lundi 26 novembre 2007

Responsabilité et culpabilité - Sida - Médecine prédictive

Voilà un débat très grave où les psychanalystes sont parmi les mieux placés pour donner leur avis au travers de ce qu'ils entendent et aident à dépasser chaque jour et pour permettre de faire la différence entre responsabilité et culpabilité du sujet, entre responsabilité éthique et responsabilité civile ou pénale ce qui est très différent, entre responsabilité et culpabilité même en justice.
Libération a raison de dire qu'il ne s'agit pas d'un débat pour l'opinion publique, non compétente et mal informée, il va falloir reprendre Freud, Lacan et l'analyse de Michel Foucault qui semblait pourtant sortir du purgatoire, il faut croire que les couloirs sont longs.

Le Syndicat des psychiatres des hôpitaux « opposé à l’instauration d’une culpabilité civile des malades mentaux »
Libération
Libération fait savoir en bref que « le Syndicat des psychiatres des hôpitaux s’est dit opposé à l’éventuelle instauration d’une «culpabilité civile des malades mentaux», épinglant un «nouvel exemple de réforme jetée en pâture à l’opinion publique» ».



On peut tout faire dire aux statistiques, mais il est particulièrement malhonnête de jouer avec l'espoir des malades quand rien n'a changé dans la gravité de l'infection et surtout il faut continuer à dénoncer l'impossible accès aux soins des malades dans les pays les plus atteints.

Où sont tous les génériques si copieusement fabriqués à but lucratif quand il s'agit, seulement, d'empêcher un continent de mourir?

« Sida : de bons chiffres qui suscitent de faux espoirs »
Libération, La Croix, Le Figaro

Libération remarque sur une page que « pour la première fois depuis l’apparition du sida sur la planète en 1981, les chiffres de l’épidémie sont en baisse. Et de façon spectaculaire. Malheureusement, ce n’est qu’une histoire de chiffres ».
Le journal observe ainsi qu’« alors qu’au printemps, on parlait de près de 40 millions de personnes infectées par le VIH, le rapport rendu public hier par l’Onusida fait état de 32,7 millions de personnes vivant aujourd’hui avec le virus ».
« De même, depuis 3 ans, le nombre de personnes contaminées annuellement passe de 4 millions à 2,5 millions. Quant au nombre de décès annuels, il n’est plus de 3,1 millions mais de 2,5 millions »,
ajoute le quotidien.
Libération relève toutefois que « cette forte révision à la baisse ne s’explique ni par un retournement épidémique ni par de puissantes avancées dans les politiques de prévention, mais par une révision statistique dans les méthodes de calcul, en particulier dans des pays très touchés comme l’Inde et 5 pays d’Afrique (Angola, Kenya, Mozambique, Nigeria, Zimbabwe) ».
Le journal retient qu’« au final, le bilan est difficile à caractériser », et cite l’Onusida.
L’organisation écrit notamment : « Si nous commençons à percevoir un retour sur investissement dans la prévention du sida, les nouvelles estimations ne changent rien à la nécessité d’une action encore plus forte et de financements accrus afin d’avancer vers un accès universel à la prévention, au traitement et aux soins ».
Libération publie en outre un entretien avec Michel Sidibe, codirecteur de l’Onusida, qui remarque que « le système de surveillance est plus performant ».
Le Figaro retient pour sa part que « l’Afrique reste la grande victime du sida ».
Le journal relève ainsi que « le continent africain concentre deux tiers des nouvelles contaminations ».
Le quotidien ajoute que « les données publiées hier par l’Onusida ont de quoi susciter l’indignation, malgré un léger mieux ».
La Croix publie quant à elle une interview de Kevin De Cock, directeur du département VIH-Sida à l’OMS, qui remarque notamment que « les chiffres sur l’épidémie de sida ne sont que des estimations. Si on voulait avoir le nombre exact de personnes touchées dans un pays, il faudrait tester l’ensemble de la population, ce qui est impossible ».





Ce sont parmi les grands problèmes que pose la médecine prédictive. Le marché est tellement porteur que les tests sont mis sur le marché le plus vite possible au risque de la fiabilité. De plus on donne comme anormal quelque chose qui ne l'est pas nécessairement, tout sujet a en lui des cellules cancéreuses dont le système immunitaire le débarrasse régulièrement.

Le moins courageux c'est de se décharger de l'annonce en disant "on ne fait pas de dépistage. On ne dit pas si telle ou telle personne va avoir un cancer. Seul le médecin est par la suite habilité à prononcer un diagnostic ".

L'annonce dans la médecine prédictive est un véritable acte, ses conséquences sont redoutables et, s'il est de la responsabilité du médecin de le faire quand il le doit, il est impensable de laisser un sujet seul face à une révélation de ce type en laissant les tests en vente libre et inadmissible de s'appuyer sur autre chose que des certitudes alors que celles-ci mêmes relèvent du déterminisme absolu dont le vitalisme, la vie est quelque chose de merveilleux, vient tous les jours renverser la prédiction et le pronostic.

« Suspicions sur des tests de dépistage du cancer »
Le Parisien
Le Parisien observe sur une page que « des tests, supposés détecter des cancers chez des patients, ne semblent pas totalement fiables. L'Inserm vient de demander une expertise judiciaire au tribunal de Paris ».
Le journal indique que « la toile de fond de cette affaire est la mise sur le marché de tests de détection «de cellules tumorales circulant dans le sang», un marqueur supposé de certains cancers. […] La réglementation ne l'interdit pas ».
« Reste la question de santé publique »,
poursuit le quotidien.
Le Parisien cite Jean-Claude Ghislain, directeur de l'évaluation des dispositifs médicaux à l'Afssaps, qui remarque : « La procédure actuelle, fondée sur l'autocertification, n'est pas suffisante. On réfléchit à un durcissement de la réglementation ».
Le journal livre les propos d’une patiente de 50 ans, qui « a passé un «test» dit CTC Iset Oncologie », mais qui a été « victime d’un diagnostic erroné de cancer ».
Le quotidien cite Jean-Claude Zérat, le directeur du laboratoire Lavergne, qui commercialise le test, qui remarque : « C'est vrai que nous utilisons ce procédé, mais on ne fait pas de dépistage. On ne dit pas si telle ou telle personne va avoir un cancer. Seul le médecin est par la suite habilité à prononcer un diagnostic ».
Le Parisien livre en outre les propos de Claude Kordon, du Comité national d’éthique, qui déclare qu’« il y a effectivement un problème avec ce test et avec l’interprétation qui en est faite par certains médecins. Cette machine n’a pas apporté la preuve de sa performance, et son interprétation peut engendrer des erreurs de diagnostic préjudiciables aux patients ».
« Il est assez imprudent de laisser développer ces tests de façon anarchique »,
poursuit le responsable.

Marie-Elisabeth SANSELME-CARDENAS

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