisien, Libération, Le Figaro
Le Parisien note en effet : « Tristesse, manque d’intérêt pour tout, problèmes de sommeil, fatigue, perte de poids… Ces symptômes, de nombreux Français les connaissent ».
Le journal fait savoir que « dans son Bulletin épidémiologique hebdomadaire, l’InVS révèle que ces épisodes dépressifs majeurs touchent de 5 à 8 % des adultes, dont 2 à 3 % dans des formes très sévères ».
Le quotidien ajoute que « les EDM sont bien plus importants en région parisienne, où le taux de prévalence est de 11,7 % et sont deux fois plus fréquents chez les femmes ».
Libération consacre pour sa part une page à la « spirale de la dépression », observant que « 5,5 millions de Français ont connu un «épisode dépressif majeur» dans l’année ».
Le journal relève que selon l’InVS, « plus d’une personne sur 12 a connu dans l’année écoulée un «épisode dépressif majeur». Un taux impressionnant, mais à prendre avec un certain recul ».
Libération remarque que « sans avoir les trois caractéristiques de l’EDM [signe de tristesse, avec un critère de durée et d’intensité], on peut présenter une ou deux des caractéristiques. Et là, cela fait encore plus de personnes : ces états, baptisés «subsyndromiques», touchent près de 19 % de la population ».
Le quotidien constate en outre qu’« il y a des habitués […] : 48 % des personnes qui ont présenté un épisode dépressif ont déjà eu au moins deux épisodes dépressifs tandis que 37 % n’ont souffert que d’un seul épisode ».
« Ils sont chroniques chez 15 % des personnes interrogées. […] Ce qui fait près de 4 millions de déprimés chroniques en France », continue le journal.
Libération livre un entretien avec Franck Chaumont, psychiatre des hôpitaux en Ile-de-France, qui remarque que « l’on crée de grandes catégories sanitaires : cette fois, c’est la dépression. Si on me demande si je vois dans ma pratique beaucoup plus de gens déprimés, je réponds que non. Mais je vois beaucoup plus de gens qui disent qu’ils sont déprimés ».
« Cette catégorie me paraît confuse. [...] Ce qui est sûr, c’est que cela va servir de support à de grandes campagnes sur la dépression. Des budgets sont dégagés, et au final… beaucoup de médicaments sont prescrits », poursuit le psychiatre, qui note qu’« on observe la société sous l’angle de la santé mentale. […] C’est une manière limitée de regarder l’homme ».
De son côté, Le Figaro s’interroge : « A quel moment faut-il se soigner ? ».
Le journal cite Christine Chan Chee, de l'InVS, qui a coordonné ce BEH, et qui note que « l'épidémiologie psychiatrique est encore nouvelle en France ».
« On peut s'en étonner quand on sait […] qu'en 2020, [la dépression] devrait être la deuxième maladie la plus fréquente dans notre pays », observe Le Figaro.
Le quotidien explique que « le profane doit apprendre à faire la part des choses entre une vague tristesse et un EDM ».
Le journal se penche en outre sur ces « nouveaux médicaments contre la dépression », relevant que « des dérivés de la mélatonine, une hormone à la réputation jadis sulfureuse, arrivent prochainement sur le marché ». (BEH disponible sur le site de l’InVS)

« Jeunesse bipolaire » aux Etats-Unis La Recherche, novembre 2008
La Recherche relève que selon un article de Science, « entre 1996 et 2004, le nombre de jeunes de moins de 20 ans hospitalisés parce qu’ils étaient atteints de troubles bipolaires a été multiplié par 5 aux Etats-Unis ».
Le magazine note que « ce chiffre suscite une vive polémique car on a longtemps considéré la maniaco-dépression comme une pathologie de l’adulte ».
Le mensuel indique ainsi que « des psychiatres accusent l’industrie pharmaceutique de faire pression sur les médecins pour qu’ils prescrivent des médicaments régulateurs de l’humeur aux adolescents à problèmes ».
La Recherche observe cependant que « d’autres se récrient, arguant que de nombreux enfants diagnostiqués comme hyperactifs ou atteints de troubles du comportement sont en fait des «bipolaires» ». (Bipolar Disorder: Poles Apart ; C. Holden ; Science 2008; 321, 193 – 195)

« Les placebos font de l’effet » L'Express, numéro 2992
C’est ce que remarque L'Express, qui note que « de plus en plus de médecins les prescrivent pour soigner les «malades imaginaires» ».
Le magazine se penche sur une étude de l’Institut américain de la santé, parue dans le BMJ, qui « montre que la moitié des médecins interrogés aux Etats-Unis prescrivent régulièrement – et sciemment – des placebos ».
L’hebdomadaire précise qu’« il ne s’agit pas à proprement parler de médicaments sans produit actif, mais, par exemple, de vitamines, de sédatifs ou de pilules contre la migraine, sans rapport avec la pathologie réelle de leurs patients ».
L'Express aborde d’autres études du même genre, et retient que « les généralistes interrogés justifient cette stratégie par un souci d’efficacité, invoquant souvent le nombre élevé de «malades imaginaires», qui consultent notamment pour des problèmes de dépression ou pour des affections reconnues comme «psychomatiques» ».
Le magazine rappelle que « des essais rigoureux ont montré que les placebos avaient un effet bénéfique chez 30 à 40 % des déprimés, un taux bien plus élevé que celui qui est généralement obtenu par les antidépresseurs ».

« Schizophrénie précoce : des anomalies vues en imagerie » Le Figaro
Le Figaro fait savoir que « les chercheurs du CEA et de l’Inserm, en partenariat avec l’Institut de psychiatrie de Londres, viennent de montrer que le cortex du lobe temporal du cerveau d’adolescents atteints de schizophrénie présente des anomalies anatomiques ».
Le journal explique que les chercheurs « ont analysé les bases de données contenant les IRM anatomiques d’une cinquantaine d’adolescents schizophrènes, ainsi que d’une cinquantaine d’adolescents sains ».
« Ils ont pu mettre en évidence une diminution de la surface du sillon collatéral au niveau du lobe temporal », relève le quotidien.
Le Figaro précise que "cette particularité semble présente depuis le début de la maladie, puisque aucune relation avec la durée de l’affection ou les traitements n’a été mise en évidence"

« Dans la peau d'un schizophrène » Sciences et Avenir numéro 740
Sciences et Avenir note sur une double page que « voir le monde avec les yeux d'une personne schizophrène : c'est ce que permet une cabine itinérante de simulation », actuellement en Belgique.
Le magazine indique ainsi que « pendant 5 minutes, les soignants peuvent se mettre dans la peau d'un patient schizophrène; ils vont percevoir les hallucinations visuelles et sonores spécifiques dont il est régulièrement la proie ».
Le mensuel explique que le but est de « mieux comprendre et donc mieux traiter une maladie psychiatrique fréquente, puisqu'elle touche 1% de la population mondiale ».
Sciences et Avenir relève qu’« en entrant dans la pénombre de ces 5 mètres carrés, on distingue un écran sur le mur. Il faut se placer face à lui debout sur une plateforme métallique, les mains posées sur une balustrade. Puis des images défilent et une petite voix nous interpelle par notre prénom. Elle nous demande d'aller acheter du pain à la boulangerie la plus proche ».
« Mais très vite, tout bascule. Cet acte banal se transforme en cauchemar. […] Cadrages bancals, images déformées. Tous les bruits sont exacerbés, voire agressifs. Dehors, la rue se fait de plus en plus menaçante. […] Pendant le trajet, tout est tordu, bizarre. Les passants et les automobilistes nous jettent un regard hostile. Même leurs gestes sont potentiellement malveillants », continue le magazine.
Sciences et Avenir relève que « le camion, basé en Hollande, s'est déjà rendu en Pologne et en Belgique, et il est prévu qu'il sillonne l'Europe au gré des colloques médicaux pour aller à la rencontre des psychiatres ou des familles de malades ».
Le mensuel cite notamment le Dr Marc de Hert, concepteur médical du programme et psychiatre au centre psychiatrique de l'Université catholique de Kortenberg (Belgique), qui remarque : « Nous voulions montrer que lors d'une crise, c'est le monde extérieur qui devient dangereux, pas le patient. L'objectif de ce programme est avant tout de dé-stigmatiser les malades. […] Il s'agit aussi de mieux faire comprendre aux psychiatres ce que leurs patients endurent, pour mieux les traiter ».

« Quand l'infertilité déprime » Sciences et Avenir, novembre 2008
Sciences et Avenir note que « la dépression majeure est particulièrement fréquente chez les couples faisant appel aux techniques de procréation médicalement assistée », selon une information parue dans Human Reproduction.
Le mensuel relève en effet que « selon une enquête suédoise menée pendant 2 ans, [la dépression] touche environ 11% des femmes et 5% des hommes, avec des idées récurrentes de suicide dans 10 à 15% des cas ».
« Or, à peine 20% de ces couples bénéficient d'une prise en charge pharmacologique associée ou non à une psychothérapie »,
observe Sciences et Avenir.

« Les abus de l’imagerie médicale » Courrier International hors série, octobre 2008
Dans son hors série consacré à la médecine, Courrier International publie un article de Science, rédigé par Greg Miller, remarquant que « l’imagerie par résonance magnétique est mise à toutes les sauces. Des chercheurs réclament un peu plus de rigueur ».
Greg Miller revient ainsi sur une étude américaine de novembre 2007, qui « avait examiné, par IRMF, l’activité cérébrale de 20 électeurs indécis pendant qu’ils regardaient des photos et des vidéos des principaux candidats à la prochaine élection présidentielle aux Etats-Unis ».
« L’article a suscité de vives réactions de la part de certains neuroscientifiques et un débat houleux sur l’imagerie médicale »,
relève l’auteur.
Greg Miller note que l’IRMF « fait aujourd’hui sa crise d’adolescence. Des spécialistes des neurosciences cognitives se disent déçus par le fait que nombre d’études […] ne révèlent pas grand-chose des mécanismes neuraux engagés dans la cognition humaine ».
L’auteur appelle à « ne pas se laisser séduire par la beauté des images ».

« L'alcool bientôt interdit de vente aux mineurs » Le Figaro
Le Figaro note que « la lutte contre l'ivresse des jeunes Français est lancée ».
Le journal indique en effet que « Roselyne Bachelot doit présenter mercredi en Conseil des ministres une série de mesures destinées à combattre le phénomène d'alcoolisation aiguë des adolescents ».
Le quotidien précise ainsi : « Interdiction de la vente d'alcool aux mineurs, suppression des boissons alcoolisées dans les stations-service, fermeture des «open bars» dans les soirées étudiantes, le tout assorti de contrôles de police ».
Le Figaro explique notamment qu’« une amende de 7 500 euros est prévue en cas d'infraction à la loi, ainsi que la suspension de la licence du commerçant et l'obligation de suivre un stage de responsabilisation ».
Le journal cite la ministre de la Santé, qui a récemment déclaré qu’« une augmentation de 50 % des hospitalisations pour comas éthyliques a été constatée chez les moins de 15 ans entre 2002 et 2007 ».
Le quotidien ajoute qu’« un temps étudiée, la suppression des «happy hours» […] n'a, elle, pas été retenue à l'issue de la concertation engagée avec le secteur ».
Le Figaro note enfin que « la prohibition des «cigarettes bonbons», un tabac parfumé destiné à séduire les adolescents, a en outre été glissée parmi les mesures antialcool ».

Le tabagisme progresse chez les jeunes » Libération
C’est ce que relève Libération, « malgré la prévention ».
Le journal aborde la nouvelle campagne antitabac lancée dans les écoles primaires et les collèges par la Fédération française de cardiologie, intitulée « Pour une génération sans tabac ».
Le quotidien indique que selon la Fédération française de cardiologie, « 12 % des 9-10 ans et 34 % des 11-15 ans ont déjà essayé de fumer, dont un sur deux va continuer par la suite ».
Libération cite le Pr Thomas, auteur d’une enquête sur le sujet, qui remarque que « le nombre de jeunes qui expérimentant la première cigarette et ceux qui restent fumeurs après est sensiblement le même d’année en année ».
Le journal note « la seule évolution notable : sur les années précédentes, «la consommation quotidienne [était] moins importante. Mais sur le dernier baromètre, elle augmente de nouveau» ».
Libération livre le témoignage de plusieurs adolescents, dont Pierre-Henri, 18 ans, « ex-anticlope » qui déclare : « C'est mon grand-père qui m’a fait fumer ma première taffe ».

« Les écrans perturbent le sommeil des adolescents » Le Figaro
Le Figaro remarque que « pour lutter contre les nuits écourtées [des adolescents], nocives tant pour la santé que pour l'apprentissage scolaire, l'Unaf (Union nationale des associations familiales), le Réseau Morphée, spécialisé dans le sommeil, et l'académie de Paris ont décidé de réagir en faisant front commun ».
Le journal aborde ainsi la présentation hier d’un « DVD interactif à destination des familles, des enseignants et des professionnels de santé pour tout savoir sur le sujet ».
Le quotidien note que « ce support […] sera diffusé gratuitement. On y apprend notamment que la lumière des écrans d'ordinateur dérègle la sécrétion de mélatonine, l'hormone du sommeil, et retarde l'endormissement ».
Le Figaro cite notamment Serge Tisseron, psychiatre et psychanalyste, qui observe que « tout le monde - et pas seulement les adolescents - a vu la durée de son sommeil diminuer. La raison est simple : le nombre d'activités qui ont le pouvoir de nous réveiller s'accroît avec les nouvelles technologies ».
Le spécialiste ajoute que « c'est parce qu'ils n'ont pas envie d'aller se coucher que certains d'entre nous, et notamment les adolescents, vont surfer le soir tard sur Internet. On vit dans une société d'insécurité psychique qui fait que l'on a des angoisses face au sommeil ».

« Les nausées de la femme enceinte protègent le bébé » Science et Vie, septembre 2008
Science et Vie observe que les NVG (nausées et vomissements de la grossesse), qui « concernent deux tiers des femmes, représenteraient une adaptation à notre régime alimentaire très varié, afin de protéger le bébé contre la toxicité de nourritures comme les viandes et certains végétaux ».
Le magazine se penche ainsi sur les travaux de deux chercheurs américains qui ont analysé 2 000 grossesses à travers le monde.
Le mensuel remarque que « parmi 7 sociétés traditionnelles consommant des végétaux «fades» (céréales) et aucune viande, très peu de femmes enceintes présentaient des NVG, contrairement à celles des sociétés occidentales, consommant beaucoup de viandes et de végétaux au goût prononcé ».
Science et Vie indique que « la présence de toutes les enzymes nécessaires à la détoxification de chaque composé susceptible d’attaquer l’embryon étant physiologiquement impossible, les vomissements seraient une protection efficace en début de grossesse, où les organes fœtaux sont en plein développement, alors que le système immunitaire de la femme s’affaiblit ».

« Prendre la pilule influence le choix du partenaire » Science et Vie, octobre 2008
Science et Vie remarque qu’« instinctivement, les femmes se dirigent vers des hommes génétiquement différents pour assurer la diversité biologique favorable à l’espèce ».
Le magazine indique cependant que selon des chercheurs britanniques, « la pilule change la donne ».
Le mensuel explique ainsi brièvement qu’« une centaine de femmes volontaires ont indiqué leurs odeurs préférées parmi 6 tee-shirts portés par des hommes ».
Science et Vie note que « les femmes qui ont commencé à prendre la pilule ont recherché un homme dont les gènes étaient proches des leurs ».

La gentillesse, « c’est bon pour la santé » Le Parisien
Le Parisien consacre pas moins d’une page à la Journée de la gentillesse, aujourd’hui.
Le journal remarque qu’« un médecin suédois, dont l’ouvrage s’arrache, l’affirme. Tenir la porte, sourire à son voisin : tous ces — petits — gestes permettent d’être en meilleure forme ».
Le quotidien s’intéresse ainsi au « best-seller » du cancérologue Stephan Einhorn, qui « a déjà séduit plusieurs centaines de milliers de Suédois avec un slogan improbable : «Osez la gentillesse !» ». (« L'art d'être bon », Editions Belfond)
Le Parisien note qu’« études scientifiques à l'appui, Stephan Einhorn démontre qu'être bienveillant envers les autres n'est absolument pas un aveu de faiblesse ou de niaiserie mais, au contraire, la clé d'une vie réussie et, par extension, d'un monde meilleur ».
Le journal explique que « la bonne action gratuite entraîne une libération d’endorphines, des hormones de bien-être qui annihilent la douleur, puis un sentiment durable de «plénitude» dont l’effet peut durer toute une journée ».
« Répétés, les gestes de bonté sont donc de puissants anti-stress »,
continue le quotidien, qui relève que « plusieurs études américaines très sérieuses le confirment : les personnes gentilles souffrent moins d’anxiété, de dépression et ont des meilleures défenses immunitaires. Résultat : elles vivent plus longtemps que la moyenne ».
Le Parisien précise que « 2 études concluent même que le risque de mortalité est entre 3 et 4 fois moins élevé chez les gentils ».

« Les nouveaux remèdes antifatigue » Le Parisien

Le Parisien s’intéresse aux « nouveaux remèdes antifatigue ».
Le journal observe en effet : « Un mois à peine après la rentrée, vous vous sentez déjà fatigué ? Vos enfants aussi ont du mal le matin ? Pas de souci : il existe aujourd’hui de nouvelles armes pour se requinquer… avant d’affronter les infections de l’hiver ».
Le quotidien conseille notamment de « faire germer des graines ».
Le Parisien explique ainsi que « les graines germées sont bourrées de vitamines et d’acides aminés. Car la germination a pour effet de transformer et de multiplier par 100 ou 200 le taux en vitamines, minéraux et oligo-éléments des graines sèches. […] En quatre jours, vous faites votre récolte et en parsemez vos salades et potages ».
Le journal aborde en outre le lait de jument, « la nouvelle cure de jouvence à la mode ».
Le quotidien indique que ce lait, « très proche de celui de la femme, est conseillé pour lutter contre le stress et la fatigue ou lors d’une convalescence. Une très forte concentration en vitamine C et la présence d’un puissant antimicrobien en font un bon stimulant des défenses immunitaires ».
Le Parisien conseille également le quinoa, « une des plantes les plus nutritives du monde », et invite ses lecteurs à « respirer par le ventre ».
« Une fonction vitale à laquelle on ne pense guère. Et pourtant, bien respirer est essentiel à notre forme », note le journal.

Les personnes impulsives « risquent plus de tomber dans l’addiction à la cocaïne » La Recherche, septembre 2008
La Recherche indique en effet que « les personnalités impulsives - qui réagissent sans réfléchir - risquent plus de tomber dans l’addiction à la cocaïne que celles réagissant seulement à des sensations nouvelles ».
Le mensuel note que selon une étude chez le rat, publiée dans Science (D. Belin et al., Science, 320, 1352, 2008), « 15 % à 20 % de rats deviennent dépendants lorsqu’ils peuvent consommer de la cocaïne, un taux comparable à celui trouvé chez l’homme ».
Le magazine explique que « l’expérience a été réalisée chez 23 rats répartis en quatre groupes selon leur comportement face aux drogues, très impulsif, peu impulsif, très réactif, peu réactif ».
« Seul le groupe des très impulsifs présentait les caractéristiques d’une dépendance avérée après 40 jours de consommation »
, observe La Recherche.

« Un médicament contre l'alcoolisme en débat » Le Figaro
Martine Perez aborde à son tour dans Le Figaro le livre du Dr Olivier Ameisen, dans lequel il « raconte comment il a utilisé le baclofène, un myorelaxant destiné à traiter les spasmes musculaires des personnes atteintes de sclérose en plaques ou de paraplégie, pour en finir avec l'alcool » (« Le Dernier verre », éd. Denoël).
La journaliste relève qu’« après des articles publiés par Olivier Ameisen dans des revues scientifiques, quelques médecins ont prescrit à des patients alcooliques ce médicament, avec des résultats plutôt probants ».
« Mais la preuve scientifique est plus exigeante et demanderait de vrais essais thérapeutiques comparant deux groupes d'alcooliques prêts à arrêter de boire : les uns traités par le baclofène et les autres non »,
explique Martine Perez.
La journaliste note ainsi que « des experts demandent un essai thérapeutique », alors que d’autres « sont plus réservés, sans être hostiles ».
Le Pr Renaud de Beaurepaire, chef du service de psychiatrie (hôpital Paul-Guiraud, Villejuif), déclare que « l'alcoolisme est un gros problème en France. C'est dommage de botter en touche avec le baclofène. Il n'y a rien d'absurde à vouloir faire des essais thérapeutiques d'autant que l'on dispose d'une expérimentation animale encourageante chez le rat ».
Le Pr Xavier Laqueille, chef de service (Sainte-Anne, Paris), remarque de son côté : « Je ne sais pas trop quoi en penser car il y a peu d'observations cliniques. Les doses proposées sont très nettement supérieures à celles utilisées en neurologie. Et l'alcoolisme est une maladie complexe, mettant en jeu à la fois des facteurs neurobiologiques et psychosociaux ».

« La France à la traîne dans la prise en charge de l'obésité » Libération, Le Figaro, La Croix, L’Humanité, La Tribune, Les Echos

Le Figaro aborde à son tour la publication du rapport de la mission parlementaire d'information sur la prévention de l'obésité présidée par Valérie Boyer, qui « demande que la lutte contre l'obésité soit déclarée grande cause nationale pour 2009 ».
Le quotidien remarque que le texte « propose 80 mesures pour prévenir et traiter la surcharge pondérale », la France étant « à la traîne » dans ce domaine.
Le journal observe que « ce rapport met pour la première fois l'accent sur le manque de structures de prise en charge des obèses. Au-delà de la prévention, les hôpitaux doivent désormais s'organiser pour faire face à cette nouvelle pathologie et proposer un circuit de soin ».
Le Figaro indique que « 12 % des patients traités à l'hôpital sont obèses et 1 % présentent une obésité morbide. [Seuls] quelques rares centres hospitaliers universitaires sont correctement équipés pour faire face à cette nouvelle donne ».
Le quotidien relève par ailleurs que « nombre de personnes souffrant d'obésité ne savent pas en général vers qui se tourner pour bénéficier de soins adaptés ».
Le Figaro ajoute que le rapport « préconise la mise à niveau en termes d'accueil, de personnels et d'équipements des 31 centres de référence régionaux prévus - mais loin d'être finalisés - destinés aux patients obèses », ou encore « prône le développement d'unités d'éducation thérapeutique de prise en charge de l'obésité, où interviennent des médecins, nutritionnistes, infirmières, éducateurs sportifs… ».
Le quotidien cite en outre ce texte, qui « souhaite que les surcoûts liés à la prise en charge des patients présentant une obésité sévère soient pris en compte dans la tarification à l'activité à l'hôpital ».
Le Figaro constate enfin que « le «bonus malus» sur certains aliments [proposé par ce rapport] créé la polémique ».
Valérie Boyer déclare ainsi : « Nous attendons des experts scientifiques qu'ils nous soumettent une liste de produits pour lesquels la TVA pourrait diminuer et une autre pour laquelle cette taxe pourrait éventuellement augmenter ».
Le journal cite le Pr Arnaud Basdevant, « un des meilleurs experts français en matière » de nutrition, qui se dit « plus favorable à une détaxation des fruits et légumes qu'à une taxation des produits gras, sucrés ou salés ».
De son côté, Jean-René Buisson, président de l'Association nationale des industries alimentaires, déclare : « Nous sommes contre la taxation, car nous considérons qu'aucun produit n'est mauvais pour la santé, sinon il serait retiré du marché ».
Libération se penche aussi sur ce rapport, relevant notamment qu’il « suggère d’interdire les acides gras trans, largement présents dans l’alimentation, et d’augmenter le nombre d’heures de sport à l’école ».
La Tribune retient pour sa part que « les industriels [sont] opposés au projet de taxe sur le grignotage », et « rappellent qu’il faudrait passer par Bruxelles avant d’obtenir » une telle taxation.

« Hospitalisation d'office : les pistes de la réforme » Le Figaro

Le Figaro consacre deux articles aux « pistes de la réforme » en matière d’hospitalisation d’office.
Le journal retient que « mieux encadrer les sorties des malades pour éviter des drames comme le récent meurtre d'un étudiant à Grenoble est l'un des axes du projet ».
Le quotidien indique notamment que « les préfets vont recevoir dans les jours qui viennent une lettre d'instruction de Michèle Alliot-Marie, leur enjoignant de ne pas déléguer leur signature dans les dossiers d'hospitalisation d'office ».
Le Figaro ajoute que « les experts veulent durcir le régime des sorties d'essai, l'un des maillons les plus faibles de la chaîne, notamment pour les malades mentaux déclarés irresponsables pénalement ».
« D'abord, parce qu'une seule expertise suffit à autoriser les sorties. Deux certificats, sans doute de praticiens extérieurs, seraient exigés. Ensuite, parce qu'un patient qui ne se présente pas à l'heure ou au jour dit devant ses soignants devient en théorie fugueur mais ces derniers ne sont pas contraints de diffuser un signalement ou de lancer des recherches »,
explique le journal.
Le quotidien relève en outre que « l'alerte n'est pas systématiquement donnée, loin de là, lorsqu'un patient s'évade de son unité de soins », note que « les ministères envisagent encore de limiter les déplacements des irresponsables pénaux dans l'hôpital », ou encore remarque que « les fugues des malades sont fréquentes ».

"L'affaire" de Grenoble

Dans une affaire qui fait la Une il faut toujours des coupables et le public étant devenu exigeant, des coupables de poids. Cela évite d'avoir à trouver les causes et de s'affronter à la réalité.

« Grenoble : le déséquilibré poursuivi pour meurtre » Le Figaro, Libération, Le Parisien, Le Monde, L’Express numéro 2994

Le Figaro indique en effet que « «cohérent» et «très lucide», le malade mental a été mis en examen pour «homicide volontaire» et placé en détention provisoire ».
Le journal observe que « ces 20 dernières années, Jean-Pierre Guillaud a tenté de tuer par 5 fois », puis note que « le témoignage du meurtrier présumé relance les doutes sur une éventuelle responsabilité de l’hôpital de Saint-Egrève ».
Le quotidien conclut qu’« une expertise psychiatrique se prononcera dans les semaines à venir sur la responsabilité pénale [du schizophrène], afin de déterminer s’il peut être jugé devant une cour d’assises ».
Libération relève de son côté que l’homme « a été placé en détention à l’hôpital psychiatrique de Saint-Egrève où il séjournait et où il est soumis au régime de l’hospitalisation d’office ».
Le Parisien relate pour sa part « l’effarant récit du meurtrier schizophrène », tandis que Le Monde constate sur sa Une que « les soins psychiatriques se dégradent en France ».
Le journal note ainsi que « faute de traitements appropriés, trop de malades mentaux se retrouvent en prison », et explique que « la psychiatrie française va de plus en plus mal. […] Injonctions sécuritaires et manque de moyens plongent dans le désarroi les équipes soignantes ».
L’Express se penche également sur ce fait divers qui « relance le débat » sur la schizophrénie, et publie un reportage réalisé dans l’hôpital psychiatrique de Rouffach (Haut-Rhin), qui « dispense des cours aux familles des patients ».
Le magazine indique que « selon les médecins, ce programme de soutien et de conseils diminue les risques de rechute ».

« Troubles chez les directeurs d’hôpitaux psychiatriques » Libération, Le Parisien
Libération note à son tour que « le responsable de l’établissement d’où a fugué le meurtrier d’un étudiant a été suspendu par Roselyne Bachelot ».
Le quotidien relève que les directeurs d’hôpitaux psychiatriques sont « en colère, et ils ne le cachent pas ».
Le journal observe ainsi qu’aujourd’hui, « fait rarissime, les syndicats de médecins et de psychiatrie signent un texte commun avec les directeurs pour dénoncer cette mesure ».
Libération cite notamment Gérard Vincent, délégué général de la FHF, qui déclare que « si chaque fois qu’il y a une faute supposée dans un service, le directeur est suspendu, il n’y pas un directeur qui va pouvoir rester en place ».
Le quotidien estime que « la décision de la ministre de la Santé est, en tout cas, hâtive et opaque », notant que « peu après la mort de cet étudiant dans une rue de Grenoble, la ministre annonçait une enquête immédiate de l’Igas. […] Le rapport n’a pas été rendu public ».
Le journal remarque qu’« en fait, l’Elysée a géré en direct cette histoire, exigeant une enquête administrative, mais aussi une réforme des règles de l’hospitalisation en psychiatrie ».
« Plusieurs sources ont fait part de la colère de Nicolas Sarkozy, demandant une sanction contre le directeur de l’hôpital mais aussi contre le préfet »,
poursuit Libération.
Le Parisien indique de son côté que « le schizophrène [est] entendu par le juge ce matin ».
Le journal note lui aussi que « 7 syndicats du secteur psychiatrique ont dénoncé » la suspension du directeur de l’hôpital.
Le quotidien cite par ailleurs l’avocat des parents de la victime, Me Hervé Gerbi, qui déclare que ces derniers « veulent savoir pourquoi le meurtrier présumé a échappé au contrôle de l’hôpital psychiatrique ».

« Meurtre de Grenoble : le directeur de l'hôpital suspendu » Le Parisien
Suite au meurtre, le 12 novembre, d'un étudiant en plein centre de Grenoble par un patient de l'hôpital psychiatrique de Saint-Egrève (Isère), Le Parisien indique sur son site Internet que « le directeur de l'hôpital a été «suspendu» ».
Le quotidien parle de « sanction » et précise que « la décision a été prise le Centre national de gestion, qui gère la direction des hôpitaux au nom de la ministre de la Santé ».
Le Parisien relève en outre que « le meurtrier du jeune étudiant pourrait faire l'objet d'une mise en examen. Un premier élément de réponse […] a été apporté par une expertise communiquée par le Parquet de Grenoble ».
Le quotidien indique que selon cette expertise, « «l'état mental» du déséquilibré est «compatible avec son audition et avec son éventuelle mise en examen». Le médecin assure que «l'état mental» de Jean-Pierre Guillaud, qui souffre de schizophrénie, est «compatible avec son audition» par un magistrat instructeur ».
Le journal ajoute qu’« une deuxième expertise, ordonnée dans le cadre d'une information judiciaire ouverte par le parquet, doit encore apporter un avis complémentaire. Ses résultats ne sont pas encore connus et ne le seront pas avant «plusieurs semaines». Elle doit en particulier se prononcer sur la responsabilité pénale du meurtrier présumé ».

« L’amalgame «maladie mentale-violence» Libération

Eric Favereau revient dans Libération sur ce patient schizophrène qui, la semaine dernière, « fugue de son hôpital psychiatrique. Et dans une rue de Grenoble, il poignarde au hasard un étudiant ».
Le journaliste note qu’« aussitôt, le président de la République saute sur l’affaire. Et réclame une réforme, visant «à améliorer la surveillance des patients susceptibles de représenter un danger pour autrui» ».
Eric Favereau livre la réaction d’un psychiatre : « Peut-être y a-t-il eu mauvaise appréciation des médecins ? Peut-être y a-t-il eu un manque de surveillance, mais la réaction du président est totalement déplacée. Et surtout, elle ancre cette idée que maladie mentale égale violence, et qu’il faut donc ficher tous ces fous dangereux ».
Le journaliste observe que « bien sûr, il y a quelques gestes insensés, aussi terrifiants qu’imprévisibles. Mais la nouveauté est plutôt dans la violence faite aux malades ».
Eric Favereau relève qu’« en 2003, sur 47 655 personnes mises en examen dans des affaires jugées, seules 0,002 % des personnes ont été déclarées irresponsables ».
« A l’inverse, la prévalence des crimes violents envers les patients psychiatriques est 11,8 fois plus importante que dans la population générale »,
poursuit le journaliste.

Là où la techique et la technologie peuvent aider les êtres humains

Une machine reliée au cerveau pour faire « reparler les patients devenus muets » Science et Vie, septembre 2008

Science et Vie s’intéresse au « pari que Franck Guenther (Boston, Etats-Unis) pense gagner d’ici à 5 ans », à savoir faire « reparler les patients devenus muets » après un accident vasculaire cérébral ou de voiture.
Le magazine explique ainsi dans un court article que le chercheur entend « transformer les pensées en paroles, grâce à un système sophistiqué d’électrode couplée à un ordinateur, lui-même relié à un synthétiseur ! ».
Le mensuel note qu’« après quelques mois d’entraînement, un de ses patients émet déjà plusieurs voyelles ».
Science et Vie précise que « l’électrode, implantée dans le cortex moteur de la parole, capte une cinquantaine de signaux émis lorsque le malade essaye de parler. Un logiciel capte ces signaux nerveux qui contrôlent la contraction des muscles de la bouche et les convertit en sons, ensuite restitués par un synthétiseur ».
Le magazine cite Franck Guenther, qui estime qu’« à terme, ce dispositif devrait permettre de refaire parler les patients avec des mots complets ».

« Voyage au centre du cerveau » Le Parisien
Dans le cadre des premières Journées de la Fondation pour la recherche médicale, Le Parisien publie un reportage réalisé au Neurospin, « le tout récent centre de neuro-imagerie cérébrale par résonance magnétique en champ intense », à Saclay, dans l’Essonne.
Le journal note que ce centre « vise à repousser les limites actuelles de l’IRM pour observer le cerveau et ses lésions dans ses plus grandes profondeurs ».
Le quotidien observe qu’« ici, le plus «petit» des IRM est doté d’une puissance de 3 teslas », et cite le directeur du Neurospin, le Pr Denis Le Bihan.
Ce dernier déclare qu’« on n’a jamais disposé d’images du cerveau aussi précises. Avec ce genre de machines, on va pouvoir utiliser les signaux émanant du cerveau pour piloter des instruments. Peut-être un jour pourra-t-on recâbler certaines parties du cerveau pour remplacer des fonctions perdues lors d’un infarctus cérébral ».
Le Parisien s’intéresse notamment à la MEG, magnétoencéphalographie, qui « sera inaugurée le mois prochain » et qui « permet de mesurer l’activité cérébrale avec des signaux magnétiques bien plus finement que ne le fait l’encéphalographie ». (Plus de détails sur les Journées de la Fondation pour la recherche médicale sur www.frm.org)

« L’état de conscience se lit dans le cerveau » Science et Vie, septembre 2008
Science et Vie indique en effet que « selon des chercheurs de l’université de Liège, en Belgique, on pourrait déterminer l’état de conscience d’un patient en observant sa carte cérébrale ».
Le magazine explique qu’« il suffirait d’observer le niveau d’activité d’un réseau neuronal bien connu des chercheurs : celui qui est actif lorsque nous sommes perdus dans nos pensées, lors des rêves éveillés ».
Le mensuel relève ainsi que « Steven Laureys, Mélanie Boly et leurs collègues, qui ont présenté leurs travaux à la dernière conférence de la Société européenne de neurologie, à Nice, ont mesuré l’activité cérébrale de 13 patients ayant différents niveaux de conscience : conscience minimale, coma, état végétatif et mort cérébrale ».
Science et Vie observe que « chez les patients ayant un minimum de conscience, le réseau présente 90 % de son activité normale, tandis que chez les patients dans le coma et en état végétatif, il ne fonctionne qu’à 65 %. Et il ne fonctionne plus en cas de mort cérébrale ».
« Un outil précieux pour les médecins lorsqu’ils doivent décider s’il faut ou non le maintenir en vie »,
remarque le magazine.

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