mercredi 17 octobre 2007

La campagne dépression : qui crie au feu?

Voir le site : www.info-depression.fr qui annonce la campagne dépression de l'INPES, L'institut National de Prévention et d'Education Pour la Santé.
Peaufinons nos argumentaires en lisant le « Guide » mis en ligne sur ce site.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Je soutiens l'action de Jacques-Alain Miller. J'ai parcouru le guide et le site d'info-dépression. C'est une parole sans sujet qui se déploie au long des pages. Qui parle ? et à qui s'adresse t-on ? Cette campagne, telle qu'elle est menée ne va t-elle pas jeter la panique dans la population ? La dépression n'est-elle pas un fourre-tout commode pour loger le malaise dans la civilisation et le combattre plutôt que de l'accueillir ?

Anonyme a dit…

Deux semaines, quinze jours,…360 heures

Evidemment, dans le volumineux DSM dont une part non négligeable de célébrité est due à sa mise en forme de la clinique, ceci afin de la rendre propice à son appropriation par le marché du Mental, ce détail est passé inaperçu.
La brochure « La dépression –En savoir plus pour en sortir », y remédie en mettant bien en évidence ce qui était là une « coupure épistémologique », de plus. Car c’est bien là la durée au bout de laquelle, la déprime devient dépression, et que la personne bascule dans la maladie- (p7-9-15-26-27-), « le fonctionnement du cerveau est atteint », il y a « anomalie dans la fabrication » des « neuromédiateurs » (p22). Leur restauration est indispensable et c’est la fonction des anti-dépresseurs. Mais « on sait aujourd’hui que la psychothérapie entraîne elle aussi ce type d’amélioration biologique (sic) si le dérèglement initial est modéré. Il y là semble t il dans cette nouvelle acception du terme « biologique », une glissade remarquable, à moins que ce ne soit dans le terme « psychothérapie » ?
Cette brochure veut être un auto-guidage dans le maquis de la dépression. A telle enseigne que l’une de ses indications est de ne pas confondre : « troubles anxieux » et « dépression » (p10). Car, soyons méthodiques : il s’agit ici de la campagne contre la dépression et non contre les troubles anxieux. Ce qui d’ailleurs laisse augurer du thème de la prochaine.
Une fois donc le cap de la quinzaine franchi, la dépression ne met pas pour autant bas le masque. S’agit-il d’une dépression, d’une dépression chronique, d’une dysthymie, de troubles bi-polaires avec tous ses échos aux régions les plus froides… C’est ici qu’intervient le « professionnel de santé ». Ce bréviaire du Diagnostic an Statistical Manual concernant la dépression reste muet sur la psychanalyse et les psychanalystes. Les patentes pour ce commerce sont attribuées aux médecins généralistes, aux psychiatres, aux psychologues. Nous dirons qu’il y a là en quelque sorte comme un subreptice transfert de compétences. A propos, saviez-vous qu’aux Etats-Unis, certains psychologues peuvent ordonner des médicaments ? Dés lors que ce transfert est accepté, il n’y a pas de raison pour que cela s’arrête dans la chaîne des acteurs qui travaillent dans les institutions de soins.
Le seul transfert qui vaille, est pourtant d’un tout autre ordre. C’est celui qui rend possible au sujet la mobilisation de son désir pour déchiffrer ce qui le fait souffrir. Au vu du comité scientifique de « France dépression », on s’aperçoit que cet avis ne fait pas même l’unanimité chez les psychanalystes. C’est là l’effet du contre-transfert.

René FIORI