dimanche 21 octobre 2007

Commentaires de brèves Médiscoop, par le Dr Marie-Elisabeth Sanselme-Cardenas

INFO MÉDICO SOCIO PSYCHOLOGIQUES

Commentaires de brèves Médiscoop

Les effets secondaires des médicaments ne sont pas assez pris en compte. Notre société et son terrible Surmoi poussent à la consommation de médicaments qui soignent de moins en moins une maladie et de plus en plus un désaccord entre la réalité y compris naturelle (du peu qu'en a laissé la culture ou civilisation) de chacun et son Idéal à elle. La médecine doit-elle soigner les maladies qu'invente la société ou celles du corps des êtres humains? Pour la santé psychique, la médecine doit-elle "améliorer" le sujet pour le rendre plus conforme aux besoins créés par la société ou doit-elle le laisser se réaliser, n'aidant que sa demande, voire seulement, ce n'est pas peu dire, son désir?

« L’ado se suicide après un traitement contre l’acné »
Le Parisien

Le Parisien rend compte dans ses pages « faits divers » du combat de Daniel Voldey, pompier à Nice, qui « veut savoir comment son fils unique, Alexandre, âgé de 17 ans, qui souriait à la vie après son passage en terminale S et faisait des projets d’avenir enthousiastes, a pu en venir à se pendre dans un parc de son quartier », le 2 juillet dernier.
Le journal cite le pompier, qui déclare notamment que dans un message, « Alexandre désigne clairement le responsable de ses tourments physiques et mentaux, devenus insupportable. A notre avis, pas de doute, le coupable, c’est ce maudit traitement contre l’acné dont nous ne connaissions évidemment pas les effets secondaires ».
Le quotidien relève qu’« Alexandre supportait très mal le traitement [...] : de l’isotrétinoïne en capsule. En l’occurrence, deux génériques du Roaccutane ».
Le jeune homme a ainsi indiqué avoir « toujours mal quelque part, les articulations, le dos, les ongles incarnés, ma peau qui gratte tout le temps ».
Le Parisien cite le chef du cabinet de Roselyne Bachelot, qui « vient d’informer la famille d’Alexandre : «Vos observations concernant les effets de l’isotrétinoïne sont très inquiétantes. Le directeur général de l’Agence française de sécurité sanitaire a été alerté. Il sera à même le cas échéant de prendre les mesures qui s’avèreront nécessaires» ».
Le quotidien rappelle dans un encadré qu’il y a « déjà [eu] des cas aux Etats-Unis ».

« Effets indésirables des médicaments : mal suivis à l'hôpital aussi »
Prescrire numéro 289

Prescrire livre les résultats d’une étude du Centre régional de pharmacovigilance de Grenoble sur « les effets indésirables des médicaments à l’hôpital ».
La revue relève que « cette étude met en évidence une forte déperdition d’informations sur les effets indésirables dans les services hospitaliers ».
Prescrire note ainsi que « lorsque des effets indésirables étaient repérés aux urgences hospitalières, 80 % étaient signalés dans le compte-rendu d’hospitalisation, mais seulement 43 % figuraient dans le compte-rendu quand le patient n’était pas admis à l’hôpital ».
La revue ajoute que « lors du passage du patient du service des urgences aux autres services, 30 % des effets indésirables étaient omis. Et à la sortie de l’hôpital, seulement 34 % des effets indésirables étaient signalés de façon explicite dans le compte-rendu de sortie ».
Prescrire observe que « la réapparition d'un effet indésirable médicamenteux peut être éventuellement prévenue s'il a été identifié et traité. Mais encore faut-il avoir gardé la trace de cet effet indésirable et avoir partagé cette information ».
Le mensuel de conclure : « À l'hôpital comme en dehors, des progrès sont possibles et souhaitables ».

Nous avons passés 50 ans dans l'esprit du danger de l'automédication et des conséquences redoutables que pouvaient avoir la non connaissance et la méconnaissance des interactions médicamenteuses au tant où chaque médecin pouvait encore connaître chacun des deux ou trois cents produits existant alors sur le marché, et d'un coup, on nous dit, au milieu des milliers de produits et des génériques venus sans aucune utilité gonfler, au sens propre la liste des spécialités à vendre et la mémoire des médecins et des malades, (au sens figuré la patience et le bon caractère des praticiens) que l'automédication est une bonne chose! C'est sans doute une bonne chose pour essayer de masquer un peu et de contenir l'immensité de la pénurie de médecins que la France a organisée depuis 1971 avec le succès qu'on commence à mesurer, c'est le cas de le dire dans cette campagne, et de faire travailler les experts à ... le déplorer car je doute qu'ils soient capables d'y remédier!

« Les patients encouragés à l'automédication »
La Croix

Pierre Bienvault observe dans La Croix que « le ministère de la Santé souhaite inciter les Français, pour des pathologies bénignes, à acheter directement en pharmacie des médicaments vendus sans ordonnance ».
Le journaliste rappelle qu’« en France, l’automédication reste peu développée par rapport à d’autres pays européens. En moyenne, un Français dépense 27 € par an pour des produits d’automédication contre 40 € au Royaume-Uni ou 60 € en Allemagne ».
Pierre Bienvault remarque que « le pari est d’inciter les Français à acheter eux-mêmes ces médicaments, en les payant de leur poche. Ce qui permettrait d’abord à l’assurance-maladie de faire des économies ».
Le journaliste ajoute que « pour ses partisans, l’automédication est surtout un moyen de «responsabiliser» les patients et de leur donner les moyens d’exercer un «choix éclairé» dans leur consommation pharmaceutique ».
Pierre Bienvault note cependant que « du côté des pharmaciens, la perspective de voir ces médicaments passer devant le comptoir suscite des réactions mitigées ».
Le journaliste cite Jean-Pierre Lousson, de l’Académie de pharmacie, qui déclare que « les pharmaciens ont l’habitude de dialoguer avec les patients et éviter ainsi certaines contre-indications. Si, demain, le patient met sa boîte d’aspirine sur le comptoir en demandant juste à payer, ce dialogue sera beaucoup plus difficile ».
De son côté, Claude Japhet, président de l’Union nationale des pharmacies de France, remarque que « dans une officine, c’est le pharmacien qui décide au bout du compte s’il vend ou non un produit. Ce n’est pas parce que les médicaments seront devant le comptoir que le pharmacien renoncera à son rôle de conseil ».
Pierre Bienvault remarque qu’« au-delà de ce débat, la véritable crainte des pharmaciens est surtout que cette mise des médicaments en libre-service soit suivie, sous la pression des instances européennes, de leur sortie des officines ».
Le journaliste cite par ailleurs Jean-Paul Giroud, professeur de pharmacologie clinique et membre de la commission d’autorisation de mise sur le marché des médicaments à l’Afssaps.
Le spécialiste relève « qu’environ 60 % de ces médicaments d’automédication n’ont aucune efficacité. Et ce n’est pas en lisant les boîtes ou les notices que les patients pourront faire un choix éclairé. Pour que cela marche, il faut leur donner une information de qualité et indépendante de l’industrie pharmaceutique ».

Une preuve de plus et encore plus dramatique que les autorités sanitaires et les gouvernements n'ont pas réussi à diminuer la demande et pire, le besoin, en diminuant l'offre! Les ados ne sont pas des citoyens. Ils sont pourtant la France de demain. Faut-il pouvoir agiter le bulletin de vote pour accéder aux soins?

« Pour les ados : plus de mal-être, moins de soins »
Libération, Le Parisien, La Croix

Libération indique que Dominique Versini, la défenseure des enfants, « remet aujourd’hui au président de la République, à l’occasion de la Journée internationale des droits de l’enfant », un rapport sur les « adolescents en souffrance ».
Le journal explique que « pendant un an, son équipe a rencontré pédopsychiatres, enseignants et proviseurs, infirmières scolaires, magistrats de la jeunesse, services de l’aide sociale à l’enfance. […] Le résultat est un «plaidoyer pour une véritable prise en charge» qui pointe les manques et les besoins ».
Libération observe ainsi que « près de 15 % des 11-18 ans sont dans une situation de grande souffrance. Soit 900 000 ados. Chaque année, 40 000 essaient de se tuer ».
« Aux signes classiques de souffrance psychique (les addictions, les troubles du sommeil) se greffent l’absentéisme, la montée de la violence sur soi (scarification) ou sur les autres »,
poursuit le quotidien.
Le journal constate que « l’adolescent demeure pourtant «le grand oublié des politiques publiques» ».
Libération note que « Dominique Versini s’est penchée sur le dispositif psychiatrique et médico-social, complètement saturé. Il faut attendre de 3 mois à 1 an avant d’obtenir un rendez-vous dans un centre ».
Le quotidien précise en effet qu’« en 2005, 800 postes de psychiatres et 15 000 postes d’infirmiers étaient vacants. Or en 15 ans, la demande de soins a augmenté de 70 %. Dans le même temps, le nombre de lits d’hospitalisation à temps plein en pédopsychiatrie est passé de 5 380 à 1 860 ».
Le Parisien se penche également sur ce « constat préoccupant » de la défenseure des enfants.
Le journal retient ainsi que dans son rapport, Dominique Versini « fait des recommandations pour améliorer la prévention, la détection et la prise en charge des crises d'angoisse, comportements alarmants et tentatives de suicide (40 000 par an, 600 décès) des ados qui battent de l'aile en France ».
Le quotidien remarque notamment que « le nombre d'ados polydépendants a doublé en 10 ans, passant de 17 à 34 %. «Le tabac baisse un peu, mais le cannabis est totalement banalisé et l'alcool augmente», déplore la défenseure ».
Le Parisien note par ailleurs qu’« un ado qui va mal ne sait pas vraiment où s'adresser ». (Rapport consultable sur le site de La Croix)

L'informatique remplacerait-elle l'armée comme source des grandes inventions applicables ensuite à la médecine?

Un patch pour des « injections indolores »
Sciences et Avenir numéro 729

Sciences et Avenir constate qu’« en s'inspirant de la technologie des imprimantes à jet d'encre, des chercheurs des laboratoires Hewlett Packard ont mis au point un système qui pourrait transformer les seringues en mauvais souvenir : un patch administrant de façon indolore des médicaments grâce à des micro-aiguilles ».
Le magazine explique que « le prototype, d'une surface de 2,5 cm2, contient 400 réservoirs. […] Une batterie commandée par une puce électronique active par la chaleur chaque réservoir un à un ».
« Longues de quelques centaines de micromètres, les aiguilles, connectées à chaque réservoir, peuvent pénétrer la couche extérieure de l'épiderme, sans atteindre les nerfs, et délivrer ainsi le traitement sans provoquer de douleur »,
continue le mensuel.
Sciences et Avenir précise que « les concepteurs du nouveau système envisagent de pouvoir injecter avec un seul patch différents médicaments à intervalles préprogrammés ».

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