lundi 2 juin 2008

Economie à court terme sur la santé des citoyens

Brèves de Mediscoop, par le Dr Marie-Elisabeth Sanselme-Cardenas
La presse médicale au scanner

Il est grave de vouloir faire des économies à court terme sur la santé des citoyens, les conséquences néfastes sont visibles dès le moyen terme. Pourquoi les politiques y sont-ils insensibles? Pourquoi les français laissent-ils faire?

Le commentaire des brèves suit.

« Recommandations médicales : une évolution à double tranchant » avril 2008 Prescrire

Prescrire se penche sur les recommandations médicales.
La revue rappelle que « le médecin reste libre de ses prescriptions en France, dans l'intérêt premier du patient », mais note que « divers organismes (Haute autorité de santé, assurance maladie) cherchent à influencer les prescriptions des médecins, pour des raisons de bonnes pratiques médicales et d'économie de santé ».
Prescrire remarque que ces recommandations « sont bénéfiques quand elles corrigent des comportements non optimaux des médecins. Mais il ne faudrait pas qu'elles déresponsabilisent les médecins dans la recherche des soins les mieux adaptés à chaque patient ».
La revue observe ainsi que « la portée juridique des différentes recommandations médicales actuelles est variable, et, globalement, assez peu contraignante. Il faut dire que la médecine n'est pas totalement normalisable, parce que tous les patients ne sont pas identiques ».
Prescrire estime donc qu’« un médecin ne serait pas complètement quitte de ses responsabilités en appliquant systématiquement des recommandations officielles », le praticien devant « pouvoir justifier ses choix […] sur des données solides, qu'il s'agisse ou non de recommandations officielles, voire même sur des données fiables contradictoires avec des recommandations officielles ».

Les médecins sont de plus en plus victimes de violences » La Croix

C’est ce que constate La Croix, qui note à son tour sur près d’une page que « les agressions de médecins ont augmenté de 60 % en 2007 ».
« La profession demande au gouvernement de prendre des mesures », ajoute le journal.
Le quotidien explique ainsi qu’« en 2007, l’Observatoire de la sécurité des médecins a recensé 831 déclarations d’agressions de médecins. Un record depuis sa création en 2003. Dans près de la moitié des cas (363), les médecins sont victimes d’agressions verbales. Mais les vols ou tentatives de vol (238), ainsi que les agressions physiques (108), sont également de plus en plus fréquents ».
La Croix précise que « les raisons de cette violence sont variées : reproche relatif à un traitement (10 % des cas), temps d’attente jugé excessif (8 %), refus de prescription (7 %), délai trop long pour obtenir un rendez-vous (2 %) ».
Le journal ajoute que « cette violence n’est pas confinée à un certain type de patients réputés difficiles comme les toxicomanes ou à certains quartiers sensibles », puis explique que « les médecins s’organisent et prennent leurs précautions ».
Le quotidien s’intéresse notamment au centre 15 à Bordeaux, où « les consignes sont strictes ».
La Croix cite Nicolas Brugère, un des médecins régulateurs, qui déclare que « si un médecin régulateur détecte au téléphone une situation potentielle de violence, il doit d’abord appeler la police pour calmer les esprits avant d’envoyer un médecin ».
Le journal constate que « la CSMF a demandé au gouvernement de «prendre des mesures fortes pour garantir la sécurité des médecins». Son président, Michel Chassang, propose que «les médecins soient reliés au commissariat par des appareils portatifs» ».

Un nouveau rapport sur l’accès aux soins » Le Figaro économie

Le Figaro économie relaie en effet les recommandations du député André Flajolet pour « définir une «politique nationale» et «globale» de prévention », dans un rapport sur les « Disparités territoriales des politiques de prévention sanitaire ».
Le journal relève qu’« une «prévention globale» doit s’appuyer notamment sur le sport, l’alimentation, l’éducation et l’accès aux soins ».
Le quotidien note que le rapport souhaite « favoriser un accès à la santé. […] L’idée est de «recréer l’accès aux soins dans les zones déficitaires autour d’un projet de santé, commun aux élus et aux acteurs sociaux, sanitaires et médico-sociaux» ».
Le Figaro économie ajoute que « la mission souligne l’importance de «concentrer les moyens sur les territoires en déficit de santé par discrimination positive», grâce à une loi quinquennale identifiant les «régions prioritaires» ».

« Une étude décrit les mauvaises conditions de la mort à l'hôpital » Le Monde

Paul Benkimoun observe dans Le Monde que selon une « vaste enquête menée auprès de plus de 1 000 services hospitaliers et concernant 3 700 décès, publiée dans Archives of Internal Medicine », en France, « les conditions de décès à l'hôpital sont encore loin d'être optimales ».
Le journaliste relève ainsi qu’« un tiers des infirmières, seulement, jugent acceptables les circonstances de ces décès. Un quart des personnes seulement meurent entourées de leurs proches, et 12 % ont été évaluées comme souffrant de douleurs ».
Paul Benkimoun indique que « l'équipe de médecins réunie autour du Dr Edouard Ferrand (du service d'anesthésie-réanimation à l'hôpital Henri-Mondor, Créteil) a procédé par questionnaires. Ils ont été remplis par les infirmières, qui sont au plus près des malades ».
Le journaliste poursuit : « Le faible nombre de patients mourant entourés de leurs proches (24 %) comme celui des malades bénéficiant d'antalgiques (44 % recevaient des opiacés au moment de leur mort) frappe. Mais, selon le Dr Ferrand, il ne traduit pas toujours une mauvaise prise en charge ».
Françoise Ellien, psychologue clinicienne dans l'Essonne et cosignataire de l'article, précise ainsi que « certains malades attendent le départ de leurs proches et parfois même des soignants pour mourir, pour ne pas leur imposer ce spectacle ».
Paul Benkimoun retient toutefois que « l'étude montre l'incapacité fréquente d'"adopter une approche de soins palliatifs au moment du décès bien que pour 74 % des patients la mort ait été prévisible" ».
Le journaliste observe ainsi que « le faible nombre (12 %) de services hospitaliers disposant d'un protocole écrit de prise en charge de la fin de vie traduit un manque de diffusion des bonnes pratiques professionnelles ».
Edouard Ferrand remarque que « ces protocoles existent essentiellement dans les services ayant reçu l'influence des équipes de soins palliatifs. Leur présence dépend encore trop de la subjectivité des équipes ».
Le praticien ajoute que « la famille doit être prévenue d'un décès prévisible pour pouvoir éventuellement être présente. Elle doit être revue après le décès, car la vie continue. Peut-être faut-il également identifier une personne référente dans la famille, même si les informations sont difficiles à supporter ».

« La santé, hors de prix » Le Monde

Sandrine Blanchard écrit en effet dans Le Monde que « le pouvoir d'achat du patient ne cesse d'être grignoté ».
« Déremboursement de médicaments au nom d'un service médical rendu insuffisant, instauration de franchises médicales, multiplication des dépassements d'honoraires des médecins libéraux pour "compenser" l'insuffisance de leur revalorisation tarifaire, et enfin menace sur le remboursement des frais d'optique... la part des dépenses de santé payée par l'assuré social grossit inlassablement »,
continue la journaliste.
Sandrine Blanchard remarque que « le gouvernement dit s'inquiéter de ces dérives [les dépassements d'honoraires] mais il n'a pris aucune mesure concrète. Même l'obligation faite aux médecins d'informer préalablement par écrit le patient sur les tarifs pratiqués n'est toujours pas appliquée ».
La journaliste s’interroge : « Pourquoi le dossier traîne-t-il ? Prosaïquement, parce qu'il ne change rien aux comptes de la Sécu. Payés par les complémentaires santé et les patients, les dépassements ne sont pas une source d'économies potentielles pour l'assurance-maladie. […] Quant aux patients, ils n'osent pas porter plainte ».
Sandrine Blanchard note que « les dépassements sont légaux et autorisés. Mais le fameux "tact et mesure" dont sont censés faire preuve les médecins n'a pas de définition législative ou réglementaire ».
La journaliste estime qu’« il est urgent d'agir. En pesant sur le budget des ménages, les dépassements d'honoraires remettent en cause l'égalité d'accès aux soins ».
Sur une autre page, Le Monde se penche sur le rapport du député André Flajolet sur les « disparités territoriales des politiques de prévention sanitaire ».
Le journal retient que « les conditions d'installation des médecins et leur répartition géographique ne sont pas les seules sources d'inégalités dans l'accès aux soins ».
Le quotidien note ainsi que ce rapport « met aussi en évidence les "déficits" et les "défauts de santé" qui "enferment les personnes dans une précarité de situation dommageable" », qui font que « les "défavorisés" [sont les] principales victimes des inégalités de santé ». (Rapport à télécharger sur le site du
ministère de la Santé)

Optique, dentaire : l'Etat invité à mettre fin aux abus » Les Echos

Les Echos indiquent que « le Haut Conseil pour l'avenir de l'assurance-maladie doit adopter, aujourd'hui, un avis sur les «dispositifs médicaux», un ensemble hétérogène de 19 milliards d'euros qui regroupe tout ce qui n'est pas médicaments », dont les prothèses dentaires, les audioprothèses et les lunettes.
Le journal note que « ces derniers segments de marché sont caractérisés, souligne le Haut Conseil, par une «profonde dérégulation» ».
Le quotidien relève en effet que « l'optique et le dentaire cumulent une «absence de prix limite de vente, une faible implication de l'assurance-maladie et une solvabilisation à certains égards inégalitaire et inflationniste par les couvertures complémentaires» ».
Les Echos précisent que « le secteur de l'optique «est le plus typique de ces marchés» : «haut niveau de prix», «rentes de situation», «sous-productivité de l'appareil de distribution» et «parfois des pratiques commerciales abusives» ».
Le journal observe que « des renoncements aux soins sont constatés en matière de prothèses dentaires et d'appareils auditifs ».
Le quotidien indique que « le Haut Conseil suggère que les mutuelles et assurances réforment le libellé de leurs contrats, développent des plates-formes de services et constituent «des réseaux de professionnels qui s'engagent sur des garanties de qualité, de service et de prix» ».
Les Echos notent qu’« avant de transférer des pans entiers de dépenses aux complémentaires, l'exécutif serait bien avisé de s'assurer que ces dernières modifient leurs pratiques ».

« On recherche des médecins aux portes de Paris » Le Parisien

C’est ce que constate Le Parisien sur une double page, titrant sur sa Une : « Un plan contre la pénurie de médecins ».
Le quotidien indique en effet qu’« après les régions rurales, c’est l’Ile-de-France qui est touchée par la pénurie de médecins. Le département de Seine-et-Marne a même décidé de lancer un plan d’urgence pour attirer les praticiens sur son territoire ».
Le journal note que « le plan du Conseil général de Seine-et-Marne, qui devrait être voté en septembre et entrer en application à la fin de l'année, prévoit des mesures pour inciter les médecins à s'installer dans le département. Même le bien-être des conjoints est pris en compte ».
Le Parisien explique que pour « dénicher un logement, une nounou… le Conseil général et l’union des maires s’occupent de tout pour le médecin qui accepterait de s’installer dans le département ».
Le quotidien relève en outre que « le département souhaite développer la télémédecine », ou encore aborde cette « bourse versée aux étudiants [en troisième cycle de médecine] à condition qu’ils s’engagent à s’installer en Seine-et-Marne pendant 5 ans à l’issue de leur formation ».
Le Parisien cite Gérard Bernheim, vice-président du Conseil général de Seine-et-Marne, qui remarque : « Ici, nous n'avons que 65 spécialistes pour 100 000 habitants, contre 116 en Ile-de-France et 88 en France, et 80 généralistes contre 88 en Ile-de-France et 99 en France ».
Le quotidien précise que « ce sont souvent les réseaux de transports en commun insuffisants et l'absence de centre hospitalier universitaire proche qui rebutent les médecins ».
Le journal ajoute que « de son côté, Roselyne Bachelot est consciente de la nécessité de se doter «d'outils incitatifs forts» pour repeupler les campagnes en médecins. Un projet de loi […] devrait être présenté en octobre », qui met l’accent sur la « qualité de vie », selon le ministère de la Santé.

« Médecins : les devis obligatoires se profilent » Le Figaro économie

C’est ce que remarque Le Figaro économie sur quelques lignes.
Le journal relève que « faute de limiter – pour l’heure – les dépassements d’honoraires, Roselyne Bachelot veut davantage de transparence ».
Le quotidien indique ainsi que « comme prévu dans le budget 2008 de la Sécu, un devis devra être remis au patient avant tout acte de plus de 80 euros incluant un dépassement, selon un projet arrêté dévoilé par le Quotidien du médecin ».
Le Figaro économie précise que « le gouvernement pourrait accepter de relever ce seuil à 100 euros », puis note que « faute de devis, le médecin risquerait une amende équivalente au dépassement facturé ».
Le journal indique que « les syndicats de praticiens libéraux jugent la mesure «inapplicable» ».

« L'assurance-maladie veut imposer davantage de devis aux médecins » Les Echos

Les Echos indiquent que « le conseil de la CNAM a émis hier un avis défavorable au projet d'arrêté fixant à 80 euros le seuil d'honoraires (y compris les dépassements) à partir duquel les médecins devront remettre un devis préalable à leur patient ».
Le journal note que « ce montant est jugé trop élevé, car susceptible d'inciter les médecins à pratiquer des dépassements importants ».
Le quotidien explique que « le conseil estime que pour respecter le «tact et la mesure», il faudrait fixer le seuil des devis à «deux fois le tarif opposable de la consultation d'un spécialiste», soit autour de 50 euros ».

« Automédication : embrouilles de noms de marque » Prescrire, mai 2008

Prescrire s’intéresse aux « gammes dites "ombrelles", orientées vers l'automédication ou le conseil des pharmaciens, [qui] rassemblent sous des noms commerciaux communs, ou ayant une partie de nom commune, des produits de statut (médicament ou non), de compositions et de formes différents, pour des utilisations parfois très distinctes ».
La revue observe que « pour les patients, c'est la pagaille ! Sans compter que les compositions de certains produits au sein d'une même gamme "ombrelle" changent parfois, mais pas leurs noms ».
Prescrire estime ainsi que ces « gammes "ombrelles" ravalent le médicament au rang de produit de grande consommation et le patient au rang de consommateur ignorant ce qu'il consomme ».
La revue ajoute que « la seule raison d'être de [ces] gammes est commerciale. Les noms sont choisis par les firmes pour être facilement mémorisés par les "consommateurs", sans mention de la dénomination commune internationale ».
« Sous prétexte du respect du droit des marques, les agences du médicament acceptent la prolifération de [ces] gammes, sources de confusions pour les patients »,
poursuit Prescrire, qui note que « les risques de confusion sont réels et ont des conséquences parfois graves ».
La revue estime que « la multiplication des gammes "ombrelles" représente une inacceptable marchandisation des médicaments ».

« A qui profite vraiment l’automédication ? » Ca m’intéresse, mai 2008

C’est ce que se demande Ca m’intéresse, qui consacre un dossier au sujet.
Le magazine rappelle que « dès juillet, votre pharmacie va changer : 226 médicaments «de prescription médicale facultative», choisis avec attention par l’Afssaps, seront accessibles sans ordonnance et proposés en libre accès devant le comptoir. A l’origine de cette réforme, une volonté de Roselyne Bachelot, destinée à réduire les dépenses de santé de l’Etat ».
Le mensuel note cependant que « le médicament n’est pas un produit comme les autres. Il peut être aussi efficace que dangereux. Les pharmaciens se montrent donc réticents au libre accès. […] Du côté des usagers, selon un sondage Ipsos de janvier 2008, 62% y sont défavorables ».
Ca m’intéresse observe que « dans ces conditions, on peut se demander pourquoi favoriser l’automédication. Et, surtout, à qui elle va vraiment profiter ».
Le magazine se penche sur l’Etat, relevant que « selon une étude Maaff Cosem Santécalir, l’automédication permettrait d’éviter une consultation sur trois chez le généraliste, et de diminuer d’autant le remboursement des médicaments prescrits ».
Le mensuel ajoute que « du côté des industriels, on estime que présenter des produits devant le comptoir permet de gagner en visibilité et de faire découvrir des gammes de produits. C’est aussi, cerise sur le gâteau, le moyen d’entrer en contact direct avec le patient-consommateur ».
Ca m’intéresse cite en outre le Dr Thierry Le Brun, vice-président du SML, qui remarque : « L’automédication, ce n’est pas notre tasse de thé. En tant que médecins, nous avons un rôle de tri et de régulation, mais aussi de prévention. Il y a des malades qui n’ont pas besoin d’arriver chez nous, mais il y a aussi des cas dont le traitement sera retardé par l’automédication ».
Le magazine note par ailleurs que « sur le terrain, les pharmaciens sont inquiets », ou encore observe que « libre, le prix d’un médicament non remboursable varie du simple au triple ».
Ca m’intéresse remarque cependant qu’« il y a lieu d’être positif. Les usagers s’informent de plus en plus sur les médicaments. […] Ensuite, les industriels […] ont nettement amélioré les notices ».

« Quand l’hôpital répare l’âme des salariés » L’Humanité, Les Echos

L’Humanité consacre à nouveau 2 pages à la « souffrance au travail », une « épidémie invisible ».
Le journal remarque ainsi que « le nombre de personnes épuisées par leurs journées de travail ne cesse de s’alourdir », et publie un reportage réalisé au sein de la consultation « souffrance et travail » du centre hospitalier de Créteil (Val-de-Marne).
Le quotidien observe : « Hommes, femmes. Cadres, ouvriers. Jeunes, seniors. Tout le monde est touché ».
L’Humanité s’interroge : « Faut-il soigner l’organisation du travail ? », et livre l’avis de Philippe Davezies, enseignant-chercheur à l’Institut universitaire de médecine et santé au travail de Lyon.
Le spécialiste revient sur le burn-out, qui « se caractérise par l’épuisement des capacités émotionnelles, la perte de l’intérêt et de la sympathie pour celui que l’on est censé aider ainsi que la perte de l’estime de soi », ou encore déclare : « Il faut que les gens redécouvrent leur capacité à communiquer. Cela passe par le rôle des syndicats, garants d’un espace de discussion ».
Les Echos relèvent quant à eux, sous leur rubrique « management », que les maladies professionnelles ont « un impact encore largement sous–estimé ».
Le journal note ainsi dans un dossier que « le nombre de maladies professionnelles reconnues comme telles ne cesse d'augmenter en France. Et, pourtant, il reste bien en deçà de la réalité, du fait d'une sous-déclaration importante ».
Le quotidien aborde « l'obsolescence des critères de reconnaissance, la difficulté à faire la preuve du lien avec l'activité professionnelle... Et un système de tarification qui n'incite pas suffisamment les entreprises à se soucier de prévention, alors que l'environnement de travail se révèle souvent pathogène ».

« Franchises : 1 Français sur 4 consomme moins de médicaments » La Tribune
La Tribune rend compte du dernier baromètre La Banque Postale Prévoyance - La Tribune - TNS Sofres, selon lequel « 57 % des Français ont une opinion négative des franchises médicales ».
Le journal précise que « la tranche des 50-64 ans, fortement consommatrice de médicaments, rejette les franchises à 70 %, alors que 40% des Français en ont une opinion favorable, certainement en raison des efforts à fournir pour financer la lutte contre Alzheimer, […] ou plus généralement pour réduire le déficit de l’assurance-maladie ».
Le quotidien ajoute que « 57 % des personnes interrogées sont satisfaites du niveau de remboursement des dépenses de santé. […] Un taux de satisfaction en baisse de 7 points par rapport à l’an dernier ».
La Tribune retient que le baromètre « indique surtout que les franchises auront des conséquences sur la consommation de soins. 25 % des personnes interrogées prévoient que cette mesure les incitera à diminuer leur consommation de médicaments ».
Le journal remarque que « cette évolution des comportements peut aller dans le bon sens si les assurés regardent à deux fois dans leur armoire à pharmacie avant d’acheter un médicament. […] En revanche, elle peut être préoccupante si une partie de la population renonce à se soigner correctement en raison des franchises ».
Le quotidien note en outre que « près de 8 Français sur 10 se disent aujourd’hui «pessimistes» sur l’évolution du remboursement par la Sécu ».

Roselyne Bachelot : « Je ne fermerai aucun hôpital » Le Parisien
Le Parisien rend compte des propos tenus par la ministre de la Santé hier sur Europe 1, lors de l’émission « Le Grand Rendez-Vous ».
Roselyne Bachelot a ainsi déclaré à propos du secteur hospitalier : « Je ne fermerai aucun hôpital. Des services seront transformés car, dans certains hôpitaux, les malades ne sont pas en sécurité. Je connais ces hôpitaux, je souhaite les transformer ».
La ministre ajoute que « c’est en juin que le personnel devra choisir entre conserver ses RTT non prises ou s’en faire payer la moitié ».
Roselyne Bachelot relève par ailleurs que les dépenses de santé « augmentent trop sur les 5 premiers mois. L’assurance maladie doit prendre des mesures », ou encore indique qu’en matière de refus de soins, « s’il est démontré par le patient, alors le praticien sera sanctionné. Ma main ne tremblera jamais sur ce sujet ».

L'individualisme et même l'égoïsme empêchent-ils chacun de se battre, tant qu'il n'est pas touché lui-même par la maladie, contre le démantèlement d'un système de santé qui a fait ses preuves ? Le système demandait peut-être qu'on l'améliore afin de favoriser une meilleure prise de conscience des risques d'abus, qu'on encadre les médecins dans ce qui est le côté d'aide sociale de leur profession pour permettre de bien dissocier ce qui est maladie et ce qui est inadaptation ou exclusion sociale que les médecins humanistes essaient de gérer comme ils peuvent mais qui ne fait pas partie de leurs attributions professionnelles du moins pour la part de financement qu'elles peuvent nécessiter et qui masque le déficit d'entraide sociale du pays aux dépens de l'assurance maladie.

La santé du patient ne doit pas venir après les considérations économiques mais rester le vrai but du médecin qui doit, en second lieu, essayer de rendre son exercice le moins coûteux possible pour la société : la progression de son expérience professionnelle l'aidera au fur et à mesure à aller dans ce sens sans faire courir de risque supplémentaire au patient.

Avec les brèves de ce groupe, nous voyons que vouloir trop influencer le médecin c'est le priver en positif comme en négatif de sa responsabilité et priver le patient de cette recherche particulière que fait le médecin humaniste pour sa santé, en tenant compte au plus haut point de sa singularité.

Nous voyons que la médecine à deux vitesses est une réalité et qu'il serait temps d'établir des honoraires dignes de la longueur et de la densité des études, de la responsabilité des actes et de la pénibilité du travail des médecins, même avec tact et mesure et en supprimant les secteurs et les dépassements. En médecine libérale, les médecins sont théoriquement responsables dans tous les sens du terme, de la santé de leurs patients. Pour cela ils doivent exercer librement en leur âme et conscience et rendre des comptes à leurs pairs et à leurs patients.

Nous voyons que l'automédication commence à montrer ses dangers, dangers connus et enseignés autrefois aux étudiants en médecine de ma génération. Considérer le médicament comme un quelconque produit de consommation c'est faire encourir un grand risque médical à la population et c'est renier ce que les générations précédentes ont apporté comme bénéfices aux plus démunis et à tous, en particulier le droit à la santé. Nos parents avaient mis la santé en dehors de l'économie de marché en la protégeant par de nombreuses mesures qui peu à peu s'effritent et disparaissent les unes après les autres.

Nous voyons que la recherche au premier plan de la réduction du prix de la santé en France, en commençant par le numerus clausus en fin de première année des études médicales et en poursuivant avec toutes les mesures qui ne tiennent pas compte de l'intérêt médical et du mal-être des Français, se retourne contre le but d'économies lui-même puisque, alors que de plus en plus de Français sont victimes du malaise social sur leur lieu de travail ou au sein des familles, ils ne peuvent avoir facilement recours à un médecin soit par la dispersion géographique inappropriée vue la pénurie des praticiens soit par la difficulté des relations qui existent actuellement dans certains quartiers ce qui augmente la gravité de l'état des patients quand ils sont pris en charge, les dépenses intermédiaires et donc les dépenses dans le moyen et le long termes. La relation médecin malade est entravée voire rendue impossible par certaines situations sociales, or elle intervient pour une bonne part dans l'effet thérapeutique.

Nous voyons qu'organiser une fin de vie digne pour le malade comme pour sa famille est sans doute plus onéreux que l'euthanasie qui peut permettre quelques économies supplémentaires mais les soins palliatifs et l'accompagnement au mourant et à sa famille font la médecine humaniste et méritent qu'on leur attribue des crédits.

Nous voyons que la suppression dans les campagnes, de tous les services publics y compris les petites gares, la poste et l'école est responsable de leur désertification et de l'impossible accès aux soins pour de nombreux Français car on comprend que les médecins ne soient pas attirés par des zones que la République a privées de ses services. Et en plus on ferme les petits hôpitaux et les petites maternités!

La dernière brève, qui date d'aujourd'hui, permet-elle d'espérer que Madame le Ministre va vraiment prendre connaissance du dossier et aller sur le terrain voir le fonctionnement de la médecine dans la France des petites villes et des campagnes?

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