mardi 9 octobre 2007

Documents annexes à la Conversation de Milan

Documents annexes

Mails échangés le 9 octobre 2007

Caro JAM, vi comunico con entusiasmo che nella ieri il Ministero della Pubblica Istruzione ha ufficialmente riconosciuto, ai sensi della Legge Ossicini, l'IRPA (Istituto di ricerca di psicoanalisi applicata) di cui sarò il il direttore scientifico nei primi tre anni. Speriamo in questo modo di contribuire a diffondere la psicoanalisi lacaniana in Italia e a correggere la degenerazione etica e scientifica che ha investito l'Istituto Freudiano in questi ultimi anni. Vostro Massimo Recalcati.

Cher Massimo, Je vous félicite de la reconnaissance de votre Institut, qui couronne vos efforts de ces dernières années. Je souhaite bonne chance à vous et à vos amis dans la voie que vous avez choisie. Je pense en particulier à Zuccardi, qui est votre proche collaborateur. Il y aura donc deux Instituts italiens dirigés par un membre de la SLP, et c’est très bien : pas de monopole, une saine compétition. C’est très bien, en principe. Mais cela suppose que vous ne me mettiez pas aussitôt sous le nez une phrase comme celle-ci : « la degenerazione etica e scientifica che ha investito l'Istituto Freudiano in questi ultimi anni ». Au fond, vous me servez d’abord le dessert, et puis vous me faîtes boire la soupe-à-la-grimace. Je fais de même.

Cher Massimo, votre ambition n’est pas illégitime, je la connais depuis longtemps, je ne l’ai jamais découragée. Mais il ne suffit tout de même pas que vous ayez paru sur la scène du monde pour qu’aussitôt tout le reste se soit mis à décliner. C’est exactement une illusion. On a un nom pour ça en psychanalyse.

Vous êtes le directeur scientifique du nouvel IRPA. Le nom même de cet Institut est un hommage aux thèses que j’ai mises d’actualité dans le Champ freudien. Très bien. Mais je vous prie de vous souvenir, si vous l’aviez oublié, que le directeur scientifique de l’autre Institut, présent à la fondation, c’est moi. Que dois-je penser du fait que vous ne pouvez m’annoncer votre succès sans aussitôt stigmatiser la supposée indignité “éthique et scientifique” d’un Institut auquel j’apporte ma caution explicite ? Que vous le taxez de dégénéré ? Il me semble que vous ne mesurez pas bien la portée de vos paroles. Tout l’art de l’analyste est pourtant là.

Vous ne m’avez pas demandé d’être impliqué dans votre entreprise, et je ne vous l’ai pas demandé non plus. Vous tenez à votre autonomie, je ne vous l’ai pas refusée. Il en résulte que le seul Institut italien dans lequel je suis impliqué nommément, c’est celui que préside Di Ciaccia. Vous ne souffrez pas Di Ciaccia, qui est mon ami. Il est bien possible qu’il ait lui-même des réserves à l’endroit de Recalcati, qui est mon élève. Je reste l’ami du premier et je ne renie pas le second. La structure du Champ freudien est assez souple, assez nodale, pour donner place à deux Instituts en Italie. Mais si vous basez le recrutement du vôtre sur le dénigrement de l’autre, la situation deviendra antagonique à court terme.

Gagnons du temps. J’organiserai à Milan une réunion de discussion où vous serez convié avec vos amis, et Di Ciaccia avec les siens. J’y serai, et nous irons au fond des choses. Si vous préférez prendre votre indépendance et sortir du Champ freudien, le moment est venu. Nous nous quitterons gentiment. Si vous entendez y rester et vous y faire plus présent que ces « ultimi anni », alors vous viendrez. J’attends maintenant que vous me communiquiez votre choix.

A vous, toujours cordialement, JAM

Je ne reproduis pas un mail très personnel de MR à moi, du 11 octobre, seulement ma réponse, et la sienne

Cher Massimo, Je vous remercie de votre réponse, que je prends comme sincère et authentique. Si je vous comprends bien, la difficulté n’est pas seulement entre les deux Instituts, elle est aussi avec la SLP. Or, le Champ freudien peut articuler deux Instituts dans le même pays, mais jusqu’à présent nous n’avons jamais accepté deux Ecoles. Si votre projet est bien de créer à terme une Ecole, je vous prie de me le dire, afin que j’examine la question avec Eric Laurent, du point de vue de l’AMP. Avec mes sentiments bien cordiaux, JAM

Caro JAM, non esiste un progetto per una nuova Scuola. Non ne avremmo le forze. Resta il problema dell'impossibilità di lavorare nella SLP. Ora sono in partenza per Venezia dove terrò un intervento su arte e psicoanalisi alla Biennale. Rientrerò in studio lunedì prossimo.

La saluto con affetto. Massimo

p.s. la prossima settimana, vi invierò la nostra risposta

Mail du 17 octobre

Caro JAM, ecco il risultato delle nostre conversazioni.

1. Accettiamo con entusiasmo la vostra proposta di includere l'IRPA nel Campo Freudiano. Vi offriamo qualunque funzione vogliate assumere, anche quella di Presidente, all'interno dell'IRPA. Non avremmo mai pensato possibile una vostra partecipazione diretta alla nostra impresa. La sola ipotesi ci onora. Ci rendiamo altresì disponibili ad aprire le porte dell'IRPA a docenti amici del Campo Freudiano.

2. Vi facciamo notare che il programma del nostro Istituto non si sovrappone, nel metodo e nei contenuti, a quello dell'Istituto Freudiano il che consentirebbe potenzialmente una politica illuminata che potrebbe rafforzare la presenza del CF in Italia

3. Vi segnaliamo che il progetto di IRPA si completa con la nascita di un Dipartimento Clinico di psicoanalisi "Gennie Lemoine", aperto a coloro che non sono iscritti all'IRPA, ma che sono interessati, a diverso titolo, alla clinica psicoanalitica (sul modello delle vecchie Sezioni Cliniche)

4. Ci dichiariamo disponibili a partecipare ad una conversazione in vostra presenza con i rappresentanti dell'Istituto Freudiano, ma proponiamo che il luogo sia Parigi, come segnale di una nostra determinazione e come un omaggio personale alla vostra generosa disponibilità.

5. Ribadiamo la nostra decisa volontà a recidere ogni rapporto con la SLP. Salvo precisare che nè nell'IRPA nè in JONAS ci sarà alcuna politica ostile nei confronti di coloro che vi lavorano e che decidono comunque di continuare la loro militanza nella SLP.

6. Vi chiediamo di poter restare membri dell'AMP senza essere più membri della SLP.

7. Proponiamo la costituzione di una nuova Associazione di psicoanalisi. Questa Associazione permetterà a coloro che non vedono più nella SLP un luogo verso il quale orientare il proprio transfert di lavoro, di proseguire la loro formazione e i loro scambi scientifici entro una cornice associativa. Questo progetto non mira alla costituzione di una Scuola, la quale si regge sul Dispositivo della passe e sulla Commissione della garanzia. Una Scuola di psicoanalisi è impensabile per le nostre forze. Si tratta piuttosto di un'Associazione che consentirà di formarsi alla psicoanalisi in modo più orizzontale e che non avanzerà pretese di assegnare titoli analitici (AE e AME) riconosciuti dall'AMP.

8. Attendiamo da Voi sapere se esiste la possibilità di far rientrare, come noi ci augureremmo, questa Associazione nel Campo Freudiano o nella Fondazione Lacan che voi stesso avete creato.

Sperando nel vostro accordo, restiamo a vostra disposizione e vi salutiamo cordialmente.

I fondatori dell'IRPA: Franco Lolli, Chiara Oggionni, Mariela Castrillejo, Maria Teresa Rodriguez, Giovanni Mierolo, Massimo Recalcati

Réponses

Du 17 octobre

Bien reçu. Je vous réponds seulement demain, car j’entre en campagne contre la Direction de la Santé en France, et je prépare un “Nouvel Âne”. A vous, JAM

Du 18 octobre

Aux fondatori dell'IRPA : Franco Lolli, Chiara Oggionni, Mariela Castrillejo, Maria Teresa Rodriguez, Giovanni Mierolo, Massimo Recalcati

Mes chers collègues, j’ai bien reçu votre mail d’hier, qui m’apprend les résultats de vos conversations, et je vous remercie de m’en informer. Ainsi, j’aurai successivement appris : l’existence d’un nouvel Institut de psychanalyse appliquée, et sa reconnaissance officielle par les pouvoirs publics ; la gravité des reproches que vous, ses fondateurs, vous faîtes à l’Istituto freudiano ; et maintenant : votre décision de couper tout rapport avec la SLP ; la constitution d’une nouvelle Association ayant vocation à réunir ceux qui, comme vous, ne voient plus dans la SLP un lieu digne d’accueillir leur transfert de travail ; enfin, votre vœu de maintenir ou d’établir des liens avec : le Champ freudien, l’AMP, la Fondation Lacan.

C’est beaucoup en une semaine. Je ne puis différer ma venue à Milan. Je vous l’annonce. J’écouterai vos raisons. J’écouterai les réponses de ceux que vous critiquez. J’apprécierai quelle dialectique il est encore possible de faire jouer dans l’intérêt bien compris du Champ freudien, de l’enseignement de Lacan, de la pratique dont il détermine l’orientation.

Vous serez informés de la date de ma venue, puis des détails d’organisation, par des communiqués diffusés par SLP-Corriere. Je vous écrirai prochainement une seconde lettre. Veuillez agréer, mes chers collègues, les assurances de ma considération attentive.

Jacques-Alain MILLER

Paris, le 18 octobre 2007

PS. Je vous serais reconnaissant de veiller à diffuser dans les meilleurs délais, par vois électronique et sur papier, la présente lettre convenablement traduite en italien, à l’ensemble des membres, participants, et élèves de : JONAS, IRPA, Departamento clinico, nuova Associazione, et toutes autres organisations liées à votre projet.

Aucun commentaire: